Paris - Église Saint-Étienne du Mont

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Histoire.pngHistorique

L'église Saint Etienne du Mont est placée au sommet de la Montagne Sainte Geneviève. A l'origine de l'église se trouve la basilique des saints apôtres Pierre et Paul fondée vers 510 par Clovis, premier roi des Francs. Clovis lui-même, son épouse Clotilde, sainte Geneviève et plusieurs rois francs y furent ensevelis. Cette église devint l'abbaye Sainte Geneviève, une des plus importantes de France.

Ses origines se confondent avec celles de l'abbaye royale de Sainte-Geneviève : d'abord simple chapelle dans une crypte, cette église paroissiale accolée au mur nord de sa voisine date de 1222. Devenue insuffisante pour la plus grosse paroisse de l'Université son chœur et son clocher sont rebâtis à partir de 1492.

Plan au XV e

La construction de cette nouvelle église s’étalera de 1492 à 1626. Les travaux débutèrent par le chœur gothique et la tour. Ensuite la nef Renaissance et le cloître furent réalisés.

Eglise St Etienne du Mont construction.jpg

La première pierre de la façade occidentale est posée par Marguerite de Valois en 1610 et la dédicace est célébrée le 15 février 1626 par Jean-François Gondi, 1er archevêque de Paris.

L'église allie le gothique flamboyant au style Renaissance.

Le 22 octobre 1793, la châsse de Sainte Geneviève fut fondue, les ossements furent brûlés place de l'hôtel de ville (place de Grève) et les cendres jetées dans le fleuve. Seule restait dans l'église abbatiale, la pierre tombale sur laquelle le corps avait reposé. En 1802 cette pierre retrouvée fut transportée dans l'église paroissiale.

Elle est le théâtre le 3 janvier 1857 de l'assassinat de l’archevêque de Paris Monseigneur Sibour par le prêtre interdit Jean Verger.

L'édifice mesure 68 mètres de long et 29 de large, sa hauteur est de 25 mètres.

Il fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1862[1].

Patrimoine.png Patrimoine bâti

Unique jubé de Paris en pierre sculptée (début XVIIe siècle). Remarquable chaire à prêcher, sculptée par Germain Pilon en 1651, et buffet d'orgue de Jean Buron (1631). Dans l'église et la galerie du cloître, le plus bel ensemble de vitraux anciens de Paris (XVIe et XVIIe siècle), après la Sainte Chapelle. Nombreuses peintures. Châsse de sainte Geneviève, patronne de Paris. Autel des Ateliers Chéret (1989).


EXTÉRIEUR

  • La façade, mêlant l'antique au gothique, a été bâtie entre 1610 et 1622. Elle se compose de trois étages, en retrait les uns des autres. Victor Baltard y ajouta la statuaire entre 1861 et 1868.



INTÉRIEUR

  • L'église a un plan irrégulier, les bas-côtés sont aussi hauts que la nef, les voûtes retombent sur des piliers cylindriques réunis par une élégante galerie faisant le tour de l'église.




Les vitraux du cloître (ou cloître du charnier)

Le cloître construit en 1605 est maintenant constitué par le couloir de la sacristie, la chapelle des catéchismes, l'ancienne salle dite "des estampes" et la galerie couverte qui longe l'église jusqu'à la tour.
Le cloître entourait un cimetière au chevet de l'église où furent amenés MIRABEAU en 1793 et MARAT en 1795 après qu'ils furent chassés du Panthéon.
L’intérêt du cloître réside dans ses fenêtres à arcatures et ses 12 vitraux rassemblés par Le VIEL de ce qui restait des 22 vitraux primitifs.
Les vitraux destinés a être vus de près furent peints comme les vitres "domestiques" (Le coloris du verre est pris dans la masse avec des émaux apposés.)
Les vitraux sont attribués à PINAIGRIER, Jean COUSIN, PÉRIER, E. LEPRINCE...
Ces vitraux de la fin du XVIe et début du XVIIe se rapportent presque tous à l'eucharistie et à la rédemption par le Christ.

