Édifices religieux de Prague

De Geneawiki
Aller à la navigation Aller à la recherche


<-- Retour

Église de Notre-Dame du Týn (Kostel Panny Marie Před Týnem)

Vue de la tour de l'horloge astronomique - Photo J-P GALICHON
  • Édifice gothique du XIVe comportant trois nefs et trois chœurs. Le portail sud ne comporte que des vestiges, son tympan original réalisé par Petr Parléŕ, un fameux sculpteur du XIVe est exposé au couvent St Georges. À l'intérieur une très belle chaire en pierre du XVe, un baldaquin gothique abritant un retable, plusieurs pierres tombales de chevaliers, ainsi que la pierre tombale de Tycho Brahé, un astronome danois à la cour de Rodolphe II, fin XVIe siècle, connu pour son catalogue d'étoiles, ses travaux et sa prothèse nasale d'or et d'argent car il avait eu le nez coupé au cours d'un duel.
  • Cette église est très importante pour les Tchèques car elle a été l'un des fiefs protestants jusqu'à la Guerre de Trente ans.

Cathédrale Saint-Guy de Prague (Katedrala sv. Vita Václava a Vojtĕcha)

Photo J-P GALICHON
  • La cathédrale domine la ville car elle est située dans l'enceinte du Palais Royal sur la colline. Le clocher principal est à 99 m 60. Elle est le symbole religieux de l'état tchèque et l'édifice le plus important de la ville de Prague.

Bâtie sur l'emplacement d'une basilique romane, Charles de Luxembourg entreprit la construction d'une église gothique commencée en 1344 par l'architecte Matthieu d'Arras (un avignonnais) jusqu'à sa mort, puis ce fût Petr Parleř et ses fils vers 1420. La dernière pierre ne fut posée qu'en 1929 ; les guerres hussites (1421), le feu en 1540, l'occupation du château, et le pillage par les calvinistes en 1619 ralentirent sa construction qui s'arrêta jusqu'en 1861. Une fondation fut créée pour réunir les fonds nécessaires à la réalisation.

Extérieur

  • La façade, de style néo-gothique, est la partie la plus récente de l'édifice. Une rose de près de 100 m² représente la création du monde. Le portail central illustre les difficultés de la construction. Sur le flan sud une haute tour gothique de plus de 100 m se caractérise par son clocher à bulbe de Pacassi surmonté d'un lion doré.
  • Sur la face sud de la cathédrale la porte d'or, qui était l'entrée principale à l'époque des rois. Une mosaïque du XIVe réalisée par des artistes italiens en verre de Bohême, évoque le Jugement dernier.



Intérieur

  • D'aspect classique à trois nefs, un déambulatoire et une vingtaine de chapelles tout autour.
  • Dans la nef, Petr Parlěv et les tailleurs de pierre ont réalisé une voûte à nervures d'une rare élégance, pour une profondeur de 125 m sur 60 m de large et 33 m de hauteur.
  • Le maître-autel ainsi que bon nombre des chapelles ont été construits entre 1868 et 1875.
  • La tribune d'orgue de style Renaissance est de B. Wolmuth (1557).
  • La chapelle Saint Venceslas (Saint patron de la Bohème), érigée par Petr Parlĕv entre 1362 et 1367 est l'un des joyaux de la cathédrale. Les murs sont revêtus de plus de 1 500 pierres semi-précieuses (agates, améthystes, jaspe).
  • La cathédrale abrite les joyaux de la couronne dans la salle du Trésor, notamment la couronne de Venceslas de 1346 sertie de saphirs et d'émeraudes, le sceptre et le globe impérial, l'épée d'or.
  • La chapelle de Saint Jean Népomucène, avec le tombeau du saint, sculpture baroque assez surprenante, une pièce montée dégoulinante d'argent avec une ribambelle d'angelots réalisée par Johann Fischer von Erlach (1733).
  • Les vitraux ont été réalisés entre 1925 et 1935 sur un projet de Max Švabinsky, le plus grand vitrail représentant le Jugement dernier et réalisés par Karel Svolinsky, František Kysely, Cyril Bouda. Dans une des chapelle de la nef à gauche, on peut admirer le vitrail créé par Alfons Mucha représentant Saint Cyrille et Saint Méthode.
  • Dans le nef, le mausolée royal de Ferdinand I er de Habsbourg, de son épouse et de son fils, en marbre blanc de 1589. Une crypte souterraine a été creusée sous le mausolée pour abriter les souverains de Bohême : Rodolphe I er roi de Bohême ; Charles IV roi de Bohème et empereur du Saint Empire ; Rodolphe II du Saint Empire ; Ladislas I er de Bohême ; Maximilien II du Saint Empire ... ; les épouses des souverains : Anne Jagellon, Jeanne de Bavière, Blanche de Valois, Marie Amélie de Habsbourg-Lorraine, ... les architectes Mathieu d'Arras et Petr Pavléř ; les saints : Saint Jean Népomucène, Saint Adalbert, Saint Guy, le crâne de Saint Jean l'Évangéliste, Saint Sigismond.


