Saint-Pétersbourg
Saint-Pétersbourg | |
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Informations | |
Pays | Russie |
District fédéral | Nord-Ouest |
Code postal | |
Population | 5 028 000 hab. (2013) |
Superficie | 1 439 km² |
Densité | 3 494,1 hab./km² |
Altitude | m |
Point culminant | m |
Nom des habitants | Saint-Pétersbourgeois, Saint-Pétersbourgeoises |
Coordonnées (long/lat) | ° / ° (GoogleMaps) Cassini Satellite / IGN / Cadastre (Géoportail) |
Localisation | |
Histoire de la commune
Si la fondation de la ville de Moscou remonte au XIIe siècle, celle de Saint-Pétersbourg est nettement plus récente puisqu'elle commence en 1703.
Elle fait écho à de grands changements survenus en Russie au XVIIe siècle : la mort d'Ivan IV dit Le Terrible[1], en 1584, entraîne « le temps des troubles »[2] qui dure une trentaine d'années. Puis apparaît la dynastie des Romanov avec Michel Ier, Alexis Ier, Fédor II, puis Pierre Ier (°1672-✞1725), à l'origine de la ville.
- Fondation de la ville : dès son accession au trône, Pierre Ier surnommé plus tard Pierre le Grand, voyage beaucoup et prend conscience du retard de la Russie. Libéré du conflit avec les Ottomans, il ambitionne de reconquérir la Baltique[3]. Il décide alors de créer une grande ville ouverte sur les pays du Nord, une ville puissante avec une armée et une flotte capables de rivaliser avec les plus grandes. La construction commence en 1703 dans les marais, au prix d'un « travail égyptien »[4] sacrifiant des milliers d'hommes. En quatre mois se dresse la forteresse Pierre-et-Paul, puis ce sera l'île Vassilievski, le palais d'hiver, l'Amirauté et les chantiers navals. « Place fortifiée à l'origine »[5], Saint-Pétersbourg devient une très grande ville et, en 1712, la capitale de la Russie jusqu'à la chute de la monarchie. Les successeurs de Pierre continuent son œuvre, notamment Catherine II (°1729-✞1796) qui favorise le développement de l'architecture classique, de l'art et la culture. Au XIXe siècle, c'est Nicolas Ier qui laisse son empreinte sur la capitale par un vaste plan d'urbanisme.
- À la veille de la première guerre mondiale, Saint-Pétersbourg prend le nom de Petrograd. Elle connaît des troubles s'amplifiant jusqu'à la révolution bolchévique de 1917. Puis elle perd son rang de capitale.
- En 1924, Staline la renomme Leningrad. Suivront un blocus, un siège de 900 jours par les Allemands, faisant au moins un million de morts, jusqu'à la libération en janvier 1944.
- L'après-guerre est le reflet de la politique de Brejnev. Et en 1991, suite à un référendum, la ville retrouve son nom d'origine.
- Saint-Pétersbourg est désormais le port principal de la mer Baltique. Le cœur historique de la ville est inscrit depuis 1990 sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.
Héraldique
Voir Blason de Saint-Pétersbourg
Toponymie
Il serait erroné de croire que "Pétersbourg" correspond à "ville de Pierre".
La forme allemande "Sankt Peterburg" ou "Sankt Pieter burgh" correspond au nom « de l'apôtre Pierre (aussi appelé Simon) »[6], qui était le saint patron du tsar.
Histoire administrative
Manifestations à Saint-Pétersbourg
Le marché de Noël de Saint-Pétersbourg est l'un des plus beaux de toute la Russie.
Les Nuits blanches à Saint-Pétersbourg (fêtes dans la ville les 10 derniers jours de juin). La nuit ne tombe jamais totalement sur l'ancienne capitale des tsars, colorant le ciel de diverses nuances allant du bleu turquoise au mauve ou rose.
Patrimoine bâti
Édifices religieux de Saint-Pétersbourg
Avec plusieurs cathédrales, l'église du Saint-Sauveur sur le Sang Versé ressemblant un peu à la basilique de Basile le Bienheureux à Moscou, de nombreuses églises orthodoxes ou mosquées, la ville de Saint-Pétersbourg offre un patrimoine religieux très varié et très riche.
- Article détaillé : Pour un panorama détaillé...
Patrimoine civil et militaire
Forteresse Pierre & Paul
- C'est Pierre Ie (1672-1725) qui choisit l'île aux Lièvres pour faire construire une citadelle et protéger le delta de la Neva contre les Suédois. L'île mesurait 700 mètres de long pour 400 mètres de large. Le 16 mai 1703, un coup de canon annonça la fondation de la forteresse, et ce jour fut celui de la naissance de la ville de Saint-Pétersbourg.
