Paris - Église Saint-Séverin

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Église Saint-Séverin
Photo J-P GALICHON

L'église Saint-Séverin est située dans le Quartier latin , 1 rue des Prêtres-Saint-Séverin dans le 5e arrondissement .



Histoire.pngHistorique

Saint Séverin par Thomas 1847
  • Le moine saint Séverin fonda une chapelle vers 650, qui fût brûlée par les Normands, puis rebâtie au XIe et au XIIe siècles.

Sa construction en plein quartier Latin est entreprise au XIIIe siècle sur l'emplacement d'un ancien sanctuaire mérovingien. Le clocher et les trois premières travées de la nef datent du XIIIe et le reste date du XVe siècle. Après plusieurs incendies au cours de la guerre de Cent Ans, l'église est agrandie et reconstruite en pur style gothique flamboyant, avec dans le déambulatoire, la fameuse "foret de palmiers" en particulier le "pilier tors".

  • L'église Saint Séverin fut remise au goût du jour au cours du XVIIe siècle comme beaucoup d'églises parisiennes. J.B. Tuby refit la décoration du chœur (d'après les dessins de Le Brun), grâce aux dons de la duchesse de Montpensier, mais perdit son caractère gothique ainsi que le jubé du XVe siècle. L'église fut un dépôt de poudre ainsi qu'un magasin de fourrage pendant la période révolutionnaire. Elle fut rendue au culte en 1803.
  • L'église Saint Séverin est classée Monument Historique depuis 1862[1].



Patrimoine.png Patrimoine bâti

L'église est aussi célèbre pour ses vitraux, associant d'exceptionnelles verrières gothiques à de splendides vitraux contemporains de Bazaine. Le grand orgue est un des meilleurs de Paris. L'ancien charnier attenant à l'église est appelé "le cloître".


EXTÉRIEUR

  • Le portail de la façade rue des Prêtres Saint Séverin (XIIIe siècle) provient d'une église de la Cité qui a été démolie en 1837. Le tympan représentant La Vierge et l'Enfant est l'œuvre de Ramus (1839).
  • Une porte à la base de la tour-clocher (des XIII et XVe siècles) servait d'entré principale, à son tympan Saint Martin dû à Maillet (1853).
  • Lorsque l'on contourne l'église par la rue Saint Séverin et la rue Saint Jacques on aperçoit les chapelles surmontées de pignons avec des arcades flamboyantes.
  • Les charniers de Saint Séverin datant du XVe siècle sont visibles sous les galeries voûtées rue de la Parcheminerie, dont une partie a été démolie au XIXe siècle. Les pignons que l'on aperçoit datent de 1920.