Quelques explications sur la symbolique des vitraux

Rite de purification : En haut à gauche , le grand prêtre et les trois lévites se purifient en se lavant les mains; à droite, reconstitution imaginaire du temple de Salomon, symbole de la synagogue; en bas à gauche, Jésus lave les pieds; en bas à droite, symbole de l'église.

St Etienne du Mont ''La multiplication des pains''.JPG

La multiplication des pains : En haut Jésus bénit les cinq pains; à gauche les disciples d'Emmaüs font la route avec Jésus, à droite ils prennent le repas avec lui.
La Pâque : En haut à gauche, la pâque juive; en haut à droite, des anges exterminent les premiers-nés des Égyptiens. En dessous la pâque chrétienne avec la communion à gauche et les démons à droite.

Premier quart XVII e

Le Vaisseau de l'église : copie d'après un livre de Guillaume de REQUIEM. En haut à gauche, Noé reproche leurs vices aux hommes, au centre l'arche de Noé et la colombe. Au dessous, le vaisseau de l'église flotte sur le bois de la croix qui le protège des furies du vent. Dans le vaisseau Saint Louis, un pape, un empereur, un roi, un docteur de l'église, un magistrat , une reine... Jésus tient le gouvernail.
Le sacrifice d'Élie : Le prophète triomphe sur les prêtres de Baal; le feu du ciel a allumé le bûcher. En bas les prêtres du Baal prient en vain.



Orgues

Orgue de tribune
Orgue de chœur
  • Orgue de tribune

Le buffet a été construit par Jean BURON vers 1630. Il forme un ensemble exceptionnel par la richesse de son ornementation, c'est le plus ancien buffet parisien conservé dans son intégralité.
L'orgue en lui-même est de Pierre Le PESCHEUR et date de 1636. L'orgue est détérioré en 1760 au cours d'un incendie. Il est reconstruit par Cliquot en 1777, puis Aristide CAIVAILLÉ-COLL l'enrichit en 1863 et 1873. Théodore PUGET améliore l'instrument en 1911. La maison BEUCHET-DEBIERRE effectue une transformation radicale en 1956 à l'instigation de l'organiste et compositeur Maurice DURUFLÉ. Georges DANION change la console en 1975 et Bernard DARGASSIES effectue un relevage en 1991 et un autre durant l'été 2011.

  • Orgue de chœur

Orgue PUGET de 1902.


Chaire à prêcher

La chaire à prêcher a été réalisée en 1651 par Germain PILON, maître menuisier, sculptée par Claude Lestocard d'après les dessins de Laurent de La Hyre. Samson soutenant la cuve historiée par les vertus théologales : la foi, la charité et les vertus cardinales : la prudence, la justice (représentée par le glaive), la tempérance et la force.


Jubé

Paris - Église Saint-Étienne du Mont Jubé.jpg
St Etienne du Mont Détail porte accès déambulatoire.JPG

Le jubé au grand arc en anse de panier a une portée de neuf mètres. Il a été élevé en même temps que le chœur, il est probablement dû à Antoine Beaucorps sur les dessins de Philibert de l'Orme. Deux escaliers en spirale donnent accès a la "terrasse" de celui-ci. Il est soutenu par deux colonnettes. Le jubé servait à la proclamation des lectures (épître et évangile) ainsi qu'à la prédication. Son décor date de l'époque de François Ier.
Son architecture est purement gothique et sa décoration est inspirée de la Renaissance italienne. Les deux portes latérales menant au déambulatoire seraient de Pierre Biard, un des sculpteurs de la Grande Galerie du Louvre. Le crucifix sur le jubé provient de la chapelle de l'école polytechnique, il remplace un calvaire en bois peint détruit à la Révolution.
Le jubé a été réalisé entre 1521 et 1545.


Pendentif et clés de voûte

L'ensemble du pendentif situé au dessus de l'autel sur la voûte mesure 5,5 mètres, la clé pendante flamboyante a une hauteur de 2,40 mètres. Elle a été posée au XVIe siècle puis restaurée par Victor Baltard en 1858. Elle allie le gothique au style Renaissance : les symboles des évangélistes au milieu d'un ensemble complexe de nervures, et à son extrémité des putti portent l'Agneau de Dieu avec l'étendard du Christ.