- La première citadelle fut construite en terre et en bois : commencée en mai 1702, elle fut achevée en octobre grâce aux 20 000 ouvriers qui y travaillaient de l'aube à la nuit.
- La citadelle a la forme d'un hexagone avec six bastions, des magasins de vivres, de munitions. Les murs hauts de 9 à 12 mètres abritaient des casemates pour les militaires et des magasins d'artillerie. La forteresse n'a jamais eu l'occasion de soutenir un siège. Mais elle servit de prison politique, le premier détenu fut le tsarévitch Alexis, fils de Pierre Ier accusé de complot. Elle fut fermée en 1924.
- Dans l'enceinte de la forteresse, une statue, grotesque, de Pierre Ier, œuvre de Mikhaïel Chemiakine, inaugurée en 1991. La petite tête, inspirée du masque mortuaire de Pierre Ier, contraste avec les mains et les pieds énormes du tsar assis dans un fauteuil.
Cathédrale Saint Pierre - Saint Paul
Sur l'île de la forteresse a été construite une église en bois, remplacée vers 1715 par la cathédrale actuelle surmontée d'une grande flèche dorée.
- Article détaillé : Pour connaître son histoire et la découvrir en photos
Le Palais d'Hiver (musée de l'Ermitage)
- En 1712 Pierre le Grand fit construire sa première résidence, d'abord en bois, puis en pierre dès 1720. Mais c'est surtout Élisabeth qui commanda, en 1752, un palais somptueux à Bartolomeo Rastralli, son architecte favori.
- Le palais a été construit entre 1754 et 1762, ce fut l'une des plus belles réalisations de Rastralli, occupant 9 ha sur un périmètre de 2 km. L'édifice est de style baroque, chaque façade du Palais d'Hiver est différente avec des formes de fenêtres et des encadrements différents ; sur la place, trois porches ornés de magnifiques grilles donnent accès à la cour d'honneur. Des statues, vases et bas-reliefs ornent la façade, et plus de 400 colonnes.
- La résidence des tsars fut le siège du gouvernement provisoire en février 1917 puis des bolcheviks le 26 octobre.
- Le Palais est devenu après la Révolution, l'un des plus grands musées du monde L'Ermitage.
- C'est Catherine II qui commença les collections du musée, notamment en acquérant plus de 200 toiles destinées à Frédéric II de Prusse, puis la collection Crozat contenant douze Rubens, sept Van Dyck, cinq Poussin, trois Watteau, un Titien, un Raphaël... À sa mort le musée comptait 4 000 toiles, 10 000 dessins et statues. Puis Alexandre Ier enrichit la collection avec les chefs d'œuvres de Joséphine de Beauharnais rachetés à ses enfants.
- En 1852, Nicolas 1er ouvre le musée impérial au public. Le musée compte aujourd'hui plus de trois millions de pièces.
Place du Palais
À partir de 1819 se construit en vis à vis du Palais d'Hiver un monumental État-Major, en forme de demi-lune évasée, selon la conception de arlo Rossi. Le style est différent de celui du palais, mais les deux édifices forment un ensemble majestueux, délimitant une immense place.
Celle-ci est complétée en son centre, en 1834, par une colonne monolithe en granit, dédiée à Alexandre Ier. Cette colonne, œuvre d'Auguste de Montferrand, est supportée par un socle orné de bas-reliefs, sculptés par Giovanni Battista Scotti. Elle est surmontée d'un ange tenant une croix, œuvre de B. Orlovski.
Palais d'été de Pierre Ier
Il a été construit en 1714 par Domenico Trezzini et Andreas Schlüter pour le tsar Pierre Ier et sa famille. Une demeure relativement modeste à un étage, le rez-de-chaussée étant réservé à Pierre le Grand et l'étage à son épouse Catherine et aux enfants. Il cessa d'être résidence impériale après sa mort. Depuis 1934 il est devenu Musée de Pierre le Grand.
Palais Youssoupov
- La famille Youssoupov, d'origine Tatare, était l'une des familles les plus riches de la Russie, dont l'un des descendants servit Ivan le Terrible.
- C'est le prince Nikolaï Youssoupov, diplomate et homme d'état, qui acquit en 1830 ce palais jaune aux colonnes blanches au bord de la Moïka. Palais construit à l'origine par Vallin de la Mothe mais réaménagé par Hippolyte Monighetti, Andreï Mikhaïlov et Alexandre Stepanov.
- Le monumental escalier d'apparat en marbre de carrare blanc dans le vestibule, dessiné par Andreï Mikhaïlov, a été réalisé en France, puis transporté en morceaux et remonté sur place.
- Le palais est célèbre pour avoir été le lieu d'assassinat de Grigori Raspoutine par le prince Felix Youssoupov aidé de deux compagnons. Une reconstitution est visible dans les sous-sols.
