22060 - Gausson

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Gausson
Informations
Pays    France
Département Blasons des Côtes d'Armor    Côtes-d'Armor
Métropole
Canton   22-10   Guerlédan

Anciens cantons
  22-10   Mûr-de-Bretagne (Années 2015 à 2021)
  22-38   Plouguenast

Code INSEE 22060
Code postal 22150
Population 634 habitants (2021)
Nom des habitants Gaussonnais, Gaussonnaises
Superficie 1 671 hectares
Densité 37.94 hab./km²
Altitude Mini: 133 m
Point culminant 254 m
Coordonnées
géographiques
48.299444° / -2.754722° (GoogleMaps) Cassini
Satellite / IGN / Cadastre (Géoportail)
Localisation (avant 2015)
          Arrondissement                 Canton                 Commune      ?
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Histoire de la commune

Époque préhistorique

Menhir du moulin de Bertrand noté sur le cadastre napoléonien de 1825

L'occupation du sol à l'époque néolithique est attestée par la présence d'un monument mégalithique : le menhir du moulin Bertrand.
Il est noté sur le cadastre de 1825 (en haut de l'image).

Dans Ploeuc, autrefois et aujourd'hui (1947), J B. Illio écrit :
« Vers 1830, on voyait deux menhirs non loin du moulin Bertrand. Au début du XXe siècle, on y voyait encore un menhir renversé à moins que ce fut un dolmen d'environ sept mètres de long. Il paraissait taillé en creux comme prêt à recevoir un corps humain. On en concluait donc un peu vite que des sacrifices humains avaient été pratiqués sur ses bords. ».

Vers 1930, ce monument a été cassé par la moitié pour faire un pont sur le ruisseau de Bertrand.
À quelques mètres de ce menhir, on voit une grande pierre en partie détruite qui parait être un menhir de deux ou trois mètres de haut.

Des témoignages confirment que lorsque le menhir fut détruit, les débris auraient été réduits en pierrailles et utilisés pour empierrer une cour.

Époque celtique

Fragments d'épées
Haches, anneaux

Un dépôt de l’âge de bronze final et des chambres souterraines de l’âge du fer furent mis au jour par des habitants de Gausson, alors qu’ils effectuaient divers travaux sur leur terrain [1].

En 1876, un rapport de M. de la Chenelière décrit la découverte de poteries et d’une grotte sépulcrale[2] dans un champ de Cargo.

Plus récemment, un rapport de Jacques BRIARD signale trois nouvelles découvertes :
En 1920, près de la Cour, un dépôt d’objets en bronze est déterré en labourant un champ.
En 1959, des vases funéraires sont apparus dans une carrière au village des Landelles.
En 1966, un souterrain est mis à jour lors du creusement d’une fosse septique à Cargo.

Article détaillé : Une grotte sépulcrale à la Cour (Rapport de M. de Chenelière)
Article détaillé : Outils de l'âge de bronze final (Rapport de Jacques Briard)


Époque médiévale

Jean Ogée dans son dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne a cité sur le territoire plusieurs terres nobles, chacune avec haute, moyenne et basse justice : Kercarantel, l’Escran (le Cran), la Villerio (Ville es Rio) et Tracoëts appartenant toutes à M. de Carné. (1778-1780) (Le Cran et Tracouet sont à Plouguenast).
Le Glajolli, (Glajeolet) moyenne et basse justice, appartenait à M. Bonnin, de la Ville-Bouquay.

Les nobles étaient recensés lors des Réformations. Ces contrôles permettaient de vérifier qui était bien "Noble" (la noblesse permettait d’échapper à certains impôts, tels les fouages).
Lors de la Réformation du 11 octobre l426, sont mentionnés à Gausson, les nobles suivants :
Alain Chevalier, Guillaume de la Marre, Perrotin Chevalier, Messire Guillaume du Bouesbouexel, Michel Guillart, Alain du Cran, Guillo Flourie.

À la montre de Saint-Brieuc de 1480 (ou 1479), on comptabilise neuf nobles de Gausson :
. Guillaume Chevalier (25 livres de revenu), porteur d’une brigandine, comparaît en archer
. L’héritier d'Éon de la Marre, défaillant
. Jéhanne du Boscq, veuve de Jehann Eudo (5 livres de revenu) défaillant
. Henri de Bouesbouessel (600 livres de revenu) (et Gilles et Pierre) comparaît en homme d’armes
. Jehan Eudo : défaillant
. Bertrand Flouric (25 livres de revenu) porteur d’une brigandine, comparaît en jusarme
. Guillaume Flouric (3 livres de revenu) : défaillant
. Hervé Guillart du Glajolay (60 livres de revenu), porteur d’une brigandine, comparaît en archer
. Guillaume Roullé « ennobli » (15 livres de revenu) porteur d’une brigandine, comparaît en archer

Lors de la réformation du 2 mars 1536, sont mentionnées à Gausson, les maisons nobles suivantes :
Kercarantel (à René de Boisboessel), Le Glageolet (à Jehann Guillart), Caupé (à la veuve des Déserts), La Mare (à François Gouyguet), La Ville es Rio et la Métairie du Bourg (à Mathurin Chevalier).

Plus tard, au XVIIe siècle, on trouve dans les registres paroissiaux :
Gilles de Trémereuc, écuyer du roi, sieur de Kergomar, époux d’Anne Agnès Mouesan, dame de la Ville es Rio (mariage à Ploeuc le 31/07/1660, enfants à Gausson de 1669 à 1678)
Jacques Berthelot, écuyer, époux de Marie de Sauvaget, sieur et dame du Rochay (enfants nés à Gausson en 1674, 1676)

Prééminences dans l’église de Gausson (supériorité d’un noble par rapport aux autres)[3] :

1555 : Jéhan du Bosc, curateur d’écuyer Guillart, sieur du Glageolet
1583 : Guillaume Fournier, sieur de la Braize
1590 : François de la Villéon, sieur de Boisjançon, de la Ville Audren et autres
1599 : Pierre de Trémereuc, sieur de la Ville es Rio
1684 : René de Coëtlogon, conseiller du roi, lieutenant général de Haute Bretagne, mari de Péronelle Angélique de la Villéon
1690/1693 : Pierre Gastier, pair de France, mari de Madeleine de Halgoët
1702 à 1736 : Pierre de Cambout, duc du Coistin, pair de France et Dame Françoise d’Espinay, comtesse de Tonquédec
1738 : Charles de la Rivière, seigneur de Ploeuc
On peut consulter, aux archives de Saint-Brieuc, les « aveux » (relevé des biens) des différents détenteurs des fiefs et maisons nobles de Gausson dépendant de la seigneurie de Moncontour. Elle-même dépendait du duché de Penthièvre. Selon Ogée, quatre maisons avaient droit de justice : Rocherousse-Bossiguel, Cran-Kercarantel, Glageolet et Ville es Rio (mais aucun écrit ne mentionne la juridiction de la Ville es Rio)[4].

Révolution

Cahier de doléances

Au début, la Révolution semble être bien accueillie en Bretagne. La bourgeoisie locale est ouverte aux idées nouvelles et espère que ce mouvement va réduire les privilèges des tout-puissants nobles. Le 3 avril 1789, à la demande du roi Louis XVI, les notables de Gausson se réunissent pour rédiger un cahier de doléances (avant la réunion des états généraux) [5].

Article détaillé : Le cahier de doléances de Gausson

Première municipalité

Le 3 septembre 1790, la municipalité doit désigner les citoyens actifs de la commune.
En sont exclus : les femmes, les pauvres (qui payent un impôt de moins de 3 jours de travail), les domestiques, les hommes de moins de 25 ans, les fous, les personnes en état d'accusation.
Ils auront le droit de vote et pourront s'engager dans la garde nationale. Une liste de 197 hommes est envoyée au district de Loudéac, 197 citoyens actifs (sur 2 000 habitants), mais on ne trouve pas de liste de volontaires pour la garde nationale [6] [7].

Article détaillé : La liste des citoyens actifs
Signatures des élus du premier conseil municipal de Gausson

Parmi eux, on élira, en 1795, trois électeurs qui choisiront les administrateurs et les juges du canton de Plémy [8].

Joseph RAULT, de Gausson, est élu 1er électeur, François CHANTAR de Plémy (2e électeur) et Louis-François MARJOT de Gausson (3e électeur).
Ils doivent prêter serment de haine à la Royauté et à l'anarchie, de fidélité et d'attachement à la République et à la Constitution de l'an 3 [9].

Pierre Isidore LE NORMAND (notaire) est le premier maire de Gausson. Le 23/12/1791, Alain RAULT de Cargo, élu, lui succède. Il signe le premier registre d'état civil en 1792.

Peu à peu, l'enthousiasme révolutionnaire va retomber.
L'État prend une série de mesures concernant les activités religieuses, dont la constitution civile du clergé. Les ecclésiastiques doivent, dans un délai de deux mois, prêter serment d'être fidèles à la Nation, à la Loi et au Roi, et de maintenir de tout leur pouvoir la Constitution (loi du 26/12/1790). Ce que beaucoup refusent, d'autant plus que le pape Pie VI condamne cette mesure. On les nomme « insermentés » ou « réfractaires ». Ils sont soutenus, hébergés, nourris par la population. Certains émigrent en Angleterre.

Le recteur de la paroisse Ploeuc-Gausson, CHEVALIER, ainsi que son curé, BERTRAND, font partie de ces prêtres réfractaires. Ils refusent de prêter serment le 28/01/1791. La municipalité menace de les poursuivre puis se ravise [10].

Celui de Gausson en fait autant le 03/03/1791 (son nom n'est pas noté sur la lettre, mais il s'agit sans doute de Julien AMETTE, recteur de Gausson jusqu'à son décès en septembre 1792)[11].

Au cours de l'été 1791, les différentes autorités de Bretagne prennent des mesures contre ces réfractaires : les éloigner de leurs anciennes paroisses, les réunir puis les incarcérer, et interdire les processions nocturnes qui prennent de l'ampleur. Leurs biens seront confisqués et vendus (voir vente des biens nationaux).

En 1793, le presbytère est inoccupé. La municipalité décide d'en faire la « maison commune », ce qui déplaît à Jacques GROSSET (cette maison avait été léguée à la paroisse par un membre de sa famille, Jeanne GROSSET).
Le 2 février 1793, le maire, Alain RAULT envoie cette lettre au District [12].

Citoyens
Ci-joint l'ordre et la sommation au pied faite à Jacques Grosset qui s'est emparé de la jouissance de la maison que nous avions choisie comme commune. Envoyez si vous jugez à propos des gens d'armes ou huissier la débarrasser.
Les Grosset sont aristocrates, ils ne se sont emparés de la jouissance de la dite maison que pour faire de la peine à la municipalité et pour soutenir l'aristocratie.
Nous avons l'honneur d'être avec un profond respect.
Signatures : Alain Rault, maire et plusieurs membres de la municipalité

Selon des témoignages, la mairie se serait installée à Raisy après la Révolution.

Levée de soldats

Un autre évènement va mettre le feu aux poudres.
En 1793, la Convention décide l'appel sous les drapeaux de 300 000 hommes, volontaires ou pris par tirage au sort, parmi les célibataires ou veufs de 18 à 45 ans. Le but est de faire face à la baisse subite des effectifs de l'Armée Républicaine due aux pertes, aux désertions et, plus largement, aux départs massifs des volontaires levés en 1792 pour la durée d'une campagne, qui estimaient pouvoir rentrer chez eux, l'ennemi ayant été repoussé hors des frontières. Dans les campagnes, on refuse de voir partir à l'armée tant d'hommes si nécessaires aux travaux des champs.

À Gausson, comme partout ailleurs, personne ne se porte volontaire.

Il faudra donc tirer au sort. À Plémy, Langast, Plessala, c'est la révolte.
Cela effraie le maire qui envoie cette lettre au District, le 8 mars 1793 :

Citoyens,
Nous avons reçu votre lettre du 1er de ce mois, en conséquence, nous nous sommes occupés de faire un état exact ci-joint des garçons et veufs sans enfants depuis l'âge de 18 ans jusqu'à 45 ans, à nos connaissances, mais vous ne nous dites point de quelle taille il les faut, nous les avons mis de toutes tailles de 18 à 40 (ans ?). Vous ne nous dites pas s'ils tireront (au sort), si ce sera à Loudéac ou chez nous. Soyez persuadés que nous ne sommes pas capables de les faire tirer chez nous. Il faudrait plusieurs commissaires de l'administration du district et des gens d'armes en affluence pour les faire se contenir. Quand leur faudra-t-il tirer ?
Nous ne connaissons aucune personne chez nous qui ait des habits d'uniforme. Nous n'avons dans notre susdite commune que deux ou trois fusils susceptibles d'accommoder, nous en avons plusieurs de chasse tant bons que mauvais, faut-il tous les faire rendre quoique déclarés ?
Il ne se trouve dans notre municipalité que deux ou trois cordonniers, ils travaillent grossièrement et vendent les bons souliers, en argent sonnant, six livres et, en argent papier, un tiers de plus.
Nous avons l'honneur d'être avec respect.
Alain Rault, maire

Le 2 avril 1793, le commissaire nommé par le District se rend à l'église où sont réunis les membres du conseil municipal, les notables, le prêtre et les habitants de la commune. Il leur lit la loi, leur dit tout l'intérêt qu'ils auraient à s'engager dans l'armée (solde, retraite) et termine en précisant que, faute de volontaires, ils sont dans l'obligation de désigner 27 hommes, « sans aucun défaut de conformation ». On procède donc au tirage au sort.

