Une présence humaine est déjà effective lors de la Préhistoire. De nombreux endroits du ban communal ont en effet révélé des traces de la période néolithique et de l'âge du fer.
Une autre occupation a lieu en 52 avant J.-C. au moment de la bataille d'Alésia. Alors que Vercingétorix est acculé et en passe d'être assiégé dans son oppidum du Mont Auxois, Jules César installe ses troupes sur les monts environnants, dont trois camps sur la colline de Flavigny (parmi lesquels son quartier général, un hôpital et une infirmerie).
À l'issue de la bataille, l'empereur victorieux offre la colline flavignienne à un de ses vétérans, du nom de Flavinius ; patronyme romain qui, après d'autres formes, donnera le toponyme de Flavigny.
Peu à peu se sont les Éduens[1], en bons termes avec les Romains, qui viennent s'installer à cet endroit. Flavinius en profite pour mettre en place une grande villa romaine autour de laquelle s'organisent agriculture et artisanat.
Parallèlement, un castel militaire est érigé, afin de surveiller les axes d'accès.
Au Ve siècle, c'est au tour des Burgondes[2] de s'installer à Flavigny et d'y rester jusqu'au VIIIe siècle. À cette époque le seigneur burgonde CORBON[3] anticipe son héritage : il donne le domaine de Flavigny et ses dépendances à un de ses trois fils : Widerad (ou Wideradus, ou Uvaré ou Ware)[4]. Celui-ci, profondément chrétien, décide en 719 d'y fonder une abbaye bénédictine.
La construction de ce grand édifice attire des artisans et ouvriers qui tendent à se fixer sur leur lieu de travail. La cité primitive s'agrandit. De plus, l'abbaye abrite des reliques et devient lieu de pèlerinage. Mouvement de piété qui va encore s'accroître en 866 quand sont transférées ici les reliques de sainte Reine, (auparavant dans l'église d'Alise-Sainte-Reine menacée par les incursions normandes).
Qui dit piété, dit pèlerins, et donc besoin de restauration, d'hébergement et parfois de soins. Ainsi commencent à s'établir des tavernes et des auberges, ainsi qu'une maladrerie et deux hôpitaux.
En l'an 887, les Normands envahissent Flavigny, mais sans grands dégâts.
Le bourg continue à se développer. Une église paroissiale est mentionnée à la fin du XIe siècle. La paroisse est d'ailleurs importante, car elle fait partie des « quatre archidiaconés du diocèse d'Autun »[5].
À partir du siècle suivant, l'abbé Renaud II œuvre pour la construction d'une enceinte non seulement pour protéger le domaine abbatial mais aussi la bourgade. Les travaux s'étalent jusqu'au XIIIe siècle, certaines parties seront renforcées au XVIe siècle. Il en subsiste les portes et certaines portions de remparts.
Les fortifications n'empêchent pas les Anglais d'assiéger Flavigny en 1359 et d'y rester un mois et demi, jusqu'à obtention d'une rançon.
Durant les siècles qui suivent, la cité continue à se développer et prospérer. Guillaume de Saulx[6] fait installer une garnison intra muros. Un parlement est établi à la fin du XVIe siècle avant d'être déplacé à Semur-en-Auxois.
En 1632, des Ursulines viennent s'installer et construisent un grand couvent destiné à l'enseignement des jeunes filles.
À la fin du XVIIIe siècle le nombre d'habitants dépasse les 1 300. Puis la Révolution arrive et chasse les religieux.
Le XIXe siècle apporte son lot de nouveautés : auberges, commerces, industries, voie ferrée et gare, gendarmerie et justice de paix, perception. Pendant quelques années Flavigny-sur-Ozerain est même chef-lieu de canton, avant que cette fonction soit attribuée en 1910 à Venarey-les-Laumes.
Le village connaît un exode rural. Mais ayant gardé un aspect médiéval, et animé par la fabrique d'Anis, il commence à revivre grâce au tourisme, favorisé par sa distinction parmi les "Plus beaux villages de France".
