Les renseignements suivants ont été puisés dans le livre de Monsieur Charles Botton (L'histoire de Breil et des Breillois)
Le nom de Breil apparait pour la première fois dans un document daté en 1157 sous la forme de BREHL dans le "Liber jurium reipublicae genuensis" (archives de l'Etat de Gênes)
Le nom a été orthographié de différentes manières : Brelii - Briell - Bregli - Brel - Brelium - Brolium - Brioglio - Broglio - Brogilo - Breglio - Breil -Breil sur Roya
On a longtemps pensé que le nom de Breil avait une origine latine. Le Baron Louis Durante en 1848 pensait que Breil venait de "praelium" (racine de combat - bataille) du fait que son emplacement aurait été le siège d'une bataille. Georges Doublet pensait en 1932 que Breil venait effectivement de "praelium" et que le site avait du être le siège d'une bataille d'Annibal contre les romains.
Breil est le nom de deux autres localités françaises et une commune suisse:
Breil (arrondissement de Saumur - Maine et Loire) - Breil sur Merize (arrondissement du Mans - Sarthe) - Breil / Brigels (Canton des Grisons - Suisse)
Breil de ce fait pourrait avoir une origine celte et non pas latine. L'origine celte du nom est apparue comme d'abord possible puis tout à fait plausible.
Sigismond Alberti a écrit en 1728 que Bellovese prince des celtes était passé par le col de Tende avec des miliciens arvernes, bituriges, carnutes, éduens et senones de Gaule.
Monsieur Charles Rostaing, professeur à la Sorbonne a indiqué en 1960 que le nom de Breil est gaulois. Brehl écrit pour la première fois en 1157 correspondrait au provençal "brolh" - au français "breuil" - au gaulois "brogilo" qui signifie "petit bois entouré d'un mur ou d'une haie".
Selon Monsieur Charles Rostaing le "hl" du Brelh écrit en 1157 représente un "l" mouillé. C'est à dire que la prononciation à l'époque aurait pu être très proche de la prononciation actuelle. A la même époque vers 1147 Breil de Maine et Loire était orthographie "Brel" et Breil sur Merize était orthographié en 1165 "Brogilo".
Robert Fossier signale en 1982 que "breuil" et "brolium" signifiaient "espace généralement clos et en terre non cultivée, forêt, garenne, lande que se réserve le maître du sol ou le prince pour la chasse".
On trouve aussi la même racine au Piemont sous la forme "Broglie" - en France sous la forme "Breuil - Breux - Brieul - Briot - Briou - Brueil - Bruille - Breuilh - Brouilh".
La plupart des noms de villages portant cette racine se trouvent en pays d'oil (nord) mais quelques uns se trouvent en pays d'oc (sud) du fait que l'occupation gauloise a été effective dans le sud de la France mais moindre que dans la partie nord.
Breil a été sous la domination :
- (996 - 1258) des comtes de Vintimille
- (1258 - 1283) des comtes déchus de Vintimille réfugiés à Tende
- (1283 - 1383) des comtes de Provence
- (1388 - 1691) des comtes puis des Ducs de Savoie (à partir de 1526 Breil a été intégré au Comté de Nice)
- (1691 - 1696) du roi de France (Louis XIV)
- (1696 - 1716) du Duché de Savoie (intégré au Comté de Nice)
- (1716 - 1793) du Royaume de Sardaigne (même dynastie que les ducs de Savoie) toujours intégré au Comté de Nice
- (1793 - 1814) de la République et de l'Empire Français
- (1814 - 1860) du Royaume de Sardaigne (intégré au Comté de Nice)
Depuis le 14 Juin 1860 Breil est attaché à la France par référendum.
Catastrophe du 2 octobre 2020
Le 2 octobre 2020, de nombreux villages des diverses vallées des Alpes-Maritimes (Breil-sur-Roya, Fontan, Roquebillière, Saint-Martin-de-Vésubie, Tende...) sont fortement impactés par un "épisode méditerranéen" de grande ampleur. Certains hameaux sont restés inaccessibles jusqu'à plus d'une semaine après la catastrophe et l'électricité n'a été rétablie que vers le 20 octobre. L'Arrêté du 7 octobre 2020 portant reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle a identifié 55 communes, dont Breil-sur-Roya, au titre des "Inondations et coulées de boue du 2 au 3 octobre 2020".
La tempête "Alex".
Héraldique
D'azur, à la tour crénelée de trois pièces d'argent, ouverte de gueules, maçonnée de sable, survolée d'un faucon d'argent couronné d'une couronne de marquis d'or[1].