Article détaillé : Les 27 tirés au sort

Le mécontentement est général.
Quelques citoyens essaient de résister comme le montre la lettre qui suit, dénonçant Jean CARRO, un rebelle qui s'insurge contre la municipalité qu'il accuse de frauder la loi.

Lettre adressée au district de Loudéac par le Conseil municipal de Gausson[13]
L'an 1793, l'an 2 de la République Française
Sur la dénonciation faite par sept citoyens de la municipalité de Gausson, en date du 26 mars dernier, aux citoyens administrateurs du directoire du district de Loudéac, concernant les personnes suspectes, le nommé Jean Carro, du Bourg, second dénoncé, était assigné à comparaître le 22 avril dernier, il ne s'est présenté que le 24, disant que ses affaires l'appelaient ailleurs, et en se présentant, au lieu de s'expliquer, il a accusé la municipalité de Gausson de frauder la loi. En conséquence, la municipalité de Gausson requiert votre secours, en vous dénonçant encore le susnommé comme étant un perturbateur qui a causé et cause encore plus que jamais tous les troubles inimaginables contre la constitution. De plus, il a interrompu ce jourd'hui, notre grand-messe, a attaqué le ministre de l'autel, également que notre secrétaire-greffier qui est depuis longtemps destiné pour faire la lecture des papiers publics.
Étant pour divulguer les décrets, Jean Carro l'a insulté et lui a coupé la lecture, voulant soulever tout le peuple et le faire se révolter.
C'est ce que la municipalité de Gausson vous assure, citoyens administrateurs, en vous priant de nous envoyer le plus promptement qu'il vous sera possible, des gens d'armes pour le mettre en lieu de sûreté et vous ferez justice.
Les membres de la municipalité de Gausson
Suivent les signatures des membres du Conseil municipal : Alain Rault, maire, Jean Boscher, Jean Georgelin (adjoints), Claude Laurent, Mn. Duval, Étienne Jouno, Brieuc Guillet, O. Ruellan, Joseph Loncle, Julien Renié, Louis Le Maître (ou le Maintec), Guillaume Duval (qui sera assassiné par les chouans en 1797)

Jean CARRO continue à manifester sa révolte car, le 5e sans-culottides an 2 (21/09/1794), il est à nouveau arrêté et envoyé à la maison d'arrêt de Loudéac. On le dit « suspect par les écrits dont on l'a trouvé saisi et par ses discours ». Il ne sera libéré que le 2 pluviôse an 3 (21/01/1795) [14].

Vente des biens nationaux

L'Assemblée nationale va prendre de nouveaux décrets qui vont, à nouveau, être très mal acceptés. Pour renflouer les caisses de l'État, on décide la vente des biens nationaux aux riches bourgeois [15].

Les biens de l'église

Aux archives de Saint-Brieuc [16], on peut lire le récit qu'en fait Louis François MARJOT :

Le 8 nivôse an II (28/12/1793)
Nous, Républicain, Louis François Marjot, notaire et cultivateur demeurant au Haut Quétel à Gausson, district de Loudéac, département des Côtes du Nord déclare avoir établi avec Julien Raoult la liste des biens nationaux ci-dessous
- une maison au Bourg, dite curiale (presbytère), avec un petit cellier au bout, la cour devant, une retraite à cochons et un petit jardin (cette maison sert de maison commune) sur le chemin qui va du Bourg à la Chapelle Avenel, occupée auparavant par Julien Amette, vicaire de Gausson
- au Bourg, le Closset de l'église (exploité par Étienne Thomas époux Amice qui verse 40 livres/an aux trésoriers de la fabrique, (caisse de l'église) et qui a offert une barrique de cidre pour les libations à l'occasion de la plantation de l'arbre de la liberté)
- le pré de la Croix Rouge (légué par Mathurin Raoult en 1736, exploité par Julien Régnier)
- le Bézier (légué par Jean Rault en 1648, exploité par Joseph Raoult qui payait à Isidore Rault, prêtre, décédé en 1790)
- la Clôture de la Fondation (légué par Mathurin Raoult en 1736, exploité par Louis Rault qui payait à Julien Amette, prêtre)
- à la Chapelle, le Gréovicher (exploité par Isidore Rault)
- au Chauchix, le pré Guion (légué par Louis Morel en 1700, exploité par Mathurin Coeuret)
- au Piry, la grande Clôture et le pré du Hacher (légués par Yves Buchoux en 1653 et Jeanne Le Cocq en 1676, exploité par Joseph Loncle du Breil et Guillaume Le Normand)
- au Roselier, le clos Jouan (exploité par Françoise Flageul, veuve de Fr. Hamon)

Louis François MARJOT écrit être allé chez tous ces cultivateurs pour leur demander l'origine de leurs biens. Ils lui répondent qu'ils cultivent ces terres depuis des temps immémoriaux, de génération en génération, et pour cela versent, chaque année, une certaine somme aux prêtres de la paroisse.
Il leur annonce qu'ils n'ont plus aucun droit sur ces terres et qu'elles vont être vendues « à la chandelle », le 8 plûviose an II (13/02/1794).

Ce jour-là, personne ne désirera les acquérir.

Après un nouvel affichage et des bannies, elles sont à nouveau mises en vente le 24 pluviôse an II et ce jour-là, vont trouver preneur.

Le Closset de l'église, est vendu à Gilles Rault de Cargo
Le pré de l'église à Louis François Marjot du Haut Quétel
La petite clôture à Mathurin Ruellan du Bourg
Le pré de la Croix rouge à Julien Renier du Bourg
Le clos Jouan à Louis François Marjot du Haut Quétel
Le pré Guion à Julien Nais de la Chapelle
Le Bézier à Julien Nais de la Chapelle. Ces 2 champs seront revendus à Radenac de Ploeuc suite à la déchéance de Julien Nais (il n'avait pas pu payer)
Et deux champs à la Prénessaye.

À noter : les acheteurs sont tous proches, de près ou de loin, des membres du conseil municipal.

Les biens des émigrés

Entre 1789 et 1800, la France voit environ 140 000 personnes quitter le territoire, en raison des troubles révolutionnaires et ceci dès le lendemain du 14 juillet et de la prise de la Bastille. Ces émigrés, partisans de la monarchie et du pouvoir absolu, craignent l'effondrement de celui-ci. La plupart d'entre eux sont donc nobles ou prélats. Certains d'entre eux émigrent pour combattre la Révolution de l'extérieur, d'autres pour se soustraire à ses rigueurs.
Les biens de ceux qui refusent d'obéir au décret de 1791 qui leur ordonnait de rentrer en France avant le 1er janvier 1792, sous peine de mort et de confiscation de leurs biens, viennent s'ajouter aux propriétés ecclésiastiques et à celles du domaine royal précédemment vendues.

À Gausson, en 1794/1795, sont mis en vente les biens des émigrés suivants :
Le 1er vendémiaire an III (21/9/1794), biens de Sébastien François Joseph Barbier Lescouet, ex-noble
- La métairie du Pavillon (en Allineuc), vendue à Louis François Marjot du Haut Quétel
- La métairie de la Ville es Roullé vendue à Louis François Marjot du Haut Quétel réfugié à Plémy

Le 2 vendémiaire an III (23/9/1794), biens de Gillette de Carné : émigrée, veuve du Plessix Grenedan, ex-noble
- Le taillis de Kercarantel
- La Métairie du Bourg
- Le pré Dupont
- La Métairie et moulin de Kercarantel
- La Métairie des Clôtures
- La Métairie de la Croix

Le 20 brumaire an III (10/11/1794), biens de Valentin GAUTIER (prêtre déporté)
- Ferme à la Chapelle

Le 22 brumaire an III (12/11/1794), biens de Jean DUBOS : prêtre déporté, ex-curé de Langourla
- La métairie de la Ville es Maîtres

Le 15 thermidor an III (02/08/1795), biens de Henry Plancher Roche Rousse, émigré
- La métairie de Bossiguel vendue à Guillaume DUVAL (payée 21 000 livres, elle est revendue 6 000 livres (?) à Rosalie Dahen Kerménan, femme de Plancher Roche Rousse, le 23 vendémiaire an V
- Le moulin de Quatrevaux vendu à Louis François MARJOT.

Bien de Pierre RAULT, ex-curé de St Gouéno, déporté
- Un bien appelé « bien du curé de St Gouéno » (maison et dépendance au Bourg et à la Chapelle)

Le 14 thermidor an IV (30/07/1796), biens de Louis François Kerouallan, émigré
- Le moulin Bertrand acheté par Toussaint Perrin de St Brieuc, rétrocédé le 30 fructidor an IV à Louise Kerouallan, épouse Launay

Pendant toute la période révolutionnaire, ces acheteurs de biens nationaux ne vont pas vivre tranquillement. Ils seront attaqués et rançonnés à plusieurs reprises par les Chouans.
Louis-François MARJOT, du Haut Quétel, est dit « réfugié » à Plémy (sur l'acte de vente de la Ville es Roullé), puis réfugié à Moncontour [17].

Chouannerie à Gausson

Dès 1793, une résistance va s'organiser qu'on va appeler la Chouannerie. Ses partisans se battent au nom de Dieu et au nom du Roi. Elle est menée dans notre région par Boishardy qui habite à Bréhand et qui fédère tous les opposants à la République.
Alors commence une terrible guerre civile qui va opposer les Républicains et les Royalistes. Faite de coups de mains, de batailles rangées, d'exactions des deux côtés, elle va faire de nombreux morts de part et d'autre.

On s'accoutume aux tueries, on apprend sans grand émoi, sans étonnement, le massacre d'un voisin rencontré la veille : il paraît que c'était son tour… Un vieux dira plus tard : « on se tuait comme des mouches et on ne faisait pas plus cas de la mort d'un homme que de celle d'une bête [18].

La constitution civile du clergé, l'appel des 300 000 hommes sous les drapeaux, la vente des biens nationaux, les réquisitions de grains*, de fourrage, d'animaux, la proximité de la forêt de Lorge dans laquelle se réfugiaient les chouans, sont autant de motifs qui pousseront plusieurs Gaussonnais à participer à cette chouannerie.

  • En 1793, le maire refuse d'envoyer le grain demandé par le district, attendu que la plus grande partie des citoyens est en train de mourir de faim [19].

Les gardes républicains battent la campagne pour débusquer les chouans. Ils n'hésitent pas à faire appel à la délation pour dénoncer les opposants à la République. Ils arrêtent ceux qui les hébergent.

Gausson, commune favorable à la Chouannerie

Jean RAULT, fermier de la ferme du Pavillon est emprisonné à Loudéac pour avoir accueilli des chouans. Il est soupçonné de les aider.

Sa femme est seule à tenir la ferme. Jean LE PAVOUX, son voisin du Haut Quétel, rédige une lettre en son nom. Elle est envoyée aux administrateurs du district le 6 fructidor an II (23/8/1794).

Citoyens administrateurs de Loudéac,
Vous n'ignorez pas que Jean Rault du Pavillon, commune d'Allineuc, est détenu dans votre maison d'arrêt parce qu'on a trouvé chez lui, des gens à lui inconnus, qui s'y réfugièrent subitement, poursuivis par la force armée. Mais j'ose vous observer que nous sommes à la tête d'une ferme de 330 (... ?), qu'il est le seul homme à la tête de cette exploitation, n'ayant que cinq filles dont deux incapables de travailler. Je vous le jure, il faut que mon mari soit élargi, attendu que la récolte est urgente.
Il promet de se représenter quand vous le jugerez à propos.
Pour sûreté et pour caution, je propose la personne de Jean Le Pavoux, demeurant au Haut Quétel en Gausson et qui a signé avec moi. Nous faisons tous deux la plus grande confiance en la justice.
Le moindre retardement de sa liberté provisoire occasionnerait de la perte à la République du fait qu'il est fermier de Lescouet, émigré.

Le 19 fructidor an II (5/9/1794), la réponse des « Sans-culottes composant le Comité révolutionnaire de Loudéac » est sans concession [20] :
Nous vous adressons notre arrêté de ce jour concernant Jean Rault. D'après ce que nous avons appris que sa maison était le réceptacle des aristocrates et que c'était chez lui qu'on avait arrêté le domestique du scélérat Boishardy.
Nous avons pensé que nous ne pouvions le mettre en liberté. Nous pensons que si vous avez des preuves des faits, il serait nécessaire de le traduire devant les tribunaux.
Trois mois plus tard, le 8 frimaire an 3 (28/11/1794), une nouvelle lettre est envoyée, signée cette fois-ci par le maire d'Allineuc (Le Texier) et plusieurs conseillers municipaux. Ils certifient que Jean Rault ne s'est toujours consacré qu'à sa ferme et ils demandent sa libération… Les arguments sont sans doute convaincants puisqu'il est libéré le lendemain…. [21]

Dans un rapport du district de Loudéac, on cite à nouveau, en 1798, la métairie du Pavillon comme lieu habituellement fréquenté par les chouans.