Chapelle de la Vierge

La Visitation par Alexandre Caminade 1833
Vierge à l'Enfant par Denis Foyatier

Chapelle agrandie en 1660, 1661. De chaque coté de la baie qui forme l'entrée de la chapelle, deux colonnettes en pierre blanche, l'une aux armes de l'abbaye de Sainte-Geneviève, l'autre à celles de Jacques FOULON, abbé de Sainte-Geneviève de 1545 à 1607.

  • Elle fut reconstruite par Godde en 1824 puis par Victor Baltard en 1853.
  • La coupole date de 1655.

Dans la chapelle quatre peintures murales d'A.F. CAMINADE de 1838 (L'annonciation , la Visitation, l'Adoration des mages et la mort de la Vierge). Au fond derrière l'autel, la Vierge réalisée en marbre et en grandeur nature. Elle est l'œuvre de FOYATIER (Vers 1863).

  • Les vitraux sous la coupole ont été recomposés à partir de panneaux anciens du XVI et XVIIe siècle par Victor Baltard et réalisés par Laurent-Gsell en 1853.


St Etienne du Mont Pascal par J. Frère 1899.JPG
St Etienne du Mont Plaque Blaise Pascal.JPG


Sur le pilier de droite, une plaque rappelle que Blaise PASCAL mort le 19 août 1662 sur le territoire de la paroisse est inhumé ici. Le buste de Blaise Pascal est l'œuvre de J. Frère en 1899.



St Etienne du Mont Jean Racine par J. Frère 1899.JPG
St Etienne du Mont Plaque Jean Racine.JPG

Sur le pilier de gauche, une plaque indique que Jean RACINE mort le 21 avril 1699 a d'abord été inhumé à sa demande à Port-Royal des Champs, puis fut selon les désirs de sa veuve transporté ici le 2 décembre 1715. Le buste de Jean Racine est de J. Frère, 1899.



Chapelle de Sainte-Geneviève

Paris - Église Saint-Étienne du Mont Chasse Ste Geneviève.jpg
Sainte Geneviève par Achille Valois

La chapelle Sainte Genevière a été conçue en 1855, dans un style néo-gothique, par le père jésuite Arthur Martin (1801-1856). La chapelle comporte des vitraux de RIQUIER et STEINHEIL.
La châsse qui entoure la pierre tombale est du XIXe siècle, a été réalisée par Poussielgue en 1815, puisque les reliques de la sainte ont été brûlées sous la Terreur. Une petite châsse contenant un doigt de la sainte a été réalisée par Favier en 1895.
Sur l'autel la statue de sainte Geneviève tenant les clefs de la ville, elle est ainsi désignée comme patronne de la ville.





Vitrail N°1 Enfance de Sainte Geneviève
De gauche à droite : Geneviève est bénie par les évêques d'Auxerre et de Troyes; elle guérit miraculeusement la cécité de sa mère; elle reçoit le voile des vierges consacrées; elle subit l'épreuve mystique du rêve d'enfer.

Vitrail N°2 Vie de Sainte Geneviève
Elle distribue le pain aux Parisiens ; elle révèle aux ouvriers l'existence de fours à chaux pour construire la basilique Saint-Denis; elle rallume en route un cierge éteint par un démon; mort de la sainte.

Puis un vitrail d'Édouard Didron réalisé en 1882 illustrant la procession de la châsse, montrant les deux églises (Saint Etienne du Mont et l'abbatiale Sainte Geneviève détruite au XIX e siècle), inspiré d'un dessin du XVII e siècle.




Chapelle des catéchismes

Chapelle

La chapelle a été construite sous Napoléon III, par Victor Baltard en 1857. Le mur de la galerie des charniers qui a été percé de quatre arcades, ouvre sur une grande salle en arc de cercle. Elle est décorée de six toiles marouflées d'artistes du XIXe siècle, d'un retable de la Vierge et de vitraux de l'atelier Laurent-Gsell.


