Édifices religieux de Tours

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Dès les premiers siècles la cité tourangelle abrite de nombreux édifices religieux : déjà plus d'une quinzaine au VIe siècle. Et « 60 églises et chapelles au Moyen Âge »[1]. Cela s'explique par l'attrait exercé par les reliques de saint Martin, entraînant l'affluence de nombreux pèlerins.
De nos jours, que ce soit ancienne abbaye, basilique, cathédrale ou simples chapelles, anciens couvents ou églises, sans oublier temple ou synagogue, les édifices religieux tourangeaux sont encore nombreux.
En voici quelques uns...

Cathédrale Saint-Gatien

Au-dessus des toits de la ville
Photo J.P. Mélinon

Siège du diocèse de Tours, cette cathédrale est dédiée à saint Gatien, le premier évêque tourangeau.
Depuis la construction primitive en 337 sous le vocable de saint Maurice, l'édifice s'est agrandi et a subi les influences romanes et gothiques pour en arriver au monument actuel, classé, dont l'élément le plus remarquable est le chœur où règnent harmonie et clarté grâce à ses très nombreuses verrières aux teintes douces.

Article détaillé : Pour en savoir plus


Basilique Saint-Martin

Vue d'ensemble CPA J.P. Mélinon

Histoire

Au départ, il s'agit d'une petite chapelle dressée en 437 sur le tombeau de saint Martin et remplacée par une basilique trente ans plus tard, par l'évêque saint Perpet. Victime de plusieurs incendies, elle renaît à chaque fois de ses cendres, plus grande ou plus belle.

Nef et vue sur le chœur

Dans son livre, saint Grégoire de Tours la décrit ainsi : « on comptait dans tout l'édifice 120 colonnes, 8 portes, [...], 32 fenêtres »[2]. Au début du XIe siècle, elle est reconstruite et flanquée de quatre tours aux coins du transept. Au siècle suivant, des voûtes angevines[3] viennent remplacer les voûtes romanes. Et au XIIIe siècle on élève un chœur plus grand. En 1582, les reliques de saint Martin échappent à un pillage avec mise à feu. Catastrophe en 1897 : les voûtes s'effondrent.
En 1887, l'architecte Victor Laloux entreprend la construction d'un nouvel édifice, qui est consacré en 1925.
la basilique est inscrite à l'inventaire général du patrimoine[4]

Description

  • Orienté Nord-Sud faute de place, l'édifice comporte une nef centrale et deux collatéraux. La charpente est en bois. Le chœur est surmonté d'une coupole de style romano-byzantin éclairée de 22 ouvertures. Le dôme extérieur sert de piedestal à une statue du saint patron en train de bénir sa ville.
  • Dans la crypte dont l'espace est délimité par dix colonnes, se trouve le fameux tombeau de saint Martin.
  • Le maître-autel du chœur se situe directement au dessus du tombeau. Il repose sur quatre colonnes de marbre et porphyre et est surmonté d'un ciborium[5] abritant des reliques martiniennes.
  • La chaire en marbre et pierre est décorée de mosaïques. Les vitraux sont des œuvres des célèbres ateliers locaux Lobin. L'orgue date de 1956.



Église Notre-Dame-la-Riche

CPA J.P. Mélinon
  • Certains historiens parlent d'une église Notre-Dame-la-Pauvre datant du Xe siècle sur laquelle on aurait reconstruit en 1202 Notre-Dame-La-Riche. L'église est reconstruite au XVe siècle mais pillée lors des guerres de religion. Durant la Révolution, elle est transformée en nitrière[6]. Vers 1860, une restauration commence afin de la rendre au culte. Elle est inscrite aux Monuments historiques depuis 1926[7].
  • La nef est séparée des bas-côtés par des piliers soutenant des arcs en ogive. Le chevet est plat et éclairé par cinq baies hautes et fines.
Le portail principal, sur la façade occidentale, est rehaussé d'un tympan sculpté par Tradoux. Le portail Sud a été retravaillé au XIXe siècle par Gustave Guérin et présente un trumeau ayant perdu sa statue;
Le maître-autel a été réalisé au XVIIe siècle et est doré sur toutes ses faces.
Sont conservées dans l'édifice les reliques de saint François de Paule, ermite italien ayant fondé l'ordre des Minimes.