Mystère : le bouche à oreille a souvent fait état d'un souterrain reliant le Pavillon à Kercarantel. Chose étrange, au milieu de la grange (du Pavillon), on peut voir une grande pierre plate qui ressemble à la première marche d'un escalier. Le sol a bien sûr été nivelé tout autour. Mais à l'extérieur, un chemin très creux descendait jusqu'à la fontaine… Serait-ce le souterrain qui s'est effondré ? L'imagination aidant, on reconstitue la scène. Les chouans, poursuivis par la garde nationale, descendent l'escalier, s'échappent par le souterrain, on jette quelques fourchées de foin sur la trappe … ni vu, ni connu …

Archives incendiées

Il est bien difficile d'obtenir la bienveillance des autorités quand la troupe de chouans de Boishardy continue ses exactions. Le 7 janvier 1795, le directoire du district de Loudéac demande des renforts au général républicain Humbert. Il dit que les Chouans attaquent en tous lieux, à tout moment, qu'ils ont incendié les archives des communes de Gausson, la Motte, Plessala et Plémy (les registres de l'an III ont totalement disparu à Gausson).

Souvent, le District se plaindra du manque d'effectifs dans ses troupes.

Rencontre entre le général républicain Humbert et Boishardy, chef chouan, sur la lande de Gausson

Fin 1794, la Terreur ayant pris fin, le pouvoir républicain essaie de réconcilier les deux parties.
HOCHE charge le général HUMBERT [22] d'entrer en contact avec BOISHARDY [23] pour tenter de pacifier la région. Dans son rapport, HUMBERT indique que le rendez-vous est fixé, le 28 décembre 1794, dans une chaumière, située dans la lande de Gausson, à trois lieues de Moncontour et proche de la forêt de Lorge.

Extrait de « la Mirlitantouille » de Georges Lenôtre :
Au-delà du bourg de Gausson, au point où les premières futaies de la forêt de Lorge se dressent, cernant la plaine, un lieutenant de Boishardy guette dans la lande. L'endroit est désert : la maison la plus proche est une masure blottie contre la forêt (peut-être la maison dite le Pavillon, signalée comme lieu de correspondance des chouans, voisine du hameau du Haut Questel en Gausson). Il est tombé de la neige et quand, en ces âpres lieux, les grands espaces sont givrés par l'hiver, les bois dépouillés qui ferment l'horizon semblent plus noirs et plus hostiles
Humbert paraît, suivi de son aide de camp. L'officier royaliste vient à eux, salue, se présente « dans les termes les plus honnêtes », prie les républicains de mettre pied à terre et d'avancer jusqu'à une portée de fusil. A une centaine de pas, Boishardy attend. Quand il voit Humbert s'approcher, il sort de sa ceinture son poignard qu'il lance dans les bruyères. Humbert déboucle son ceinturon, jette son sabre et les deux jeunes hommes désarmés vont l'un vers l'autre.
Le premier mot de Boishardy est pour déplorer le conflit qui divise les Français et les oblige à s'entretuer. Humbert répond que sa démarche a pour but de ramener dans le bon chemin des compatriotes fourvoyés. (…)
- Pourquoi ne vous ralliez-vous pas au régime nouveau ? demande Humbert.
- Nous le ferions pour la tranquillité du pays si le gouvernement était plus stable et plus tolérant. (…) Cependant le système d'humanité (fin de la Terreur) adopté depuis quatre mois par la République est le plus sûr moyen d'apaiser les esprits…

L'entretien qui suivit, fut sans contrainte et se prolongea jusqu'à la tombée du jour ...

On dit que cette entrevue allait sceller l'amitié entre les deux hommes et mener à la signature des accords de paix de la Mabilais, le 20 avril 1795 (1er floréal an III). Plusieurs prisonniers, soupçonnés d'être sympathisants de la chouannerie, furent alors libérés.

Un Gaussonnais, Jean CARRO, boulanger à la Ville es Gicquiaux, fut l'un des premiers à en profiter.
Il avait été arrêté à Uzel, le 28 pluviose an III (16/02/1795) car il était soupçonné de fournir des armes aux Chouans[24].
Dans sa déposition, il raconte :
- Ma mère m'a demandé d'aller acheter de la viande à Uzel, je me suis arrêté dans une auberge pour boire quelques bolées de cidre et j'ai rencontré des gardes républicains. J'étais ivre, je leur ai proposé de leur acheter quelques cartouches pour tuer les bêtes fauves qui viennent de la forêt. Alors les gardes m'ont arrêté.
- As-tu un fusil ? [25]
- Non.
- Alors, pourquoi acheter des cartouches ?
- J'aurais emprunté le fusil du maire, Julien Nais.
- Ne voulais-tu pas plutôt alimenter le « chouannage » ? Connais-tu des chouans ?
- Non, je ne connais aucun chouan.
Après ce bref interrogatoire et malgré ses dénégations, le juge est persuadé qu'il ment. Il est condamné pour avoir commis des faits qui sont attentatoires au bien-être de la République et contre-révolutionnaires. Pour cela, il va passer deux mois en prison…

Le 6 floréal an III, (25/04/1795), suite à l'accord de paix de la Mabilais, Maître Damar, avocat, va demander sa libération. Dans sa plaidoirie, il écrit :

Vous devez donc, citoyens juges, accorder la liberté à ceux qui sont détenus sous prétexte de chouannage, c'est la conséquence naturelle de la pacification, car il est de principe que l'on rende la liberté aux prisonniers d'un parti qu'on combat, aussitôt la paix conclue avec lui…

Mais, avant d'être libéré, Jean Carro devra promettre de reconnaître la République, une et indivisible, de se soumettre à ses lois et de ne jamais servir contre elle.
Il est intéressant de voir comment Jean CARRO est décrit :
Un homme de la taille cinq pieds un pouce et demi*, cheveux, barbe et sourcils châtain, yeux gris, nez moyen, bouche élevée, menton un peu fourchu, front haut, visage ovale, couvert d'un chapeau rond, vêtu d'un habit de Berlinge (toile de lin et chanvre), gilet et culotte d'espagnolette brune (étoffe en laine frisée), guêtres de toile avec une paire de souliers.

  • On évalue le pied à environ 33 cm, le pouce à 3 cm, Jean Carro mesurait donc entre 1,65 m et 1,70 m.
Autres chouans

D'autres Gaussonnais vont être soupçonnés d'appartenir à la chouannerie.
On trouve dans les rapports du District de Loudéac
- Pierre CARRO, de Roselier, 24 ans, surpris à s'entraîner avec Boishardy au Tertu en Hénon dans la nuit du 18 au 19 Fructidor an II (5/09/1794) amnistié le 7 vendémiaire an III (28/09/1794) [26]
- Étienne BODY (du Haut Quétel)
- François HÉMERY de BOUILLON, de Plouguenast, qui se dit « capitaine des chouans de Gausson ». C'est ce qu'il écrit sur des billets envoyés à Guillaume DUVAL (voir plus loin) lui demandant de réparer des fusils.
- François LESTURGEON, ex-frère capucin, dit Frère Hubert ou La Rivière. Il fut arrêté à Notre Dame de la Croix en Plémy, le 6 fructidor an III (23/08/1795) et relâché, faute de preuves.
Il avait été dénoncé par Guillaume DUVAL qui affirmait l'avoir vu dans les deux rassemblements de 50 chouans à la Ville es Rio en Gausson, en février et le jour de la Pentecôte 1795 (présence attestée par Alain RAULT, Joseph RAULT et Mathurin FLAGEUL). Il sera acquitté le 15 brumaire an IV (06/11/1795) car ce n'était pas certain qu'il ait participé activement à ces rassemblements [27].

Après la paix de la Mabilais (20/04/1795), quinze Gaussonnais déclarent se soumettre à la République et déposent leurs armes, ils ne seront donc plus poursuivis [28].

Article détaillé : Les quinze chouans de Gausson
Meurtre au Bourg

Le 7 mai 1797, un épisode sanglant va marquer notre bourg.

Extrait de « la Mirlitantouille » de G. Lenôtre.

Duviquet, ancien républicain converti à la chouannerie, part du château de Bosseny (Saint Gilles du Mené), emmenant trois hommes. Point de fusils, mais des pistolets sous la veste. A 6 heures du matin, ils arrivent à Gausson. Malgré l'heure matinale, le bourg est déjà animé car c'est dimanche et bien des gens se rendent au marché de Ploeuc. Duviquet demande à une femme « où reste le citoyen Duval ». La paysanne, complaisante, conduit les quatre hommes. « C'est là ». Duval était le pharmacien* de l'endroit, réputé patriote. Duviquet frappe à la porte : les deux filles du pharmacien crient qu'elles se lèvent, elles viennent ouvrir. Ils apportent, disent-ils, des ordonnances. Duval est encore couché. Duviquet et ses compagnons montent à sa chambre, discutent quelques instants et tout à coup ils l'empoignent, le font descendre et le jettent dehors, et dans la rue, en face de la porte, l'abattent de deux balles. Ils s'en vont tranquillement, laissant le cadavre sur la route. Tout le village est témoin de l'exécution. Elle ne soulève pas grand émoi : « ce sont les Chouans, il n'y a rien à faire ! » Cela fournira trois lignes dans le rapport décadaire des administrateurs du département.

  • Guillaume DUVAL était horloger et non pharmacien. On lui présente une ordonnance du roi, pas une ordonnance médicale.

Ce meurtre aurait été interprété par les autorités comme une reprise des hostilités et aurait provoqué une vaste chasse à l'homme dans tout le Mené.
Pourtant, sur injonction de CADOUDAL, les chouans devaient limiter leurs actions à des « prélèvements » sur les fermiers d'émigrés ou sur les acheteurs de biens nationaux.
Il semble que Guillaume DUVAL ait été exécuté parce qu'il avait été l'instigateur du meurtre du domestique de DUVIQUET qu'il avait reconnu à la foire de Collinée (avril 1797). Avec un groupe de fervents patriotes, il l'aurait attaqué et battu à mort.

C'est ce qu'on retrouve dans le dossier judiciaire de ce meurtre [29].

Dans son témoignage, Anne DUVAL raconte que le 18 Floréal an V (7 mai 1797), à 5 heures du matin, ils ont été réveillés par des coups à la porte, que deux hommes se sont présentés en présentant une ordonnance (du roi), qu'ils sont montés dans la chambre de son père, l'ont empoigné, l'ont entraîné hors de la maison, ont tiré un gros coup de pistolet puis trois coups de fusil dans le dos. Guillaume Duval est tombé, a essayé de se relever. Il a reçu deux nouveaux coups de fusil.
En sortant de la maison, elle a vu qu'ils étaient sept ou huit, qu'elle ne les connaît pas et qu'ils en ont profité pour s'emparer de trois montres en argent, seize louis d'or, un fusil et des cartouches. Ils se sont ensuite répandus dans le bourg, s'arrêtant dans plusieurs maisons pour boire une bolée de cidre et faisant grand tapage. A une femme qui l'interrogeait sur les raisons de ce crime, Duviquet aurait répondu :
« Ah ! bon ! Guillaume Duval était un saint homme ! À Collinée, il a arraché les yeux et les ongles de mon domestique pour lui faire avouer où je me cachais ! Ça fait deux ans qu'il aurait dû être tué ! »

De par le roy en revange de l'assassinat de Collinée

Le 2 prairial, (21 mai 1797), le juge s'étonne d'apprendre le meurtre par la rumeur publique et de n'avoir encore reçu aucun procès-verbal.
Le 3 prairial, un rapport « rétroactif » est enfin établi et l'enquête est lancée.
Le 10 prairial (29 mai 1797), on reconnaît l'écriture de DUVIQUET sur le petit mot que celui-ci avait apposé sur la porte de Guillaume DUVAL.

Le 4 messidor (22 juin 1797), un mandat d'amener est lancé contre :
- P. DUVIQUET, dit Constant, ancien lieutenant des grenadiers du 104e bataillon, déserteur, devenu chouan
- N. MÉRESSE, lui aussi déserteur du 104e bataillon, chouan.
- Jean LE NEPVOU dit Capitaine Charles, de Plémy
- Jean LAMANDÉ, dit Jean Le Pot
- ANGERS, dit Souverain, tailleur
- un « quidam » dit PLUSJOLI
- un « quidam » dit Cœur de Lion
Le procès a lieu le 9 thermidor an V (27 juillet 1797).