Vitraux

Très saint nom de Jésus par Jacques Chastellain 1540
  • L'église Saint-Étienne-du-Mont possède une cinquantaine de verrières Renaissance réparties dans le chœur, les transepts et la nef, plus ceux de la galerie du charnier.
  • Dans le chœur, les fenêtres hautes sont du XVIe et alternent vitraux historiés et vitraux blancs bordés de rinceaux, il en est de même pour les transepts et la nef. Les cinq vitraux de l'abside illustrant l'apparition du Christ après sa résurrection font partie des commandes passées par la fabrique, celui de l'apparition du Christ à Marie-Madeleine est dû au maître-verrier Jacques Rousseau vers 1540. Dans les chapelles on peut voir des parties d'anciens vitraux ou des créations du XIXe comme celui de La Cène réalisé par l'atelier Charles Champigneulle en 1899..
  • Les premières verrières, celles du chœur (construit avec la nef), ont été posées entre 1540 et 1542 par Jean Chastellain et Nicolas Beaurain. Puis, quarante ans plus tard les verrières de la partie occidentale, dues à Nicolas Pinaigrier, seront installées entre 1586 et 1588.
  • Au début du XVIIIe Guillaume Le Vieil installera deux vitraux et sera en charge de l'entretien des verrières avec son fils Pierre jusqu'à la Révolution. Au XIXe siècle, Édouard Didron créa un vitrail dans la chapelle Sainte- Geneviève illustrant la procession de la châsse de la sainte en s'inspirant d'un dessin du XVIIe siècle.



Tableaux


Plaques commémoratives


Personnalités célèbres

  • Charles PERRAULT (1628-1703), écrivain français, auteur notamment des " Contes de ma mère l'Oye", a été baptisé dans l'église le 13 janvier 1628.
  • Blaise PASCAL est enterré dans l'église à proximité de la Chapelle de la Vierge.
  • Le dramaturge Jean RACINE repose lui aussi dans cette église après le transfert de ses restes depuis l'abbaye de Port-Royal .
  • Frédéric OZANAM : C’est sur le territoire de la paroisse (l’un des quartiers les plus miséreux de Paris au XIXe siècle) que le jeune étudiant venu de Lyon réunit la première Conférence de la Société de Saint-Vincent-de-Paul fondée avec ses amis en 1833. Le pape Jean-Paul II a béatifié Frédéric Ozanam le 22 août 1997 à l’occasion des Journées Mondiales de la Jeunesse. La cérémonie s'est déroulée à Saint-Étienne du Mont.

En photos

Extérieur


Intérieur


Curés de Saint-Étienne du Mont

Prénom(s) NOM Période Observations
- -  
François Amable De VOISIN 1802 - 1808  
Pierre LECLERC DUBRADIN 1808 - 1815  
Charles BIZET 1815 - 1821  
Philibert De BRUILLARD 1821 - 1826  
Marie Georges CHARPENTIER 1826 - 1827  
Nicolas OLIVIER 1828 - 1833  
Augustin FAUDET 1833 - 1852 Puis curé de Saint-Roch[2]  
Édouard De BORIE 1852 - 1862 Source[3]  
Étienne Henri Marie DELAUNAY 1862 - 1872 Source partielle[4]  
Joseph PERDRAU 1872 - 1889  
Maurice De SELLE de BEAUCHAMP 1889 - 1895  
Henri LESÊTRE 1895 - 1914  
Marie-Joseph SAUVÊTRE 1914 - 1929  
Joseph COURBE 1929 - 1930  
Maurice SUDOUR 1930 - 1935  
Pierre FOUQUET 1935 - 1941  
André DEGRELLE 1941 - 1945  
Georges LEPETIT 1945 - 1964  
André DÉRUMAUX 1964 - 1978  
Robert PERRELET 1978 - 1987  
Jean MARIOT 1987 - 1994  
Christian LERAT 1994 - 1998  
Jean-Jacques LAUNAY 1998 - 2002  
Jean Louis DELOFFRE 2002 - 2006  
Jacques OLLIER 2006-2018  
Chanoine Denis METZINGER 2018-  

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