Il serait fort intéressant de savoir si l'établissement du christianisme a précédé dans cette contrée l'invasion normande. Dans les premiers temps, Hébertot devait être un pays bien sauvage, son territoire était en grande partie couvert d'une antique forêt, les habitants étaient donc rares et peut-être livrés aux superstitions païennes longtemps après la conversion des villes.
Cette localité a du être créée fort peu de temps après que ROLLON eut obtenu cession de la Neustrie. Le temporel (revenu que tire un ecclésiastique) que les évêques de Lisieux possédaient à Pont l'Evêque et à Hébertot fut usurpé par les ducs normands peut-être par ROLLON lui même, bien que les évêques aient toujours maintenu leur droit de patronage de l'église de Saint André jusqu'en 1240 où ils en firent don à l'abbaye de Joyenval. Cette église ne reconnaissait que l'autorité de l'évêque.
Toponymie
Le nom d'Hébertot peut également être associé à d'autres origines. Les noms de lieu ont subi presque tous des altérations dans le cours des siècles. Depuis l'occupation romaine, les différentes invasions des barbares ont corrompu le langage. Ainsi on a dit Hebertot, Hébertot, Hébretot, Hesbertot, Herbertot. Depuis la fin du XVe siècle, les manuscrits du Chartier d'Hébertot portent généralement Hesbertot ou Hébertot. Chez les anciens gaulois, les lieux les plus religieusement vénérés portaient ordinairement le nom d'une de leurs divinités joint à un autre mot exprimant une particularité locale. C'est ainsi qu'on a appelé Montjoie, la montagne dédiée à Jupiter, Hermival le vallon dédié à Mercure le dieu du commerce et des voleurs. Le dieu Thot, quant à lui, était adoré par les gaulois. Si le mot Hébert indique une circonstance locale, il est sans doute dérivé du mot Herbé (herba qui signifie herbe). Cette dérivation est commune à beaucoup d'autres lieux : les Herbiers, Herbipolis, Herbaria, Herbon, Herbemont et dans notre canton : Manerbe. Quant au mot Thot, l'histoire nous apprend que ce Thot était la principale divinité des gaulois en l'honneur de laquelle ils brûlaient des hommes vivants dans des paniers en osier. Ce Thot ou Teutatès avait régné en Egypte sous le nom d'Athotès ou de Thot, les égyptiens après sa mort en firent un dieu. Les gaulois aussi superstitieux que les égyptiens adoptèrent Teutatès et lui dressèrent des autels en plusieurs lieux soit sous le nom de Thot ou d'Hermès. Pour nous convaincre que le nom d'Hébertot renferme le nom d'une divinité gauloise, c'est l'appellation et le voisinage des Authieux originairement les Autels, centre et chef lieu du culte druidique. Ces deux endroits étaient on ne peut plus solitaires ; c'était une forêt épaisse auprès de laquelle se trouvaient de fertiles pâturages. Il était donc facile de trouver des victimes à immoler sur les autels de Thot et du bois pour le bûcher. Enfin, il ne faut pas oublier que les druides étaient, chez les gaulois, les ministres de la religion païenne. Leur nom celtique signifie chêne.
Héraldique
Histoire administrative
Département - 1801-2025 : Calvados
Arrondissement - 1801-.... :
Canton - 1801-.... :
Résumé chronologique :
1801-.... :
Patrimoine bâti
Église Saint-André
L'église Saint-André vue de l'ancienne mairie
Placée près du manoir ducal, l'église Saint-André reçut le titre d'église seigneuriale. Si dans les derniers temps, les seigneurs d'Hébertot ont voulu revendiquer quelques droits sur l'église, ils n'ont jamais prétendu au droit de nommer le prieur. Ils prenaient seulement le titre de chapelains, seigneurs et patrons honoraires. L'église de Saint André doit son origine à un évêque, le comte évêque de Lisieux HEBERT (1026-1060). Il créa la paroisse au milieu du XIe siècle et y construisit l'église actuelle. Tout porte à croire que dans le voisinage d'un village qui portait son nom, les habitants d'Hébertot devaient avoir quelques teintures de la doctrine de ce comte évêque ainsi que de sa religion. Le nom de HEBERT était un nom très répandu chez les normands. Le mot "tot", abrégé de tofta, qui en langage saxon signifie masure, maison ou emplacement d'un bâtiment, paraît corroborer l'idée que l'étymologie du nom Hébertot n'est autre que "maison d'Hébert".
La position de l'église, qui n'est séparée du château que par un mur, indique que le terrain où elle est assise n'a pu être concédé que par le propriétaire du château.