Outre l'assassinat de Guillaume DUVAL, ces hommes sont accusés d'avoir attaqué Jean Baptiste HERVÉ de Langast, Joseph SAUVAGE de Plessala, Jacques MOY, meunier au moulin de Cornéan et d'autres (acheteurs de biens nationaux), de les avoir rançonnés « au nom du roy Louis XVIII » avec l'aide d'Anne AMICEL, lingère à Langast (c'est elle qui déposait les messages de Duviquet qui ont permis de reconnaître son écriture, elle donnait souvent refuge aux chouans, en particulier à Plusjoli)

Rançonnage de Duviquet

On présente un des messages de Duviquet : De par le Roy
Le nommé Jean Baptiste Hervé, est averti de fournir le montant de la somme provenant du revenu de la métairie de Boiscolas qu'il a acquise, faute de quoi il sera exécuté conformément aux ordres de sa Majesté Louis XVIII, roi de France et de Navarre, ce 6 mai an III du règne de Louis XVIII.
Le présent délai est de 15 jours.
Signé Duviquet dit Constant

DUVIQUET est condamné à mort par contumace. Il est arrêté quelques mois plus tard et exécuté le 1er messidor an VI ((19 juin 1798).

Anne AMICEL est acquittée le 12 vendémiaire an VI (31 octobre 1797). MÉRESSE meurt en prison le 6 fructidor an VI (23 août 1798).

Précisions généalogiques :
Il est étonnant de ne trouver aucune trace du décès de Guillaume DUVAL dans les registres d'état civil de Gausson à la date du 18 Floréal an V ou même plus tard. Compte-tenu de la réticence de certains habitants à se rendre à la « maison commune », il y a souvent un délai assez long entre les faits et l'inscription des actes de naissance ou de décès sur les registres. Pourtant, il existe bien un Guillaume DUVAL, « artiste » à son mariage (17/01/1769), habitant au Bas-Bourg en Gausson, époux de Françoise GROSSET dont il a huit enfants (quatre décéderont en bas âge). Il se dit horloger quand il déclare le décès de sa femme le 14/05/1793. Quand ses deux filles se marient (Louise, le 25/11/1797 et Françoise, le 13/02/1798, donc peu de temps après l'assassinat décrit ci-dessus) leur père et leur mère sont décédés….. bien qu'aucun décès d'un « Guillaume DUVAL » n'ait été enregistré entre 1793 et 1797… Seraient-ce les réticences du maire à écrire ce « meurtre » noir sur blanc sur le registre ?

Dans les rapports de la juridiction du Cran (avant la Révolution), on trouve déjà deux actes décrivant des bagarres impliquant un Guillaume Duval [30]. Pendant un temps, il a été l'ami des chouans (Jean Marie le Veneur est le parrain de sa dernière fille) dont il réparait les fusils (voir François Hémery de Bouillon), pourtant c'est lui qui dénonce François LESTURGEON, dit Frère Hubert. Il est également cité comme témoin dans une affaire de vol de chevaux au bourg de Gausson [31].

Affaires judiciaires

En dehors de ce meurtre particulièrement violent, on pensait peut-être que Gausson était bien loin de toute l'agitation révolutionnaire. Or, quand on feuillette les registres de la maison d'arrêt de Loudéac, on s'étonne de voir le nom de notre village si souvent cité.
La vie n'était pas facile à cette époque. On vivait chichement. On n'osait pas parler, de crainte d'être entendu et dénoncé par un membre du parti adverse. Les Chouans harcelaient les acheteurs de biens nationaux et tous ceux susceptibles d'appartenir au camp républicain.
La lettre de deux jurés, Erhel et Rouxelot, demandant à être protégés par la Garde Nationale quand ils doivent se rendre au tribunal, nous permet de comprendre le climat de peur qui régnait à cette époque. Ils écrivent :

Vous connaissez l'état alarmant de notre département, vous savez combien la vie des patriotes prononcés (jurés) est exposée, surtout quand ils voyagent… Nous ne pouvons remplir nos obligations comme nous le désirons. Le chouannage, vous le savez, est tel dans les campagnes que ce serait plutôt témérité que bravoure que de chercher à les parcourir seuls, surtout en étant reconnu l'ennemi déclaré de ces scélérats… [32].

Registres de la maison d'arrêt de Loudéac [33]

Souvent débordés par les attaques continuelles des Chouans, les gardes nationaux étaient très soupçonneux et peu conciliants. Pour la moindre infraction, on était arrêté et emprisonné… d'autant plus que Gausson passait pour une commune favorable à la Chouannerie.

En marge du rapport d'arrestation d'Isidore RAULT (de la Chapelle), on a ajouté le commentaire suivant :
Isidore RAULT est d'une commune détestable, principal arrêt des brigands (les chouans) et où sont demeurés tous les jeunes gens de la commune sujets de la réquisition [34].

Le 17 germinal an II (06/04/1794), le maire se plaint que des Chouans ont accroché un bouquet de fleurs de lys sur le clocher de l'église [35]! Cela peut faire sourire mais c'était une façon de marquer son territoire qui n'était pas du goût des autorités.

On trouve plusieurs lettres de dénonciation envoyées par la municipalité [36] :
« le 2e mois de l'an II (octobre 1793) : Les députés ont encore été attaqués par plusieurs personnes de notre commune dont Mathurin LE PRÉ, cavalier.

Joseph Thomas de Bossiguel et Mathurin Dupré de la Gaubichais, livrés au sort, sont des déserteurs…

Le conseil demande qu'Yves Roullé de Raisy et Isidore Rault de la Chapelle qui n'ont point parti et obéi (déserteurs), soient regardés comme infâmes et traîtres à la Patrie…

Arrestations[37]

Et quand on ne trouve pas le fils, on emprisonne les parents !

Le 23 thermidor an II (10/08/1794) Julien GUILMOT, concierge de la maison d'arrêt, a été chargé des personnes de Jean PELLAN, Joseph RAULIC, la veuve ORÉAL, Julien RAULT, François COEURET Yves le BIGOT, Maury THOMAS, Maury LESTURGEON, Anne AMICE, tous de la commune de Gausson et Jean RAULT du Pavillon, mis en état d'arrestation comme ayant cherché à se soustraire à la première réquisition ou comme père, mère ou sœur de déserteur.

La plupart sont libérés le lendemain sauf : Jean PELLAN, Joseph RAULIC, Julien RAULT et Anne AMICE, libérés le 6/9/1794.

Quant à Jean RAULT, il devra attendre le 29 novembre 1794.

Joseph LESTURGEON arrêté le 11/10/1794, est relâché le 14/10/1794 (motif non noté).

Le père d'Isidore RAULT est arrêté et enfermé du 2 nivôse an III (27/12/1794) au 6 pluviôse (25/01/1795) pour n'avoir pas livré son fils, déserteur.

Louise ROLLAND, veuve d'Ambroise RAULT de la Chapelle et Joseph RAULIC du Bourg, sont arrêtés le 21 nivôse an III (10/1/1795) parce que leurs fils n'ont pas rejoint l'armée révolutionnaire.
Un mois plus tard, le Maire demande leur libération car ils sont tombés malades en prison, il explique qu'on ne peut pas rendre des parents responsables de tous les actes de folie de leur fils ! En avril 1796, ces deux jeunes hommes, Olivier RAULT, le fils de Louise ROLLAND, et Pierre RAULIC, le fils de Joseph, sont arrêtés et fusillés par la troupe cantonnée au Pontgamp.

Julien NAIS, maire, est arrêté, le 27 frimaire an III (14/11/1794) car on avait trouvé des fusils chez lui. Or, un ordre avait été donné de transférer ces armes au District de Loudéac (elles auraient été rendues au retour de la paix). Julien Nais se défend, il envoie plusieurs lettres au juge, il prétend qu'il a essayé de les donner mais qu'on les a refusées. Il est acquitté le 8 pluviôse an IV (27/01/1795).

François LE COQ est arrêté à Plémet le 13 frimaire an III (03/12/1794)

Mathurin FOURCHON, marchand à Gausson, est arrêté et conduit à Loudéac, le 2 pluviôse an III (21/01/1795) pour avoir fait une différence entre le numéraire et les assignats. Il avait été piégé par une femme qui lui avait proposé de payer un bloc de savon en écus à un prix moindre qu'en assignats. Un garde républicain, l'ayant entendu, l'avait arrêté aussitôt. Il ne sera libéré que le 25 pluviôse (13 février), jugé non coupable, car il n'avait pas proposé lui-même un prix en numéraire.
Selon la loi du 11/04/1791, il était interdit de vendre à deux prix. Un assignat (billet) de 100 sols valait théoriquement autant que 100 sols en pièces mais l'assignat s'était dévalué et les Français ne lui faisaient plus confiance.

Le 10/03/1797, Pierre MARTIN, père, Pierre MARTIN, fils, et Anne MARTIN, fille, boulangers à la Guimondais sont arrêtés pour vol de bois et brigandage dans la forêt de L'Hermitage, ils seront libérés le 28 juin.

Le 22/03/1797, Louise AMICE, fille d'Olivier, boulanger au Vau Corbin, Cécile CARRO, femme d'Olivier DUVAL de la Noé sont aussi arrêtées pour vol de bois dans la forêt de L'Hermitage, elles seront libérées, le 2 juin.

En avril 1797, un mandat d'amener est lancé contre Pierre LENORMAND, de la Béchais, Joseph FOURCHON, boulanger à la Gaubichais, Mathurin MOY de la Guimondais (motif non noté).

Le 22/08/1797, un mandat d'amener est lancé contre Julien François NAIS, notaire à la Chapelle Avenel, prévenu d'avoir, le 26 juin dernier, arraché des mains de la femme de Joseph ORÉAL les clés de son armoire et de lui avoir volé 408 livres. Il est libéré le 28 août.

Le 20 germinal an VI (09/04/1798), Pierre VIEUXLOUP, charpentier à Cargo, est arrêté car il a dit publiquement dans une auberge du Bourg qu'il « emmerdait la République ». Il n'est libéré que deux mois plus tard, le 10 juin 1798.

Les hommes célèbres de la Révolution

Jean Marie Le Veneur de la Roche, chef chouan

Il est né au lieu noble de la Mare en Gausson, le 24 octobre 1756, fils d’écuyer Alain-Charles le Veneur, chevalier, seigneur de la Ville Chapron (paroisse de Hénon) et de dame Anne Françoise Guéheneuc de Cotuhan. Ancien officier du régiment d’Artois (de 1775 à 1788), il émigre aux Etats-Unis de 1790 à 1792. Rentré en France, La Rouerie le désigne comme chef de la division des Côtes-du-Nord. Il sera adjoint puis successeur du chef chouan Boishardy (à la mort de celui-ci le 15/6/1795)... Le 21 juillet 1796, il devra déposer les armes. Arrêté avec ses chefs de division, il est emprisonné à Saint Brieuc. Une expédition pour le délivrer est menée par Mercier-la-Vendée le 27/10/1799.
Il épouse Céleste Le Veneur, le 4 juin 1810 à Moncontour. De cette union naissent des jumeaux décédés à la naissance.
Il décède le 18 août 1816 à Moncontour.

Louis François Marjot, républicain

Né au Haut Questel en Gausson, le 11 janvier 1756, il est nommé notaire et procureur, le 18/4/1777, par Escuyer Mathurin Plancher du Bossiguel [38] puis commissaire du Directoire exécutif du canton de Plémy. Il rédige le rapport établissant la liste des biens nationaux confisqués à l’église et aux familles nobles en 1793 (il en acquiert plusieurs à Gausson mais aussi à Allineuc…). Pendant la Révolution, il devra se réfugier à Plémy puis à Moncontour.
Marié à Jeanne-Marie Auffray le 20/11/1798 à Uzel, il aura deux filles et un garçon.

Leur première fille, Marie-Louise, épouse en premières noces, Alain-Yves Boscher de Plouguenast. Leur fils, Louis-Yves, avocat, sera vice-président du Conseil de Préfecture à Saint-Brieuc.
En secondes noces, elle épouse Guillaume Droguet, médecin à Lamballe. Leur fils Charles sera directeur des Postes à Quimper (il est noté comme le « plus fort imposé de la commune de Gausson » dans les années 1870) Son patrimoine (plusieurs fermes à Gausson, Uzel, Le Quillio, Allineuc et St Hervé) a été vendu et dispersé au fil des successions. La dernière vente a eu lieu en 1961, au décès de son arrière-arrière-petit-fils Ludovic Anne Duportal.

Époque contemporaine

Après la Révolution, le calme revient dans nos contrées mais le déclin (vers 1830) puis l’arrêt de l’activité du commerce de la toile ne va faire qu’accroître la misère dans notre région (le lin est concurrencé par le coton venu d’Amérique et les artisans rechignent à moderniser leur technique de travail).

En 1836, le Conseil Général établissait le diagnostic suivant :

L’agriculture est en souffrance dans notre département, ce qui paraît démontré par le nombre d’indigents toujours croissant. La cause de ce malaise dans nos campagnes tient au fâcheux état de la fabrique des toiles, d’où provient la modicité du gain des fileuses, qui en travaillant 15 heures par jour, ne gagnent en moyenne que 25 centimes.

Dans les Côtes du Nord, la décadence des tissages locaux entraîne évidemment la réduction drastique des surfaces cultivées en lin qui passent de 10 000 hectares en 1838 à 3703 hectares en 1866.[39]

La commune s’appauvrit. Le registre des délibérations du Conseil municipal fait état de nombreuses demandes de subventions.
La terre ne nourrissant plus ses enfants, ils vont devoir chercher fortune en ville. Ils vont y être aidés par la modernisation du réseau de communication.

