Édifices religieux de Mulhouse

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Le patrimoine cultuel de Mulhouse est fort étoffé et très varié, en rapport avec l'histoire mouvementée de la ville.
Tout d'abord c'est la culture du Saint-Empire romain germanique qui marque la ville, puis, avec son ralliement à la Suisse, c'est le protestantisme qui prédomine. Lors des guerres de religion, la cité reste neutre. Le XVIIIe siècle marque un tournant avec le début de l'industrialisation, entraînant ouverture d'esprit et liberté religieuse. Le catholicisme et le judaïsme s'installent et se développent. Au XIXe siècle, le nombre d'édifices de toutes sortes augmente considérablement. Et dans la deuxième moitié du XXe siècle, c'est encore une fois l'industrie qui, avec l'implantation des usines Peugeot, favorise l'arrivée d'une population musulmane et bouddhiste et la création de lieux adaptés à leur religion.
Sur les 80 lieux de culte recensés par les auteurs André Heckendorn et Frédéric Guthmann, voici le détail de leur répartition :
31 lieux de culte catholique, 13 lieux de culte musulman, 11 lieux de culte évangélique, 10 lieux de culte réformé, 5 lieux omni-cultes, 3 autres lieux de culte chrétien, 2 lieux voués au judaïsme, 2 lieux de culte luthérien, 1 lieu de culte bouddhiste, 1 lieu de la Fraternité Saint-Pie X, et 1 lieu de culte orthodoxe.

Tous ces lieux ne seront pas détaillées ici.

Cas particulier : église et temple Saint-Étienne

Photo C. Angsthelm
  • Auparavant se dressait au même endroit une église romane, édifiée par l'abbaye Saint-Étienne de Strasbourg, vers l'an 1000. Elle était dédiée au même saint patron.
  • Puis la Stephanskirche (église catholique dédiée à saint Étienne) est élevée au XIIe siècle à l'initiative de l'empereur Barberousse. Elle est plusieurs fois transformée, avec notamment un chœur de style gothique au milieu du XIVe siècle et des collatéraux au tout début du XVIe siècle.
  • Lorsque la vile de Mulhouse adhère à la réforme protestante en 1523, tout ce qui touche au culte catholique est enlevé afin d'y célébrer le nouveau culte, mais certains vitraux sont conservés.
  • Le rattachement de Mulhouse à la France en 1798 entraîne l'abandon du statut d'église réformée, et le culte catholique est rétabli en 1803.
  • En 1858, l'ancienne église trop vétuste est démolie, et remplacée en 1866 par le temple Saint-Étienne, un vaste édifice de l'architecte mulhousien Jean-Baptiste Schacre, architecte-voyer qui vient de signer la synagogue et une nouvelle église catholique Saint-Étienne, place de la Paix. C'est un véritable défi qu'il doit relever, car la commande est triple : concevoir un édifice de grandes dimensions, car central, conserver certains éléments, mais s'adapter au culte protestant.
Son style architectural est inspiré des cathédrales gothiques du XIVe siècle ; le clocher, avec une flèche ajourée, est placé à l'opposé de la façade et culmine à 97 m. Le plan est typique d'un édifice du culte réformé : triple nef-halle à trois vaisseaux d'égale hauteur, les vaisseaux latéraux étant divisés dans le sens de la hauteur par des tribunes. La chaire est installée au centre.

Les verrières latérales abritent les vitraux médiévaux (classés au titre d'immeuble en 1921[1]) provenant de l'église démolie, restaurés et replacés en 1866 par Jean-Baptiste Schacre. Se rajoutent des verres peints sur la façade sud, et des vitraux du XXe siècle.
Après les orgues de 1487, de 1616, de 1720 et de 1766, le nouvel instrument d'Eberhard Friedrich Walcker s'associe à un buffet néo-gothique conçu par J.B. Schacre. Il subira par la suite démontage et transformations pas très bien acceptées, et depuis 2006 une association projette de lui redonner son état de 1866.

Les spécificités du temple:
il est au cœur de la ville, comme une cathédrale, ce qui est très rare pour ce genre d'édifice dans des grandes villes. Il s'agit sans doute du plus grand programme architectural destiné à ce culte au XIXe siècle, et « l'édifice protestant le plus haut de France »[2]. C'est aussi le seul temple français éclairé par des verrières médiévales, qui, en outre, sont accessibles grâce aux tribunes.

Le temple, classé aux Monuments historiques depuis 1995[3], n'accueille plus de vie paroissiale régulière.


Les pasteurs de l'église réformée (1529-1803)

Prénom(s) NOM Période Observations
Augustin GSCHMUS dit Krämer 1529- Premier pasteur de l'église réformée.  
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Mathias HOFER 1618-1619 Né en 1594. Études à Bâle et Heidelberg. Décède en 1919. Son fils Jean naît deux mois après son décès.  
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Mathias HOFER (2) 1646- Fils du précédent. Né en 1619. Est d'abord pasteur allemand à Genève. Décède en 1675.  
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Hans Georg SALATHE 1658-1704 Né en 1629. C'est lui qui prononce l'oraison funèbre de Mathias HOFER. Décède en 1704. Son épitaphe demeure dans la sacristie.  
Hans Philipp HOFER 1675- Fils de Mathias (2). Né en 1654. Études à Bâle. Décède en 1706.  
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Lucas WÜRTZ (ou WIRTZ) 1700-1710 Né en 1666. Décède en 1710.  
Mathias HOFER (3) 1710-1721 Fils de Hans Philipp. Né en 1685. Décède en 1757.  
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Peter RISLER 1731-1757 Né en 1706. Doyen en 1757. Décède en 1761.  
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Johannes SPOERLIN 1768-1803 Fils du bourgmestre. Né en 1747. Études à Bâle et Lausanne. Fonde en 1773 la "Société pour la propagation du bon goût et des belles lettres de Mulhouse", qui deviendra en 1780 la "société patriotique". Décède en 1803.  

Les curés de l'église redevenue catholique (1803-1858)

Prénom(s) NOM Période Observations
Étienne BECK 1803-1810 Né en 1739. Jésuite. Déporté volontairement lors de la Révolution, émigré, puis amnistié. Il prête serment de fidélité. Curé de Niederhergheim en 1802. Décède en 1810.  
David COGNIAT 1811-1814 Auparavant curé à Strasbourg, paroisse du Neudorf. Décède en 1840.  
Martin STOEHLE 1814-1822 Auparavant, curé à Lautenbach. Décède en 1822.  
Boniface DANTZLER 1822-1829 Né en 1759. Professeur de collège de Colmar. Curé de Battenheim. Principal du collège d'Altkirch. Curé de Spechbach-le-Bas. Décède en 1829  
Antoine LUTZ 1829-1852  
Joseph UHLMANN 1852-1858 Sera ensuite curé de la nouvelle église saint-Étienne qui se construit dans le quartier industriel (Voir ci-dessous).  

