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Retracer l'itinéraire d'une victime civile pendant la Seconde Guerre mondiale

Avant-propos

Retracer l’itinéraire d'un civil pendant la guerre n'est pas une chose aisée. Entre les rapatriés, les orphelins de guerre, les résistants, les communistes, les juifs les bohémiens la recherche n'est pas toujours aisée malgré les archives nombreuses en France et à l'étranger.

Le contexte

Le 22 juin 1940 l'armistice entérine la défaite de la guerre qui aura durée que 10 mois. La France est découpée en deux zones, la zone occupée sous l'autorité allemande, et la zone libre sous l'autorité de Vichy.
Le 10 juillet 1940 Pétain met fin à la 3e république en mettant en instaurant l'Etat Français : un régime antidémocratique naît, autoritaire, xénophobes, anti-communisme. Il choisit d'entrée en Octobre de la même année dans une politique de collaboration active.

  • Dans la zone occupée : la répression est assurée par l'autorité allemande épaulée par l'administration française (préfecture, police, justice)
  • Dans la zone libre : l'Etat Français met en place dès l'été 1940 un arsenal repressif :
  • Internement administratif pour les ennemis de l'Etat
  • Ressortissants étrangers notamment les républicains espagnols, les ennemis du Reich (allemand dissident, les autrichiens, juifs ayant fuit le régime allemand)
  • Créé un dispositif anti-communiste
  • Interdiction des associations et sociétés secrètes telles que la Franc-Maçonnerie, par la loi du 13 août 1940
  • Met en application un dispositif anti-juif avec le 1er statut anti-juif
  • Vichy se dote en Avril 1941 de services spécialisés :
  • SPAC (Service de police anti-communiste)
  • Police aux questions juives
  • La justice est mise en service de la répression avec la création de justice d'exception : les sections spéciales
  • Vichy conserve l'administration des camps d'internement et les prisons
  • A partir de décembre 1941 : le décret Nacht und Nebel (NN) permet la déportation vers les camps de concentration des opposants que les tribunaux militaires ne peuvent condamner à mort. Les camps d'internement français deviennent des camps de concentration
  • En Juillet 1942, Laval et son gouvernement collaborationniste permet une collaboration plus active de la police avec l'autorité allemande (accord Bousquet-Oberg).


Lois d'internement politique

  • 13 novembre 1939 : décret instituant l'internement administratif des individus pour propagation de tracts communistes

Statut des prisonniers

Les prisonniers civils déportés ont à la différence des prisonniers militaires un statut différent, ils ne sont pas protégés par la Convention de Genève et ne dépendent pas des mêmes services tant allemands que français.

Statut des victimes

Après la Grande Guerre, l'État à instituer dès 1919 un cadre législatif au droit à pension et à avantage pour les victimes militaires (pension militaire d'invalidité) et leurs ayants-cause et un régiment des victimes de guerres pour les victimes civiles directes ou indirectes. [1]

Le législateur considère à partir de 1946 des statuts différents permettant à leurs ayants-cause de percevoir des pensions de victimes de guerre. Plusieurs statuts sont inscrits :

  • Les résistants considérés comme des combattants volontaires relèvent du régime des pensions militaires d’invalidité
  • Les politiques considérés comme des victimes civiles, sont ceux qui ont été arrêtés lors des persécutions raciales, ceux pris en otages, ceux victimes des rafles, ceux arrêtés en raison de leurs opinions politiques
  • Déportés sont distingués en deux catégories (loi de 1946 et 1948 (pour les ayants-cause)) :
  • Internés en France, dans des camps ou dans des prisons, ces personnes ont subit des mesures administratives ou judiciaires ayant entraînées la privation de leur liberté.
  • Internés hors de France, dans les camps de concentration, ces personnes exécutées par l'ennemi se voient reconnaître à titre posthume le statut d'Interné (permettant l'ouverture des droits à leurs ayants-cause)

Ces lois vont conditionner le droit à réparation des victimes directes ou indirectes de la déportation ou de l’internement. Seuls les Politiques de nationalité permettait le droit à réparation.

La Résistance - Les résistants

La Résistance est le combat contre un envahisseur, un occupant ou un régime indésirable. On la trouve sous plusieurs formes.

En hiver 1940, dans le contexte de la France occupée, les mineurs du nord et du Pas-de-Calais déclarent leur mécontentement dû aux dégradations de leur travail. Ces mineurs souvent politisés avant guerre, s'organise et déclare une grève le 27 mai 1941 à la fosse 7 de Dourges, les fosses suivantes suivront, le 3 juin l'ensemble du bassin minier est à l'arrêt avec 80 % des miniers à l'arrêt de travail, cette grève est encouragée par les femmes. Le charbon est essentiel pour les allemands qui vont réprimer durement ce mouvement, par l'arrestation des meneurs, puis des mineurs et des femmes (450 hommes et femmes sont emprisonnés à Lille), 244 sont déportés en allemagne (130 y mourront), et d'autres sont fusillés. Le 10 juin les mineurs reprennent le travail.