Le patronage de l'église fut donné en 1240 par Guillaume de Pont de l'Arche, évêque de Lisieux, à l'abbaye de Joyeuval qui en jouissait toujours au XVIe siècle. Cette donation d'une église dont l'emplacement a été visiblement détaché du parc du château, donnerait à penser que ce château avait déjà, au XIIIe siècle, changé de propriétaire soit par succession, soit par alliance ou encore par acquisition. On serait peut-être aussi autorisé à supposer que le territoire d'Hébertot jadis la propriété d'un seul, avait été divisé en deux parts, puisqu'il est fait mention dans les écrits de Lisieux sur l'église de Saint Benoît (dont au XIVe siècle le seigneur et patron était Robert BERTRAN de la maison de Bricquebec) que l'église de Saint André ne changea pas puisqu'elle était sous le patronage des religieux de Joyeuval.
Ancien prieuré
Ancien prieuré, transformé en auberge. Construit en tuf, il a traversé les âges. À la fin de la guerre 1939/1945, il était en ruine, seuls le toit et les murs subsistaient
Ancien prieuré vu de la rue, remarquez la cheminée de la cuisine qui fait saillie à l'extérieur, ainsi que les énormes contreforts
Château
Repères géographiques
Plan de la commune
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
745
915
1 035
1 022
902
845
855
785
783
710
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
719
677
664
659
616
563
516
491
497
443
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
450
421
416
389
421
353
359
330
301
257
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
244
292
390
450
454
440
-
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
Toujours maire à la date du 6 ventôse an II lorsque la municipalité se rend dans l'église retirer le cuivre et l'argent pour les livrer au directoire de Pont-Chaslier (Pont-l'Evêque).
François Elie PAULMIER
1800 - 1805
Pierre LEBOURG
1805 - 1816
Révoqué.
Christophe MAC CARTAN
1816 - 1818
Démissionnaire.
Thomas Pierre DUHAMEL
1818 - 1831
Pierre LEBOURG
1832 - 1840
Démissionnaire.
Elie RABEL
1840 - 1861
Mort en fonction.
Adrien GILLOTIN
1861 - 1873
Mort en fonction.
Alfred DUHAMEL
1873 - 1884
Démissionnaire.
Celestin PINEL
1884 - 1897
Mort en fonction.
Joseph VOISIN
1897 - 1904
Edouard Léon LEBOURG
1904 - 1919
Augustin BATARD
1919 - 1932
Abel REBUT
1932 - 1935
Augustin BATARD
1935 - 1944
Révoqué.
Michel LECOURT
1945 - 1945
Démissionnaire.
Jules JOURDAIN
1946 - 1971
Non candidat aux élections.
François SUAREZ d'AULAN
1971 - 1983
Non candidat aux élections.
Etienne DELABARRE
1983 - 2014
Réélu depuis et en particulier en 1995 ; 2001 ; 2008. Il décide d'arrêter en mars 2014.
1650 la peste décime le quart de la population du village. 1651 obtient la bulle d'indulgence d'INNOCENT X pour la Confrérie de Charité.
Nicolas de MARGUERITE de CAROUGE
1680 - 1693
Prieur
Inhumé dans le chœur de l'église le vendredi 23 octobre 1693 à l'âge de 47 ans, en présence d'Adrien Bréban curé de Tontuit et Nicolas Bourg prêtre de la paroisse de Saint-André.
Dom Fr. PANNETIER
1693 - 1708
Prieur
1693-1694, durant ces deux années, 107 habitants sont décédés.
Dom Gaspard GODEFROI
1708 - 1723
Prieur
Composa un manuel manuscrit de l'office du Rosaire ; docteur de la faculté de Paris, prieur et curé.
Julien GREY de la JONCHERE
1723 - 1735
Prieur
Pierre DELAHAYE
1735 - 1767
Chanoine
F (?) MOULIN
ca 1738
Vicaire
Mention sur les registres de Saint-Benoît-d'Hébertôt en 1738.
GUEROULT
ca 1747
Vicaire
Mention sur les registres de Tontuit en 1747.
LABBEY
ca 1765
Vicaire
Mention dans les registres de Saint-Benoît-d'Hébertôt en 1765.
CORDIER
ca 1771
Vicaire
Mention dans les registres de Quetteville en 1771.
François DURIEZ
1767 - 1780
Chanoine
Il affermi les dîmes paroissiales et devint impopulaire.
JOLY
ca 1770
Vicaire
Mention dans les registres de Saint-Benoît-d'Hébertôt en 1770.
M. PONCELET
1780 - 1782
Prieur
Jean-Baptiste LE CORDIER
1780
Vicaire
François DURIEZ
1783 -
Chanoine
Fuit la Révolution. Se réfugie en Angleterre. Me CAPELLE est vicaire d'Hébertôt (mention dans les registres de Saint-Benoît-d'Hébertôt.