Les pasteurs du nouveau temple (à partir de 1866)

Prénom(s) NOM Période Observations
BERNARD 1866-  
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Lieux de culte catholique

Chapelle Saint-Jean

Façade sur la Grand-Rue Photo B.ohland
Baie et croix

Les Hospitaliers de Saint-Jean font leur apparition dans la ville mulhousienne au XIIIe siècle, vraisemblablement en 1249. Vingt ans plus tard ils construisent une première église, de dimension modeste, avec un chœur moins large que la nef et une abside semi-circulaire.
En 1351, l'édifice est reconstruit, plus grand, avec un chevet plat. Les vergers et vignes qui l'entourent sont dégagés en partie pour laisser place à un petit cimetière.
Au début du XVIe siècle, le commandeur Marc OELER fait rénover la chapelle et laisse sa marque personnelle en faisant rajouter une chapelle latérale, et des armoiries et peintures murales à l'intérieur. Ces peintures, non terminées, portent la signature « HH (Hans Herbster, plutôt que Hans Holbein le Jeune, parfois évoqué »[4].
L'édifice est vendu en 1798 à un particulier qui y établit une brasserie. La ville le rachète en 1891 et en confie la restauration à l'architecte Winkler.
La chapelle est constituée d'un vaisseau unique coiffé d'un toit à longs pans. Une petite avancée abrite une croix monumentale inachevée et non datable.
Classée aux Monuments historiques depuis 1893[5], la chapelle a abrité le musée lapidaire de Mulhouse puis est devenue un lieu culturel.

Église Sainte-Marie

Façade principale Photo B.ohland
  • Cette église était à l'origine la chapelle des Franciscains. Lors de la Réforme la messe y est interdite, et l'édifice, d'abord saccagé, devient propriété de la commune. Puis un mur est bâti pour le séparer en deux parties : d'un côté le chœur réservé au culte, de l'autre la nef devenant tour à tour arsenal, grenier d'abondance et local d'imprimerie.
Suite au Concordat de 1801, la chapelle des Franciscains est habilitée à abriter le culte catholique, la cité mulhousienne cédant l'édifice entier puisque le chœur n'est pas assez grand. L'église est alors dédiée à saint Étienne et remaniée dans un style baroque à partir de 1812. En 1866, quand la nouvelle église Saint-Étienne est achevée Place de la Paix, la chapelle des Franciscains obtient le statut de deuxième église paroissiale sous le vocable de « Sainte-Marie-auxiliatrice des chrétiens »[6].
  • L'église est composée d'une grande salle, sans piliers, et d'un chœur, plus étroit, entouré de stalles. La nef est éclairée par 13 baies.
L'orgue d'origine a été démoli lors de la Réforme. Un second de J. BROSY, a été installé en 1788, mais donné plus tard à l'église Saint-Barthélémy de Dornach. Le dernier, installé en 1834 et signé Joseph Callinet a été transformé par les frères Rinckenbach. Il a été démonté à la fin du XXe siècle lors de travaux de restauration du plafond et remis ensuite à sa place.
Parmi le mobilier de l'église, figure un grand Christ en croix[7], datant du XVe siècle et ayant échappé aux saccages lors de la Réforme : il est classé aux Monuments historiques au titre d'objet depuis 1995[8].


Les curés de Sainte-Marie

Prénom(s) NOM Période Observations
Charles LANDWEHRLIN 1866-1901 Décède en 1911.  
Émile LINTZER 1901-1910 Né en 1850. Auparavant curé à Oderen. Décède en 1910.  
Robert BURGUNDER 1910-1923 Né en 1863. Auparavant curé à Buhl. Décède en 1923.  
Jean ILTIS 1923- Auparavant curé à Sierentz.  
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Nouvelle église Saint-Étienne

Façade et clocher Photo B.ohland
  • Au milieu du XIXe siècle, Mulhouse est devenue une cité industrielle et « 25 000 catholiques »[9] y sont dénombrés. Le maire de l'époque, Émile KOECHLIN-SCHLUMBERGER, et les industriels (pourtant à tendance protestante) estiment nécessaire la construction d'un grand édifice pour la population catholique du quartier ouvrier. Ils lancent une souscription. Les projets des deux premiers architectes ne sont pas retenus. La municipalité opte pour celui de Jean-Baptiste SCHACRE, qui vient de donner satisfaction avec la synagogue mulhousienne. Les travaux commencent en 1855.
  • L'architecte a opté pour un plan en croix latine, revu et corrigé par Viollet-le-Duc, et un style néo-gothique rappelant plus ou moins les cathédrales du XIIIe siècle. La façade fait preuve d'une certaine sobriété, avec au-dessus du portail un tympan sculpté représentant le jugement dernier. La tour carrée, massive au premier abord, s'affine en hauteur et gagne en légèreté. Le chevet est grandiose et, avec ses absidioles, a de fortes ressemblances avec celui de la cathédrale de Chartres. Cette nouvelle église dédiée à saint Étienne est terminée en 1860 et consacrée le 22 novembre de cette même année.
Transept et chevet Photo B.ohland
  • L'édifice est inscrit aux Monuments historiques depuis 2007[10].

L'intérieur fait penser à une petite cathédrale:

La nef est composée de trois vaisseaux et sa hauteur sous voûte est quasiment la même que celle de Notre-Dame de Paris. Le chœur à cinq vaisseaux est entouré d'un déambulatoire avec six chapelles rayonnantes. Une bonne partie du mobilier est signée du sculpteur Théophile Klem :

- Le maître-autel en grès remplace une première version et a été consacré en 1898. Il atteint 6 m de haut et est orné dans un style XIIIe siècle.
- L'autel de la Cène, en bois polychrome sculpté et daté de 1880, est impressionnant par sa taille (4 m X 4,8 m) et sa qualité.
- Des statues des apôtres ornent chaque pilier de la nef.
- Les stations du chemin de croix sont elles aussi en bois de chêne sculpté.
- Les fonts baptismaux , dont une patte est ornée d'une tête de lion et de la roue dentelée, emblème de Mulhouse.

La chaire, d'une hauteur de 6 m, est adossée au sixième pilier. En chêne sculpté et mouluré par le mulhousien Jacques Fritz (selon les dessins de l'architecte Schacre), elle comporte une cuve octogonale représentant le Bon Pasteur et les Évangélistes.
L'orgue est un instrument symphonique, signé Aristide Cavaillé-Coll, associé à un buffet néo-gothique, dessiné par l'architecte et réalisé par le menuisier strasbourgeois Charles Blumer. Il a subi diverses transformations, comme l'ajout de 8 jeux par les frères Rinckenbach, et des restaurations, la dernière datant de 1987.
Les vitraux se décomposent en deux groupes. Ceux de la nef sont contemporains, réalisés par Yves Ruhlmann, peintre verrier mulhousien, pour remplacer ceux détériorés par les bombardements de 1944. Les verrières de l'abside sont l'œuvre du messin Laurent Charles Maréchal et illustrent la Vierge et la Trinité.