Basilique Saint-Georges (Bazilika svatéo Jiří)

Photo J. GALICHON
  • La Basilique Saint Georges est l'un des bâtiments les plus anciens dans l'enceinte du château ainsi que de Prague. Elle date du XIIe siècle, et fût bâtie sur une première église de deux cents ans.
  • Sa façade baroque Renaissance ocre et blanche est du XVIIIe. œuvre de Benedikt Ried, avec les statues du prince Vratislav et de l'abbesse Mlada, en fait l'une des plus jolies églises romanes du pays. L'un des joyaux de la basilique est son escalier en fer à cheval qui mène à l'autel avec une très belle rampe en fer forgé. On peut encore apercevoir des peintures murales du XIIe.
  • Tombeaux des princes de Bohême : Vratislav I er qui fonda l'église au Xe siècle, et Boleslav II.
  • La statue de Saint Jean Népomucène sur le portail de la chapelle ajoutée en 1718 est l'oeuvre de František Maxmilián Kaňka.
  • La chapelle gothique Sainte Ludmila date des XIII et XIVe siècles, a des fresques sur une voûte Renaissance du XVIe siècle et abrite le tombeau de la sainte qui baptisa Venceslas.



Synagogue Vieille-Nouvelle (Staronová synagoga)

Photo J. GALICHON
  • La synagogue a été construite vers 1270 dans un style gothique d'une grande simplicité, c'est la plus ancienne d'Europe (après celle de Worms détruite pendant la guerre). Son pignon crénelé en briques date du XVe siècle. Le porche et le vestibule sont les parties les plus anciennes, le tympan gothique de la porte représente un pied de vigne aux branches décoratives portant douze grappes correspondant aux douze tribus.
  • La salle de culte est dotée d'une double nef séparée par deux gros piliers qui supportent une voûte à nervures de style cistercien. La chaire est entourée par une élégante grille du XVe, et dans le mur le tabernacle abrite le reliquaire de la Torah pour les cinq livres de l'Ancien Testament.
  • Le ghetto historique de Prague n'a conservé que six autres synagogues, l'hôtel de ville et l'école vielle-Nouvelle. Les autres bâtiments furent détruits lors de l'assainissement du quartier au début du XXe siècle. Vers 1890 on comptait 31 ruelles et environ 290 bâtiments pour une densité de population juive estimée à 1820 par hectare (le taux de mortalité dépassait de 50 % celui des autres quartiers). Aujourd'hui ce quartier compte 10 ruelles pour 80 bâtiments.

Synagogue Espagnole

Photo J. GALICHON
  • La synagogue, de style néo-mauresque, date de la fin du XIXe siècle, rappelle l'origine des juifs séfarades d'Espagne fuyant l'Inquisition.
  • L'intérieur d'inspiration mauresque est couvert de stucs dorés rappelant l'Alhambra de Grenade.
  • Pour les Tchèques l'importance de cette synagogue s'explique par le fait que František Skroup --qui fut le compositeur de l'hymne national tchèque-- y fût organiste pendant une douzaine d'années, alors qu'il n'appartenait pas à la communauté juive.



Monastère de Strahov

Photo J. GALICHON
  • Située sur la colline du château, cette abbaye fut fondée au XIIe siècle. Le couvent, datant de 1140, abritait l'ordre des prémontrés (qui y séjournent encore aujourd'hui), ils furent délogés pendant l'ère communiste. Le couvent possède trois édifices distincts : l'église Notre Dame, la bibliothèque et la salle théologique, ainsi que la galerie Strahov.


Église Notre Dame

  • Belle façade baroque avec deux gros clochers. À l'origine de style romane, puis suite à un incendie a été refaite en gothique. Un buste de Saint Pierre tenant les clefs de l'église en main au-dessus de l'entrée. L'intérieur ne peut se voir qu'à travers une grille : elle possède trois nefs, une quarantaine de médaillons peints sur sa voûte, une profusion de stucs, une chaire croulant sous les dorures, des bancs sculptés, et un orgue où joua Mozart.