Pierre Nicolas BERTHELOT
- 1783 -
Vicaire
DUCLOS
1784
Vicaire
CARDINNE
1785
Vicaire
Mention dans les registres de Tontuit en 1786.
SEBIN
1787 -
Vicaire
Est-ce le même ensuite à Beuzeville ?
GODEL
1788
Vicaire
CAPELLE
1788 ; 1789 ;
Vicaire
LANON
- 1794
Abbé
Rétraction publique de son serment à la Constitution Civile.
L'église de St-André fut convertie en club
1794 - 1802
Les prêtres célèbrent le Saint Sacrifice, en cachette dans des maisons particulières.
François DURIEZ
1802 - 1804
Chanoine
Retour d'Angleterre le 21 juin 1802. Nommé à la succursale de Saint-André le 23 fructidor an XII. Il démissionne le 16 brumaire an XIII (AN : F/19/955/A : nominations aux succursales an XII - 1813).
an XIV ; 1806 ; 1807
Aucun desservant (AN : F/19/1418 traitements pour l'an XIV - 1806 ; F/19/1437 : id. 1807).
Jean Antoine ROUELLE
1804 - 1815
Vicaire
Né le 8 septembre 1762 ; non pensionné ; nommé le 16 brumaire an XIII (AN : F/19/955/A : Nominations aux succursales an XII - 1813).
M. BLANCHARD
1815 - 1817
Abbé
M. Pierre Victor Rémi GIFFARD
1817 - 1847
Curé
Né le 23 mai 1789. Nommé le 1er juin 1817. Traitement de 800 francs annuel (AN : F/19/1665). 1822, Mme Vve Mac-CARTAN donne à la commune une terre pour y construire un presbytère.
M. DESFRIECHES
1847 - 1858
Curé
M. BEGIN
1858 - 1893
Curé
M. GILLOIS
1893 - 1893
Curé
Curé des Authieux-sur-Calonne, dessert St-André.
M. Arsène LE PELLERIN
1893 - 1909
Curé
Né le 04/12/1848. Il perçoit une allocation annuelle de 1 000 francs (AD 14 : 5Z518/1).
M. Jules PELCERF
1909 - 1932
Curé
M. HAMELIN
1932 - 1937
Abbé
À partir de cette époque, les curés et abbés vont habiter St-Benoît-d'Hébertot et desservir St-André.
M. LESAUNIER
1937 - 1942
Abbé
M. POUCHAIN
1942 - 1949
Abbé
Jean PICARD
1950 - 1968
Abbé
René DEBAILLEUL
1968 - 1971
Abbé
Henri SALLES
1971 - 1977
Abbé
Joseph COUDRAY
1977 - 1991
Abbé
Bernard SIMON
1991 -
Abbé
Autres personnalités
En 1489, Jehan DUBUSE était seigneur de la terre et de la seigneurie d'Hébertot, et du fief de Queurdoit.
Jehan DUBUSE avait pour vassal et tenancier Richard de NOLLENT. Le château de Saint-Léger (Eure) était sans doute possédé avant la Révolution par la famille DUBUSE.
Famille de NOLLENT
Richard de NOLLENT eut, notamment, un arrière petit-fils Jacques de NOLLENT.
Par acte du 13 mars 1596, Jacques de NOLLENT renouvela la donation faite par ses ancêtres au prieuré d'Hébertot. Ce seigneur avait adopté l'église de Saint André, bien qu'il habitait le manoir de Fatouville à Saint-Benoît.
Ce qui l'attachait surtout à cette paroisse, c'était l'acquisition qu'il venait de faire du titre et de la terre d'Hébertot. Dès lors sa résolution fut prise d'y bâtir un château pour y fixer la demeure de sa famille.
Château de Saint-André-d'Hébertot, vu de l'arrière
Le 20 avril 1608 Jacques de NOLLENT fit son testament. Il voulut que son corps soit inhumé dans le chœur de l'église de Saint André, selon sa dernière volonté, il fut déposé dans le caveau sépulcral auprès de celui de Marie de MONCEL son épouse.
Son fils Elie, l'aîné de la famille, mourut à Bayonne en 1615, inhumé dans la cathédrale de Tours, son cœur fut rapporté à Hébertot. Il fut placé auprès du cercueil de son père. II était qualifié de seigneur d'Hébertot.
Jean de NOLLENT 1675-1706 eut plusieurs enfants, Françoise de NOLLENT, née à Hébertot le 16 septembre 1704 fut la seule qui survécut et qui devint par le fait une riche héritière.