Les curés de Saint-Étienne

Prénom(s) NOM Période Observations
Chanoine Joseph UHLMANN 1860-1865 Curé d'Obernai de 1841 à 1848. Curé de l'ancienne église Saint-Étienne du centre ville avant qu'elle ne se transforme en temple. Décède en 1865.  
Nicolas SESTER 1865-1870 Auparavant économe du couvent de l'Œlenberg à Reiningue. Décède en 1870.  
Chanoine Auguste Bruno Landelin WINTERER
1871-1911 Né en 1832 à Soppe-le-Haut (Haut-Rhin). Fils d'Antoine WINTERER et de Christine HUMMEL. Ordonné en 1856. Vicaire à Bitschwiller-lès-Thann (Haut-Rhin) de 1856 à 1861. Curé à Saint-Martin de Colmar, puis à Saint-Léger de Guebwiller. Il reste ici pendant 40 ans. Par ailleurs homme politique : député protestataire de 1871 à 1903, membre du Conseil d'État d'Alsace-Lorraine de 1909 à 1911. Il lance le premier cercle d'ouvriers et de jeunes en Alsace. Décède le 31/10/1911 à Saint-Pierre (67).  
Joseph BRUN 1911-  
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Église Saint-Joseph

Chevet de l'église Photo B.ohland
  • La construction de cette église est liée au contexte historique de la ville : le développement industriel est à son apogée et entraîne une expansion démographique. Des cités ouvrières ou des lotissements sont construits dans ce secteur nord-ouest. Les églises catholiques Sainte-Marie et Saint-Étienne étant trop loin, la construction d'un nouvel édifice s'impose.
Vue sur la structure métallique

Le projet ce cette nouvelle église va être porté par la curé Winterer et le maire de l'époque, Jean Dolfus, également à la tête des usines DMC et donateur d'un terrain. Le défi est énorme, car le curé souhaite que l'église puisse accueillir 2000 paroissiens, et une pétition est lancée ainsi qu'un concours pour sélectionner l'architecte.

  • C'est Jules Scherr qui est retenu pour un projet de style néo-roman, mais novateur à cette époque : une élévation consolidée par une structure interne métallique. Certains émettent des réserves, mais c'est l'aspect économique qui l'emporte. La première pierre est posée en 1881 et l'église bénie en 1883.
  • La nef comporte trois vaisseaux voûtés en berceau ou demi-berceau, et les collatéraux sont couverts par une toiture de type appentis. Le chevet présente trois pans. La façade est ouverte par trois portails en anse de panier. Celui du centre est surmonté d'un tympan sculpté et d'un fronton. Le clocher s'élève à 15 m et est dominé d'une croix.
Une des particularités de l'intérieur est la constitution de deux tribunes latérales. Au départ c'est le curé Winterer qui finance le mobilier, en choisissant Théophile Klem pour tout ce qui est en bois. En Vers 1930, ce mobilier sera abandonné au profit d'éléments plus modernes.


Les curés de Saint-Joseph

Prénom(s) NOM Période Observations
Henri Édouard UNGERER 1885-1888 Était auparavant à Souffelweyersheim. Décède en 1888.  
Henri Joseph CETTY 1888-1918 Né en 1847.
Rue en son honneur
Auparavant curé à Sentheim.

Surnommé "prêtre-apôtre des ouvriers"[11]. Député, il lance un « mouvement d'éducation populaire », met en place un système de coopérative ainsi qu'une caisse d'épargne.
Il apporte de nombreuses améliorations à l'église vitraux en couleur par exemple, qu'il finance lui-même. Parallèlement, il influence la construction de la future église Saint-Fridolin. Sera promu chanoine.

Il décède en 1918.  
Ambroise Gustave ROMINGER 1919-1951 Né en 1873. Auparavant curé à Illkirch-Grafenstaden. Décède en 1954.  
Aimé Michel LIDY 1951-1962 Né en 1913. Décède en 1981.  
Édouard SCHMITT 1962- décède en 1980.  
Antoine WELTY - Ordonné en 1957. A célébré son Jubilé de diamant en 2017.  


Église Sainte-Geneviève

Chevet vu depuis le parc Salvator
Photo B.ohland
  • L'église s'est construite à l'endroit d'un ancien cimetière vers la fin du XIXe siècle et fait suite à la donation d'un particulier. Madame Rogg-Haas se retrouve veuve et légataire universelle de son mari Fridolin, riche industriel, et son unique enfant décède très jeune. Se tournant vers des projets bienfaiteurs, elle offre « 160 000 marks or »[12] pour construite une église catholique dans le quartier du Nordfeld, en posant certaines conditions (vocable, saints patrons des autels, nom des cloches, et mise à disposition de l'église aux militaires). Son projet est accepté par la municipalité et les travaux commencent en 1890. S'ensuivra tout de même une querelle de clocher pour partager les horaires entre les civils et les militaires, querelle qui sera tranchée par la Justice.
  • À cette époque où l'on cherche à symboliser le renouveau de la Foi, l'édifice est conçu dans un style néo-gothique par l'architecte Charles Winkler. Sur la façade, prennent place un portail à quatre colonnes, un tympan sculpté représentant le Christ Roi, une grande rose et un fronton ajouré. Alors que la construction n'est pas encore achevée, en 1895, des fissures apparaissent, nécessitant de murer certaines ouvertures du transept et de consolider les contreforts.

Deux particularités peu courantes se rajoutent : des tours de croisée et une chapelle attenante au chevet, qui a servi de baptistère. La construction terminée, l'église est consacrée en janvier 1896. À proximité un presbytère est construite par Joseph Trumm en 1897.

  • L'élégante élévation intérieure reprend les schémas du XIIIe siècle : grandes arcades, triforium ici aveugle, et fenêtres hautes harmonieuses.
- l'autel principal est dédiée à sainte Geneviève, les latéraux à saint Fridolin et saint Henri. Tous sont de la maison Boehm, de Mulhouse.
- les vitraux sont l'œuvre de Franz Xavier Zettler, d'Allemagne. Inscrits dans des baies en arc brisé avec oculus, ceux de l'abside représentent la vie de sainte Geneviève.
- le chemin de croix est constitué de bas-relief en pierre.
- l'orgue majestueux de 1896 épouse la forme de la rose. Le buffet, de Boehm, adopte un style néo-gothique L'instrument, un opus 46 à transmission mécanique, est l'œuvre de Martin Rinckenbach, d'Ammerschwihr. Les tuyaux en étain sont réquisitionnés lors de la Grande guerre. L'orgue subira des transformations au XXe siècle, notamment une transmission électropneumatique.


