Joseph VANTINI

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YOUSOUF, un général hors pair

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Né sur l'Ile d'Elbe en 1808 ou 1809 décédé le 16 mars 1866 à Cannes, Alpes Maritime (acte n°57, enregistré sous YUSUF Marie Edouard - Voir archives départementales des Alpes Maritimes). Il avait épousé Adèle WEYER. Grand Croix de la Légion d'honneur, général de division.

Rien ne prédestinait Yousouf, gamin grandi dans l'entourage de Napoléon Ier sur l'île d'Elbe jusqu'en 1815, à devenir un héros de légende.

Les parents de l'enfant Yousouf sont aux ordres de l'Empereur alors que celui-ci après sa première abdication règne sur l'île d'Elbe à l'Est de la Corse. Leur fils Joseph se rend à partir de cette île dans un établissement scolaire de la côte italienne, pour y parfaire son instruction. Sur le trajet maritime, le bateau est attaqué par des corsaires barbaresques. Enlevé l'enfant est mis en vente sur le marché des esclaves où il est acheté pour le compte du Bey de Tunis.
Le médecin français Lambert prend l'enfant sous sa protection, le fait vivre au harem et lui apprend à écrire la langue française. Il étudie également le Coran ainsi que les langues arabe, turque et espagnole. Il est destiné à être "Mamelouk" soldat-esclave dans la milice du Bey. Son prénom Joseph est transformé en Yousouf.

En raison de ses bonnes dispositions intellectuelles, il est mis à la disposition du trésorier du Bey où il remplit les tâches de secrétariat, bien que l'enfant préfère la vie de combat du mamelouk à celle de scribe.

Dans les opérations punitives, il excelle et reçoit une grave blessure au cours de l'une d'elle. Il est investi à dix-sept ans de la haute dignité de Bey de camp.

Le jeune homme devient un des personnages les plus en vue de la ville. Il fréquente assidûment le représentant de la France et se lie d'amitié avec les fils du Consul, Jules et Ferdinand de Lesseps.

Mais un soir du printemps 1830 sa vie va brutalement changer.Trahissant ses devoirs de mamelouk et de fraternelle amitié qui le lie au Bey Hoceïn, il se prend d'amour pour la fille de ce dernier Keboura. Il mérite la mort par strangulation, décapitation, pendaison ou par le suprême privilège d'être fusillé.

Le Bey juge sa fille non coupable et de ce fait, celle-ci fait savoir à son amoureux qu'il ne l'est pas, non plus et qu'il ne sera pas fusillé.

Il sera autorisé à se retirer du beylicat entouré d'une garde composée d'assassins à la solde du Khaznadar, le trésorier du Bey, qui voulait sa mort.

Les frères de Lesseps apprennent la chose et tiennent Yousouf pour un citoyen français. Ils organisent son évasion au cours d'un guet-apens où il doit être assassiné et le font embarquer sur << l'Adonis>>, brick du roi de France, qui rallie le 13 juin 1830, la flotte française.

Il rejoint alors l'Armée française en Algérie, participe à la prise d'Alger et à la conquête du pays.

En octobre 1830, le général Clauzel, successeur du maréchal de Bourmont, accepta les services des spahis en majorité d'origine turque, qui, avant l'arrivée des Français, constituaient l'essentiel des troupes montées du Dey d'Alger.

À ces derniers se joignirent des éléments locaux, comme les volontaires à cheval, qui formèrent le corps auxiliaire des chasseurs indigènes, rattachés aux zouaves et chasseurs d'Afrique.

Mais bientôt toutes ces formations disparates furent confiées au célèbre YOUSOUF (ou Yusuf) , cet Italien de l'île d'Elbe, enlevé par les corsaires barbaresques, élevé à la cour du Bey de Tunis et passé au service de la France en 1830.

Au faîte des honneurs, il retrouve ses parents à qui il répond "Je suis le fils de mes œuvres et de mon sabre". Il se rappelle avoir été baptisé, abjure la religion musulman pour ce faire catholique et se marier avec Mademoiselle Weyer qui est sœur du maréchal de logis Gustave Weyer, qu'il a décoré pour fait de guerre après la charge d'Isly.

Cet intrépide cavalier, qui finira son extraordinaire carrière militaire en 1866 comme Général Commandant la division de Montpellier, rude sabreur et fin politique à la fois, mit ses spahis au premier rang de la cavalerie d'Afrique en les faisant participer à toutes les colonnes sous les ordres d'officiers français et indigènes particulièrement choisis.

Le nom de YOUSOUF est inséparable des premiers exploits des spahis. Il fut le véritable créateur de ce corps d'élite, le forma à son image et lui communiqua cette ardeur héroïque, cet esprit aventureux dont la tradition allait se conserver pendant cent trente-deux ans sur tous les champs de bataille de l'armée française.

Nuvola apps bookcase.png Bibliographie

  • Yousouf Premier spahi de France par Paluel-Marmont Éditions Rouge et Or paru en 1953
  • Yusuf un général hors pair Revue P.N.H.A n°86 Éditions du Grand Sud -34070 Montpellier
  • La vie du général Yusuf dans "Vies des hommes illustres" n°54 librairie Gallimard 1930

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