Édifices religieux de Bordeaux

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Cathédrale Saint-André & tour Pey-Berland

Portail nord
C.Angsthelm
La cathédrale et la tour Pey-Berland
D.Tassin
  • La cathédrale Saint-André est l'église primatiale d'Aquitaine. C'est l'une des premières constructions gothiques en Aquitaine.
  • Au Moyen-Âge, le Chapitre Saint-André affirme que l'église remonte aux premiers temps chrétiens. Une tradition raconte que la fondation est l'œuvre de l'évangélisateur d'Aquitaine, qaint Martial, qui aurait été averti lors d'un songe miraculeux du martyre de saint André.
  • Un premier édifice, sans doute basilical, est avéré aux Ve et VIe siècles. En 814, une église Saint-André, faisant partie d'un ensemble épiscopal, est mentionnée dans le castrum, mais sera détruite lors des invasions normandes au milieu du IXe siècle. Au début du XIe un nouvel édifice à trois nefs est construit. Le pape Urbain II, alors en France pour prêcher la première croisade, consacre l'église bien qu'inachevée le 1er mai 1096. Le mariage d'Aliénor d'Aquitaine avec le futur Louis VII, fils du roi de France y sera célébré en 1137. Au cours du XIIIe siècle, une vaste reconstruction est entreprise pour réaliser une grande cathédrale gothique, à commencer par le chœur mais qui sera interrompue au XIVe au niveau du transept.
  • Sur le flanc sud, on édifie, en 1250, le portail royal qui permettait à l'archevêque et aux nobles d'accéder directement du palais épiscopal à la cathédrale. Vers 1280, le chœur et le déambulatoire commencent à être construits. La Guerre de Cent ans va ralentir les travaux. Au cours du XIVe siècle, la mise en place d'arcs-boutants va assurer la stabilité de l'édifice, ils sont encore visibles aujourd'hui.
  • Plusieurs mariages royaux sont célébrés dans la cathédrale : celui de Elisabeth de France, fille de Henri IV, et sœur de Louis XIII, qui épouse par procuration, le 18 octobre 1614, l'Infant d'Espagne, le futur Philippe IV ; Le mariage de Louis XIII avec Anne d'Autriche le 25 novembre 1614.
  • En 1787 un incendie détruit la charpente du chœur. Devenue maison nationale pendant la Révolution, elle devient magasin à fourrage, ses cloches sont fondues ainsi que les toitures en plomb. Le trumeau central de la Vierge sur le portail méridional est enlevé pour laisser passer les charrettes à foin. Le mobilier est dispersé ou détruit, la chaire et l'autel sont démolis, les grilles et les stalles enlevées.
  • En 1798, la cathédrale est rendue au culte, l'administration demande à l'architecte Louis-Guy Combes de restaurer la nef et le chevet, mais fait démolir le jubé du XVIe siècle. Il répare les flèches et le pignon du transept nord, mais mal maçonné il sera renversé en mars 1820 par un ouragan et crèvera les voûtes en écrasant 113 personnes.
  • Entre 1820 et 1860 divers architectes assureront la réparation de la charpente, des nervures des voûtes, des rosaces ; le cloître du XIVe sera démoli lors d'importants travaux entrepris par la Ville autour de la cathédrale.
  • En 1862, la cathédrale Saint André est inscrite sur la liste des Monuments Historiques, [1], puis elle est inscrite au Patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1998 au titre des Chemins de Compostelle.

