Arvert est une commune du sud-ouest de la France située en Charente-Maritime. Cette petite ville se trouve au cœur de la presqu'île qui porte son nom, entre l'estuaire de la Gironde et la Seudre. Arvert, érigée en baronnie durant l'Ancien Régime, fut longtemps la localité principale de la presqu'île, avant d'être devancée par La Tremblade au XVIIIe siècle. Située au bord de la Seudre, les habitants exploitèrent pendant des siècles les marais salants avant que l'ostréiculture ne s'y implante, donnant ainsi naissance au bassin ostréicole de Marennes-Oléron. La commune est aussi marquée par son passé agricole, on trouve encore de nombreux vestiges de moulins, mais aussi religieux, catholique comme protestant, la presqu'île ayant était une zone d'implantation protestante importante.
Durant la période romaine, la population augmente et s'intéresse à la maîtrise de l'eau grâce à des puits ou moulins.
Moyen Âge
Au XIIe siècle, le bourg devient une seigneurie d'importance. Des prieurés s'établissent, tels celui de Sainte-Catherine-de-Coux en 1112. L'église d'Arvert existe déjà, sans doute imposante, car le chanoine et ses nombreux vicaires s'occupent de « 52 paroisses »[1]. À cette époque, l'agriculture et l'élevage se développent, les moulins à vent sont rois.
Époque moderne
Au XVIe siècle, l'agriculture diminue au profit de la pêche et des activités qui en découlent. Et le sel, richesse du pays, devient l'objet d'un commerce étendu.
Petit à petit la population protestante prend de l'ampleur et lorsque l'église est détruite par les Huguenots en 1568, un temple est édifié. Il sera détruit sous le règne de Louis XIV et le pasteur condamné. Entre temps, la seigneurie est devenue baronnie.
Époque contemporaine
À la Révolution, la paroisse d'Arvert est érigée en commune.
Les activités artisanales liées à la pêche sont concurrencées par l'ostréiculture qui se développe à partir du XVIIIe siècle siècle.
Lors de la Grande Guerre, le nombre de victimes s'élève à 81. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la population civile est évacuée et le bourg est fortement touché par les combats d'avril 1945 visant la Libération de la poche de Royan. Le secteur d'Arvert est libéré les 16, 17 et 18 avril.
Depuis le XXe siècle, la situation de la ville tire grand parti du tourisme.
Toponymie
Héraldique
Pour le moment, la ville ne dispose pas encore d'armoiries.
Patrimoine bâti
Église Saint-Étienne
Église Saint-Étienne B.ohlandChapiteau de droiteTête de femme
Ce très vieil édifice (XIe et XIIe siècles) a beaucoup souffert. Après les invasions barbares, il ne restait que des fragments de colonnes et chapiteaux. Ceux de la première assise de droite (en photo) remontent à 1060 et représentent trois visages dont celle du centre en ronde bosse, qui représenterait la "bavarde" du village se faisant mordre par la vipère sortant de sa bouche.
Le portail gothique est excentré, et sous la petite fenêtre tréflée deux têtes de femme font saillie. Après les guerres de Religion, notamment en 1588, l'église est complètement démolie et les villageois utilisent les pierres pour bâtir leurs maisons aux alentours.
L'église est reconstruite en 1683, comme en témoigne une inscription gravée dans les contreforts du chœur, et sa façade sera souvent remaniée. L'édifice est inauguré par Messire Jean de Lafargue, curé de 1672 à 1717.
Le clocher est plus tardif (1845) et abrite trois cloches : Marie-Émilie, Françoise-Stéphanie-Josèphe-Jeanne, et Marie-Marthe-Léon-Eustelle.
L'intérieur
La chaire
Sur le plan architectural, très peu de fioritures mais une grande sobriété. Certains pans de murs sont restés en pierres apparentes. À côté de la chaire, en pierre, un bénitier comporte une coquille Saint-Jacques en relief.
Trois vitraux du XXe siècle représentent saint Étienne, saint Paul et la Vierge Immaculée.
Saint Étienne
Vierge Immaculée
La Cène
Le puits sur le parvis
Puits à dôme
En 1727 un presbytère est construit sous l'impulsion d'Alexandre de Lafargue, archiprêtre à cette époque (et par ailleurs frère du curé jean de Lafargue, mentionné plus haut).
Celui-ci souhaite décorer le parc avec ce puits, recouvert d'un dôme sur quatre colonnes, façon Louis XV. Le dôme est couronné d'un lanterneau avec flamme.
Plus tard la margelle est donnée à la commune : elle la fait démonter pour la remonter à l'identique en 1990 sur la place de l'église.
Temple protestant
Sa construction commença vers 1836.
Une maison d'oraison protestante dans le village d'Avallon a été aménagée dans une ancienne grange.
Vestiges de moulins
Moulin du CabouciMoulin des Lauriers
Au XIXe siècle, une bonne vingtaine de moulins à vent étaient à l'œuvre dans le village, « jusqu'à 22 sur le cadastre de 1825 »[2]. Quelques unes des tours ont subsisté :
- le moulin du Cabouci, auquel les Allemands ont rajouté des créneaux pour en faire une tour de guet. Il est maintenant dans la propriété d'un institut pour malvoyants
- le moulin des Lauriers
- le moulin du Petit Pont (en direction de la Tremblade)
- le moulin des Justices, datant du XVIe siècle, et restauré en 2014 (sur le parking du supermarché)
Maison commune
Presbytère de 1727
La maison commune date de la Révolution. Elle a pris place dans l'ancien presbytère, construit en 1727, au n° 4 de la rue du Bourg.
En 1834, une mairie a été bâtie en même temps qu'un ensemble de constructions protestantes comprenant le temple, une école publique et un logement d'instituteurs, le tout organisé en carré autour d'une cour de récréation. L'ensemble se situe rue des Tilleuls, en face de la mairie actuelle.
Le cimetière
La commune compte plusieurs petits cimetière protestants privés ainsi que le cimetière communal.
Repères géographiques
Dans le port de Coux
Arvert se trouve sur la presqu'île du même nom qui sépare l'estuaire de la Gironde au sud-ouest, de celui de la Seudre au nord-est.
Son ban communal se situe à l'est de celui de La Tremblade qui fait face à la pointe de l'île d'Oléron.
Côté Seudre, la presqu'île est le domaine des marais doux et salés, propices à la culture des huitres de Marennes-Oléron.
La commune y fait vivre deux petits ports ostréicoles : Coux et La Grève à Duret.
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
2 650
2 717
2 496
2 425
2 402
2 360
2 432
2 430
2 539
2 620
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
2 627
2 773
2 483
2 443
2 532
2 496
2 571
2 485
2 494
2 334
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
2 323
2 036
1 957
1 926
2 071
2 028
2 003
2 155
2 183
2 380
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
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-
Population
2 541
2 734
2 887
3 031
3 133
3 412
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Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.