L'origine du toponyme remonte au romain Flavinius qui a fait construire une villa sur la colline. Et la première forme toponymique attestée était « Flaviniacum »[8].
Histoire administrative
Département - 1801-2025 : Côte-d'Or
Arrondissement - 1801-1926 : (Sémur) Semur-en-Auxois, 1926-2025 : Montbard
Fondée en l'an 719, cette abbaye bénédictine fait partie des plus anciennes de France. Son abbatiale romane, très grande, a été reconstruire au XIIIe siècle dans un style gothique, sauf le sanctuaire. L'ensemble monastique était protégé par une enceinte liée à celle de la cité.
Possédant deux saintes reliques : celles de saint Prix, et celle de sainte Reine, l'abbaye est devenue un lieu de pèlerinage très fréquenté, et a contribué à l'essor du bourg. Les moines, quant à eux, ont développé la fabrication d'une confiserie à l'anis.
À la Révolution, les moines ont été chassés, et l'abbatiale a été démolie, les pierres étant récupérées par les habitants. Seule est restée debout la paroi méridionale du chœur, à deux niveaux, qui avait été retravaillée au XIe siècle. Et, en sous-sol, a été préservée la partie méridionale d'une crypte. Des fouilles entreprises au XXe siècle ont permis de découvrir d'autres éléments de cette crypte carolingienne, sur deux niveaux également.
Enfin, les bâtiments conventuels dont une façade refaite au XVIIIe siècle, et l'architecture du cloître ont eux aussi été préservés. Et, quand l'industriel Jacques Edme GALIMARD a racheté l'abbaye en 1896, il a profité de ces locaux pour y installer la nouvelle fabrique d'Anis de Flavigny®.
Chevet de l'église, seule partie sans échafaudage B.ohlandIntérieur de la nef avec tribune gothique B.ohland
L'édifice primitif, de facture romane, dépendait de l'abbaye. Au XIIIe siècle il est démoli et remplacé par cette église, orientée. Elle se composait d'une triple nef à six travées, avec un transept non débordant et un chœur rectangulaire.
Au XVe siècle, le chœur est agrandi d'une travée et le chevet est transformé, avec pans coupés. En même temps les voûtes sont reconstruites, après surélévation des murs des collatéraux. Et l'église est consacrée en 1434.
Au siècle suivant sont ajoutées diverses chapelles. Au XVIIe siècle, l'église est victime de la foudre. Elle est reconstruite en raccourcissant la nef. Et au XVIIIe siècle, le sol est rehaussé pour éviter des remontées d'humidité.
En 1840, l'église est classée aux monuments historiques[9], ce qui entraîne une campagne de restaurations, dirigées par Viollet-le-Duc. Entre 1910 et 1912, la couverture de la flèche est refaite en ardoises.
En juin 2023 sont entrepris des travaux de ravalement.
L'intérieur adopte une disposition très rare pour un édifice gothique. Les bas-côtés et les deux premières travées de la nef portent des tribunes, voûtées en ogives et fermées par des balustrades en bois, accessibles par des escaliers. Elles se révélaient fort utiles en cas d'affluence.
Près du chœur, c'est une grande tribune en pierre ouvragée qui occupe toute la surface de la dernière travée. Sa balustrade traitée en gothique flamboyant englobe une chaire à prêcher qui fait une légère saillie avec un « cul de lampe armorié »[10].
Le chœur liturgique est orné de stalles en bois du XVe siècle, aux multiples figurines, classées en 1838 au titre d'immeuble[11].
De nombreux éléments du mobilier sont classés ou inscrits au titre d'objets historiques : des tableaux, des statues dont une pietà, une Vierge allaitant du XIIe siècle, et un ange annonciateur du XVe siècle, « chef-d'œuvre de l'école gothique bourguignonne »[12]. Sont également classées de nombreuses verrières.
Portes des fortifications
Du temps de l'enceinte médiévale, il existait trois portes pour entrer dans le village. Elles sont toujours debout.