Extérieur


Intérieur

Chœur
La nef
D.Tassin
  • La cathédrale est en forme de croix latine et offre plusieurs styles d'époques. Elle mesure 127 m de long sur 27 mètres de haut, et 18 mètres de large. La nef est sans bas-côté, comporte sept travées dont des piliers de style roman et d'autres de style gothique ornés des chapiteaux à feuillages stylisés du XIIe siècle. Des arcades cintrées sont prises dans l'épaisseur des murs. Sur les clefs de voûte, reconstruites au XVIe siècles, figurent les armoiries de Jean de Foix, et de saint André en croix.
  • Le chœur, de style gothique fleuri, dont la construction s'échelonna de 1280 à 1320 offre une unité indéniable. Il mesure 31 mètres de long, avec quatre travées et une abside à cinq pans, son élévation est à trois niveaux, faite de grandes arcades brisées avec des moulures pénétrant dans les piles décorées de feuillages, un triforium aveugle à 42 baies géminées ou trilobées, et les verrières placées dans les hautes fenêtres datent du XIXe siècle.
  • L'autel placé au centre du chœur, de facture récente (1955), a remplacé celui provenant d'un ancien couvent de bénédictins de la Réole. Il fait un contraste saisissant avec le reste de l'édifice.
  • La grille du chœur, en fer forgé du XVIIIe siècle, style Louis XV, provient du prieuré Saint-Pierre de La Réole [2], elle est l'oeuvre de Blaise Charlut, artisan à La Réole. De la même origine proviennent les portes latérales du chœur s'ouvrant sur le déambulatoire, et les deux crédences [3] et un lutrin.
  • Autour du chœur, un large déambulatoire de 7 mètres abritant 9 chapelles rayonnantes à voûtes d'ogives, dont la chapelle axiale du Sacré Cœur de Jésus.
  • Au pied des marches de l'avant-chœur est insérée une mosaïque octogonale du IVe siècle. Cette mosaïque fut extraite au XIXe siècle de la basilique d'Hippone, en Algérie, et offerte par Mgr Dupuch, vicaire général de Bordeaux, qui reçut la consécration épiscopale dans la cathédrale de Bordeaux en 1838 ; en devenant le premier évêque d'Alger, Mgr Dupuch fut le successeur de saint Augustin, évêque d'Hippone. [4]
Plan de la cathédrale

La cathédrale est riche en objets classés :

- plusieurs dizaines de tableaux
- une collection d'enluminures
- des monuments funéraires : mausolée d'Antoine de Noailles, d' Arnaud de Canteloup, l'enfeu présumé de Pey-Berland, de Raimond de Landiras, du cardinal de Cheverus, du cardinal Donnet,
- chaire à prêcher
- stalles et lambris de revêtement
- deux bas-reliefs datés 1531
- des groupes sculptés : sainte Anne et la Vierge, Vierge à l'Enfant,
- clôture liturgique du chœur, style Louis XV
- les stalles du XVIIe et lambris de revêtement
- des reliquaires, Croix d'autel et de procession, des chandeliers
- des lutrins
- du mobilier : crédences, consoles,
- des vêtements liturgiques (chasubles, orfroi, chapes, étoles,
- des objets liturgiques (ostensoir, calices, patènes, plateau à burettes, sonnette,
- un bénitier en marbre rouge du XVIIIe



Chapelle du Mont Carmel

Chapelle du Mont Carmel
D.Tassin

Les décors muraux de la chapelle ont été peints en 1861-62 par Alexandre Dominique Denuelle.
Au-dessus de l'autel, les figures peintes en 1868-69 par Savinien Petit représentent la Vierge remettant à saint Simon Stock le scapulaire. Autour, des grands saints de l'ordre du Carmel.
Les vitraux du XIXe siècle de Joseph Villiet représentent des scènes de la vie du Christ, de la Vierge et saint Joseph, avec des figures de l'ancien testament.
Sur le mur, un bas-relief en bronze, œuvre du sculpteur Giacomo Manzoni, dit Manzu. Est représenté le cardinal Paul Marie Alexandre Richaud (1887-1968).
Au fond, le tombeau de Mgr de la Bouillerie, coadjuteur de l'archevêque de Bordeaux de 1872 à 1882 et archevêque de Perga. Au-dessus, la Crucifixion de saint Pierre copie de Guido Reni XVIIe siècle.


Vitraux

Vitrail
J.Galichon
Vitrail
  • La majorité des vitraux date du XIXe siècle, ils sont l'œuvre du maître-verrier Joseph Villiet et ont été installés entre 1857 et 1860.
  • Seuls quelques éléments dans la rosace nord et les dais hauts du chœur datent du XVIe siècle.