Bibliothèque

  • On ne peut l'apercevoir qu'à travers une grille. Elle a été fondée au XIIe siècle et a subit bien des vicissitudes tout en conservant une grande partie de son patrimoine. L'ensemble abrite plus de 130 000 livres et 25 000 manuscrits.
Photo J.Galichon
  • La salle théologique, décorée dans un style baroque de 1671 par l'architecte italien Giovanni Domenico Orsi , c'est la merveille de Strahov et l'un des joyaux de Prague, avec de très riches plafonds en stuc , des fresques du début du XVIIIe qui s'enchâssent dans des médaillons qui évoquent l'amour de la connaissance, la passion de l'étude. Dans la salle, des incunables dont une bible du IXe couverte de pierres précieuses, des in-folios précieux , des gravures anciennes, des globes terrestres qui donnent une image complète de la science au XVIIe siècle. Elle abrite plus de 15 000 ouvrages..
Photo J.Galichon


  • La salle philosophique a été ajoutée lors de l'agrandissement de la bibliothèque à la fin du XVIIIe siècle. Elle mesure plus de 30 m de long sur 10 m de large dont les murs sont couverts de livres. Son plafond est orné d'une fresque de F.A.Maulbertsch représentant l'histoire de la connaissance.



Chapelle de Béthléem (Betlémská kaple)

  • C'est dans la chapelle initiale du XIVe siècle que le réformateur Jean Hus, recteur de l'Université de Prague, prêcha de 1402 à 1413 jusqu'à sa mort. Les Jésuites prirent possession des lieux pendant la contre-réforme. Puis la chapelle fut détruite en 1786. Elle ne fut reconstruite qu'en 1948 pour sa portée symbolique pour le pays. À l'époque communiste, malgré l'athéisme propagé par l'État, les classes des écoles s'y rendaient régulièrement en pélerinage.
  • C'est une église hall, austère et sans nef. Des peintures murales évoquant la mort de Jean Hus ont été repeintes.


Église Saint Nicolas (vieille ville) (Kostel Svatého Mikuláše)


  • Monumental édifice baroque du XVIIIe siècle, réalisé en seulement quatre ans (1732-1735) par Kilián Ignác Dienzenhofer (l'un des papes du baroque). Sa coupole octogonale est richement décorée de fresques de Cosmas Damian Asam.


  • De belles statues baroques, un lustre de style byzantin, en cristal de Bohême, rappelle le passé orthodoxe de l'église. Dans une chapelle à l'entrée, un colombarium composé d'urnes, on en trouve dans presque toutes les églises hussites.
  • L'église fut importante pour la religion hussite tchèque, créée en 1920 par Jean Hus pour protester contre les valeurs du catholicisme.


Église Notre Dame de Lorette (Loreta)

  • L'église Notre Dame de Lorette est le symbole de la Contre-Réforme de la Bohême. Offert par la comtesse Lobkowicz en 1626, la façade baroque fut conçue par Krystof et Kilián Ignác Dienzenhofer en 1720.
  • Dans la cour intérieure, la Casa Santa réalisée par les artistes italiens G.B.Orsi et A. Allio (1626) : maison de la Vierge, dès le XIVe siècle, est devenue un lieu important de pélerinage. À l'intérieur de nombreuses fresques réalisées par des artistes italiens représentent la vie de la Vierge, elle-même enchâssée dans un écrin d'argent.
  • La basilique Notre Dame de Lorette, édifice baroque. La décoration intérieure est une débauche de chérubins et de putti. Les fresques sont de R.R. Reiner.
  • Le Trésor : au premier étage du cloître, on trouve le trésor religieux le plus riche du pays, notamment la plus belle pièce, un ostensoir, en argent doré, orné de plus de 6 000 diamants, pesant 12 kg, réalisé à Vienne en 1699. Les joyaux sacrés datent en majorité des XVII et XVIIIe siècles.
  • Le cloître fût construit autour de la Santa Casa pour former un bel écrin baroque. Sur les voûtes des arcades des fresques du XVIIIe illustrant les litanies de Loretta. Dans la chapelle Santa Liberata crucifiée, dédiée à une espagnole martyre qui refusa d'épouser l'homme choisi par son père, elle pria pour que quelque chose empêche ce mariage, elle se réveilla avec une barbe, son père la fit crucifier.
  • Le clocher à bulbe possède un carillon de 27 clochettes (fondues à Amsterdam) qui, toutes les heures, joue l'air de Nous te saluons, ô toi Notre Dame.


