Paris - Église Sainte-Claire d'Assise

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C.Angsthelm

Place de la Porte de Pantin

Histoire

La commune de la Villette a été rattachée à Paris en 1860 au moment où le grand marché de bestiaux de la capitale s'installait avec ses abattoirs à la Porte de Pantin, le long du chemin de fer de la petite ceinture. Un siècle plus tard, en 1959, la population du quartier avait doublé.

La capacité d'accueil de l'église Saint François d'Assise, rue de Mouzaïa, étant alors insuffisante, cette paroisse décida de construire une chapelle annexe sur un petit terrain appartenant à la Ville de Paris, au milieu des nouveaux immeubles de la Porte de Pantin. Devant être desservie par le même clergé, cette chapelle fut naturellement placée sous le vocable de Sainte Claire (1194-1253), disciple de Saint François et fondatrice de l'ordre des Pauvres Dames également appelées clarisses. En 1963, le communauté de ses fidèles était érigée en paroisse.
La construction de la chapelle Sainte Claire fut confiée à l'architecte André Le Donné (1899-1983) qui avait travaillé avec Auguste Perret (1874-1974) à la reconstruction du Havre après la seconde guerre mondiale. Il y avait notamment restauré une chapelle gothique avec, en guise de voûte, un simple voile de béton armé.
André Le Donné a aussi utilisé ce matériau peu onéreux et performant pour la chapelle Sainte Claire. Il s'est inspiré des maisons du Moyen-Orient, celles où, aux premiers temps de l'Église, on se réunissait pour célébrer la Cène. Le béton lui permit d'installer le chœur en porte-à-faux sur la voie ferrée qui desservait alors les abattoirs. Cette disposition et la dénivellation du terrain facilitèrent la création de deux grands espaces : une nef pour 700 personnes et une grande salle de réunion.
Dès 1974, les bureaux et les habitations remplacèrent les abattoirs déplacés à Rungis, au sud de Paris. En 1996, dans un quartier en pleine mutation avec la création du Parc de la Villette, on repensa la visibilité de l'église. La tâche fut confiée à Pierre Buraglio et à l'architecte des ensembles voisins Christian de Portzamparc.

Patrimoine bâti

À l'extérieur, l'église se situe en contre-bas du périphérique. Le cube en béton nu (de 20 mètres de côté) conçu par André Le Donné a été recouvert de pierres de Norvège. L'agrafage en bancs, alternativement clairs et foncés, s'accorde aux façades alentour tout en évoquant la basilique Sainte Claire à Assise (XIII^e siècle).
À l'est, en haut d'un emmarchement en pente douce, le portail est composé de deux vantaux égaux qui s'ouvrent dans l'axe de l'église (...) tels des bras largement évasés (JP Buraglio). Le ton bois du chêne massif tranche sur le bleu outremer de son cadre en métal émaillé.
À l'ouest, également de Buraglio, une monumentale croix en tôle, haute de 15 mètres, annonce l'église sur le boulevard Jean-Jaurès et domine cet ensemble géométrique. Fidèle à l'esprit franciscain par son dépouillement, elle est plus qu'un signal intégré à l'environnement, elle est le relais du clocher. Elle est plantée dans un buisson d'épines. Sa base est couleur terre tandis que le bras horizontal est peint en bleu. L'échelle aux barreaux inégalement répartis évoque autant la déposition de croix que le va-et-vient entre la terre et le ciel de l'échelle de Jacob.
Au second plan, un cylindre clair couvert de céramique est accroché au cube de l'église. Il contient la sacristie. L'hémisphère d'origine, recouvert de bitume, englobe le chœur. Il dépasse du toit plat de l'église avec une ouverture en demi-lune qui laisse entrer la lumière de l'est, point où le jour paraît.

Abside
Bas-côté

À l'intérieur, le soleil du matin inonde le chœur, André Le Donné a utilisé à dessein cet éclairage indirect pour y concentrer la lumière et, par contraste, avec la pénombre de la nef, marquer l'importance de ce lieu liturgique.
Sur l'autel, les mosaïques d'Irène Zack (1918-2013) reproduisent les symboles utilisés par les premiers chrétiens pour se reconnaître entre eux. Avec la croix figurant au dos, cet autel témoigne du désir de retour aux sources de l'époque.
Dans la nef, douze poteaux dont dix inclus dans les parois soutiennent l'édifice. La lumière filtre à travers les fentes qui rythment les murs. Elles sont ornées de carreaux translucides selon un dégradé de couleurs.
Le baptistère et les bénitiers ont été simplement creusés dans des troncs de pyramide en lave de Volvic.
Dans le bas-côté droit, une statue représente saint Claire tenant une pyxide (ciboire) en référence au miracle qui chasse les Sarrasins d'Assise en 1240.
Un oratoire a été aménagé sous le chœur. Les vitraux de Louis-René Petit se déploient dans le haut de la paroi vitrée qui clôt cet espace courbe. Ils laissent entrevoir l'extérieur, les gens qui passent ou s'affairent. Ainsi cet espace de prière est relié à la ville.
Par sa rigueur et sa lumière, cet ensemble architectural est fidèle à l'esprit franciscain.

Nef
Choeur
Crucifixion du choeur
Vierge à l'Enfant
Sainte Claire tenant une pyxide (détail)
Descente de croix par Hubert de Chalvron 2015
Fonts baptismaux en pierre de lave de Volvic
Chemin de croix
Oeuvre contemporaine

Les curés

Prénom(s) NOM	Période	Observations
Jacques HUERRE	1963-1971
Étienne CASPAR	1971-1979
Bernard BOMMELAER	1979-1985
Joseph MÉREL	1985-1989
Joseph STEIGER	1989-1995
Raymond BERTRAND	1995-1996
Didier DOREAU	1996-2004
Philippe CAILL	2004-2011
Gilles de RAUCOURT	2011-
Matthias SÜTTERLIN	2020-
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