Les Orgues

Les grandes orgues et son buffet
J.Galichon
Les grandes orgues

Les orgues de la cathédrale de Bordeaux ont une histoire particulièrement riche et mouvementée qui remonte au XIVe siècle. La mention la plus ancienne date de 1352. L'orgue original est détruit par l'effondrement des voûtes.
En 1531 sur l'ordre de l'archevêque Charles de Gramont, on construit une nouvelle tribune puis un jubé dans le style de la Renaissance. Le grand orgue installé alors était d'un aspect imposant. Andrew Boorde, chroniqueur anglais de passage à Bordeaux en 1535 écrivait "Dans la cathédrale Saint-André se trouvent les plus belles et les plus grandes orgues de toute la chrétienté".
En 1619, le chapitre confie la reconstruction des grandes orgues à Antoine Lefebvre, maître facteur d'orgues et organiste de la cathédrale de Toulouse. Les travaux s'achèvent deux ans plus tard mais, à la suite de malfaçons, il est fait appel à Valéran de Héman pour refaire à neuf le grand orgue. Les travaux ne sont achevés qu'en 1637, non sans difficultés. Par la suite, les travaux d'amélioration, de réparation et de reconstruction s'enchaînent à un rythme soutenu jusqu'à ce que l'instrument soit complètement détruit pendant la Révolution.
Le culte étant rétabli en 1801, il faut réinstaller un orgue sur la tribune du XVIe siècle restée vide pendant plus de 10 ans.
L'orgue de La Réole, construit en 1766 par le facteur d'orgue toulousain Micot fut installé en 1804. L'orgue ne donne pas satisfaction : il semble perdu dans l'immense nef de la cathédrale. On profite de la réfection de la tribune en 1810, pour échanger l'intérieur avec celui de l'Abbatiale Sainte-Croix, chef d'œuvre construit en 1748 par Dom Bedos de Celles. Les buffets restent à leur place respective, mais celui de la cathédrale est réaménagé pour recevoir le nouvel orgue ; le résultat n'étant pas celui attendu, la cathédrale étant bien plus grande que Sainte-Croix.
Cet orgue est modifié au cours du XIXe siècle avant d'être restauré puis reconstruit en 1877 par le facteur d'orgues bordelais Georges Wenner qui le dota d'un grand Récit expressif et plus romantique. Après que l'orgue de Dom Bedos fut rendu à l'abbatiale Sainte Croix en 1972, il est décidé de construire un instrument neuf dans le buffet historique de la cathédrale. Les nouvelles grandes orgues ont été installées en 1982, dans le buffet d'origine restauré, par un instrument néo-classique du facteur d'orgues Georges Danion comportant 76 jeux réels répartis sur 4 claviers manuels de 61 notes et un pédalier de 32 notes. Problématique dès ses premières années, l'orgue a subi depuis un nombre important d'interventions visant en vain à l'améliorer. [14]

Buffet d'orgue

L'imposant buffet, d'une largeur de 15 mètres, l'un des plus grands de France, est classé Monument Historique. [15] À l'origine le buffet était décoré d'une teinte rouge et or. Les couleurs originales figurent encore sur la console centrale ornant le tribune de l'orgue de La Réole. La composition des teintes et dorures a pu être retrouvée lors de l'étude préalable pour la restauration du buffet. Jusqu'en 1980, le buffet a été recouvert de différentes peintures et teintes de couleur visant à dissimuler les nombreux raccords parfois hétéroclites. La proposition d'une nouvelle teinte rouge et or basée sur la teinte originale est à l'étude.


Tribune d'orgue
Tribune d'orgue
D.Tassin


Reconstruite en majeure partie en 1811, avec des éléments de l'ancienne tribune et des éléments du jubé qui, depuis 1530, séparait le chœur de la nef.
Cette tribune est une œuvre de la Renaissance, comme en témoigne la ligne générale des arceaux, la décoration et les thèmes iconographiques empruntés pour la plupart à la mythologie.
Deux ornemanistes, Bonnino et Queva, ont, au début du XIXe siècle, complété la décoration du XVIe siècle. On décompte dans les arceaux 41 sujets : scènes à personnages ou sujets isolés, putti ailés portant des torches, des lances ou des masques ; enfant tenant un serpent ; Cupidon à l'arc ; sphinx, Hercule et le lion de Némée ; enfant chevauchant un satyre ; Hercule et Caïus ... des médaillons, dont certains, les plus petits, reproduisent des monnaies impériales, etc. Seul le motif du centre, sous le positif de l'orgue, évoque des personnages chrétiens : saint André et saint Paul et un autre apôtre. [16]
Tribune classée [17]