En 1729, Françoise de NOLLENT épousa Henri François Paul d'AGUESSEAU, fils du célèbre chancelier, chevalier, seigneur de Fresnes, conseiller d'état ordinaire, conseiller royal des communes.
Par ce mariage, les seigneuries Hébertot, Fatouville, Ollendon, la Gohaigne, Bellengerville, Queurdoit, Feuguerolles, Bully, Saint Benoît, le patronage de Trouville, Vieils et Saint Pair en Caux furent réunis en sa personne.
Monsieur d'AGUESSEAU voulait que tout le monde sache lire et écrire. L’école comptait plus de cent élèves, le maître monsieur VATEL avait une excellente réputation, cent ans plus tard il était encore dans la mémoire des habitants.
Françoise de NOLLENT, endettée par des procès, dut vendre ses domaines en 1780 à Pierre Constantin LE VICONTE de BLANGY, lieutenant général des armées du roi. Dernier seigneur de Blangy, également seigneur de Villers-Bocage, Pierre Constantin LE VICONTE de BLANGY, qui est né à Caen le 26 avril 1722, mourra en émigration, à Londres, le 24 mars 1800.
Est-ce par revers de fortune, ou plutôt pour disposer de liquidités, en vue de partir en exil, quoi qu'il en fut, LE VICONTE de BLANGY vendit le 21 novembre 1791, la terre d'Hébertot, château et 350 âcres de terre à Messieurs DUHAMEL, frères banquiers à Rouen.
En 1853, Adrien GILLOTIN acquit le château d'Hébertot, il fut maire de la commune de 1861 à 1873 et conseiller général du canton de Blangy.
En 1908, Maurice ROBLOT et son fils Guillaume, gérants des "Pompes Funèbres ROBLOT", à Paris, achetèrent le château.
Enfin, en 1967, après la mort accidentelle de Guillaume ROBLOT, en 1966, François d'AULAN de SUAREZ, administrateur de "Piper Heidsick", se rendit acquéreur du château. Il en reste, aujourd'hui, le propriétaire.
Ville de naissance ou de décès de
Les personnages, dont la paroisse peut s'honorer, sont le seigneur DELLIE, l'abbé VASTEL et le grand VAUQUELIN
DELLIE
DELLIE a inventé le métier à faire des rots pour les tisserands. L'Académie lui donna un brevet d'invention avec privilège de le vendre.
Il a encore inventé plusieurs autres machines, et celle surtout avec laquelle on peut retordre cent livres pesant de fil à la fois pour faire des voiles.
Abbé VASTEL
L'abbé VASTEL est né à Hébertot en 1753, il fut ordonné prêtre, et vicaire à Bonneville-la-Louvet. Pendant la Révolution, il se cachait tantôt sous la livrée d'un avocat, d'un homme de loi et tantôt sous la bure d'un ouvrier. La réquisition en fit un officier de cavalerie et l'émigration un professeur de français à Léopol en Galicie.
Rentré en France après rétablissement de l'ordre, il fut fondateur du collège de Honfleur et enfin chapelain de Notre Dame de Grâce. C'est dans ce ministère qu'il mourut en 1839 à l'âge de 86 ans. Ses ouvrages sont : l'Essai historique de Honfleur, la notice sur la chapelle de Grâce, le système sur les causes de flux et reflux de la mer. Une foule de manuscrits ont été imprimés : sciences physiques, histoires naturelles, littérature critique, problèmes historiques, antiquités, poésies, chansons, fables, philosophie, sermons, méditations sur l'homme.
Nicolas Louis VAUQUELIN
Nicolas Louis VAUQUELIN, né le 16 mai 1763 et décédé le 14 novembre 1829 à Saint-André-d'Hébertot, était un pharmacien et chimiste français.
Professeur de chimie au Muséum et à la Faculté de Médecine.
Son père travaillait comme journalier au château de Saint-André-d'Hébertot.
RASPAIL disait de lui : « VAUQUELIN entouré de complaisance et de disciples, est mort dans l'opulence ».
Décoré de la Légion d'honneur par Napoléon 1er en 1803, obtint le titre de Chevalier de l'Empire en 1809, nommé Chevalier de l'ordre St Michel en 1821.
Il découvrit notamment deux molécules, le chrome et le béryllium.
Ses autres découvertes :
la glucide ou oxyde de glucinium dans l'émeraude de Limoges
étude sur le foie de soufre
l'outremer artificiel qu'il identifie avec le lapis lazuli
l'alun, le laiton, les alliages potassium, le pourpre de Cassino.
Maison natale de Nicolas Louis VAUQUELIN, au Val Maheut
Son buste en bronze placé en 1963 remplace celui disparu à la dernière guerre