Église Saint-Étienne

Façade CPA J.P. Mélinon
Chevet CPA J.P. Mélinon

L'édifice

  • Au départ une demande d'église est formulée par l'ancienne commune de Saint-Étienne, pour y accueillir 900 fidèles. mais en 1845, cette commune est rattachée à la ville de Tours. C'est alors une église plus grande qui est souhaitée, et la mise en route du projet traînant en longueur, deux chapelles provisoires sont construites. C'est seulement en 1869 que la construction de l'église démarre, sur un projet d'allure néogothique dessiné par Gustave Guérin.
L'édifice, consacré en 1874, est inscrit à l'inventaire général du patrimoine[8].
  • La nef comporte trois vaisseaux, rythmés par des colonnes à chapiteaux ouvragés. L'abside semi-circulaire est flanquée de deux petites chapelles de même forme. Elle est éclairée par des vitraux historiés : quand on les voit de l'extérieur, ils font penser à la lettre "i". le transept est peu prononcé.


Les premiers curés

Les cinq premiers curés.
CPA J.P. Mélinon
Prénom(s) NOM Période Observations
Chanoine BENZIN 1851 ? - 1889 La date de 1851 lisible sur la carte interpelle, car l'église n'a été commencée qu'en 1869, mais peut-être officiait-il dans la chapelle provisoire ?  
Chanoine CRUCHET
1889 - 1902  
Chanoine ARNAULT 1903 - 1913  
Chanoine BONGENDRE 1913 - 1919  
Chanoine MARY 1919 - ?  

Église Saint-Julien

Avant réfection du clocher
CPA J.P. Mélinon
  • Au préalable se tenait là une abbaye bénédictine fondée par l'évêque Grégoire de Tours au VIe siècle. Elle était pourvue de divers bâtiments dont une église abbatiale. Cette église a connu bien des déboires et des reconstructions, soit à cause de conflits, soit à cause d'intempéries comme en 1224 où la nef s'écroula suite à un ouragan. Elle est alors reconstruite au milieu du XIIIe siècle puis remaniée quelques fois par la suite. Elle est classée aux Monuments historiques depuis la première liste de 1840[9] et a été restaurée en 1960.
Après réfection du clocher
Photo J.P. Mélinon
  • Le clocher-porche de 25 m de haut est vraisemblablement un témoin du milieu du XIe siècle. La nef reconstruite après effondrement, de style gothique, s'élèvent sur trois niveaux et est accompagné de deux collatéraux, le tout s'appuyant sur d'élégants arcs-boutants. Les extrémités du transept ne débordent que d'une seule travée. Inscrit dans un chevet plat, le chœur est doté de quatre collatéraux, ce qui lui donne une largeur de 30 m. À l'aube du XIVe siècle, s'y rajoutent deux absidioles, reconstruites au XIXe siècle.



Église Saint-Symphorien

Vue ancienne
CPA J.P. Mélinon
Édifice actuel
Photo J.P. Mélinon

L'édifice

  • L'église originelle daterait du Ve siècle. Détruite par les Normands, elle a été rebâtie en 903, puis reconstruite entièrement au XIIe siècle, l'abside en témoigne encore. Au XVe siècle, l'église est agrandie : la nef est reconstruite sur les bases romanes et doublée au sud d'un collatéral. Au XVIe siècle est rajouté le collatéral nord, suivant la géométrie de la rue. Deux siècles plus tard, Madame de Rochechouart fait construire une petite tribune. L'édifice est classé aux monuments historiques depuis 1921[10].
  • Cette église a une forme trapézoïdale assez rare. La croisée du transept a été élevée au XIIe siècle et ses quatre piliers d'angle portent des chapiteaux très ouvragés.
L'élément remarquable de cette église est son portail de style renaissance, construit entre 1526 et 1531. La face interne de son archivolte est abondamment sculptée. Ses niches abritaient trois statues. Le vantail gauche du portail représente la martyre de saint Symphorien. Quant au vantail droit, il nous présente saint Jérôme et son lion.

(Source : panneau d'information situé dans l'église, photographié et transmis par J.P. Mélinon).