INTÉRIEUR

Saint Séverin Plan église.jpg
  • L'église Saint Séverin est en grande partie de style gothique flamboyant. Le chœur et le déambulatoire ont été construits en six ans par un architecte de génie (anonyme) entre 1489 et 1495.
  • En regardant vers le fond de l'église, on aperçoit une architecture plus ancienne datant du milieu du XIIIe siècle. Elle a donné sa structure gothique classique à l'ensemble qui s'élève sur trois niveaux : rez-de-chaussée, triforium et fenêtres hautes.
  • L'originalité du bâtiment réside dans le double déambulatoire. Il se prolonge au niveau de nef par un collatéral et un bas-côté. Cette disposition, adoptée en général pour les cathédrales ou par les églises/basiliques de pèlerinage, étonne pour un bâtiment qui a toujours servi d'église paroissiale. Elle s'explique en partie par des questions pratiques, au XIIIe siècle, Saint Séverin est l'une des premières paroisses de la rive gauche, or la population du quartier augmente rapidement. Comment agrandir le bâtiment, un hôtel particulier et une rue occupent le terrain. On commence par élargir la capacité de l'église en construisant des bas-côtés, d'abord au sud, puis au nord de la nef. Enfin, quand les paroissiens peuvent acquérir les immeubles situés à l'est de l'église, le chœur et le double déambulatoire actuels sont édifiés très rapidement.
  • Le chœur n'a pas de transept. A la fin du XVe, l'architecte s'est conformé à l'élévation à trois niveaux de la nef terminée vingt ou trente ans plus tôt, mais il modifie l'équilibre de l'ensemble. Les grandes arcades sont légèrement plus hautes. La voûte est également plus haute et le dessin des voûtes d'ogives est plus riche que dans la nef. Le triforium s'est transformé en fenêtre (en forme d'anse de panier).
  • Le déambulatoire, construit entre 1489 et 1494, a une particularité puisqu'il est double et que sa voûte en palmiers est un chef d'oeuvre du style flamboyant. On remarquera surtout un pilier extraordinaire, unique dans son genre, avec ses huit colonnettes qui s'enroulent comme des lianes.
Saint Séverin ''Marmouset'' 2.JPG
Saint Séverin ''Marmouset''.jpg
  • Les marmousets ou consoles qui décorent la face interne des piles du collatéral ont été façonnées pour atténuer les différences de décor entre les deux époques de construction. Les personnages sont allongés et sculptés par paire. Ils figurent des prophètes, des moines ou des laïcs. Ils tiennent souvent des bandeaux de parchemin et ils proposent aux visiteurs des attitudes et des visages d'époque.



L'orgue

L'orgue
Photo J-P GALICHON
Buffet d'orgue 1745

L'orgue est connu à l'église Saint-Séverin depuis 600 ans : "de bonnes orgues" ont étés offertes à la paroisse en 1358 par le "gouverneur des grandes écoles". Aucune autre paroisse de Paris ne peut remonter aussi haut. Enrichi et modifié à plusieurs reprises il resta à sa place en dépit du souhait des organistes successifs de voir l'instrument reconstruit sur une tribune en bas de la nef. En 1745, l'organiste Forqueray obtient le déplacement de l'orgue au bas de la nef dans un buffet neuf. Le travail est effectué par le menuisier François Dupré et le sculpteur Jean-François Fichon. En 1882, une reconstruction complète est faite. Néanmoins par mesure d'économie, une grande partie de la tuyauterie est reprise. En 1958 une nouvelle rénovation est faite, plus récemment en 1962 et partiellement en 1982. L'instrument fut apprécié par Gabriel Fauré et par Camille Saint Saëns. Une très belle grille en fer forgé orne la tribune.



Vitraux de Jean BAZAINE

L'abbé Alain Ponsart, curé de 1962 à 1967, passa commande en 1966 à Jean BAZAINE (peintre contemporain) pour réaliser avec le maître-verrier Henri DÉCHANET une série de 8 vitraux qui sera inaugurée le 10 mai 1970, remplaçant ceux du XIXe siècle dans les fenêtres gothiques du déambulatoire est. Ces verrières non figuratives évoquent les sept sacrements de l'Église. Les deux baies centrales à dominante bleue sont dédiées au baptême, le mariage est à dominante jaune, la confirmation à dominante rouge



Vitraux gothiques

Saint Séverin Verrières.JPG
Arbre de Jessé
  • Malheureusement cachée par l'orgue, la rose de façade représentant L'Arbre de Jessé du XVIe siècle est peu visible.
  • Les trois verrières centrales de l'abside recueillent probablement les vitraux du chœur primitif datant des années 1460-1470. Au centre, une Vierge à l'Enfant et le Saint Sauveur bénissant le monde.
  • Les vitraux des trois premières travées provenant de l'église Saint Germain des Prés sont de la fin du XIVe ont été restaurés au XIXe, ils représentant les apôtres.
  • Les fenêtres des autres travées et celles de l'abside sont de la seconde moitié du XVe siècle.



Vitraux du XIX e

  • Les vitraux des chapelles collatérales sont tous du XIXe siècle et sont dus à Émile Hirsch (1833-1904) et Édouard Didron (1836-1902).
  • Le triforium de l'abside a été garni au XIXe siècle de vitraux d'une facture médiocre.


