Les bases d'un premier établissement furent jetées sur la rive gauche de l'Aveyron en 1099 par Raymond IV de Saint-Gilles, à l'emplacement de sites métallifères exploités depuis l'Antiquité. Lorsque les Capétiens prirent le pouvoir sur le comté de Toulouse l'ancienne capitale administrative du Rouergue, Najac, siège de la sénéchaussée de Rouergue, fut jugée trop fidèle à l'ancienne dynastie Alphonse de Poitiers décida de créer ex nihilo une ville nouvelle sur la rive droite à quelques kilomètres de là et d'y transférer le siège de son administration, afin de casser les anciennes allégeances. Il fonda donc Villefranche-de-Rouergue en 1252 dotée de franchises et d'exemptions fiscales pour assurer le succès de l'entreprise, d'où le nom de la ville[1].
Héraldique
Version mairie : De gueules au pont de trois arcades d'argent, crénelé de cinq pièces, accosté de deux tours carrées, de même ouvertes et crénelées aussi de trois pièces chacune, le tout maçonné de sable, planté dans des eaux d'argent, ondées d'azur et surmonté de la croix de Toulouse d'or, au chef de France[2].
Version Armorial de France : De gueules au pont de trois arches d'argent, maçonné de sable, sommé à dextre et à senestre de deux tours carrées d'argent maçonnées de sable, le tout posé une mer d'azur (d'argent) et surmonté d'une croisette cléchée, vidée et pommetée de douze pièces d'or; au chef cousu d'azur chargé de trois fleurs de lis d'or[3][4].
Histoire administrative
Département - 1801-2025 : Aveyron
Arrondissement - 1801-1919 : Villefranche, 1919-2025 : Villefranche-de-Rouergue
Canton - 1801-1919 : Villefranche, 1919-2025 : Villefranche-de-Rouergue
Commune - 1801-1919 : Villefranche, 1919-2025 : Villefranche-de-Rouergue
Résumé chronologique :
1801-.... :
Entre 1820 et 1830, Villefranche-de-Rouergue absorbe (avec Maleville et Saint-Rémy) l'ancienne commune Veuzac.
Patrimoine bâti
Croix monumentale
Ensemble de la croix Photo Christine BURNY
Détail de la croix
La croix a été réalisée en 1843 par Michel TARAYRE, rénovée en 2016.
Elle est située sur la place Notre-Dame.
L'église collégiale Notre-Dame est classée aux monuments historiques depuis 1892[5].
L'histoire de la collégiale est liée à la création de la ville.
Lors de la fondation de la cité sur les rives de l'Aveyron par Alphonse de Poitiers, comte de Toulouse, frère de Louis IX en 1252, un plan régulier en bastide a été dressé.
Commencés en 1260 par l'abside, les travaux sont interrompus par la "guerre de Cent Ans" et l'occupation du Rouergue par les Anglais. En 1327, le chœur est achevé.
En 1419, Charles VI accorde à la ville outre des subsides, une exemption de la taille pendant 20 ans, ce qui permet avec des dons de particuliers de poursuivre l'édification du clocher.
En 1448, un chapitre de 26 chanoines est installé.
En 1474, les voûtes et la toiture sont achevées. Le 24 juin 1519, l'évêque de Rodez, le bienheureux François d'ESTAING consacre l'église.
En 1561, l'édifice est pillé par les huguenots durant les guerres de Religion.
En 1585, le clocher reçoit sa couverture à lanterne tel qu'on peut le voir aujourd'hui.
En 1794, le conseil de ville soutenu par les habitants évite la démolition voulue par Alexandre de CHÂTEAUNEUF-RANDON, représentant la convention.
Quelques dimensions
La nef a une longueur de 55,5 mètres, une largeur de 13 mètres et une hauteur de 22 mètres sous clés.
Le clocher-porche
On accède à la collégiale par un porche qui supporte le clocher haut de 56 mètres. Le clocher-porche enjambe la rue au moyen d'arcs brisés.
Au second étage, court une galerie de style flamboyant sur les quatre faces.
L'horloge municipale a été placée en 1503.
Les niches du porche n'ont jamais été équipées de statues.