Les curés de Sainte-Geneviève

Prénom(s) NOM Période Observations
Antoine BIEHLER 1896-1912 Né en 1850. Était auparavant curé à Bourgfelden où il a mis en place une souscription pour construite l'église. Une fois en place à Sainte-Geneviève, il fait rajouter un autel pour les âmes du purgatoire. Il créé une confrérie du "Réconfort des pauvres âmes du purgatoire". Également chanoine. Décède en 1912.  
Joseph FRIEDER 1912-1926 Auparavant curé à Marmoutier.  
Joseph KANNENGIESER 1926-1929 Auparavant curé à Guebwiller.  
Pierre MULLER 1929-1936 Né en 1900. Ordonné en 1926. D'abord vicaire à Lapoutroie. Sera ensuite curé à Helfrantzkirch. Décède en 1973.  
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Église Saint-Fridolin

Façade et tours Photo B.ohland
  • L'église répond à un besoin formulé et âprement défendu par l'abbé Cetty, pour le quartier nord de Mulhouse, autre zone ouvrière en pleine expansion. Tout comme l'église Sainte-Geneviève, elle est construite grâce à un don de Madame Rogg-Haas (de 200 000 marks), et est dédiée à saint Fridolin du nom de son défunt mari.
Le choix de la donatrice est de faire un édifice baroque. L'abbé Cetty étant d'accord, le projet est confié à l'architecte allemand Louis Becker qui s'inspire très fortement de l'église Saint Fridolin de Bad Säckingen[13]. La construction s'étale de 1903 à 1906; L'édifice en grès et calcaire avec couverture en ardoises adopte un plan en croix latine. La nef à trois vaisseaux est complétée d'un chevet semi-circulaire percé de baies en plein cintre. La façade occidentale est divisée en trois espaces : la partie centrale est percée d'une baie en plein cintre et d'un portail coiffé d'un tympan supporté par des colonnes. Deux tours-clochers à bulbe composent les parties latérales.
  • L'intérieur reflète une grande unité, toujours dans un style baroque :
- Tout le mobilier est réalisé par l'atelier colmarien de Théophile Klem, atelier qui, avec plus de 1500 autels à son actif, « acquiert une réputation européenne »[14].
- Une fresque orne le plafond de la nef. Elle est l'œuvre de Carlo Limido.
- Les vitraux du chœur proviennent de la Maison Gerrer
- L'orgue installé en 1907 est l'œuvre de Goll et son buffet a pu être conservé. Mais l'instrument subit des remaniements du facteur Schwenkedel en 1960, puis est restauré en 2006.


Les curés de Saint-Fridolin

Prénom(s) NOM Période Observations
Gustave DUSSOURD 1906- Était auparavant curé à Magstatt-le-Bas. En 1922, il est nommé gérant de la société "Foyer Saint-Fridolin". En 1925, il reçoit la médaille de la Fidélité française[15].  
André GRÜNENWALD -1915 Sera ensuite curé à Galfingue.  
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Église Saint-Barthélémy (Dornach)

Façade latérale Photo B.ohland
  • Plusieurs églises se sont succédé au cœur de l'ancienne commune de Dornach, la première étant déjà mentionnée en 1191, la suivante en 1360. La Réforme n'a pas d'emprise sur les villageois et Saint-Barthélémy demeure une paroisse catholique.
Au XVIIIe siècle, la population commence à augmenter et l'église ne suffit plus. Elle est démolie en 1785 au profit d'une plus grande, puis allongée en 1843 de trois travées supplémentaires.
Vers 1880, elle s'avère à nouveau insuffisante face à la croissance démographique de Dornach. Le temps d'arriver à collecter l'argent nécessaire, la construction commence en 1896 et s'achève en 1900. En 1914, suite au rattachement à Mulhouse de la commune dornachoise, l'église devient partie intégrante du patrimoine religieux mulhousien.
  • L'édifice est conçu par deux architectes : Joseph Friedrich Wilhelm Tugginer et Alexandre Louvat. De style néo-roman, il est composé d'une nef à trois vaisseaux, voûtée en arête et d'un clocher porche avec une flèche polygonale.
  • L'intérieur bénéficie d'une belle clarté et comprend un mobilier intéressant :
- Le maître-autel est une fois de plus signé Théophile Klem et présente deux hauts-reliefs.
- La chaire, à l'origine accrochée à un pilier, a été désolidarisée de son pied et de son escalier et repose désormais devant l'autel. Œuvre des frères Boehm, en 1900, elle est composée de chêne et de hauts-reliefs en tilleul.
- La fresque décorant la voûte de l'abside représente le Christ en gloire entouré de ses apôtres.
- Une peinture à l'huile représente l'Immaculée Conception, la Trinité et trois personnages saints. Œuvre de J.B. Pfunner, en 1755, elle est classée depuis 1988 aux Monuments historiques au titre d'objet[16].
- L'orgue actuel est le second[17]. Il est installé en 1862 par les frères Verschneider, puis démonté pour être réinstaller en 1900 dans la nouvelle église. En 1933, tout en conservant le buffet d'origine, « le nombre de jeux est porté à 59 sur quatre claviers »[18] par le facteur Rœthinger. Par la suite il est encore réparé, transformé et relevé.
Les vitraux se divisent en deux groupes, ceux de l'ancienne église et ceux de la nouvelle.


Les curés de Saint-Barthélémy

Prénom(s) NOM Période Observations
André RAVAL 1774-1805 Cistercien. En religion, Père Anselme. Émigré pendant la Révolution. sera ensuite curé à Morschwiller-le-Bas. Décède en 1822.  
Antoine MOEGLIN 1805-1809 sera ensuite curé à Richwiller. Décède en 1809.  
Jean-Baptiste MIESCH 1809-1814 Né en 1768. Sera ensuite curé de Magstatt-le-Bas. Décède en 1852.  
Étienne KNOLL 1814-1822 Né en 1744. Dominicain. Sera ensuite curé de Pfsatatt. Décède en 1828.  
Thiébaud HARNIST 1822-1823 Né en 1752. Sera ensuite curé de Morschwiller-le-Bas.  
Joseph GULLY 1823-1830 Né en 1791. Sera ensuite curé à Ligsdorf. Décède en 1871.  
Antoine Victor KAISER 1830-1840 Né en 1800. Précepteur. Sera ensuite curé à Wolxheim. Décède en 1841.  
Augustin ROSÉ 1840-1868 Né en 1801. Ordonné à Besançon. Professeur au collège de Colmar. Décède en 1868.  
François Simon HILSZ 1868-1882 Né en 1827. Sera ensuite curé à Saint-Pierre-le-Vieux de Strasbourg, puis chanoine honoraire en 1891.  
Charles SEYFRIED 1882-1891 Né en 1839. Sera ensuite curé à Molsheim.  
Camille HOLDER 1891-1892 Né en 1840. Auparavant curé à Schweighhouse-les-Thann. Décède en 1892.  
Charles PESSEUX 1892-1904 Né en 1855. Professeur à Zillisheim, puis directeur et enfin supérieur.  
Ignace MUESS 1904-1910 Né en 1846. Sera ensuite curé à Landser.  
Edmond KRETZ 1910-1919  
Georges STAMM 1919-  