Cette grève est le 1er acte de résistance français contre l'occupation allemande.

De 1941 à 1943 les cheminots détruiront les moyens de transports de l'occupant

La désigne l'ensemble des mouvements et réseaux clandestins qui durant la Seconde Guerre mondiale ont poursuivi la lutte contre L'Axe Rome-Berlin-Tokyo.

Cette lutte englobe beaucoup d'actions :

  • Renseignement
  • Sabotage
  • opération militaires contre les troupes de l'occupation
  • diffusion de tract et journaux clandestins
  • production de faux-papiers
  • organisation d'évasion
  • création de filières pour sauver les prisonniers de guerre évadés, les réfractaires au STO, les juifs persécutés

Cette résistance exista dans tous les pays confrontés à l'AXE.

Les politiques

  • Résistance politique (Communiste sous la seconde guerre mondiale, libéraux allemand sous la seconde guerre mondiale)


  • Camp allemand - 1939-1945.jpg


Les civils simples

Souvent hostile à l'envahisseur, sans être des vrais résistants, ils ont fait des actes d'incivilité envers les allemands. Ils sont souvent jugés par un conseil militaire, et souvent condamnés à des peines de prison. Jugés pour des actes :

  • Manifestation (en commun, ou non) hostile aux allemands

Les Camps Français [2]

Les civils résistants, politiques, internés pouvaient l'être en France dans la zone occupée ou dans la zone non occupée sous administration française. Chaque camp avait un but précis.

Lieux de détention de travaux forcés

Nom Département Région Date d'Ouverture Observations
Internierungslager Argelès-sur-Mer Pyrénées-Orientales Languedoc-Roussillon 25. juin 1940 - 1944 Camps de détention et prisons de police (pour les prisonniers de la zone occupée)
Internierungslager Gurs Pyrénées Atlantique Nouvelle-Aquitaine 25. juin 1940 - 1944 Camps de détention et prisons de police (pour les prisonniers de la zone occupée)
Internierungslager Le Vernet Ariège Midi-Pyrénées 25. juin 1940 - 1944 Camps de détention et prisons de police (pour les prisonniers de la zone occupée)
Internierungslager Les Milles Bouches-du-Rhône Provence-Alpes-Côte d'Azur 25. juin 1940 - 1944 Camps de détention et prisons de police (pour les prisonniers de la zone occupée)
Internierungslager Nexon Haute-Vienne Limousin 25. juin 1940 - 1944 Camps de détention et prisons de police (pour les prisonniers de la zone occupée)
Internierungslager Noé Haute-Garonne Midi-Pyrénées 25. juin 1940 - 1944 Camps de détention et prisons de police (pour les prisonniers de la zone occupée)
Internierungslager Le Récébédou
Portet-sur-Garonne
Haute-Garonne Midi-Pyrénées 25. juin 1940 - 1944 Camps de détention et prisons de police (pour les prisonniers de la zone occupée)
Internierungslager Rivesaltes Pyrénées-Orientales Languedoc-Roussillon 25. juin 1940 - 1944 A définir (Autres)
Internierungslager Septfonds Tarn-et-Garonne Midi-Pyrénées 25. juin 1940 - 1944 Camps de détention et prisons de police pour des prisonniers étrangers (espagnols, juifs en fonction des époques
Lager Brens Tarn Midi-Pyrénées 25. juin 1940 - 1944 Camp de travaux forcés pour juifs
Strafgefangenenlager für Militärstrafgefangene Arras Pas-de-Calais Nord-Pas-de-Calais 25. juin 1940 - 1944 Autres - Le centre de détention appartenait à "Kdo. West" ou "Kommando X".





Le centre national d'information sur les prisonniers de guerre

Créé le 6 juillet 1940 par le préfet de la Seine, il fut installé aux Archives Nationales, hôtel de Soubise, Paris. Ce centre comptabilisa et lista les captifs du 12 août 1940 au 15 juin 1941.

Le comité central d'assistance aux prisonniers de guerre en captivité

Créé le 22 juillet 1940, ces comités sont représentés départementalement. Chargés d'assurer la liaison entre le comité, les oeuvres locales et les autorités allemandes. Le 1er juillet 1943 ces attributions reviendront à la Croix-Rouge

Le 16 mai 1941, celui de Paris, créé une commission du retour du prisonnier


Service des prisonniers de guerre

Créé le 28 juillet 1940, il se charge de centraliser et de traiter toutes les questions concernant les prisonniers. Installé à Vichy, puis à Lyon, il absorbe le Centre National d'Information sur les Prisonniers de Guerre

Commissariat au reclassement des prisonniers de guerre rapatriés

Celui-ci est créé le 2 septembre 1941 a pour mission d'aider les prisonniers pendant leur période de réadaptation. Le 20 juillet 1942 il sera renommé : "Commissariat général aux prisonniers de guerre rapatriés et aux familles des prisonniers de guerre" dirigé par Maurice Pinot.