Le clocher renferme un carillon qui comportait 7 cloches en 1819, 32 cloches en 1940 et 49 cloches depuis 2014. Le carillon est inscrit au titre objet aux monuments historiques en 2013[6].
Les stalles
Les stalles en chêne sont l'œuvre d'André SULPICE, menuisier de Marvejols. Engagée par le prévôt en 1473, la tâche s'achèvera 15 ans plus tard.
À noter l'excellence du travail sur les miséricordes.
Les stalles sont classées au titre immeuble aux monuments historiques en 1892[7].
Grand orgue
Le grand orgue
Le grand orgue, placé dans la chapelle gauche du transept en 1432, est agrandi en 1626 puis installé en tribune en 1809.
En 1845, l'orgue est transformé par Théodore PUGET.
Entre 1992 et 1998, il est entièrement restauré. Il conserve 400 tuyaux anciens sur les 1 500 de l'instrument.
La partie instrumentale du grand orgue est classée au titre objet aux monuments historiques depuis 1973[8].
Source : document de présentation de la collégiale
Chaire à prêcher
La chaire à prêcher avec une cuve du XVe siècle, l'escalier et l'abat-voix du XVIIIe siècle, en pierre peinte, dorée, est classée au titre immeuble aux monuments historiques en 1892[9].
Mobilier de l'église
Les stalles
Détail de miséricorde
Détail de miséricorde
Chaire à prêcher
Autres photos
Place Notre-Dame
L'ensemble de la place Notre-Dame est classé aux monuments historiques depuis 1992[10].
Maison Armand
La place Notre-Dame, entièrement entourée d'arcades médiévales, constitue le cœur de la ville. Sur la place, se déroulaient trois marchés par semaine où les paysans pouvaient écouler leur production et les colporteurs s'approvisionner en marchandises.
Au milieu du XVIIIe siècle, le sol pentu de la place est creusé et nivelé afin d'améliorer la circulation. À ce moment, l'escalier à balustres est édifié.
Croix monumentale
Ancien hôpital Saint-Martial
Détail des fenêtres de la maison Armand
Blason de la ville
L'ancien hôpital Saint-Martial se situe sur cette place et a été construit à côté de la collégiale en 1348-1349 pendant la grande peste. L'établissement était confié à des religieux et permettait de soigner les malades et d'abriter les plus démunis.
Les maisons
La maison Armand a été construite après l'incendie de la place en 1497, la façade en pierre est ouverte par des claires-voies. Ses fenêtres à meneaux décorées d'un bâton écoté ou d'un cordon torsadé permettent l'éclairage de l'habitation. Le bâtiment est inscrit et classé aux monuments historiques.
Plusieurs maisons classées ou inscrites complètent le patrimoine de la place Notre-Dame.
La chapelle située à l'emplacement de l'ancien couvent des Franciscains mentionné en 1290 et détruit après la Révolution. Seul une salle capitulaire du XIVe siècle de cet ancien couvent subsiste et sert de crypte.
La chapelle de style néo-gothique a été édifiée de 1952 à 1958 par l'architecte BOSSER sur des plans de Dom Odilon HITIER. Elle est dédiée à sainte Émilie-de-Rodat, fondatrice de la congrégation de la sainte Famille.
Des fresques de Jean BRINGUIER, un groupe sculpté de Denis PUECH et les vitraux de Gabriel LOIRE ornent la crypte.
Chapelle avec façade de style gothique flamboyant.
Édifice gothique construit en 1455 à l'initiative des consuls de la ville afin d'accueillir les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle. À cette époque, la ville était une halte sur la via Podiensis.
La chapelle devient le siège de la confrérie du bienheureux saint Jacques en 1493.
La porte conserve ses vantaux de bois ornés d'un décor à plis de serviette.
Église inscrite aux monuments historiques depuis 2003[13].
Source[14]
La confrérie a été fondée en 1609, après celle des pénitents bleus.
La chapelle des Pénitents noirs est édifiée à partir de 1643.
La chapelle est en forme de croix grecque avec un toit de lauze. La façade est austère, mais l'intérieur est dans le style baroque.