La Porte du Val est composée de deux parties différentes. La plus ancienne date du XIIIe siècle. Deux gravures de fers à cheval sont un témoin du passage des Anglais en 1359. La seconde partie a été élevée au XVIe siècle quand les fortifications ont été renforcées au moment des guerres de religion.
La Porte du Bourg, au sud, date du XVe siècle et faisait d'abord partie des défenses visant à protéger l'abbaye. Avant d'y accéder, il fallait franchir un fossé grâce à un pont-levis du siècle précédent.
La Poterne, appelée aussi Porte de la Côte-d'Or ou potelle, a été reconstruite au XVe siècle. À l'origine elle était plus haute, permettant le passage de cavaliers, après avoir là aussi franchi un pont-levis. Elle comportait une niche, sans doute pour une statue, et un puits creusé à l'intérieur de la porte a été découvert en 1972.
Ces trois portes sont classées aux Monuments historiques depuis 1846[13].
Porte du Val, XIIIe siècle, vue de l'intérieur de la cité
Porte du Bourg, XVe siècle, vue de l'extérieur de l'enceinte
Poterne, XVe siècle, vue de l'extérieur de la cité
Fabrique d'Anis
Entrée de la fabrique. Les vestiges de l'abbatiale se trouvent à gauche derrière les arbres, au fond de la rue B.ohland
Lorsque les moines ont été obligés de quitter les lieux à la Révolution, ce sont huit habitants du village, confiseurs, qui ont pris la relève.
En 1896, un industriel a l'idée de regrouper ces huit petites productions pour en faire une fabrique unique, et rachète les bâtiments abbatiaux subsistants pour l'y installer. Peu à peu, des machines sont inventées, la production s'accroît, les patrons mettent l'accent sur la distribution puis l'exportation, et le succès est au rendez-vous.
Les Anis de Flavigny® sont aujourd'hui produits à raison de 250 tonnes par an, et sont devenus un produit mythique, sans doute en raison de leur conditionnement inchangé.
La partie ancienne de cette grande maison date du XIIIe siècle. À l'origine, c'était la demeure du Grand bailli d'Auxois.
Du temps de Henri III, elle a abrité le Parlement de Bourgogne de 1589 à 1892.
La maison a été remaniée en 1848, quand le Père Lacordaire est venu pour restaurer l'Ordre des Dominicains. Devant l'engouement des postulants, il a fallu agrandir la maison en remaniant l'existant.
Actuellement, l'édifice est occupé par l'internat du séminaire de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X.
Cette maison de style Renaissance date du XVe siècle.
Elle est également appelée Maison Buret, mais plus connue par son qualificatif "au donataire" à cause de la statue dans une niche qui est représentée avec son donataire, à savoir un des prêtres de la confrérie des Chapelains de Saint-Genès[14].
La statue, également du XVe siècle et d'origine flamande, représente la Vierge sur le point d'allaiter. Elle est restée dans la niche de la façade jusqu'en 1990. Nettoyée, elle est désormais conservée à l'abri des intempéries. Et c'est une copie qui est venue la remplacer dans la niche au début du XXIe siècle.
La maison au donataire est classée aux Monuments historiques depuis 1930[15].
Autres éléments
La Tour de guette, du XVe siècle, est un édifice peu fréquent. Elle ne complétait pas le système défensif pour "guetter" l'arrivée d'ennemis. Plus haute à l'origine, elle surveillait ce secteur de la cité pour donner l'alerte en cas de départ d'incendie.
L'ancienne Maison de Justice a été reconstruite au XVIIIe siècle, sur les vestiges d'une bâtisse plus âgée de deux siècles. Elle se distinguait par une très grande cheminée à l'italienne et un escalier à vis. Au XVIIIe siècle, le concierge de cette maison s'appelait Philibert GUERRAND et le juge Messire de la FOREST.
Plusieurs maisons du village comportent une tourelle d'angle, ou à encorbellement, ou encore à pans coupés. D'autres sont ornées de niches, dont une avec une pietà du XVIe siècle.