Église Sainte-Jeanne-d'Arc

Campanile et anges-orants Photo B.ohland
  • Cette église contemporaine répond au besoin d'une population grandissante dans la cité Wolf, quartier où se développent des logements sociaux après la Grande guerre. Son projet est fortement impulsé par l'abbé Jean STEINMETZ qui, animant une paroisse avec chapelle provisoire en bois, collecte des fonds pendant de nombreuses années. La construction commence en 1933, est en partie achevée et bénie en 1935. Mais la fin des travaux est interrompue par la Seconde Guerre mondiale, et l'église sera finalement consacrée en 1954.
  • Considérée à cause de ses dimensions comme la plus grande des églises construites en Alsace au XXe siècle[19], elle est un bel exemple de style Art déco, reprenant des concepts chers à Auguste PERRET. C'est l'architecte mulhousien François-Paul KIRCHACKER qui en conçoit les plans et l'entreprise Henri BERGMANN qui en assure la maîtrise d'œuvre.
Transept et coupole
Constitué de béton et de briques, l'ensemble de l'édifice adopte un plan en croix latine, mais orienté nord-ouest. Le campanile de 44 mètres est indépendant. En hauteur, les angles sont ornés de statues représentant des anges en prière, œuvres du sculpteur-médailleur Pierre Alexandre MORLON. Le transept est peu saillant et propose sur le bras sud une façade pignon percée d'une grande verrière. Sa croisée est surmontée d'une coupole octogonale.
  • L'intérieur est grandement inspiré du style néo-bysantin. La nef comporte trois vaisseaux et est voûtée de cinq berceaux à caissons. Un arc triomphal en plein cintre précède le chœur lui aussi voûté en berceaux, et l'abside à trois pans voûtée en cul-de-four. Sur les côtés du mur diaphragme, deux bas-reliefs symétriques en stuc, réalisés par la maison FABRE, représentent quatre anges avec des accessoires religieux, dont les regards semblent converger vers un décor central : l'Agneau pascal. Ces décors stuqués sont l'œuvre du peintre R. HAFFNER, en 1946.
Sur les tympans surmontant les colonnes du transept figurent également des motifs colorés, symbolisant les vertus cardinales. Sous le chœur et l'abside, une crypte est dédiée à la Vierge Marie.
Toutes les verrières ont été conçues par les maîtres strasbourgeois OTT. Celles du transept représentent la vie de Jeanne-d'Arc.
  • L'église Sainte-Jeanne-d'Arc est inscrite aux Monuments historiques depuis 1990[20].


Les curés de Sainte-Jeanne-d'Arc

Prénom(s) NOM Période Observations
Jean STEINMETZ 1935- Instigateur du projet et collecteur de fonds. Sera par la suite chanoine honoraire de la cathédrale de Strasbourg.  
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Landolin MENSCH 1952-1957 Né en 1925. A été par la suite curé à Blodelsheim, Fellering, Ranspach et Urbès. Décédé en 2016.  
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Église Sainte-Thérèse

Vue d'ensemble Photo B.ohland

Cette église est liée au développement des logements ouvriers dans le quartier Brustlein, contigu aux usines DMC. Le choix de son emplacement a longtemps créé polémique. Finalement, Pierre Mieg, patron de DMC, cède un terrain à bas prix pour la construire, à une condition : utiliser des briques rouges rappelant celles de l'usine. Le projet est accepté et confié aux architectes Philippe de Lagarde et Charles Reuch.
La construction, financée en partie grâce aux dons d'autres paroissiens, s'étale de 1937 à 1940. L'église et bénie en 1940 et épargnée par la guerre. Elle est consacrée en 1953.
Les briques deviennent un élément d'architecture et de décoration. Le presbytère est intégré à l'édifice, dont le clocher est décalé comme pour un campanile. La façade d'entrée est fortement travaillée, avec arcades et grilles.
Les vitraux sont l'œuvre de la maison strasbourgeoise Ott. L'orgue sans buffet est un opus 135 signé Schwenkedel, mis en place vers 1956.


Église Saint-Jean-Bosco

Façade latérale avec transept Photo B.ohland
Chapelle
  • Les Salésiens arrivent à Mulhouse en 1947 et s'implantent dans le quartier du Drouot où vivent des familles nombreuses. Ils y fondent une paroisse animée au départ par une simple chapelle en bois. En 1952, à l'initiative du curé Victor Kolmer se construit une église définitive, qui sera achevée deux ans plus tard et consacrée en 1955.
  • L'architecte conçoit un édifice contemporain en béton armé enduit de galets. le réalisation en est confiée à l'entreprise Savonitta. Un campanile carré de 37 m de haut se dresse à gauche de la façade principale. La nef à vaisseau unique comprend un transept sur le côté gauche. Une chapelle attenante s'ouvre du côté droit ; de forme octogonale, elle présente deux niveaux : une crypte à l'étage inférieur a servi de lieu de culte aux nombreux militaires du quartier.
L'intérieur présente une décoration sobre. Les plafonds de la nef et de la chapelle sont parcourus de fines poutrelles. Les murs sont animés par une frise de petits vitraux carrés et un chemin de croix stylisé. Deux grandes verrières habillent la façade principale et le transept : en morceaux de verre coloré assemblés par du ciment, elles ont été réalisées par le parisien Jean Barillet, également auteur des vitraux conçus par Fernand Léger pour l'église du Sacré-Cœur d'Audincourt.
La croix derrière l'autel est l'œuvre de Valentin Jaeg, de Strasbourg. Le tabernacle en cuivre doré est dû à Paul Stillhardt, artiste suisse.
L'orgue occupe un mur entier du transept. Rompant avec le style néo-classique, en sapin clair avec des tuyaux en alliages, il a été réalisé par Curt Schwenkedel, en 1961.



Les curés de Saint-Jean Bosco

Prénom(s) NOM Période Observations
Victor KOLMER 1955-

Né en 1888.
Entré parmi les Salésiens en 1902. Ordonné prêtre en 1914. Directeur du collège-internat de Nandax, où il accueillit un jeune Juif. Puis directeur de l'institut Don Bosco de Landser.

Décédé en 1972.
En 1996, Yad Vashem lui décerne le titre de "Juste parmi les Nations".  
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Église Saint-François d'Assise (Dornach)

Arrière de l'édifice Photo B.ohland
Campanile isolé
  • Cette église a été construite pour répondre aux besoins de la population des quartiers ouest. Après la fondation d'une paroisse et la mise en place d'une chapelle provisoire, c'est le curé Léon Bilger qui fait avancer le projet. La construction commence en 1962 et se termine deux ans plus tard.
  • Cet édifice moderne, œuvre de l'architecte Hermann Baur, de Suisse, se décompose en deux parties. L'église, dominant le terrain, présente une forme globale ovoïde mais est composée de diverses parties imbriquées les unes dans les autres. Un campanile à trois pieds se dresse légèrement à l'écart.
À l'intérieur, ce sont le béton brut et le bois qui dominent. L'espace fait penser à un amphithéâtre, auquel on accède par un déambulatoire délimité par 12 piliers et éclairé par 12 ouvertures dont les vitraux sont signés d'un artiste suisse nommé Gorkhuf. Le plafond présente des décrochements de faible hauteur dans lesquels ont été ménagées des ouvertures horizontales. L'autel et les fonts baptismaux sont en pierre. La croix, résolument moderne, est suspendue au lieu de reposer sur un mur.
En 2015, l'église s'est vu attribuer « le label "Patrimoine du XXe siècle" »[21].