Le retable en bois du chœur, daté de 1709, évoque la Passion du Christ.
L'édifice est classé aux monuments historiques en 1920[15].
Ancienne chartreuse Saint-Sauveur de 1451, classée aux monuments historiques en 1840[16].
Galerie du grand cloître
Galerie du petit cloître
Une dalle funéraire (gisant) de Vesian VALETTE et Catherine GARNIER, sa femme de la fin du XVe siècle, en pierre gravée, classée au titre immeuble aux monuments historiques en 1840[17].
La fontaine dite Griffoul, en grès et calcaire, monolithe, est édifiée en 1336-1340 par les consuls de la ville, elle est située place de la Fontaine.
Alimentée par une source, elle permettait le ravitaillement par les femmes, domestiques et porteurs d'eau.
La fontaine est classée aux monuments historiques depuis le 10 mai 1920[18].
Hôtel de ville
L'hôtel de ville est un bâtiment de style néo-classique, édifié en 1861, dont le fronton rappelle son ancienne fonction : le palais de justice, situé promenade du Guiraudet.
Un tableau : portrait de Jean de Pomairols du XVIIe siècle, peinture à l'huile sur toile, classé au titre objet aux monuments historiques en 1977[19].
Autres patrimoines
Chapelle Saint-Jean
Église Saint-Jean-Baptiste, située à Veuzac.
Église Saint-Joseph
Château de Graves construit en 1545 de style Renaissance et agrandi au XIXe siècle, classé aux monuments historiques en 1991[20].
Succursale de la Banque de France, située 9 place Jean-Jaurès ; 2 rue Jacques-Borelly, partiellement inscrite aux monuments historiques en 2023 (bâtiment de l'ancienne succursale de la Banque de France, en totalité, et les façades et toitures de sa dépendance)[21].
Théâtre municipal (ancienne salle des fêtes) construit à la fin du XIXe siècle, inscrit aux monuments historiques en 1993[22].
Repères géographiques
Villefranche-de-Rouergue est située dans la vallée de l'Aveyron[23], sur la faille géologique qui sépare le Causse (terre à blé) du Ségala (terre à seigle).
Écarts
Des hameaux, quartiers : Aumières, Oulières, Veuzac.
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
8 497
9 331
9 283
8 803
9 540
8 738
9 088
9 705
9 613
10 826
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
10 172
9 719
9 312
10 124
10 366
9 836
9 734
8 426
9 730
8 352
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
8 439
7 423
7 825
7 908
8 479
9 257
8 676
9 540
10 709
12 284
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
12 693
12 291
11 919
12 040
11 742
11 894
-
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.
Décédé en 1819 à l'âge de 44 ans. Baron de LARROQUE.
Jean-Jacques de CORDEILLAN
1819 - 1826
Vicomte.
Jacques-Marie de CAMPMAS
1826 - 1830
Jean-Pierre LOUBATIERES
1830 - 1832
Guillaume PASCAL
1832 - 1832
1er adjoint qui assure l'intérim.
Jean-Louis CIBIEL
1832 - 1837
Décédé en 1837.
Étienne CAYLET
1837 - 1837
Nommé maire en 1837, n'accepte pas la fonction.
Guillaume PASCAL
1837 - 1839
Maire par intérim.
Pierre-Léon Louvain PESCHELOCHE
1839 - 1845
Louis-François CIBIEL
1845 - 1845
Guillaume PASCAL
1845 - 1846
Fait fonction de maire.
Antoine BRAS
1846 - 1848
Guillaume PASCAL
1848 - 1849
Antoine BRAS
1849 - 1866
Démissionnaire pour raison de faute.
Joseph LORTAL
1866 - 1870
Alexis GALTIE
1870 - 1874
Alfred CIBIEL
1874 - 1877
Pierre GALDOU
1877 - 1878
Alexis GALTIE
1878 - 1881
Gustave ANDORRE
1881 - 1886
Auguste Antoine Marcellin FABRE
1886 - 1889
Jules VAYSSETTES
1889 - 1892
Auguste Antoine Marcellin FABRE
1892 - 1904
Henri COLLOMB
1904 - 1919
Jean VABRE
1919 - 1925
Louis FONTANGES
1925 - 1929
Né en 1874, décédé en 1964. Tanneur, Polytechnique, colonel.