- Le palais abrite un petit théâtre où se produisirent : Franz Lizst, Fiodor Chaliapine, Mikhaïl Glinka , ... ; un salon mauresque avec des mosaïques, des arabesques, une petite fontaine, un chef d'oeuvre néo-mauresque inspiré de l'Alhambra ;
- Le prince Nikolaï était un très grand collectionneur et son palais abrite une importante collection de peintures et œuvres d'art. Après la Révolution, les collections ont été réparties entre l'Ermitage et les autres musées de Russie.
Palais de marbre
- Ce palais, œuvre d' Antonio Rinaldi a été construit entre 1768 et 1785 à la demande de Catherine II pour son favori Grigori Orlov qui l'avait aidée pour son accession au trône. La façade est de style néo-classique en granit gris et ses pilastres corinthiens. L'intérieur a été plusieurs fois remanié, seuls l'escalier d'apparat et la salle de marbre de Rinaldi sont d'origine. Les murs de la salle de marbre sont recouverts de plus de 30 marbres polychromes provenant d'Italie et de Russie.
- À la mort d'Orlov, le palais a été racheté par l'État. Aujourd'hui c'est une filiale du musée russe, avec des expositions d'art contemporain russe.
- Devant le palais une statue équestre du tsar Alexandre III, réalisée par Pavel Troubetskoï en 1909.
Palais Cheremetiev
- Le palais a été construit en 1750 par Savva Tchevakinski et Fiodor Argounov pour la richissime famille des comtes Cheremetiev. La propriété est fermée par une grille en fer forgé portant les armoiries de la famille. Les comtes étaient amateurs de musique et mécènes, et le palais fut l'un des centres de la vie musicale de Saint Petersbourg.
- Aujourd'hui le palais abrite le musée de la Musique depuis 1990, filiale du musée de l'art théâtral et musical de Saint Petersbourg. On peut y voir une collection de plus de 3000 pièces d'instruments de musique du monde entier, une collection de clavecins aux pianos modernes dont certains ont appartenu à Glinka et Rubinstein, une collection de violons dont un Amati (1681) et un Stradivarius.
- Le musée abrite également le musée appartement d'Anna Akhtomava, (1889-1966) une des plus grandes poétesses, muse et martyre réduite au silence par le régime soviétique.
Palais Bielosselski-Bielozerski
- A l'angle du pont Anitchkov, orné de chevaux et de leurs dresseurs par Piotr Klodt (1850), sur le bord de la Fontanka, un somptueux palais néo-baroque qui se remarque par sa couleur rose et sa décoration d'atlantes et de pilastres corinthiens, oeuvre de l'architecte Andreï Stackenschneider en 1848, appartenant aux princes Bielosselski-Bielozerski.
- En 1884 le palais devint la propriété du grand duc Sergueï Alexandrovitch, frère d'Alexandre III, puis celle du grand duc Dimitri Pavlovitch, l'un des conspirateurs de l'assassinat de Raspoutine. Après la Révolution, le palais fut le siège du Parti Communiste local.
- Aujourd'hui c'est un centre culturel où se tiennent des concerts de musique classique.
Palais Stroganov
- De l'autre côté du pont Stroganov, sur la Moïka, ce palais baroque russe, rose et blanc, a été construit par Bartoloméo Rastrelli en 1754 pour le comte Stroganov, richissime propriétaire des salines de l'Oural. la façade est ornée de colonnes, de cariatides et de médaillons. L'intérieur du palais est également de style baroque, refait fin XVIIIe par Andreï Voronikhine (qui travaillera plus tard sur Notre Dame de Kazan).
- Aujourd'hui ce palais est une filiale du Musée russe, avec notamment un musée de figures de cire représentant des membres de la dynastie des tsars.
Palais extérieurs à la ville
Les tsars et tsarines ont bien sûr fait bâtir de somptueuses résidences impériales entourées de pavillons divers, de grands parcs et pièces d'eau.
Les palais de Peterhof, Tsarskoïe Selo et Pavlovsk, situés dans d'autres communes ou communes rattachées, valent le détour.
- Article détaillé : Pour une visite détaillée de ces palais...
Rivières et Canaux de Saint-Pétersbourg
Saint-Pétersbourg a été à l'origine bâtie sur 33 îles séparées par des canaux dans le delta de la Neva.
Le fleuve, la Neva, traverse Saint-Pétersbourg en se divisant en quelques bras (Bolchaya Nevka, Malaya Nevka, Fontanka, etc). Avec les canaux, ils constituaient au XVIIIe siècle les rues et places de la ville.
Les eaux occupent encore aujourd'hui près de 7 % de la surface de la ville.
La Fontanka est l'une des 93 rivières de Saint-Pétersbourg, longue de 6,7 km. Elle était la limite sud de la ville au XVIIIe siècle. La Fontanka est traversée par 15 ponts.