Tableaux et Peintures murales

  • La décoration murale des chapelles date du XIXe siècle, elle correspond à un vaste programme de commandes entrepris par la municipalité de Paris en 1840 et 1857, auprès de jeunes artistes de la capitale. Malheureusement beaucoup de ces œuvres sont ravagées par l'humidité. Comme le veut l'usage, les sujets sont choisis par le clergé : ainsi la scène représentant Adam et Ève chassés du Paradis par Mottez (1865) a suscité un différend entre le curé et l'administration... et le peintre dut apporter quelques modifications à son tableau.


Source du texte de cette page [2]


Chapelle du Saint Sacrement

  • Construite par Jules Hardouin-Mansart en 1673, cette chapelle est accrochée en épi sur la façade sud de l'église. Sa forme élliptique est très originale, elle imite le dessin d'une coquille Saint Jacques : a-t'on voulu rappeler que Saint Séverin était une étape sur le chemin des Etoiles de Compostelle ?
  • Le mobilier de la chapelle (crucifix, tabernacle, autel, ambon et statue Notre Dame du Beau Savoir) est l'oeuvre en bronze du sculpteur suisse Georges Schneider (né en 1919), et installé dans l'église en 1966.


Dessins de Rouault

Saint Séverin Gravure Georges Rouault 3.JPG
  • Les gravures exposées dans la chapelle du Saint Sacrement sont extraites du Miserere de Georges Rouault, dessins exécutés à l'encre de chine.
  • Gardant à l'esprit son expérience du vitrail, Rouault délimité ses formes d'un trait épais qui rappelle l'usage du plomb, avant d'intituler chaque planche à partir des psaumes ou de ses propres poèmes.
  • Après sa mort en 1958, sa veuve et ses héritiers donnent à la Ville de Paris la suite de 58 gravures du Miserere qui sont présentées en alternance dans cette chapelle.


Clefs de voûte

Saint Séverin Clef de voûte ''Annonce faite par l'ange à Marie'' XV e.jpg
Saint Séverin Clef de voûte ''le chaste baiser'' des parents de Marie XV e.jpg
  • Deux clefs de voûte originales datent du réaménagement de l'église à la fin du XVe. Elles font mémoire de la chapelle de la Vierge Marie sise à cet emplacement au XIIIe siècle. A l'époque, les étudiants de Paris, en particuliers les membres du collège des Normands, vénéraient ici la Vierge Marie. Les scènes sculptées sur ces deux clés de voûte sont un euphémisme architectural qui témoigne de la foi en l'Immaculée Conception de Marie : l'une, l' Annonce faite à Marie par l'Ange de la conception virginale de Marie, et l'autre, le chaste baiser des parents de Marie (Anne et Joachim) devant la Porte dorée du Temple de Jérusalem.


Les curés

Prénom(s) NOM Période Observations
- -  
Paul BAILLET 1802-1824  
Pierre SIRET 1824-1834  
Jean Baptiste DEMERSON 1834-1837 Puis curé de Saint-Germain-l'Auxerrois[3]  
Jean Hippolyte AUZOURE 1837-1840  
Juste HANICLE 1840-1869  
Jacques MOLÉON 1869-1875  
Jean Joseph Benjamin CASTELNAU 1875-1900 Source partielle[4]  
Narcisse SALMON 1900-1920  
Clément Jules PAQUIER 1921-1926  
Étienne MAGNIN 1926-1940  
Émile SEDILLIÈRE 1940-1947  
- -  
Alain PONSART 1962-1967  
- -  
Denis JACHIET 2010-2014  
Guillaume NORMAND 2014-  


Monument aux morts couleur france.png
Monument aux morts



Autres photos

Référence.png Notes et références

  1. Base Mérimée
  2. Affichage dans l'église Saint Séverin
  3. Archives
  4. Archives


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