Celui-ci lance les Maisons du prisonnier en octobre 1941. Paris fut la première créé le 15 décembre 1941. Le but de ces établissement etaient d'aider les prisonniers et leur famille, d'un côté matériel, juridique et information en vue de retrouver un emploi.


Le Rapatriement - Ministère des prisonniers, des déportés et réfugiés

A la fin de la guerre :

  • 950 598 prisonniers sont encore détenus,
  • 150 000 déportés
  • 700 000 STO
  • 300 000 Malgré-Nous
  • Travailleurs volontaires
  • Collaborationnistes réfugiés en Allemagne avec leurs familles

Pour pouvoir s'occuper de toutes ces personnes un Ministère des prisonniers, des déportés et réfugiés en créé en octobre 1944. Ce Ministère recueille toutes les archives détenues par le gouvernement de Vichy.

Sa première tâche est de planifier le retour des français présents en Allemagne, des centres de transit et d'accueil sont mis en place.

Les prisonniers rentrent à pieds, en camion, en train, en bateau (ceux libérer par les Russes).

La tâche est importante et pour la réaliser un pont aérien est créé à Paris mi-avril 1945, qui devient le point de transit des rapatriés.

Archives allemandes

Plusieurs archives fédérales ou publiques mettent des documents, des informations pour permettre de trouver des pistes pour le chercheur


Arolsen Archives

Arolsen est une base de données allemande (50 millions de fiches de référence pour 17,5 millions de personnes)

  • De l'holocauste
  • Des prisonniers des camps de concentration
  • Politique français (non juif)
  • Travailleurs forcés français et étrangers (STO), numérisation en cours (en ligne prévue pour automne 2020)
  • Personnes déplacées (peut être survivant)

Le site est en anglais et en allemand pour la partie recherche, en français, en polonais en anglais, en allemand pour l'aide

Le site contient des éléments tels que :

  • Enveloppes contenant des cartes et fiches et formulaires de prisonniers des camps
  • Les cartes peuvent contenir des informations telles que :
  • Noms, prénoms, date de naissance, lieu de naissance, adresse de résidence, religion, nationalité, nom de l'époux(se), adresse de l'époux (se), nom du camp, raison de l'emprisonnement
  • Carte d'identité de français travaillant sur des chantiers en allemagne avec photo (Possible STO)
  • Listes des décédés d'un camp (juifs) par convoi et date de convoi
ex : Convoi Compiègne-Drancy 27 mars 1942

Archives françaises

Archives nationales

  • Centre National d'Information sur les Prisonniers de Guerre (C.N.I.P.G.)
  • Cotes : F/9/2803
  • Listes de prisonniers établies par les autorités allemandes.
  • Listes de prisonniers communiquées par l'Ambassade Scapini.
  • Publication des listes de prisonniers et relations du C.N.I.P.G. avec la Dienststelle für Kriegsgefangenen Betreuung, 191 avenue des Champs-Elysées.
  • Documentation sur la correspondance avec les commandants de camps
  • Cotes : F/9/2805
  • Recherche des disparus et décédés.
  • Fichier des décédés

Archives municipales

  • Lettres de requisition allemande

ONACGV

L'ONACGV est l'’Office national des anciens combattants et victimes de guerre, c'est un établissement public sous tutelle du ministère des Armées qui accompagne depuis 1916 tous les combattants et les victimes des conflits :

  • Guerre 1914-1918
  • Guerre 1939-1945
  • Guerres de Corée, d'Indochine et d'Algéri
  • Combats en Tunisie et au Maroc

Archives de la Croix Rouge

Les recherches de documents sur les prisonniers de guerre, sont à demander auprès du circ. L'Icrc est lié à un quota de recherche par trimestre, vérifier toujours sur le site si celui-ci est plein ou non.

Recherche sur une personne détenue pendant la guerre d'Espagne et la seconde guerre mondiale

Quand le service est en mesure de réaliser la recherche c'est à ce contact que vous pouvez faire votre demande

Contact Icrc

Lexique

  • Internierungslager : Internement
  • Lager : Camps
  • Strafgefangenenlager für Militärstrafgefangene : Camps pour prisonniers militaires

Bibliographie

  • The camp system sur Internetarchives.org, c'est un document très intéressant on y retouve entre autre toutes les marques qu'avaient les prisonniers (politique français, politique juif, communiste, gay, etc...), l'explication des cartes et documents que l'on trouve dans la base Arolsen, les plans des camps etc...

Référence.png Notes et références