Bernard LHEZ
1929 - 1938
Dissolution du conseil municipal en 1938.
Louis FONTANGES
1938 - 1944
Né en 1874, décédé en 1964. Tanneur, Polytechnique, colonel.
Jean BAUDIN
1945 - 1948
Louis FONTANGES
1948 - 1953
Né en 1874, décédé en 1964. Tanneur, Polytechnique, colonel.
Robert Charles Victor FABRE
1953 - 1983
Né le 21/12/1915 à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron) et décédé le 23/12/2006 à Villefranche-de-Rouergue. Pharmacien, conseiller général du canton de Villefranche-de-Rouergue (1955-1979), député (1962-1980)[24].
Jean RIGAL
1983 - 1997
Né le 28/06/1931 à Rodez (Aveyron), décédé le 08/02/2015 à Rodez à l'âge de 83 ans. Médecin généraliste, conseiller général du canton de Villefranche-de-Rouergue (1979-1992), député (1980-1993 et 1997-2002)[25].
M. Claude PENEL
1997 - 2001
Né le 21/07/1938 à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron), décédé le 11/04/2021 à Villefranche-de-Rouergue à l'âge de 82 ans. Professeur de mathématiques, conseiller général du canton de Villefranche-de-Rouergue (1998-2011).
Serge ROQUES
2001 - 2020
Né le 11/06/1947 à Albi (Tarn). Médecin hospitalier, conseiller général du canton de Villefranche-de-Rouergue (1992-1998), député (1993-1997 et 2002-2007)[26].
Famille POMAIROLS[36]; cette famille qui s'installe à Villefranche à la fin du XVe siècle, devient fameuse avec Jean de POMAIROLS (1592-1656), le "héros de la peste" (il s'agit de l'épidémie qui frappe la ville, comme d'ailleurs la France entière en 1628, mais qui sera contenue grâce, entre autres, à l'action remarquable de Jean) ; une plaque en cuivre, qui porte la décision du conseil municipal de la ville, prise en février 1629, peut encore être vue à la mairie de Villefranche-de-Rouergue. Ce nom a été donné aussi à une rue du centre de la ville.
Robert FABRE , pharmacien, homme politique, maire de Villefranche-de-Rouergue (1953-1983), conseiller général du canton de Villefranche-de-Rouergue (1955-1979), député (1962-1980), né le 21 décembre 1915 et décédé à Villefranche-de-Rouergue le 23 décembre 2006 à l'âge de 91 ans.
Charles de POMAIROLS (POMAIROL-PUJOL) , poète, romancier régionaliste, né le 23 janvier 1843, décédé à Villefranche-de-Rouergue le 24 janvier 1916.
Décès :
Justin BESSOU , prêtre, vicaire à Saint-Geniez-d'Olt (1872-1877) et à Marcilhac (1877-1881), curé de Lebous (près de Réquista) et curé de Saint-André-de-Najac (1886-1906), poète, majoral du félibrige, né à Saint-Salvadou (Aveyron) le 31 octobre 1845, décédé le 29 octobre 1918.
Colette MAGNY , chanteuse engagée, auteure-compositrice, née à Paris le 31 octobre 1926, décédée le 12 juin 1997[37].
Jean de POMAIROLS, seigneur de Gramond et de la Pèze, avocat, président du présidial de Villefranche, juge criminel à la sénéchaussée du Rouergue, né en 1592, décédé le 21 octobre 1656.
Sainte Émilie de RODAT , fondatrice de la congrégation des Sœurs de la Sainte-Famille, née à Druelle (Aveyron) le 6 septembre 1787, décédée le 19 septembre 1852.
Monument aux morts
Monument de la guerre de 1870-1871
Monument aux morts de 1870-1871
Vue d'ensemble
Le monument aux morts, situé promenade du Guiraudet, est édifié en 1909 par l'architecte Achille MASINI, le sculpteur CROISY et le fondeur de bronze DURENNE.