L'orgue de chœur

La cathédrale de Bordeaux a possédé un orgue de chœur à partir du milieu du XVIe siècle. Jusqu'à la Révolution, il fut situé sur le jubé, côté épître entre deux piliers. Il possédait 3 claviers et une petite vingtaine de jeux. Il est vraisemblable que l'instrument eut à souffrir de l'incendie de la charpente du chœur en août 1787. Ce qui en restait fut pillé à la Révolution.
En 1842, l'abbé Larroque, en sous-traitance avec Nicolas Henry, propose un nouvel orgue de chœur qui est monté en 1845 par Henry. L'orgue est placé dans l'axe du chœur. À la fin de l'année 1873, George Werner présente un devis pour la construction d'un nouvel orgue d'accompagnement à installer dans les stalles côté évangile. L'instrument fut mis en place en 1874. On note une réparation effectuée par Maille en 1891.
En 1971, la maison Beuchet restaure et modifie l'orgue. On tente alors de lui donner un visage néoclassique en modifiant la soufflerie, la composition, en recoupant les tuyaux, en supprimant les entailles de timbres... Les jeux les plus caractéristiques de l'esthétique romantique sont rejetés au profit de jeux plus en accord avec la mode de l'époque. Le tirage de notes est électrifié et une console neuve s'inspirant de l'ancienne est réalisée. L'orgue est inauguré le 12 mai 1972.
Son fonctionnement devenant de plus en plus aléatoire, sa restauration est initiée en 2021. Celle-ci est confiée à la manufacture Pesce frères & Fils de Pau. Cette restauration a consisté d'une part à reconstituer la configuration sonore de 1874, en remettant les jeux à leur place et en rétablissant les caractéristiques phoniques, en restituant les jeux disparus, tout en conservant les apports de 1971 corrigés pour mieux s'intégrer à l'ensemble. L'harmonie a été retravaillée pour être plus en cohérence avec la taille et l'acoustique de l'édifice. D'autre part, les transmissions sont devenues numériques, permettant de rendre la console mobile tout en offrant de nouvelles possibilités musicales.
L'orgue restauré est inauguré les 26 et 27 mai 2023 à l'occasion de deux récitals donnés par Jean-Baptiste Dupont, organiste titulaire des orgues de la cathédrale de Bordeaux. Cet instrument pourra être joué avec le futur grand orgue de tribune, via une console générale mobile. [18]

Tour Pey-Berland

Notre Dame d'Aquitaine
  • Le campanile, dit Tour de Pey Berland, est le clocher de la cathédrale dont la première pierre fut posée en 1446 à l'initiative de l'archevêque Pey-Berland. Il a été construit pour abriter les 4 cloches qui auraient menacé les structures de l'édifice par leurs vibrations. Un ouragan en 1617 a emporté une grande partie de la flèche. À la Révolution elle est vendue comme bien national, et menacée de démolition. En 1820 un industriel l'achète pour en faire une fabrique de plombs de chasse.
  • Est classée Monument historique en 1848. Trois ans plus tard, le cardinal Donnet demande le rachat de la tour par le clergé.
  • Quatre cloches y sont installées : Clémence, Marie, Marguerite, et le bourdon Ferdinand-André ayant pour parrains l'empereur Napoléon III et l'impératrice Eugénie.
  • En 1863 la flèche est restaurée, moins haute qu'à l'origine, et couronnée d'une statue de la Vierge Notre Dame d'Aquitaine, oeuvre de l'orfèvre Chartier, en cuivre doré de six mètres de haut, pesant 1300 kg.
  • Texte sur la pierre : Ô toi qui contemple cette tour, laquelle repose sur huit piliers, apprends qu'elle fut heureusement commencée la veille des Noues d'octobre de l'an 1440. Ses fondements s'étendent aussi loin dans la terre que la fontainne qui jaillit à tes regards. La première pierre en fut posée par Pey-Berland, archevêque de Bordeaux ; puisse ton peuple s'en réjouir éternellement.


Cathédrale Saint-Michel

Église Saint-Croix

Église Saint-Bruno

Église Saint-Bruno



Église Notre-Dame

Église Notre-Dame




Église Saint-Louis des Chartrons