Le canal Griboedov, ancienne rivière Krivoucha (Courbée) est un des plus pittoresques canaux de Saint-Pétersbourg. Le canal Griboedov prend sa naissance dans la Moïka.
Les 342 ponts sur la Néva
Saint-Pétersbourg compterait aujourd'hui 407 ponts, dont 218 réservés aux seuls piétons.
Certains ouvrages parlent même de 500 ponts actuellement pour toute la ville.
À l'origine, il n'y avait que trois ponts flottants qui étaient démontés durant l'hiver. La construction de ponts fixes en pierre commença « vers le milieu du XIXe siècle »[7].
Les ponts sur la Neva s'ouvrent la nuit, de 1 heure à six heures du matin, afin de laisser passer les gros navires se dirigeant vers la Volga ou la mer Baltique.
Repères géographiques
Au nord-ouest de la Russie, Saint-Pétersbourg est située sur le delta de la Neva et ses îles , au fond du golfe de Finlande. Ville surgie des flots, elle est souvent qualifiée de "Venise du nord".
La distance entre Moscou et Saint-Pétersbourg est de 705 kilomètres.
Démographie
En 1725, soit 22 ans après sa fondation, la ville comptait déjà 75 000 habitants.
En photos
Notables
Ville de naissance de
De très nombreuse personnalités sont nées à Saint-Pétersbourg. En voici neuf :
Nicolas Ier (1796-1855) ; Sophie ROSTOPCHINE (1799-1874), plus connue sous "Comtesse de SÉGUR" ; Alexandre IVANOV (1806-1858), peintre ; Anna DOSTOÏEVSKAÏA (1846-1918), écrivaine ; Sergueï BELIAVSKI (1883-1945), astronome ; Sacha GUITRY (1885-1957), homme de théâtre ; Marina SEMENOVA (1908-2010), danseuse ; Léon ZITRONE (1914-1995), journaliste et animateur ; Valdimir POUTINE (1952- )
Les maires
Prénom(s) NOM | Mandat | Observations |
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Anatoli SOBTCHAK | 1991-1996 | |
Vladimir YUKOVLEV | 1996-2003 | |
Valentina MATVIENKO | 2003-2011 | Son but était d'améliorer le niveau de vie des Saint-Pétersbourgeois. Elle a été ensuite nommée présidente de la Chambre haute du parlement russe. |
Georgui POLTAVCHENKO | 2011- | |
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Ressources généalogiques
Bibliographie
- Tout savoir sur l'Histoire de la Russie, revue "Les grandes énigmes de l'Histoire", hors-série n° 2, Poitiers, DIVERTI Éditions, 2019, 162 pages, ISSN 2647-6932
- Nathalia Popova, Saint-Pétersbourg et ses environs, Saint-Pétersbourg, Éditions d'art « P-2 », 2007, 160 pages, ISBN 978-5-93893-298-2
Voir aussi (sur Geneawiki)
Liens utiles (externes)
- Service d'information de l'administration de Saint-Pétersbourg (en russe et anglais)
- Saint-Pétersbourg : Histoire et patrimoine
- Les Romanov, 304 ans de règne
- Musée de l'Ermitage
Notes et références
- ↑ De la dynastie des Riourikides
- ↑ Chapitre "Le temps des troubles, la Russie post Ivan IV", in Tout savoir sur l'Histoire de la Russie, revue "Les grandes énigmes de l'Histoire", hors-série n° 2, Poitiers, DIVERTI Éditions, 2019, 162 pages, ISSN 2647-6932
- ↑ Ce qui entraîne la "Grande guerre du Nord" entre la Russie et la Suède
- ↑ Introduction, in Nathalia Popova, Saint-Pétersbourg et ses environs, Saint-Pétersbourg, Éditions d'art « P-2 », 2007, 160 pages, ISBN 978-5-93893-298-2
- ↑ Chapitre "Saint-Petersbourg, l'arme de Pierre-le-Grand", in Tout savoir sur l'Histoire de la Russie, revue "Les grandes énigmes de l'Histoire", hors-série n° 2, Poitiers, DIVERTI Éditions, 2019, 162 pages, ISSN 2647-6932
- ↑ Chapitre "Saint-Pétersbourg l'arme de Pierre le Grand, in Tout savoir sur l'Histoire de la Russie, revue "Les grandes énigmes de l'Histoire", hors-série n° 2, Poitiers, DIVERTI Éditions, 2019, 162 pages, ISSN 2647-6932
- ↑ "Les ponts de Saint-Pétersbourg", in Nathalia Popova, Saint-Pétersbourg et ses environs, Saint-Pétersbourg, Éditions d'art « P-2 », 2007, 160 pages, ISBN 978-5-93893-298-2