Chapelle dite des Pénitents[2]datée du XVIIIe siècle. Actuellement utilisée comme salle d'exposition.
Classement aux Monuments Historiques par arrêté du 18 juin 1979 [3].
Chapelle de la Confrérie des Pénitents Noirs de la Miséricorde
Chapelle accolée au mur sud de l'église Paroissiale Sancta Maria In Albis.
La chapelle est placée sous le vocable de la Décollation de Saint Jean-Baptiste.
La façade classique très simple contraste avec la décoration de style baroque du XVIIe siècle à l'intérieur. La construction a débutée en 1650.
La nef à trois travées est prolongée d’un chœur plus étroit.
La chapelle possède un orgue du facteur Valoncini, offert en 1902 par le chanoine Antonio Guidi, curé de Nice.
Chapelle classée aux Monuments Historiques en 1978[4].
La chapelle Saint-Antoine de Padoue aurait été construite au XVIIIe siècle, après la destruction de l’église du prieuré Saint-Jean en 1707.
Chapelle a nef unique restaurée en 1922. La chapelle est précédée d’un porche voûté en maçonnerie, à l'intérieur une dédicace rappelle la restauration de 1922 : HOC SACELLUM A PATRIBUS DIVO ANTONIO CURA RESTAURATUM FUIT ANNO MCMXXII.
Le porche initial à deux arches en plein cintre, a été détruit lors des terrassements du plateau de la gare de Breil en 1926 rt remplacé par un auvent plus court, à une arche en anse de panier.
La façade principale est surmontée d’un clocheton plat latéral recevant une cloche.
Elle a été rénovée en 2013 et 2014 grâce au financement de la Soucéta brîïenca[5] .
La chapelle Notre-Dame-de-la-Visitation est également dédiée à Sainte-Élisabeth.
La chapelle est gérée par l'association de la confrérie des Pénitents blancs de Piène-Haute qui fonctionna normalement jusqu'en 1940. En 1970, il ne restait qu'un membre. En 2009, le statut des pénitents fut actualisé et en 2011 la confrérie comptait une trentaine de membre.
La façade de la chapelle a été refaite au XIXe siècle.
Enserrée entre plusieurs maisons, la chapelle est construite selon un plan rectangulaire, avec un chevet plat. Sa façade, sur un soubassement à bossage avec deux pilastres cannelés est surmontée d'un fronton triangulaire.
L'intérieur comporte une simple nef et un chœur surmonté d'une voûte principale entourée de voûtins. L'ensemble est peint de décors néogothiques, du milieu du XIXe siècle.
La toile centrale du retable de l'autel majeur, datant du XVIIème siècle, représente la Visitation de la Vierge.
Son clocher possède des tuiles vernissées de couleurs et aux formes arrondies.
Cette chapelle fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 13 mai 1937[6].
Chapelle rurale à nef unique située au hameau de "Libre".
Construite en 1751 par une famille de Libre, la chapelle Saint-Jean Baptiste a été le seul lieu de culte du hameau jusqu’à la construction de l’église en 1905.
En 1822, elle prit le statut d’église secondaire dépendant de la paroisse de Piène.
Elle est surmontée d’un médaillon de type oculus présentant l’image du saint. Un clocheton plat équipé d'une cloche domine la façade.
Chapelle située au hameau de Piène Basse en bordure de la D6204.
La construction de cette chapelle fut décidée et financée par l’évêque de Vintimille en 1935. Elle fut inaugurée le 3 octobre 1937 par l’évêque et dédiée à Sainte-Thérèse de Lisieux.
Répondant aux vœux des fonctionnaires italiens de police, des douanes et des chemins de fer logés au quartier Fangaretto. En septembre 1947, les fonctionnaires français des douanes et de la police des frontières remplacent les italiens. Le culte est assuré par le curé de Libre nommé par l'évêque de Nice. La population du hameau décline après les accords de Schenguen et la chapelle est abandonnée.
Chapelle située en bordure de la Roya à la sortie du village en direction de Piène Basse à quelques mètres de la porte de Gênes.
Elle permettait aux pèlerins et aux voyageurs de faire leurs dévotions et de se placer sous la protection du saint avant de s'aventurer sur des chemins souvent peu sûrs.
Cette chapelle est relevée au XVIIe siècle par le médecin Horace COTTALORDA.
La chapelle est couverte d’un toit de lauzes.
Cette chapelle fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 12 décembre 1936[7].
Le chevet remonte au XIe ou XIIe, le portail est, semble-t'il, du XIIIe, le porche est bâti au XVIe ou XVIIe. Le clocher est daté de 1643.