Les curés de Saint-François d'Assise

Prénom(s) NOM Période Observations
Léon BILGER 1964- C'est lui qui supervise le projet de construction.  
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Jean ADRIAN 1979-1992 Sera ensuite curé de Buhl. Décédé en 2019.  



Lieux de culte protestant

Temple Saint-Jean

Façade principale Photo B.ohland


  • Au XVIIe siècle, les officiers huguenots présents à Mulhouse obtiennent l'autorisation de pratiquer leur culte dans le chœur de l'église des Franciscains (voir ci-dessus : église Sainte-Marie). Au siècle suivant le nombre de protestants augmentant considérablement, ils sont conviés à se rassembler dans le temple Saint-Étienne, place de la Réunion (voir en haut de page).


  • Dès 1825, le projet d'un nouvel édifice est échafaudé. La construction commence en 1831, suivant le projet de l'architecte-voyer J.C. Dufau, mis en œuvre par l'entreprise mulhousienne Geyelin. Le temple est inauguré en 1836 sous l'appellation "Temple français". Il est agrandi en 1934 et prend alors le nom de "Temple Saint-Jean".
À l'intérieur, l'orgue de Jean André Silbermann, achevé en 1766, est reconstruit par Alfred Kern en 1972. Son buffet porte les armoiries de Mulhouse et est classé depuis 1992 au titre d'objet historique[22].


Temple Saint-Paul

Chevet Photo B.ohland


  • Une fois de plus, cette construction est liée à l'essor industriel de Mulhouse. Nous sommes là dans le quartier de la cité ouvrière où ont été construites plus de 1200 maisons et où les Protestants sont de plus en plus nombreux. Un projet de temple prend forme en 1885, d'autant plus qu'un terrain est offert par Madame Weber. Une quête permet la récolte de dons et la ville apporte sa contribution sous forme de subvention. D'ailleurs le projet de départ, d'allure plus ou moins romane, est influencé par les souhaits de la ville et prend une autre forme, plus proche du néo-gothique.


  • La première pierre est posée en 1894. La maîtrise d'œuvre est assurée par l'architecte suisse Joseph Friedrich Wilhelm von Tugginer. Les travaux s'achèvent l'année suivante. Dans ce temple sans chœur, les boiseries murales et tout le mobilier ont été réalisés par Théophile Klem.
En 1985 a lieu une restauration intérieure, se traduisant entres autres par la création d'une allée centrale.
Une association vise à faire reconnaître comme objet historique l'orgue de « Dalstein-Haerpfer »[23], datant de 1896.


Les pasteurs de Saint-Paul

Prénom(s) NOM Période Observations
Jacques ORTH 1895- Né en 1828. Décédé en 1902.  
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Robert HEILMANN 1985-1987 Né en 1963. À l'origine de la rénovation intérieure. Président d'une association de rencontres entre Protestants. Décédé en 2019.  
Philippe AUBERT 1987-1995 ou plus Né en 1958. Auteur d'ouvrages. Administrateur de la Fondation de la Maison du Diaconat. Engagé dans d'autres instances administratives civiles. Titulaire de la Légion d'honneur.  
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Église luthérienne Saint-Martin

Façade latérale Photo B.ohland

Une communauté luthérienne commence à se développer au milieu du XIXe siècle. Peu à peu, elle souhaite édifier un lieu de culte qui lui correspond et n'hésite pas à s'investir financièrement.
La construction est confiée à l'architecte mulhousien H. Eisenbraun, qui conçoit un édifice de style néo-Renaissance, témoignant cependant de la tendance wilhelminienne du moment, telle qu'elle se manifeste aussi pour le tribunal d'instance. L'église est achevée en 1904.
La façade principale présente un pignon à volutes. Un porche d'entrée recouvert de zinc repose sur des colonnes bombées. L'édifice présente des tourelles et des clochetons à bulbe. À l'angle de deux façades, une statue de Martin Luther est logée dans une niche après la guerre.
L'intérieur est un peu moins dépouillé que dans les temples réformés. Trois tableaux sont inscrits aux Monuments historiques. Les quatre vitraux conçus par P. Herzog ont été réalisés par les ateliers Gerrer. L'orgue est l'œuvre des deux facteurs allemands Link. Relevé en 1925 par Schwenkedel, puis en 1957, ses tuyaux ont été remplacés en 1994.


Lieux de culte évangélique

Église évangélique méthodiste Tabor

Vue d'ensemble Photo B.ohland

Une église, au sens de communauté, voit le jour en 1871 sous le nom de "Evangelische Gemeinschaft", une branche du méthodisme américain pour les pays germaniques. Des réunions et des cultes ont alors lieu dans une salle du centre-ville, puis une autre un peu plus grande, des pasteurs de Bâle étant chargés de la desservir.

Portail

Cette deuxième salle devenant à son tour trop petite, un projet de construction prend forme, dans le quartier derrière le tribunal. Une église est élevée en 1894, selon les plans de C. Gernig, et prend le nom de Taborskirche, Evangelische Gemeinschaft.

Il s'agit d'une nef à vaisseau unique, élevée sur deux niveaux : le premier avec des ouvertures de forme rectangulaire, le deuxième avec des baies en arc brisé. Cette construction en briques est dépourvue de chevet. La tour clocher est surmontée d'une flèche.
Le fronton au-dessus du porche porte le nom de l'église.

Église évangélique Porte ouverte chrétienne

Église le matin Photo B.ohland
  • Il s'agit là d'une église évangélique de courant charismatique. Son nom est tiré du verset 8 de l'Apocalypse 3.


  • Cette église est née en 1966 de la volonté de Jean Peterschmitt, devenu pasteur suite à la guérison de son épouse gravement malade[24]. Les premiers membres se retrouvent au domicile du pasteur. Quand le logement devient trop petit, la communauté déménage à Pfastatt. En 1987 le fils de Jean prend la relève et cherche un local encore plus grand. Il trouve en 1989 un ancien supermarché qui, après transformations, peut accueillir environ 1500 personnes. Mais le nombre des fidèles continuent à croître, et un nouvel agrandissement est confié en 2015 à l'architecte Marc-Yves Troxler qui donne au bâtiment une allure de navire. La salle de culte peut désormais accueillr 2 400 fidèles, hissant l'église au rang des plus grandes églises évangéliques de France. Et d'autres chapelles, salles ou bureaux sont créées.


  • Du 17 au 24 février 2020 a lieu une semaine de jeûne, attirant plusieurs milliers de personnes de tous pays. Quelques jours plus tard sont découverts de nombreux cas de contamination au coronavirus, liés à ce rassemblement, faisant de Bourtzwiller un "cluster", source de contagion tous azimuts.