Synagogue de Jérusalem - Synagogue Jubilaire (Jeruszalémská - Jubilejní synagoga)

Photo J. GALICHON
  • Cette synagogue est la plus grande de Prague et la plus récente. La Société israélite avait acheté la maison à l'emplacement de l'actuelle synagogue et avait proposé le nom de Jubilaire à l'occasion du 50e anniversaire du gouvernement de François-Joseph I er.
  • L' architecte Alois Richter a édifié ce lieu de culte de style mauresque en deux ans (1905/1906), sur le projet d'un architecte viennois Wilhelm Stiassneh expert dans ce type de bâtiment.
  • Sur la façade, une grande arche et une rose illustrant l'étoile à six branches de David. Une inscription en tchèque et en hébreu : Ceci est la porte du Seigneur, les justes la franchiront. N'avons-nous tous pas le même père ? N'avons-nous pas tous été créés par un même Dieu ?
  • La décoration intérieure, les fresques murales, les stucs et les ornements de couleur de la nef ont été réalisés par l'entreprise Frantisěk Fröhlich. L'arche intérieure est dissimulée par un rideau orné de motifs de vigne au-dessus desquels se trouvent les dix tables de la loi.
  • La restauration de la synagogue dans les années 1990 a permis de mettre à jour des peintures du style Sécession viennoise qui n'existent nulle part ailleurs.


Église Saint-Nicolas de Malá Strana (Kostel Svatého Mikoláše)

Photo J. GALICHON
  • Cette église est l'un des chef d'œuvres du baroque fou de Prague avec un charme italien. Commencée par Krystof Dienzenhofer entre 1704 et 1704, fut poursuivi par son fils Kilián Ignác qui ajouta le choeur et la coupole entre 1737 et 1752.
  • La coupole, haute de 70 m, représente l'apothéose de la Sainte Trinité. La fresque du plafond de plus de 1500 m² , représentant la vie de Saint Nicolas, est l'un des joyaux de l'art baroque, a été réalisée pendant une dizaine d'années par Jan Lukás Kracker. La Pieta et les fresques de la coupole sont de Karel Skréta. La plupart des tableaux d'autel est de F.X. Palko. La chaire rococo est en marbre artificiel et envahie par une cohorte d'angelots. Les colonnes sont en marbre artificiel pour donner l'illusion de la richesse.
  • L'orgue possède 2500 tuyaux, Mozart y joua lorsqu'il était à Prague, et son Requiem y fut joué trois jours après sa mort.
  • Les jésuites avaient voulu du brillant et du clinquant pour symboliser la richesse et les privilèges de l'Église catholique sur l'Église protestante.
  • Un collège des jésuites adjacent à l'église avait été construit entre 1676 et 1690 par Domenico Orsi, mais fut détruit en 1773.


Basilique Saints-Pierre-et-Paul de Vyšehrad (Bazilika sv Petra a Pavla na Vyséhrǎde)

Photo J. GALICHON
  • Construite il y a près de 900 ans à la seconde moitié du XIe siècle par le duc Vratislav II, sur une colline au sud de Nové Mesto, (qui fut le premier site du pouvoir de Prague), a été transformée au cours des années : la basilique romane du XIe siècle se transforme en style baroque au cours du XVIIIe, puis en 1885 une reconstruction néo-gothique est entreprise par l'architecte Josef Mocker. Le campanile baroque de 1678 a été remplacé par des tours gothiques de František Mikša en 1902.
  • L'intérieur est richement décoré de peintures de style Art Nouveau, oeuvre du couple František et Marie Urban en 1902. La vie de Saint Pierre et de Saint Paul dans l'abside sont de l'artiste viennois Karel Jobst.
  • Le carillon de la basilique comporte 14 cloches, le répertoire du carillon possède une cinquantaine de mélodies différentes selon qu'il s'agisse d'un jour ordinaire ou d'un jour de fête.
  • Dans la crypte romane est enterré le premier roi de Bohême Vratislav II, bien qu'aucune tombeau royal contenant des reliques n'ait été retrouvé lors de recherches archéologiques.
  • En 2003, le Pape Jean-Paul II a élevé l'église de Vyšehrad au rang de Basilica minor papale.




Cet article a été mis en avant pour sa qualité dans la rubrique "Article de la semaine" sur l’encyclopédie Geneawiki.