Routes

On crée des routes là où il n’y avait que des chemins boueux.

Chaque année, la commune établit la liste des routes à ré-empierrer. Elle fait alors une demande de classement et donc de subvention pour leur « enrochement » et leur entretien. [40] Une partie du travail est effectuée par les Gaussonnais qui paient leurs impôts locaux sous forme de journées de prestations (il fallait casser une ligne de plusieurs mètres de grosses roches à la massette). La mise en œuvre est assurée par les employés communaux.

Ce n’est que dans les années 1960 que les routes vont être goudronnées. La première mentionnée est la cour de l’École publique [41]. Puis on vote l’achat de bitume le 12/9/1954, sans doute utilisé pour goudronner la place du bourg, l’enrobage des routes de Raisy et du Breil en 1958, la route de Bossiguel en 1961, la place du Bourg refaite en 1966 et l’ensemble de la voirie communale à partir de 1966/67 (plusieurs emprunts sont contractés pour le financement).

Chemin de fer

Le développement du chemin de fer va provoquer un vaste exode rural mais il permet aux Gaussonnais de sortir de la misère en trouvant du travail en ville.

La gare d'Uzel
photo G. Laurent

On trouve dans le registre des délibérations du conseil municipal du 11/12/1860, la lettre suivante :

Le conseil accepte à l’unanimité avec une vive reconnaissance le projet de chemin de fer entre Vannes-Lorient et Saint Brieuc et en particulier le branchement de Napoléon-Ville (Pontivy) à Saint-Brieuc qui sera un bienfait immense pour le centre Bretagne mais il demande que les observations des habitants du pays de Loudéac sur l’avant-projet de la partie comprise entre Saint-Brieuc et Napoléon-Ville (…) soient prises en considération et que cette ligne ne passe pas par Saint–Caradec mais par Loudéac qui est le centre commercial, industriel et agricole du pays. Toutes les communes de l’arrondissement sont directement intéressées à la prospérité du chef d’arrondissement.

Le tronçon Saint-Brieuc / Pontivy par Loudéac est inauguré le 30 juin 1872. Il y avait un arrêt à Uzel et à Ploeuc/ l’Hermitage.
La ligne Plémy/Loudéac (branche de la ligne Moncontour-Collinée) qui fonctionna de 1925 à 1937 s’arrêtait à Plouguenast (près de la salle des fêtes actuelle, route de Langast, et à Saint Théo). Quatre-vingt personnes de Gausson avaient signé une pétition pour que la gare soit au Pontgamp [42] sans succès….

Électrification

En 1927, l’état projette de créer une ligne entre Uzel et Gausson.[43].
Le Conseil municipal demande que cette ligne passe par l’ancienne route. La distance est plus courte et cela permettrait surtout d’alimenter l’important village du Haut Quétel et les hameaux environnants [44].
Fin 1929, un transformateur est installé au Bourg.
Le raccordement de la ligne à l’école de filles de Marseille est accepté. [45] puis celui de l’école St Nicolas [46].
Jusque dans les années 50, seul le Bourg sera raccordé au réseau électrique. Dans les hameaux, on s’éclairait toujours avec des lampes à pétrole.

Pendant la guerre de 39/45, suite à la pénurie de carburant, les habitants se plaignent de devoir se coucher à la tombée de la nuit et de ne se lever qu’au lever du jour, ce qui entrave leurs travaux ». Ils ont hâte de voir arriver l’électricité dans leur village. [47]

La décision d’alimenter toute la commune est prise le 27/7/1941, [48] mais la mise en travaux ne débute qu’en 1953 pour un coût total de 442 666 800 F, la Commune emprunte 260 millions de francs. [49]
Le premier poste installé est celui du Chauchix (T3), puis le T2 qui desservira les Grands chemins, la Métairie, le Mottais, les Champs Hervé, les Clôtures, Bossiguel, le Placis, la Petite lande. Le Haut Quétel ne sera raccordé au transformateur du Vaucorbin qu’en 1954.
En 1964, l’ensemble des Côtes du Nord est alimenté en électricité. (220/380 volts)
L’enfouissement des réseaux (routes d’Uzel, Ploeuc et la Chapelle) commence en 2004.

Adduction d'eau

Autrefois, l’eau était précieuse. Il fallait aller la chercher au fond du puits… mais tout le monde n’en avait pas ! Alors, dans certains villages, on avait aménagé une fontaine, située en contrebas et la côte était dure avec les deux seaux calés dans une carrée en bois.

En 1908, la Commune décide l’installation d’un puits sur la place du Bourg.

Fête pour l'inauguration du service d'eau en 1965

Le 5/10/1908, les habitants de Cargo adressent une pétition pour qu’on aménage une fontaine près de Cargo, fontaine de grande nécessité étant donné le nombre d’habitants dans ce village.
Les habitants de Roselier demandent à leur tour, le 21 février 1932, l’installation d’un abreuvoir, d’un lavoir et d’une fontaine dans leur village. Le conseil municipal en décide la construction le 10 septembre 1938. Elle ne sera achevée que le 17 novembre 1940.
Ils sont suivis par les habitants du Bourg, de la Ville es Maîtres et de la Chapelle [50]
On construit un lavoir municipal à Marseille. [51]

Puis arrivent les demandes de subvention pour l’adduction d’eau dans les villages : celles d’Helnault (1960), du Bourg (1965)* sont acceptées, les suivantes sont refusées. [52]

  • L’association d’eau du Bourg est inaugurée en 1965. Le ruban est coupé par Anne Marie Mercier, 85 ans.

Les installations privées fonctionnant bien, le réseau public ne sera installé que dans les années 2000. La dernière tranche est terminée en juin 2002.

Toponymie

Les hameaux de Gausson : [53]

Hormis certains villages dont l’origine est évidente comme les « Ville » ex : la ville es Roullé , le Vau..garnier ou la Chapelle... les autres ne sont que suppositions. Nous proposons parfois deux origines, la troisième est peut-être la bonne !

Beauregard : lieu élevé avec une belle vue (s'applique souvent à une grande ferme ou un manoir) (Bourel)
Béchais : évoque les premiers défrichements au Moyen-Âge (bêche) +aie (lieu)
Bézier : lieu où poussait du buis (beuz en breton) ou des bouleaux (bezo en breton)
Bossiguel : de Bos (breton) qui veut dire butte
Breil : de Bré (colline en breton)
Camelière : lieu où habitait un « Le Cam » ou lieu où s’élevait un moulin ? (melin en vannetais)
Cargo : de Kergoz (vieux village en breton)
Caupé : au confluent de : de kem (latin : avec) et ber (en celtique : couler ensemble))
Champs Hervé : du nom du propriétaire (les « Hervé » étaient sieurs de Marialla en Ploeuc, puis de St Just, du Plessix et du Lorin)
Chapelle : avant la construction de la Chapelle, le village s’appelait village Avenel (1 E 846)
Chauchix : lieu situé à proximité d’une chaussée : la voie romaine Nantes / embouchure du Trieux passait aux Grands chemins (les Romains ont utilisé la chaux pour construire les routes) (Bourel)
Chaussée : hameau situé sur la voie romaine reliant Carhaix à St Malo
Clôtures : domaine clôturé pour protéger ses biens
Cour : endroit pavé
Croix rouge : endroit où une croix fut érigée par piété ou pour indiquer un carrefour…croix rouge (était-elle faite en brique ou était-ce le lieu d’un massacre ?)
Débrairie : de braire (pleurer) (emplacement de la fosse commune) ou braie (pantalon) (ancien lavoir ?)
Epine : lieu entouré d’arbrisseaux épineux servant de clôture pour protéger le bétail
Feutel : lieu planté de hêtres. Les « feus » (hêtres) viennent de « fou » en breton (Bourel)
Frêne : lieu où poussaient des frênes
Gaubichais : évoque les premiers défrichements à la fin du Moyen-Âge (nom du propriétaire + aie (lieu)) (Toinard)
Glageolet : du latin gladolius = glaïeul = glajeul = iris des rivières ou de glaz (nom celtique du ruisseau) (nom ancien Glajolly)
Grands chemins : à proximité d’une voie de grande circulation (voie romaine Nantes /Trieux)
Guimondais : évoque les premiers défrichements à la fin du Moyen-Âge (nom du propriétaire + aie (lieu)) (Toinard)
Haut Quétel : terre du Questel située en haut d’une colline (de castellum = château en latin)
Helnault : lieu planté d’aulnes ou de saules
Jubinière (on voit Joubinière sur le cadastre de 1848) terre des Joubin (ou Goubin) (Toinard) ou emplacement d’une auberge (de jubesne (inviter en latin) +ière (lieu) )
Kercarantel : de Ker (village) + nom du propriétaire
Landelles : lieu couvert de landes
Launay-Jall : lieu planté d’aulnes appartenant à un dénommé Jall (Toinard)
Lohanière : lieu où il y a un bois, un bosquet, de louan (bois en breton) + ière (lieu)
Mare : village situé dans une cuvette où l’eau s’accumule.
Marseille : maison construite par Charles Marseille (vers 1660)
Mottais : présence d'un site fortifié, protégé par des palissades, élevé sur une butte (Bourel)
Moulin de Quatrevaux : moulin au creux de 4 vallons
Moulin Dolo : moulin situé au creux d’un méandre, dans un endroit inondable (dôl en gallois)
Noë (la) : village situé près d'un lieu humide (du gaulois "nauda" lieu marécageux) (Bourel)
Pavillon : il a d'abord désigné une tente en ancien français puis une petite construction (Bourel)
Piry : lieu planté de poiriers ( de "per" = poire en breton) ou situé près d'une carrière de pierres
Placieux : domaine entouré d’une plesse (clôture de branches entrelacées entourant un château) (faisait partie du village de Bossiguel en 1848)
Raisy : couvert de fougères (de ratis , nom gaulois de la fougère)
Riandière : terre des Riand (nom + ière)
Roselier : de Roz à Lié (colline au-dessus du Lié) ou endroit où poussent les roseaux (Bourel)
Tertre : lieu élevé
Touche : petit bois entre des espaces de défrichement (Bourel)
Vaucorbin : vallée où s’installèrent jadis les Corbin
Vaugarnier : vallée où s’installèrent jadis les Garnier
Ville … du latin, villa : agglomération groupée autour d’un propriétaire foncier comportant moulin, four, écurie, forge suivi du nom du propriétaire (Bourel) (correspond à Ker en breton)
Ville es Gicquiaux : domaine des Gicquel (un Gicquel, des …Gicquiaux en gallo)
Ville es Rio : domaine des Rio.
Ville es Roullé : domaine des Roullé
Ville Houée : évoque les premiers défrichements de la fin du Moyen-Âge (la houe) (Toinard) ou domaine des Huet

Nous nous sommes limitées aux villages figurant sur le cadastre de 1848, les autres, plus récents, viennent souvent du nom du champ dans lequel la maison a été construite (ou de l’imagination du propriétaire du lieu).

Histoire religieuse

Héraldique

Histoire administrative

  • Département - 1801-1990 : Côtes-du-Nord, 1990-2025 : Côtes-d'Armor
  • Arrondissement - 1801-1926 : Loudéac, 1926-2025 : Saint-Brieux (Saint-Brieuc)
  • Canton - 1801-2015 : Plouguenast - 2015-2021  : Mûr-de-Bretagne --> 2021-2025 : Guerlédan

Résumé chronologique :

Jusqu’à la Révolution, Gausson était administrée par plusieurs juridictions. La plus importante était la Juridiction du Cran-Kercarantel dont le dernier titulaire fut la famille de Carné. Faisant partie de la paroisse de Ploeuc (on dit qu’elle en était la trève), elle dépendait de l’Évêché de Saint-Brieuc, subdélégation de Moncontour et du ressort de Rennes, (domaine religieux). Elle devint commune (administrativement) le 20/3/1791 [54] mais paroisse indépendante seulement le 23 novembre 1803. (source paroissiale)

À la création des districts en 1791, la commune de Gausson a été associée à Plémy pour former le canton de Plémy. Elle dépendait du District de Loudéac.

En 1801, le découpage du territoire français a été modifié. Les districts sont alors remplacés par des arrondissements. Gausson et Plémy rejoignent le canton de Plouguenast. Ils dépendent de l’arrondissement de Loudéac jusqu'en 1926. En 2015, les cantons sont redécoupés, le chef-lieu se situe désormais à Mûr-de-Bretagne.

Au moment de la création du 1er cadastre napoléonien, la commune de Gausson s’est agrandie de la ferme du Pavillon (2 avril 1823) qui, auparavant, faisait partie de la commune d’Allineuc. Sous l’Ancien Régime, cette métairie relevait du Duché de Lorge, alors que Gausson relevait de la seigneurie de Moncontour. De tout temps, les métayers de cette ferme étaient autorisés « à se regarder comme de Gausson » pour les baptêmes, mariages et décès, mais le fait ne fut acté par l’Evêché que le 1er février 1840. (noté sur la Voix de Gausson de 1971)

Patrimoine bâti

Église Saint-Étienne

Église Saint-Étienne
Photo M. Harzo

L'église de Gausson est dédiée à saint Étienne.