Les curés depuis le Concordat

Prénom(s) NOM Période Observations
A.P. MICHAUD 1802 - 1803  
J. LACRETELLE 1803 - 1808  
Th. DUREAU 1808 - 1822  
M. MONTJALLON 1822 - 1841  
H. BODIN 1841 - 1872  
P. CHEVREAU 1872 - 1902  
H. BAS 1902 - 1924  
R. JOGUET 1924 - 1944  
H. MÉCHINE 1944 - 1956  
J. BESSON 1956 - 1986  

Trois autres églises

  • Église du Sacré-Cœur : construite au XIXe siècle, elle a été agrandie au siècle suivant par un collatéral et une chapelle. Elle est inscrite à l'inventaire général du patrimoine[11].
  • Église Saint-Pierre-des-Corps devenue Saint-Pierre-Ville : elle est construite au Xe siècle en même temps que la paroisse du même nom puis est peu à peu englobée par les faubourgs tourangeaux qui se développent. Elle donne son nom à la nouvelle commune Saint-Pierre-des-Corps créée à la Révolution. À la fin du XIX e siècle, elle prend le nom de Saint-Pierre-Ville. Elle est également inscrite à l'inventaire général[12].
  • Église Saint-Pierre-le-Puellier : il s'agit en fait de la collégiale d'une ancienne abbaye du VIe siècle. De sa version gothique du XIIe siècle, agrandie aux XIVe et XVe siècles, il ne reste qu'une portion du collatéral nord, inséré désormais dans une autre construction. Les vestiges de l'édifice sont inscrits aux Monuments historiques depuis 1946[13].

Quelques chapelles

  • Chapelle de l'ancien grand séminaire : le séminaire était à l'origine une communauté de père capucins. Sa chapelle, fondée en 1601, fut terminée en 1608.
  • Chapelle du petit séminaire : celui-ci a été construit en 1912 sur la base d'anciens bâtiments.
  • Chapelle de l'ancien prieuré Saint-Éloi : le prieuré est déjà mentionné au Xe siècle. Une chapelle y a été élevée au XIIe siècle et refaite trois siècles plus tard. Entre temps le prieuré était devenu une dépendance de l'abbaye de Saumur. Et au XVIe siècle on relia un corps d'habitation à la chapelle. L'édifice, inscrit à l'inventaire général du patrimoine, abrite désormais un services des archives municipales.
  • Chapelle Saint-Michel : construite en 1628, elle correspond au bâtiment primitif du couvent des Ursulines. C'est dans cette chapelle que Marie GUYARD est venue faire ses vœux avant de partir au Québec. Cette pionnière qui fonda ensuite la première école de filles au Québec a été canonisée et est davantage connue sous la forme sainte Marie de l'Incarnation.

Bibliographie

  • Collectif d'auteurs, Tours, mémoires d'une ville, Saint-Avertin, Éditions Alan Sutton, 2013, 221 pages, ISBN 978-2-8138-0596-6
  • Docteur Eugène GIRAUDET, Histoire de la ville de Tours, Tome Ier, "Des origines au XVIe siècle", Roubaix, Éditions des Régionalismes de Cressé, 2015, 214 pages, ISBN 978-2-8240-0538-6
  • Robert FIOT, Cathédrale de Tours, Lyon, Imprimerie Lescuyer, 45 pages

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Notes et références

  1. Note de l'auteur, page 37, in Docteur Eugène GIRAUDET, Histoire de la ville de Tours, Tome Ier, "Des origines au XVIe siècle", Roubaix, Éditions des Régionalismes de Cressé, 2015, 214 pages, ISBN 978-2-8240-0538-6
  2. Page 38, in Docteur Eugène GIRAUDET, Histoire de la ville de Tours, Tome Ier, "Des origines au XVIe siècle", Roubaix, Éditions des Régionalismes de Cressé, 2015, 214 pages, ISBN 978-2-8240-0538-6
  3. Aussi appelées voûtes de style Plantagenêt.
  4. Base Mérimée
  5. Petit ouvrage ressemblant à un dais et placé au-dessus d'un autel pour lui donner de la prestance, ou abriter un reliquaire ou les ciboires.
  6. Lieu de production de salpêtre
  7. Base Mérimée
  8. Base Mérimée
  9. Base Mérimée
  10. Base Mérimée
  11. Base Mérimée
  12. Base Mérimée
  13. Base Mérimée


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