Lieux de culte israélite

Ancienne synagogue de Dornach

Dans ce quartier, village indépendant jusqu'à son rattachement à la ville en 1914, existait une communauté juive forte de 15% de la population au moment de la Révolution. Elle bénéficiait d'une petite synagogue, démolie lors d'un aménagement important de la voirie.
La population juive augmentant encore au milieu du XIXe siècle, avec notamment l'implantation de DMC, l'édifice se révèle trop petit. Une nouvelle est construite par Jean Baptiste Schacre, architcete-voyer qui vient d'achever la grande synagogue du centre-ville. La synagogue dornachoise est terminée en 1851.
Elle est détériorée lors de la Grande guerre, et la communauté construit un oratoire pour la remplacer. Si certains Juifs continuent à fréquenter cet oratoire, la plupart préfèrent le déplacement jusqu'à la synagogue de Mulhouse.
Le bâtiment est vendu à la ville en 2002 et désaffecté.

Grande synagogue du centre-ville

Façade principale Photo B.ohland
  • Dès le XIVe siècle, une communauté est présente au cœur de la cité mulhousienne. Elle s'éparpille lors de l'épisode de la Peste noire et de la Réforme, puis se reconstitue à partir de 1798, moment où s'affirme la liberté de culte. Environ 1 500 Juifs sont recensés en 1840, leur nombre augmente considérablement lors de l'essor de l'aventure textile de la ville, ils sont au nombre de 4 000 avant la seconde Guerre mondiale.
  • Six lieux de culte successifs ont trouvé place à Mulhouse avant la grande synagogue : en 1311, à la fin du XIVe siècle, aux XVe et XVIe siècles, en 1798 et en 1822, puis en 1839, même si ce n'était parfois que des pièces de maisons individuelles ou des oratoires.
  • À partir de 1839, la ville se mobilise pour proposer un projet de grand édifice, mais il est refusé par la communauté juive car ne correspond pas bien à leurs critères. Le maire fonde alors une commission de notables pour faire évoluer la projet. Et trois grands industriels protestants rachètent un terrain adéquat[25] pour le vendre à la communauté qui l'acquiert grâce à la revente de l'ancienne synagogue. L'architecte mandaté à l'époque est Jean Charles Laurent Dufau, mais il décède en 1843. C'est alors Jean-Baptiste Schacre qui prend le relai, signant là un édifice monumental, plus ou moins orientaliste, qui lui vaudra une belle notoriété et les commandes successives de l'église Saint-Étienne et de la reconstruction du temple éponyme.
Façade latérale
  • Le style est néo-classique, avec une certaine sobriété extérieure. Le chevet est orienté, l'entrée principale prend place à l'ouest. La façade est ornée des symboles du Judaïsme, la nef capte la lumière des nombreuses ouvertures en forme de tables de la Loi. Une cinquantaine d'années plus tard, un escalier extérieur est rajouté, cas unique en France pour ce genre d'édifice.
Les travaux, débutés en 1847, sont interrompus à cause de la défaillance d'un entrepreneur. La communauté juive compense alors les frais restants, mais abandonne la construction de la coupole projetée. C'est aussi par économie que la voûte intérieure prévue au départ est remplacée par un plafond à caissons. La grande synagogue est inaugurée en 1849.
  • Durant la seconde guerre mondiale, elle sert « de lieu de stockage des décors du théâtre municipal »[26], ce qui lui permet d'éviter une totale destruction. Par contre son mobilier intérieur disparait. Lors de son centenaire, la synagogue bénéficie d'une importante restauration. Elle est inscrite aux Monuments historiques en 1984[27].
  • Enfin, un incendie survenu en 2010 endommage l'intérieur et l'orgue de 1892, entraînant une nouvelle restauration et une nouvelle inauguration en 2012.


Les Rabbins de Mulhouse

Prénom(s) NOM Période Observations
Samuel DREYFUS 1849- Né en 1806. Fonde l'école israélite des Arts et Métiers, la société israélite des Jeunes Gens et une mutuelle d'entraide. Décède en 1870  
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Salomon MOOCK 1873-1898 Né en 1833. Décède en 1898.  
Félix BLUM 1898-1922 Né en 1847. Grand patriote. Auteur d'ouvrages. Décède en 1925.  
Jacob KAPLAN 1922-1929
Né en 1895.
Fondateur d'un mouvement de jeunes. Ensuite Rabbin à Paris.
Grand Rabbin de France. Grand'Croix de la Légion d'honneur. Grand'Croix dans l'Ordre national du Mérite. Croix de guerre.
Décède en 1994.  
René Paul Isaac KIRSCHLER 1929-1939
Né en 1905.
Grand Rabbin de Strasbourg en 1939. Aumônier général de camps d'internement.
Résistant. Arrêté à Marseille en 1943.
Déporté au camp de Mauthausen où il meurt en 1945.  
René Samuel KAPEL 1939-1939 Né en 1907. Cache des enfants ou les confie à des Institutions. Est arrêté lors d'une rafle mais s'échappe. Rentre à Paris en 1944. Est décoré de la médaille de la Résistance. Auteur d'ouvrages. Décède en 1994.  
- - Période de la Shoah  
Edgar WEILL 1945-1984 Né en 1920. Reconstruit la communauté après la guerre. Fondateur de diverses associations et d'un jardin d'enfants. Décoré de la Légion d'honneur en 1983. Décède en 2004.  
- -  

Lieux de culte musulman

La population musulmane fait son apparition après les deux guerres mondiales. Elle se renforce ensuite avec le développement des nombreuses usines mulhousiennes, plus particulièrement les usines automobiles Peugeot.
En 1991, un conseil islamique voit le jour afin que la communauté musulmane devienne porteuse de projet, notamment une mosquée unique, mais des tensions entravent l'aboutissement d'un tel projet.
Ainsi, une dizaine de petits lieux de culte perdure dans différents quartiers : la mosquée An Nour, la mosquée En Nasr, la mosquée des Coteaux, la mosquée As Salam, le Centre Culturel Turc, et diverses autres centres ou salles de prière.
C'est au tout début du XXIe siècle que se construisent deux mosquées : la mosquée Koba, première mosquée à être construite en Alsace, et le grand Centre An Nour, ouvert en 2019, pouvant accueillir 2300 personnes.

Mosquée Koba

Vue d'ensemble

Cette mosquée fait suite à un lieu de prière existant depuis de nombreuses années au sein d'un foyer de travailleurs immigrés. Certains de ses membres créent une association en 1983, pour défendre un projet ambitieux : la construction d'une mosquée. La ville de Mulhouse retient ce projet et fournit un terrain.
Les travaux commencent en 2000, supervisés par le cabinet d'architecture Morin. L'édifice de 500 m2 comprend trois salles. Il est décidé de ne pas ériger de minaret, mais de le remplacer par une coupole, laquelle s'inscrit dans un caisson cubique en verre.
Un verset du Coran anime la façade extérieure.
La mosquée est inaugurée en 2006. Son nom fait référence à deux éléments de la culture musulmane : "Koba" signifie en effet "coupole", mais c'est aussi le nom attribué à la première mosquée construite à Médine.