Les « prééminences » des nobles dans l'église de Gausson attestent la présence d'un édifice religieux dès le XVIe siècle. La tour est édifiée en 1711, elle a 14 m de hauteur. Elle est surmontée d'une aiguille en bois de 13 m de haut couverte en ardoises. Le chœur et la sacristie dateraient de 1761.

Propriété du puissant comte de LA RIVIÈRE, seigneur de Ploeuc et du Pont à l'Asne, l'église a été vendue en 1783 par son petit-fils, Marie-Joseph Gilbert du MOTIER, marquis de La FAYETTE, à Dame Anne FERRÉ de la Ville-es-Blanc, veuve de Charles d'ANDIGNÉ, marquis de la Chasse. Le marquis de La FAYETTE aurait vendu ses propriétés bretonnes pour couvrir les frais de son expédition en Amérique, où il a joué un rôle important dans la guerre d'Indépendance des États-Unis et dans la Révolution.

Le cimetière entoure l'église jusqu'en 1889.

Un beau calvaire est accolé à la tour en 1825. En 1833, la nef est refaite et élargie par deux bas-côtés. Cet agrandissement s'est fait par le moyen d'une souscription volontaire auprès des paroissiens, et 300 F de l'État.

Au début du XXe siècle, l'église commence à être un peu vétuste. Les paroissiens décident de la rénover. La commune emprunte 7 000 F, la paroisse décide de vendre deux maisons au bourg. Le 27 juillet 1906, la subvention de l'État (5 000 F) sera reversée à la « fabrique » (caisse de la paroisse).

1950 - le clocher penche sérieusement

Le 2 juillet 1905, a lieu la bénédiction solennelle de la pierre principale en présence de nombreux ecclésiastiques et personnalités.

Le 9 juillet 1906, l'église nouvelle est solennellement bénie par M. le Chanoine GADIOU, vicaire capitulaire. Outre le clergé, les différentes personnalités et les paroissiens, 176 enfants, suivant la retraite de communion et de confirmation, assistent à la cérémonie.

En janvier 1954, l'église est entièrement repeinte (sauf les voûtes), et les plâtres sont refaits.

1955 - un clocher tout neuf

Bien que rénové à deux reprises (1910, 1924), en 1955, le clocher penche sérieusement, la municipalité décide de procéder à sa réfection. Une souscription est ouverte.

Les travaux de démolition de l'ancien clocher commencent le 8 juin 1955 et durent une quinzaine de jours.

Puis commence la réfection. La vieille tour étant elle-même très lézardée, on jugea bon de la renforcer intérieurement : renforts aux quatre angles, partant des fondations, reliés entre eux par des croix de St-André, le tout en ciment armé. C'est sur cette ossature que repose la nouvelle flèche, d'une hauteur de 20 m sous la croix, ce qui donne un clocher de 36 m : 14 m de tour et 2 m de croix. Un nouveau coq et un paratonnerre sont placés. Les travaux sont achevés début décembre de cette même année.

Il a fallu ensuite refaire l'éclairage de l'église en 1965, la réfection de certains vitraux, remplacer le portail intérieur de la tour, revoir l'installation électrique de l'horloge. Pour se conformer aux décisions du Concile Vatican II, la transformation du chœur s'est faite en début d'année 1971 : menuiserie, peintures du chœur et du transept, électricité, lignes de micro et haut-parleur, projecteur, traitement et maçonnerie. Le chauffage est mis en 1973.

Les statues

L'église est dotée de plusieurs belles statues :

- Cinq statues en bois polychrome du XVIIIe siècle : sainte Elizabeth, saint Louis, la Vierge à l'Enfant, saint Joseph, sainte Anne (celles du maître-autel proviennent de la chapelle des Ursulines à Saint-Brieuc).

- Huit statues en plâtre : sainte Thérèse (1930), saint Michel (1932), sainte Jeanne d'Arc, saint Antoine, saint Étienne, saint Curé d'Ars (1932), Notre-Dame de Lourdes, le Sacré-Cœur.

Saint Étienne, patron de l'église de Gausson, porte les vêtements de diacre ; il tient dans sa main gauche des pierres, emblèmes de son martyre, et dans l'autre une palme, symbole de sa victoire sur le mal. Ses reliques ont été ramenées le 6 août 1809 par M. HAMÉON, originaire de Gausson, professeur de théologie, chanoine à la cathédrale de Saint-Brieuc. Il a également fait venir les reliques de saint Yves, second patron de Gausson, le 1er dimanche de juillet 1835. Ces deux reliques sont réunies dans une même châsse en métal, don des abbés LE CORNET et RAULIC.

Le mobilier

Les bancs datent de 1906 ; ils sont désormais libres. Autrefois, il fallait payer 2 F par an la place de banc.

Le bénitier, placé sous le porche, viendrait de la chapelle Saint-Jean, du Cran en Plouguenast. Il daterait du XVIe siècle.

Le premier chemin de croix (ou Via Crucis) a été érigé le 25 juillet 1906.

Le 24 février 1952, a eu lieu la bénédiction d'un nouveau chemin de croix par M. le chanoine RAULIC, payé par les dons des paroissiens.

Intérieur de l'église vers 1950

Le baptistère serait en granit du Hinglé.

Le bateau est un ex-voto des réfugiés de l'île de Groix (guerre 39-45). À la suite de la mission de janvier 1953, diverses modifications sont apportées à l'église. La chaire (venant des Capucins à Saint-Brieuc), auparavant située au premier pilier de gauche, est mise au chœur, car elle cachait trop l'autel. Le grand Christ, qui se trouvait en face de la chaire, est placé au fond du chœur, sur une croix neuve. En octobre 1953, la balustrade qui menaçait de s'écrouler est refaite. En 1954, les meubles de la sacristie sont vernis.

Le crucifix de l'autel du Saint-Sacrement, en orme blanc, est sculpté en 1981.

On peut remarquer aussi : le maître-autel, les deux confessionnaux, le reliquaire (1929), la bannière.

Les vitraux

Sept vitraux représentent des scènes bibliques ou historiques.

- Saint Étienne subit le martyre de la lapidation, sous le regard de Saul.
- Saint Rémi baptise Clovis en présence de Clotilde et des soldats francs.
- Marie est instruite par ses parents, Anne et Joachim.
- L'Immaculée-Conception apparaît à Bernadette.
- Sainte Jeanne d'Arc écoute les envoyés de Dieu.
- Jésus apparaît à Ste Marguerite-Marie.
- Jean baptise Jésus (vitrail des fonts baptismaux).

Huit vitraux éclairent la nef, avec en leur centre un médaillon illustrant les litanies de la Vierge Marie : Arche d'Alliance, Maison d'Or, Rose mystique, Porte du Ciel, Trône de la Sagesse, Mère très pure, Étoile du matin, Tour de David.

Chapelle Saint-Nicolas

Chapelle Saint-Nicolas et fontaine Saint-Avit
Photo M. Harzo
Façade arrière de la chapelle Saint-Nicolas
Photo M. Harzo

Une chapelle est déjà mentionnée dans un acte du 20 avril 1429. La chapelle actuelle aurait été construite vers 1550 sur un plan rectangulaire, par la famille noble de BOISBOISSEL du manoir de Kercarantel. Bâtie à flanc de coteau, elle est en granit, orientée à l'Est, et montre un chevet droit fait de pierres de taille d'une assez belle structure.

Ce chevet, couronné d'une chevronnière aux crochets sculptés, est renforcé à sa base par quatre contreforts, dont les deux du milieu sont réunis par une voûte sous laquelle surgit une source. La porte latérale est surmontée d'un pignon à crosse.

Des armoiries sculptées surplombaient autrefois le pignon Ouest. Elles ont disparu lors de la restauration du mur en 1931.

Le chevet est percé d'une maîtresse vitre à meneaux prismatiques et flamboyants dans laquelle on peut voir une verrière représentant l'arbre de Jessé datant du XVIe siècle (vers 1560). Ses dimensions sont : 4,50 m de haut sur 1,85 m de large. Elle aurait été restaurée et modifiée en 1868 et en 1931 lors de la restauration du pignon est. Il ne reste que trois fragments.

À gauche, on peut lire : Ezéchias et Manassé. Ce sont des rois de Judas (VIIe et VIIIe siècle av. J.-C.), ancêtres du Christ de la lignée de David (fils de Jessé).

Au pied de l'arbre, on voyait une femme à genoux, vêtue d'une longue robe sur laquelle s'étalait un écusson mi-parti de Rohan, mi-parti d'hermine à trois bandes de gueules.

Serait-ce la Vierge Marie sous les traits de Péronnelle de Ploeuc (1520-1553), appelée aussi la dame de Kercarantel, mariée avec René de Boisboissel en 1538 ?

Elle est agenouillée sur un tapis de prière rappelant les armoiries de la famille de Ploeuc qui portait d'hermines à trois chevrons de gueules.

Péronnelle de Ploeuc de nos jours
Copie du vitrail en 1902

Voilà la description qu'en fait André Oheix dans « Notes sur quelques verrières anciennes » édité à Saint-Brieuc en 1902 : [55]

On y voit une femme à genoux, ayant des perles dans les cheveux et vêtue d'une robe sur laquelle s'étale un écusson mi-parti de gueules aux macles d'or, mi-parti à trois fasces de gueules. Elle lit un livre et tient à la main une banderole sur laquelle on lit : ECCE VIRGO… Est-ce une représentation de l'annonciation ou le portrait de la donatrice de la verrière ?

Cette description correspond à la copie de la verrière que l'on peut voir aux archives de Saint-Brieuc [56] qui montre qu'elle a été remaniée depuis (aujourd'hui, la robe est noire, la banderole est placée derrière la femme).
Le carré de droite garde tout son mystère…

Blason de la famille de Boisboissel

Dans le lobe le plus élevé du réseau, on distingue le blason de la famille de BOISBOISSEL.

Le blason est décrit comme suit dans le langage héraldique : « D'hermines au chef de gueules chargé de trois macles d'or ». Il se dit également : « de Bretagne au chef de Rohan » (le chef étant le haut du blason).

L'hermine est l'emblème de la Bretagne depuis Pierre Mauclerc et les premiers ducs. C'est un symbole de pureté : « Plutôt la mort que la souillure ».

La macle a la forme d'un losange évidé. On en trouve dans les schistes, sur les berges de l'étang des Salles en Sainte Brigitte. Les comtes de Rohan les ont utilisées pour composer leur blason (toujours groupées par trois). Le mot « macle » vient du latin macula : maille de cotte d'armes du chevalier. Les macles pourraient donc symboliser des armes conquises sur les ennemis, ou des attributs de chasse.

L'origine de la couronne de laurier remonte à la bataille de la Roche-Derrien où, en 1347, Chenin de BOISBOISSEL (ou Thibault) se fit tuer sur le corps de Charles de Blois en voulant le défendre.

La verrière est classée au titre objet le 02/05/1974[57]. Elle est propriété de la commune.

Verrière de la chapelle Saint Nicolas


Les sablières

Plusieurs sablières sont sculptées montrant alternativement une macle et une hermine (XVIe siècle). On remarque également un lambris à tirants engueulés.

Ce sont des poutres de bois placées le long des murs latéraux qui supportent la charpente des églises et des chapelles. Leur nom vient de l'appui en granit sur lequel elles reposent, que l'on remplissait de sable pour empêcher les insectes d'atteindre le bois.

Ces frises de plusieurs mètres constituaient un espace de libre expression où les sculpteurs s'adonnaient à la fantaisie : figures humaines ou animales, vie quotidienne, monde céleste …

Sablières

Elles sont consolidées par des blochets, pièces de bois saillantes placées perpendiculairement aux murs.

Traverses

Les poutres transversales sont appelées des entraits. Leurs extrémités sont souvent décorées de gueules monstrueuses qui portent alors le nom d'engoulants.

Les statues

On peut admirer cinq statues en bois du XVIIe siècle : la Vierge (Notre Dame de la Délivrance), saint Nicolas, sainte Blanche (hauteur 1,60 m, en pied de chêne, provenant de la fontaine Sainte-Blanche près de Bossiguel), sainte Apolline et un abbé dit saint Nicodème (ou peut-être saint Avit) ainsi que d'autres statues anciennes.

La chapelle a été classée sur la liste supplémentaire des monuments historiques le 6/2/1926[58]. La statue de sainte Blanche et la verrière l'ont été en 1974.

La fontaine Saint-Avit

Elle était réputée jadis pour guérir les maladies infantiles comme les coliques, les crises nerveuses et les convulsions qu'on appelait d'ailleurs « mal de saint Nicolas ». On venait y baigner les enfants qui tardaient à marcher. On les posait dans la fontaine, dans l'espoir de les voir devenir plus vigoureux, et on implorait saint Nicolas pour les placer sous sa bienveillante protection.


Presbytère

Au XVIIe siècle, c’était une petite maison appelée le « petit couvent ». Elle appartenait à deux femmes Jeanne Grosset et Jeanne Boillevin, qui, par leur testament en 1667, léguèrent la dite maison à la paroisse, sous condition qu’une messe soit dite par semaine à leurs intentions par le prochain prêtre de la famille ou par tout autre, ces dits-prêtres pouvant jouir de la maison. En 1733, une classe de filles y fut installée pendant plusieurs années. Attribuée à la commune comme « Bien National » en 1793, elle servit de maison commune.