La fontaine, de style néo-renaissance, a été construite en 1865, lorsque l'eau courante est arrivée au village.
Tour de guette
Maison de Justice
Maison du XVIe siècle
Pietà de la maison précédente
Tourelle à encorbellement, XVIIe siècle
Fontaine, 1865
Repères géographiques
La cité s'est épanouie sur un promontoire rocheux, au bout d'un plateau cerné par trois cours d'eau : l'Ozerain (affluent de la Brenne), le ruisseau de la Recluse et le ruisseau de Verpant.
L'agglomération se situe à environ 60 kilomètres au nord-ouest de Dijon et à une vingtaine de kilomètres à l'est de Semur-en-Auxois.
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
1 361
1 337
1 264
1 267
1 267
1 244
1 193
1 118
1 166
1 165
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
1 136
1 111
1 140
1 212
1 147
1 080
1 063
1 045
944
806
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
921
769
742
670
681
818
812
591
437
385
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
435
411
341
329
304
301
-
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
Né en 1830 - Maire de cette commune - Décédé en 1898
-
-
Les curés
Prénom(s) NOM
Période
Observations
-
-
Quentin COUTIER
1543 -
Curé de Flavigny et de Grésigny - Fonde une chapelle dans l'église Saint-Genest
-
-
LOGEAT
vers 1790 -
-
-
Pierre GROGNOT
-
Né en 1799 - Décédé en 1870
-
-
Alexis GAUVAIN
-
Né le 30 juillet 1859, décédé le 10 janvier 1943.
-
-
-
-
Les titulaires de la Légion d'honneur
Les personnes natives de Flavigny-sur-Ozerain et titulaires de la Légion d'honneur sont au nombre de 24.
Un dossier personnel se rapportant à chacune d'elles est consultable sur le site Base Léonore.
Brochure Flavigny-sur-Ozerain, guide réalisé par la société des "Amis de la cité de Flavigny", association loi de 1901, avec la contribution de l'abbaye Saint-Joseph de Clairval
LE GUIDE VERT Bourgogne, Boulogne-Billancourt, Michelin Travel Partner, 2021, 561 pages, ISBN 978-2-06725-070-3
↑Les Éduens étaient un peuple celtique installé dans la région correspondant aux départements de La Côte-d'Or, la Nièvre et la Saône-et-Loire. Leur capitale était Bibracte.
↑Les Burgondes étaient un peuple germanique ayant migré progressivement vers l'ouest. Installés un moment au bord du Rhin, il se sont ensuite établis dans le centre Est de la Gaule. Ils sont à l'origine du royaume mérovingien de Bourgogne.
↑Il a construit une villa à Corbigny et est à l"origine de la fondation d'une abbaye dans le même village)
↑Il deviendra abbé laïc de l'abbaye de Flavigny en 745, à la mort du premier abbé Magnoaldus. Il décède en 747.
↑Brochure Flavigny-sur-Ozerain, guide réalisé par la société des "Amis de la cité de Flavigny", association loi de 1901, avec la contribution de l'abbaye Saint-Joseph de Clairval
↑Né en 1553, décédé en 1633. Titré Vicomte de Tavannes, il est lieutenant général de Bourgogne et œuvre pour que la région continue à obéir à Henri III.
↑Brochure Flavigny-sur-Ozerain, guide réalisé par la société des "Amis de la cité de Flavigny", association loi de 1901, avec la contribution de l'abbaye Saint-Joseph de Clairval
↑Brochure Flavigny-sur-Ozerain, guide réalisé par la société des "Amis de la cité de Flavigny", association loi de 1901, avec la contribution de l'abbaye Saint-Joseph de Clairval
France
Côte-d'Or
21-19 Montbard
Histoire de la commune
Article détaillé : Voir la page du blason de Flavigny-sur-Ozerain ...
Patrimoine bâti
B.ohland 
Repères géographiques
Démographie
En photos
Notables
Alexis GAUVAIN 
Bibliographie
Voir aussi (sur Geneawiki)
Liens utiles (externes) 
Notes et références