Centre An Nour

Façade côté ville Photo B.ohland
  • Deuxième mosquée à être construite à Mulhouse, elle prend la suite d'un premier lieu de culte du même nom, rue Neppert, amené à être démoli dans le cadre d'un programme d'urbanisation. Là encore, c'est une association[28] qui initie, en 2006, ce projet de grande envergure. Le chantier commence en 2010 mais est interrompu pour malfaçon, puis modifié par l'architecte F. Brodbeck. Le Centre, qui se déploie sur une surface de 1700 m2, avec deux niveaux et un parking souterrain, est inauguré en 2019.
  • Son architecture, résolument moderne, se caractérise par une forme triangulaire et une immense façade stylisée : une galerie en marbre blanc ajouré, représentant une ribambelle d'arbres, s'ouvre sur la façade du bâtiment, entièrement vitrée.
La mosquée en elle-même, d'une hauteur de 14 mètres, est composée de deux grandes salles de prière et quatre salles d'ablution.
Mais le Centre abrite aussi une école de 11 salles, un espace associatif et culturel (avec bibliothèque et médiathèque), une salle funéraire, un pôle de bien-être avec piscine, salle de sport et hammam, ainsi que des emplacements commerciaux dont la location contribue au financement du Centre.


Lieu de culte bouddhiste

Pagode Linh Son

Façade donnant sur la rue


Une association forte d'une cinquantaine de membres décide, en 1991, d'acheter une maison particulière pour y aménager une salle de culte et un local annexe.
La salle est aménagée à la façon asiatique, et décorée d'objets traditionnels du culte bouddhiste.
La pagode est entourée d'un jardinet avec pièce d'eau et statues.
Deux sortes de culte y sont célébrés : des prières mensuelles et quatre cérémonies par an, rythmées par les phases de la pleine lune.

En photos

Voir aussi (sur Geneawiki)

Liens utiles (externes)

Bibliographie

  • F.S.C.M., Et si l'Alsace m'était contée, Brunstatt, 2017, AZ imprimerie, 98 pages, ISBN 979-10-90239-34-0
  • Jean-Paul GRASSER, Une histoire de l'Alsace, Luçon, Éditions Jean-Paul Gisserot, 2013, 127 pages
  • André Heckendorn et Frédéric Guthmann, Mulhouse, 80 lieux de cultes, histoire et patrimoine, Montreuil, 2017, Oko Éditions, 287 pages, ISBN 978-2-9561695-0-5
  • Daniel DELATTRE, Le Haut-Rhin, les 377 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, 2015, 240 pages, ISBN 978-2-36464-078-8
  • Dominique TOURSEL-HARSTER, Jean-Pierre BECK, Guy BRONNER, Alsace, dictionnaire des monuments historiques, Strasbourg, Éditions La Nuée Bleue, 1995, 662 pages, ISBN 2-7165-0250-1
  • Revues catholiques de l'Alsace, sur Gallica
  • Collectif d'auteurs, Histoire de Mulhouse des origines à nos jours, Strasbourg, Éditions des Dernières Nouvelles d'Alsace - Istra, 1977, dépôt légal 77047

Notes et références

  1. Base Palissy
  2. Daniel DELATTRE, Le Haut-Rhin, les 377 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, 2015, 240 pages, ISBN 978-2-36464-078-8
  3. Base Mérimée
  4. Dominique TOURSEL-HARSTER, Jean-Pierre BECK, Guy BRONNER, Alsace, dictionnaire des monuments historiques, Strasbourg, Éditions La Nuée Bleue, 1995, 662 pages, ISBN 2-7165-0250-1
  5. Base Mérimée
  6. André Heckendorn, article "L'église Sainte-Marie Auxiliatrice", pages 28 à 36, in André Heckendorn et Frédéric Guthmann, Mulhouse, 80 lieux de cultes, histoire et patrimoine, Montreuil, 2017, Oko Éditions, 287 pages, ISBN 978-2-9561695-0-5
  7. En bois de tilleul et mesurant 2 m
  8. Base Palissy
  9. Marc Muller et André Heckendorn, article "L'église Saint-Étienne", pages 50 à 65, in Mulhouse, 80 lieux de cultes, histoire et patrimoine, Montreuil, 2017, Oko Éditions, 287 pages, ISBN 978-2-9561695-0-5
  10. Base Mérimée
  11. Collectif d'auteurs, Histoire de Mulhouse des origines à nos jours, Strasbourg, Éditions des Dernières Nouvelles d'Alsace - Istra, 1977, dépôt légal 77047
  12. Christophe Muller, article "L'église Sainte-Geneviève", pages 87 à 99, in Mulhouse, 80 lieux de cultes, histoire et patrimoine, Montreuil, 2017, Oko Éditions, 287 pages, ISBN 978-2-9561695-0-5
  13. Dans le Bade-Wurtemberg.
  14. André Heckendorn et Chantal Loyer, article intitulé "L'église Saint-Fridolin", pages 100 à 107, in André Heckendorn et Frédéric Guthmann, Mulhouse, 80 lieux de cultes, histoire et patrimoine, Montreuil, 2017, Oko Éditions, 287 pages, ISBN 978-2-9561695-0-5
  15. JO du 9 juillet 1925, sur Gallica
  16. Base Palissy
  17. Le premier étant celui de J.J. Brosi provenant de l'église Sainte-Marie.
  18. Antoine Herbrecht, article "L'église Saint-Barthélémy", in André Heckendorn et Frédéric Guthmann, Mulhouse, 80 lieux de cultes, histoire et patrimoine, Montreuil, 2017, Oko Éditions, 287 pages, ISBN 978-2-9561695-0-5
  19. Elle peut accueillir plus de 1 000 personnes.
  20. Base Mérimée
  21. André Heckendorn et Alexandre Da Silva, article "L'église Saint-François d'Assise", pages 198 à 200, in André Heckendorn et Frédéric Guthmann, Mulhouse, 80 lieux de cultes, histoire et patrimoine, Montreuil, 2017, Oko Éditions, 287 pages, ISBN 978-2-9561695-0-5
  22. Base Palissy
  23. Philippe Aubert, article intitulé "Le temple Saint-Paul", pages 108 à 115, in André Heckendorn et Frédéric Guthmann, Mulhouse, 80 lieux de cultes, histoire et patrimoine, Montreuil, 2017, Oko Éditions, 287 pages, ISBN 978-2-9561695-0-5
  24. Guérison qu'il attribue à la prédication d'au autre pasteur.
  25. Terrain où se trouvait l'ancien couvent des Clarisses, transformé en hôpital après la Réforme.
  26. Françoise Kuflick-Weil, article intitulé "Jean-Baptiste Schacre, l'architecte de toutes les communautés, pages 41 à 19, in André Heckendorn et Frédéric Guthmann, Mulhouse, 80 lieux de cultes, histoire et patrimoine, Montreuil, 2017, Oko Éditions, 287 pages, ISBN 978-2-9561695-0-5
  27. Base Mérimée
  28. L'AMAL, Association des Musulmans d'Alsace.

Cet article a été mis en avant pour sa qualité dans la rubrique "Article de la semaine" sur l’encyclopédie Geneawiki.