(extrait du registre paroissial)
Après la Révolution, le prêtre qui desservait la paroisse l’habita comme auparavant. Vers 1804, on bâtit une petite maison au bout de l’autre dans la partie nord pour servir de salon. On y ajouta encore une étable, on acheta une autre maison dite « du Coq » pour servir de cellier. On monta un mur pour faire une cour que l’on ferma par un portail. C’est en 1830 que l’on bâtit le presbytère. Deux morceaux de terre ont été également achetés par la fabrique (groupe de clercs et de laïcs chargés de gérer les biens d’une paroisse) pour agrandir le jardin : l’un à Jean-Baptiste Raulic (300 F), l’autre à Pierre Dieulangard (132 F). Le desservant a fait murer le jardin et construire une sorte de pavillon pour servir de tonnelle ; la paroisse a charroyé les pierres. En 1838, on a relevé l’écurie et on l’a couverte en ardoises. En 1880, M. Morin, recteur de Gausson, fit construire une maison qui touche au portail de la cour et qui sera habitée par le 2e vicaire.

Après le départ du dernier recteur de Gausson, l’abbé Prual, le bâtiment resta inoccupé. Les H.L.M le firent rénover en 1995 pour y aménager 5 logements.
Il s’appelle désormais la Résidence des Lilas.

Moulins

Dans un rapport du 12 germinal an II (mars 1794) on dénombre cinq moulins sur la commune de Gausson (aucun n’est en état de marche aujourd’hui) (Archives 22 : 7L66 : et 1 E 846)

- le moulin de Quatrevaux, à 2 tournants, moulant sur le dessous, situé sur la grande rivière, faisant de la belle farine, il peut moudre en 24 heures, 18 quintaux de seigle ou autres grains si toutefois les eaux sont convenables, il est à observer que dans les temps de grandes eaux, le moulin peut être trois jours sans moudre, attendu que les tournants sont noyés, en temps sec et chaleur, le moulin ne peut moudre que 12 heures par jour avec un tournant, telle est sa disposition. (il dépendait de la seigneurie des Salles-Bossiguel)

- le moulin de Kercarantel à un tournant, moulant par le dessus, faisant de la belle farine sur un petit ruisseau, il peut moudre la même chose que le premier, il est à observer que ce moulin ne peut moudre que 4 mois par an.

- le moulin de la Chapelle à 2 tournants, moulant par-dessus, faisant de la belle farine sur un petit ruisseau, il peut moudre la même chose que le premier, il est à observer que ce moulin manque d’eau la moitié du temps par la sécheresse, par conséquent il ne peut moudre que 6 mois par an (il dépendait de la seigneurie du Glageolet).

- le moulin Bertrand, à 2 tournants, moulant par le dessus, faisant de la belle farine sur un petit ruisseau, il peut moudre, par 24 heures, 12 quintaux de seigle et autres blés, il est à observer que ce moulin manque d’eau la moitié du temps. La longère de derrière et le pignon du tournant sont en très mauvais état (il appartenait à la famille Guéhéneuc de Ploeuc) .

- le moulin de la Ville es Rio, à 2 tournants, moulant par-dessous, situé sur la grande rivière, faisant de la belle farine, il peut moudre, chaque tournant moulant par 24 h, 18 quintaux de seigle et autres grains, si toutefois les eaux sont convenables, il est à observer que dans les grandes eaux il peut être 4 jours sans moudre vu que les roues en dehors sont noyées et par temps sec en été, ce moulin ne peut moudre que 12 H par jour avec un tournant.

Nous membres de la commune de Gausson certifions avoir rédigé le présent à nos savances et connaissances le 12 germinal an 2 de la République Française une et indivisible

Signé : Alain Rault, maire, Joseph Raoult, secrétaire-greffier, M. Ruellan et Jean Boscher, officiers municipaux

Il n’est pas fait mention du moulin du Pavillon (2 tournants) qui, à cette époque, faisait encore partie de la commune d’Allineuc (disparu aujourd’hui).

On ne parle pas non plus du Moulin Dolo, sans doute était-il déjà détruit. On n’en voit pas trace sur le cadastre de 1825 ni sur la carte de Cassini (18ème siècle). Il a sans doute existé sinon pourquoi ce nom…

Benjamin Jollivet (1859) parle d’un moulin au Vaugarnier. S’il a existé, il était détruit à la Révolution. Il n’est pas indiqué sur les cadastres de 1825 et de 1848.

Costume traditionnel

Costume de mariage de Gausson
Photo M. Harzo

Le costume traditionnel a été porté à Gausson jusqu'en 1950/60. Les femmes qui sont nées après la guerre de 14/18, ne l'ont jamais porté.

On distinguait :

Costume de travail 1935
Photo M. Harzo

Le costume de travail :
Enfilé sur une épaisse chemise en lin qui descendait jusqu'aux pieds, il était constitué d'une « cotte » (jupe) protégée par un tablier à grandes poches et d'un corsage, souvent à longues manches, le tout fait de toile épaisse de couleur assez sombre, gris foncé ou noir. En hiver, on posait une pèlerine sur les épaules. Les cheveux étaient longs, soigneusement brossés et réunis dans un chignon rond fortement épinglé à l'arrière de la tête. Un capot fait d'un voile souple, très simple, le dissimulait. Adultes et enfants marchaient avec des gros sabots de bois (cloutés pour éviter de les user trop vite).

Le costume du « dimanche ».
Appelé « cotte de rigaudon », il n'était pas beaucoup plus clair. Le col du chemisier était rond, genre col « officier », orné de dentelles et de broderies. On portait, sur les épaules, un grand châle noir qui descendait jusqu'aux chevilles, il était bordé de franges nouées. Fixé au col par une grosse épingle, ses deux pointes étaient maintenues à la taille par la ceinture d'un tablier noir ou violet. Le tout était brodé à la main. Hommes et femmes portaient des chaussures plates en cuir (des sabots autrefois).

La coiffe était l'élément distinctif qui permettait de montrer sa commune d'origine. En dentelle fine, très ouvragée, fortement amidonnée, elle était posée sur le capot. De chaque côté, un ruban de dentelle : celui de droite passait sous le menton et, réuni au second, formait un gros nœud dont les deux pans retombaient d'une dizaine de centimètres. En cas de deuil, on ne fixait pas les deux ailes de la coiffe.
Il y avait des repasseuses de coiffes à Gausson. Les dernières étaient Mademoiselle FLAGEUL et Thérèse GLOUX, habitant au Bourg.

Détails de la coiffe

[59]


Repères géographiques

Le village de Gausson vu de la Chapelle
La mairie en 2011

Gausson est un village breton situé dans le département des Côtes d’Armor. Ses habitants sont les Gaussonnais. On prononce Gaôsson en gallo.

Il se situe à environ 30 km de Saint-Brieuc (préfecture), à 6km de Ploeuc (dont il fut la trève jusqu’à la Révolution), à 25 km de Mûr-de-Bretagne (chef-lieu de canton) et à 15km de Loudéac (siège de la communauté de communes).

La commune a une superficie de 1 671 hectares. Elle a un contour assez tourmenté, bordée à l’ouest par la forêt de Lorge, à l’est par le Lié. Son point culminant (254 m) se situe dans un champ entre le Mottais et les Clôtures, le point le plus bas (133 m) près du village de Caupé.


Démographie

Année 1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856
Population 2 047 1 934 2 092 2 145 2 323 2 218 2 081 2 232 2 118 2 079
Année 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906
Population 2 069 2 023 1 858 1 822 1 678 1 692 1 805 1 839 1 816 1 736
Année 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975
Population 1 650 1 322 1 232 1 229 1 155 1 041 956 907 806 691
Année 1982 1990 1999 2006 2011 2016 2021 - - -
Population 662 603 580 585 633 620 634 - - -

Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.

Cf. : EHESS - Fiche Cassini, INSEE 2006, 2011, 2016 & 2015 & 2021.

En photos

Notables

Les maires

Prénom(s) NOM Mandat Observations
Pierre Isidore Lenormand 1790 - décembre 1791 notaire  
Alain RAULT 26/11/1791 - 26/11/1793 Laboureur, né à Gausson le 6/05/1751. marié à Plœuc le 5/11/1783 avec Sainte Nouvel (sage-femme). Sera ensuite adjoint au maire jusqu'à son décès à Cargo le 29/9/1820  
Joseph Raoult 26/11/1793 - 10/11/1795 Laboureur,né le 17/03/1746. marié avec Cécile Rault puis avec Félicité Georgelin. Décédé au bourg le 11/08/1821.  
Julien NAIS 10/11/1795 - 9/1800 Les registres sont signés par Julien Nais, maire puis par ses adjoints Louis Pellan et Joseph Raoult puis par Mathurin Serinet, président de l'administration municipale du canton de Plémy  
Joseph Raoult 9/1800 - 1808 Adjoint Mathurin Ruellan  
Jean-Baptiste CATHO 1808 - septembre 1808 Né à le 5/4/1776 à Allineuc. Marchand, marié avec Jeanne Amette, décédé au début de son mandat, le 29/09/1808 - Adjoint : Alain Rault  
Louis DUBOS 1808 - 1836 Il est remplacé en 1831 (maladie) par Joseph Fraboulet, démission en 1836. Laboureur. né le 4/10/1766. Marié avec Marie Louise Lenormand le 17/11/1789. Il décède le 10/10/1841.  
Gilbert DUBOS
(Fils de Louis)
1836 - 1860 Laboureur. Né le 28/04/1811, marié à Anne Marie CARRO. Il décède le 30/09/1862  
Émile DORÉ-GAUBICHAYE 1860 - 1867 Notaire. né le 3/9/1829, marié à Eugénie Trobert - Adjoints Pierre Carro, Pierre Beloeil, Julien Beurel  
Mathurin RAULT 1867 - 1878 Adjoints Julien Beurel, J.B. CARRO.  
Mathurin-Joseph REBOURS 1878 - 1879 . Notaire. Né à Langueux. Décédé à 35 ans le 26/05/1879. Adjoint Gilbert MARJOT  
Jean-Baptiste RAULT 6/07/1879 - 25/01/1880 Il donne sa démission.  
Ludovic CARRO 1880 - 1892 Adjoint Gilbert MARJOT. Commerçant. Né le 26/08/1838, marié à Marie Philomène Grosset, décédé le 14/02/1895.  
François (Marie) LAURENT 1892 - 1902 Adjoints Pierre Moulin puis Mathurin LE HELLOCO. Cultivateur. Né le 21/09/1845, marié avec Marie Rose VISDELOUP, décédé le 18/09/1902.  
Mathurin LE HELLOCO 1902 - 1908 Adjoint Ange DAVID. cordonnier, né le 18/10/1853, marié avec Victoire Lanoë, il décède le 12/12/1917  
François Ambroise LAURENT 1908 - 1941 Suppléant au juge de paix de Plouguenast. Démission en 1941 pour raisons de santé et par refus de réquisitionner pour l'armée allemande. Fils de François Marie LAURENT. Né le 27/11/1880, marié avec Mélanie Laurent, décédé le 12/01/1960.  
Alexandre DUBOS 1941 - 1944 cultivateur, né le 21/10/1878, marié avec Jeanne Le Moine, il décède le 12/7/1957  
Pierre GICQUEL 16/11/1944 - 19/05/1945 commerçant, né le 27/1/1886, marié avec Rosalie Raulic, il décède le 15/10/1970 - "Adjoint Henri MORIN.  
Ange MARSOUIN 1945 - 1965 Adjoint Jean CARRO. Cultivateur. Né le 15/04/1896 à Saint-Guen marié à Marie Ange Jouannigo, décédé en 1974.  
Pierre MARJOT 1965 - 1989 Adjoint Pierre ROULLÉ. Commerçant. Né en 1920, marié à Maria Raulic, décédé en 2011.  
Guy LE HELLOCO 1989 - 2020 Réélu en 1995, 2001, 2008, 2014 - Conseiller général du canton de Plouguenast de 1994 à 2008. Président de la CIDERAL de 2001 à 2017 puis vice-président. Premiers adjoints successifs : Adrienne ROULLÉ, Pierre CARRO, Arlette MICHEL.  
Arlette MICHEL 05/2020 - (2026)  
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Source : liste transmise par Michèle Harzo.
Voir aussi MairesGenWeb

Les notaires

Prénom(s) NOM Période Observations
Joseph AMICELLE 1742 - 1783 Notaire à la Cour de Moncontour et de la juridiction de Cran-Kercarantel.  
Joseph LENORMAND 1761 - 1788 Notaire de la juridiction de La Roche Rousse, Boisglé et Cran-Kercarantel  
Jacques Joseph RUELLAND 1777 - an VII Notaire de la juridiction de Cran-Kercarantel et de La Vieuxville  
Julien François NAIS An V - 1814 Notaire à Quintin ? Puis peut-être à Gausson (incertain car signature différente). Maire de la commune en 1793/1794.  
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Joseph ÉTIENNE 1817 - 1825  
Joseph FRABOULET 1826 - 1841 Il a remplacé le maire Louis DUBOS en 1831.  
Louis Yves Marie VIET 1842 - 1858  
Émile DORÉ-GAUBICHAYE 1858 - 1866 Maire de la commune de 1860 à 1867  
Louis Mathurin REBOURS 1866 - 1870  
Mathurin Joseph REBOURS 1871 - 1880 Maire de 1878 à 1879  
Ludovic Marie Anatole DIEULANGARD 1880 - 1887  
Alexandre Yves Marie JOLLIVES 1888 - 1893  
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Jean-Marie LE CHARPENTIER 1895 - 1897  
François Jérôme Marie ROBIN 1897 - 1899  
Joseph Marie FAIRIER 1899 - 1903  
Alphonse Marie Louis Laurent RABIN 1903 - 1927  
Louis Eugène Jean-Marie LE BOURGE 1927 - 1934  
Marcel Marie Michel DEGRÉ 1934 - 1942  
François Marie DIBOU 1942 - 1989  
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Source : liste établie par Michel DIBOU, notaire à Plouguenast, fils du dernier notaire de Gausson (à partir des archives de ce dernier).