Elle était autrefois l'église paroissiale de la première bourgade.
Classement aux Monuments Historiques par arrêté du 28 décembre 1978 [9].
Construite de 1663 à 1700 sur les vestiges d'une ancienne église romane selon un plan en forme de croix grecque à quatre bras égaux.
Édifiée dans le plus pur style baroque.
Classée aux Monuments Historiques par arrêté du 28 décembre 1978[10].
Orgue:
Instrument offert par le chanoine Stefano REVELLI en 1863.
Le buffet et la partie instrumentale sont d'origines différentes. Le buffet est attribué à CONCONNE sur des dessins de Bernardo VITTONE et date de la seconde moitié du XVIIe siècle. La partie instrumentale date du XIXe siècle[11] . L'instrument a été restauré a divers reprises entre 1878 et 1984. la dernière restauration a été faite par La manufacture Provençale d'Orgue.
Classé au titre des objet en 1971[12]
Partie de la façade
L'orgue
Retable de la chapelle Saint-Pierre classé aux M.H depuis 1988[13]
Église du hameau de Piène Haute.
L'église actuelle a été édifiée au début du XVIIIe siècle, Piène-Haute fait alors partie de la république de Gênes. La façade principale domine une placette, à l’extrémité du hameau. Ses chevet et presbytère sont fondés sur une falaise à pic 200 m au-dessus de la Roya. Un étroit passage rocheux mène à l’ancien château, au nord.
Le retable du Rosaire est datée de 1715. Le retable baroque du chœur est réalisé en 1728.
L'archevêque de Vintimille fait procéder à une première restauration de l'église en 1852. Une seconde restauration de l'église est faite en 1908.
Les collatéraux de l'église comprennent plusieurs chapelles décorées de retables de style baroque, réalisés pour la plupart au XIXe siècle, avec des colonnes torses, faux marbres et stucs polychromes.
Ces retables donnent à l'église un décor intérieur homogène.
Le clocher, à pilastres d’angles, est dominé par une pyramide maçonnée entourée de quatre obélisques.
L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques le 3 novembre 1987[14].
Église du hameau de "Libre".
Jusqu’au début du XXe siècle, le hameau ne dispose que de la chapelle Saint Jean pour la célébration du culte. Le curé Stella convainc les habitants du hameau de lui fournir un terrain pour y construire une église. La population accepte sa proposition, trouve le terrain, finance et construit l’église qu’elle dédie à saint Michel archange en 1905.
Le dôme du clocher est couvert de tuiles vernissées, typique des églises ligures de la fin du XIXe siècle et du début du XXe.
Sa nef unique est dotée d’une petite tribune, et de deux chapelles dans des niches à l’avant du chœur, formant ainsi un transepts.
L’église de Libre qui était dépendante de la paroisse de Piène, devint paroisse en 1922. Elle fut desservie par un prêtre résident jusqu’à la fin des années 1960, et perdit alors son statut de paroisse.
Autres édifices religieux
Chapelle Notre-Dame-de-Grâce dite aussi Notre-Dame-des-Neiges.
Monument inauguré le 24 avril 1949, réalisé grâce au concours financier des collectivités territoriales et de particuliers.
Texte gravé sur la plaque : "Ici le 16 avril 1945 fut déclenché l'attaque par la 1ère division de la France Libre. Ces troupes héroïques avec l'aide de résistants et patriotes libérèrent les vallées de la Roya , de la Bevera , dégagèrent le massif de l'Authion et chassèrent l'ennemi hors de France."
plaque de l'inauguration
Texte reproduit ci dessus
Repères géographiques
Le centre village au bord de la Roya - J-P GALICHONPiène Haute (voie sans issue pour les voitures) - J-P GALICHON
Le fleuve la Roya traverse la commune de Breil-sur-Roya.
Démographie
Année
1793
1800
1806
1821
1831
1836
1841
1846
1851
1856
Population
932
1 419
1 511
1 969
-
2 392
-
2 637
-
2 458
Année
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
1896
1901
1906
Population
2 706
2 709
2 595
2 576
2 538
2 565
2 696
2 668
2 728
2 645
Année
1911
1921
1926
1931
1936
1946
1954
1962
1968
1975
Population
2 804
-
2 899
2 666
2 562
1 321
2 029
1 994
2 148
2 089
Année
1982
1990
1999
2006
2011
2016
2021
-
-
-
Population
2 095
2 058
2 028
2 092
2 415
2 166
-
-
-
-
Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.