Les recteurs et curés

Prénom(s) NOM Période Observations
Julien Sébastien AMETTE 1789 - Avec le vicaire Guillaume HAMÉON. Recteur décédé en 1792  
Valentin GAUTIER 1803 - 1822 Avec pour vicaires : Chapelain (1810 à 1813), Hellio ( 1813 à 1818)et Le Métayer (1818 à 1823).  
Louis MOISAN 1822 - 1847 Né à Duancre. Ses vicaires : Tardivel (1823 à 1826), Doré (1826 à 1829), Coulombel (1829 à 1836), Jouno, né à Gausson (1836 à 1839) et Chevrel (1839 à 1848).  
LE ROY 1847 - 1860 Ses vicaires : Guigneuc (1848 à 1851), Carro, 1er vicaire supplémentaire (1849 à 1850), Cherdo (1850), Guitton (1850), Chevalier (1850 à 1851), Legiemble (1851 à 1854), Burlot (1853 à 1856), Serinet (1856 à 1874) et Vieuloup, 1er second vicaire (1859)..  
RUELLO 1860 - 1875 Ses vicaires : Briand (1861 à 1866), Boutier (1866 à 1872), Jan (1872 à 1874), Le Gall (1874 à 1880), Gicquel (1874 à 1875) et Méheur (1875 à 1882).  
MORIN 1875 - 1881 Son vicaire : Trécherel (1880 à 1887).  
LE MARCHAND 1881 - 1898 Ses vicaires : Lamoureux (1882 à 1885), Louis Blévin (1885 à 1888), Jean-Pierre Hamon (1887), Daniel Rault (1888 à 1890), Pierre Corbel (1890 à 1894), Louis Gallais (1894 à 1895), Louis Deron (1895 à 1897), Turmel (1896) et Jean-Pierre Eveillard (1899)  
Louis DIEULESAINT 1898 - 1901 Ses vicaires : Parisé, Le Coq (1899), Levené (1900 à 1904) et De Robichon (1901 à 1905).  
Théodule BAZIN 1901 - 1910 Ses vicaires : Mathurin Cadin (1904 à 1910), Joseph Rouillé (1905 à 1906) et Guillaume Béréchel (1906 à 1912).  
Pierre Marie OLLIVIER 1910 - 1928 Ses vicaires : Louis Macé (1910 à 1913), François Le Roux (1912), Jean Nivet (1913 à 1920), François Ollivier (1920 à 1925) et Louis Le Dolédec.  
Étienne CABARET 1928 - 1932 Ses vicaires : Jean Carmené (1929 à 1931), Émile Le Bihan (1931) et Pierre Sort (1931 à 1946).  
Eugène VOYER 1932 - 1951 Ses vicaires : Joseph Mérot (1932 à 1951) et Marcel Simon (1947).  
Louis BRASSET 1951 - 1957 Son vicaire : Henri Esnault (mêmes dates).  
Mathurin PRUAL 1957 - 1984 Ses vicaires : Joseph Ribault jusqu'en 1959 et Jean Gauthier (1961 à 1962).  
Pierre BERTHELOT 1984 - 2001 Curé de 1984 à 1997 et resté au service jusqu'en 2001.  
Roger JAMEL 1997 - 2002 Curé de la grande paroisse de Plouguenast.  
Pierre BRAJEUL 2001 - 2003 Prêtre au service de la grande paroisse.  
Pierre BEDFERT 2002 - 2007 Curé de la grande paroisse.  
Jean MABUNDI 2007 - 2008 Curé de Loudéac-Plouguenast.  
René GUILLEMIN 2007 - Prêtre au service de la paroisse.  
Didier DELEPINE - Curé de Loudéac-Plouguenast.  
- -  

Source : liste transmise par Marylène Oréal

Monument aux morts

Le monument aux morts

En 1920, la municipalité décide d'élever un monument pour honorer les Gaussonnais morts pour la France pendant la guerre 14/18.
Le coût de ce monument, représentant un poilu en granit haut de 2 m, posé sur un piédestal de 2,50 m de haut, est estimé à 12 124 F. (+2 000 F pour le transport, la pose et l'inauguration) [60]. La municipalité lance une souscription qui réunira 4 200 F[61] et demande une subvention à l'État[62]. Le coût total sera de 15 327,95 F.

Le monument est inauguré le 29 avril 1923. En 1927, il est entouré d'une grille.
Il a été déplacé en 2001, lors de l'aménagement du bourg.

Le monument aux morts en 1948

Morts des guerres 1914-1918 / 1939-1945

Article détaillé : Consulter la liste ...

Ressources généalogiques

Dépouillements d'archives

Documents numérisés

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Cimetières

Pendant très longtemps, les morts ont été enterrés dans le cimetière qui entourait l’église.
En 1881, la municipalité décide de vendre les emplacements des tombes pour financer l'achat d'un nouveau terrain.
En 1897, on indique que la commune a encaissé 1630 Fr dans la vente des concessions.

Le 17 janvier 1889, le Conseil décide de déplacer le cimetière : problème de place mais surtout d’insalubrité. Dès 1759, le Parlement de Bretagne avait incité les communes à transférer les cimetières à l’extérieur des bourgs.
Deux terrains sont achetés, l’un à Ludovic Carro (maire), l’autre aux enfants Gicquel. [63]
La première personne enterrée dans le cimetière est un nommé Yves Loncle, décédé au bourg et inhumé le 13 octobre 1889.
Selon des sources paroissiales, le cimetière aurait été béni le jour de la Toussaint 1889 par M. l’abbé Le Coq Maisonneuve, curé doyen, chanoine honoraire de Ploeuc.
Ce jour, on porta une grande croix en bois de sapin qui fut plantée au milieu du cimetière. On transporta les ossements du reliquaire processionnellement.

Le 24/2/ 1895, le Conseil décide de niveler le terrain autour de l’église, pour « rendre la place convenable ». Cela va nécessiter le creusement de caniveaux pour évacuer l’eau de pluie. (1898). Le mur d’enceinte du cimetière est construit en 1902 et refait en 1922.

On trouve, au milieu du cimetière, le tombeau de l’abbé Macé, vicaire à Gausson, décédé le 23/8/1913, âgé de 39 ans. La légende dit que si un enfant tardait à marcher, il suffisait de le déposer sur sa tombe pour que l’enfant se dresse sur ses jambes et marche….

Le plus ancien tombeau semble être celui d’un autre prêtre, René Grosset, vicaire d’Allineuc, décédé le 5/8/1885 à 40 ans. Après la guerre de 14/18, la Municipalité décide d’accorder gratuitement une concession de 2m2 aux familles des soldats morts pour la France.

Informations pratiques

Horaires d'ouverture de la mairie

Horaires Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche
Matin 9h-12h30 9h-12h30 - 9h-12h30 9h-12h30 9h-12h -
Après-midi 14h-17h 14h-17h - 14h-17h 14h-17h - -

Mairie
Adresse : Le Bourg - 22150 GAUSSON

Tél : 02 96 28 72 13 - Fax : 02 96 26 86 33

Courriel : Contact

Site internet : [ Site officiel]

GPS : ° / ° (GoogleMaps) ou Cassini / Satellite / IGN / Cadastre (Géoportail)

Commentaire :

Source : Service-Public.fr (Novembre 2011)

Archives & dépouillements des registres paroissiaux

Les registres paroissiaux et d'état civil ont été dépouillés de 1618 à 1905.
Ils sont consultables sur le site des archives départementales des Côtes d'Armor.[64]
Le moteur de recherches est Généarmor[65]

Associations d'histoire locale

Bibliographie

    • Michèle Harzo – Marylène Oréal, Gausson… au fil du temps, Gausson, Édition Théâtre et Loisirs , 2012, 127 pages, ISBN 978-2-7466-5437-2
    • G. Lenotre, La Mirlitantouille -Episodes de la chouannerie bretonne, Paris, Librairie Académique Perrin, 1925, 318 pages
    • J.Y. Creston, Le costume breton, Paris, Tchou, 1978, 444 pages

    Voir aussi (sur Geneawiki)

    Liens utiles (externes)

    Notes et références

    1. L’âge de bronze final se situe entre 700 et 800 ans av. J.-C., l’âge du fer suit l’âge du bronze
    2. Sépulture très ancienne de la Gaule Indépendante
    3. Archives 22 : 1 E 852
    4. Série E, B 3204, et surtout 1 E 846 : table alphabétique des terres, fiefs et seigneuries dépendant de Moncontour
    5. Archives MI 102
    6. Archives 22 : 7 L 39
    7. En comparaison : en 2012, 484 électeurs pour 632 h. à Gausson
    8. Le canton de Plémy est composé de deux communes : Plémy et Gausson
    9. Archives 22 : 63 L 2
    10. Archives 22 : 1 L 428
    11. Archives 22 : 1 L 429
    12. Archives 22 : 7 L 77
    13. Archives 22 : 7L43 n°19
    14. Archives 22 : 227 L 1 bis
    15. Les biens nationaux sont constitués des bâtiments et des terres confisqués à l'église ou aux nobles exilés
    16. 1Q1 et 1Q2/92
    17. Archives 22 : 103 L 384
    18. Extrait de « la Mirlitantouille », livre de G. Lenôtre, Armor Editeur
    19. Archives 22 : 7L40
    20. Archives 22 : 7L43
    21. Archives 22 : 227 L 1
    22. https://wikipedia.org/wiki/Jean_Joseph_Amable_Humbert
    23. https://fr.wikipedia.org/wiki/Amateur-J%C3%A9r%C3%B4me_Le_Bras_des_Forges_de_Boishardy
    24. Archives 22 : 102 L 682
    25. Précisions : le 4 pluviôse an III (23/01/1795), un arrêté du comité de salut public avait donné l'ordre aux Maires de réquisitionner toutes les armes détenues par les habitants (archives 22 : 63 L 9). Mais en fait, beaucoup avaient été dissimulées. Certains prétendent qu'il y avait pratiquement un fusil dans chaque maison
    26. Archives 22 : 102 L 180
    27. Archives 22 : 102 L 227
    28. Archives 22 : 7 L42
    29. Archives 22 : 102 L 367
    30. Archives 22 : B 2244
    31. Archives 22 : 102 L 872
    32. Archives 22 : 102L 873
    33. Archives 22 : 100 L 86 et 127 L 1 à 4
    34. Archives 22 : 100 L 86
    35. Archives 22 : 7 L 40
    36. Archives 22 : 7L41
    37. Archives 22 : 100 L 86
    38. archives 22 B 3204
    39. Livre « généalogie de la famille David » de Pascal David
    40. archives 22 : 3 O 1808 / 1939
    41. conseil municipal du 6/4/1951
    42. conseil municipal du 16/4/1911
    43. Délibérations du conseil municipal 19/6/1927
    44. Lettre du 11/8/1929
    45. CM 17/10/1929
    46. CM du10/3/1930
    47. CM du 23/2/1941
    48. Aide de l’État d’au moins 50% des annuités et intérêts
    49. CM du 6/4/1951
    50. CM du 15/6/1941
    51. CM du 8/2/1948
    52. C.M. du 23/11/1965
    53. Ce travail a été fait en consultant 3 ouvrages : - Toponymie celtique de Jean Marie Plonéïs (éditions du Félin) - Dictionnaire des lieux-dits du canton de Ploeuc-sur-Lié de Claude Bourel (Rue des Scribes éditions) - Article de Roger Toinard (Regards sur la région de Ploeuc), plaidoyer pour un tourisme vert
    54. Archives 22 : 1 L 858
    55. Archives 22 : 4bi 646
    56. 60 J 233
    57. Base Palissy
    58. Base Mérimée
    59. Le costume breton de J.Y. Creston
    60. CM du 27/11/1922
    61. CM du 27/2/1921
    62. Arch : 2 O 60/1
    63. CM du 21/4/1889)
    64. http://archives.cotesdarmor.fr/
    65. http://genearmor.cotesdarmor.fr/moteur/


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