« Musée Nissim de Camondo » : différence entre les versions

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63 rue de Monceau

Hôtel Nissim de Camondo sur cour
Musée Nissim de Camondo, côté" jardin
Photo : C.Angsthelm
  • Les frères Camondo achètent aux Pereire deux hôtels voisins rue de Monceau. Le comte Moïse de Camondo (1860-1935), banquier né à Istanbul, fait raser le sien et confie, en 1911, à l'architecte René Sergent (1865-1927) la construction d'un hôtel inspiré du Petit Trianon à Versailles pour abriter ses collections de l'art décoratif de la seconde moitié du XVIIIe siècle.
  • L'hôtel reste le seul témoignage conservé dans son intégralité qui permette de comprendre le fonctionnement d'une maison, dotée du confort moderne du début du XXe siècle (ascenseur à air comprimé, chauffage à air filtré et pulsé, système de nettoyage par le vide, salles de bains, ...), de la plaine Monceau.
le grand père
Nissim de Camondo (1830-1889)
Généalogie des Camondo
  • La famille de Camondo est d'origine juive sépharade, ayant fondé une banque qui sera l'une des plus importantes de l'Empire Ottoman. En 1867, en remerciement de leur soutien financier à la réunification de l'Italie, ils sont anoblis par Victor Emmanuel II (1820-1878).
  • L'hôtel porte le nom du fils de Moïse de Camondo, Nissim de Camondo (1892-1917) lieutenant pilote aviateur et héros de la Première guerre mondiale qui périt en mission. En mémoire de son fils, il en fait don à l'Union des Arts Décoratifs en stipulant que l'hôtel devienne un musée et qu'aucun meuble ni aucune photo ne soient déplacés.
  • En 1940 l'hôtel est vidé et l'ensemble du mobilier et des œuvres est entreposé au château de Valençay pour éviter le pillage des nazis. Grâce aux photos des intérieurs qui avaient été prises en 1936, il a été possible de tout remettre en l'état, tout en facilitant la circulation des visiteurs.
  • Sa fille Béatrice a été déportée à Auschwitz en 1944, quelques mois après son gendre Léon Reinach ainsi que leurs deux enfants. Aucun d'entre eux n'en est revenu.

Le Musée Nissim de Comondo est classé aux Monuments Historiques depuis le 2 mars 2005 : [1]



Architecture extérieure

75108 - Musée Nissim de Camondo Architecture côté jardin (1).jpg
  • La façade sur cour rappelle le Petit Trianon, avec un soubassement à refends, des pilastres d'ordre corinthien et une balustrade masquant le toit ; la façade sur jardin offre une rotonde à colonnes corinthiennes encadrée par une aile perpendiculaire.


Les communs

Anciens communs
  • Les bâtiments se situent de part et d'autre du porche de la rue de Monceau. Ils ont été construits pour un entrepreneur de travaux publics en 1863, puis agrandis et transformés par Moïse de Camondo. L'ancienne remise automobiles a été récemment restaurée pour accueillir des manifestations.


Vestibule

Vestibule
Fontaine coquille


  • Dans ce hall de plein pied sur la cour d'honneur, une fontaine en forme de coquille en marbre rouge surmontée d'un dauphin en plomb doré, une statue de Venus et l'Amour en marbre blanc, et une superbe rampe d'escalier. (copie de l'hôtel Dassier à Toulouse) que Moïse de Camondo fait réaliser. Sur le mur, une tapisserie de la Manufacture des Gobelins de 1680 aux armes du chancelier d'Argenson.



Galerie du 1er étage

Le jardin chinois tapisserie d'Aubusson
Galerie 1er étage
  • Sur le palier du 1er étage qui conduit aux Salons et salle à manger, des tapisseries chinoises tissées à Aubusson, inspirées de la Tenture chinoise tissée à Beauvais d'après des esquisses de François Boucher exposées au Salon de 1742. Le canapé et les fauteuils sont couverts de tapisserie d'Aubusson.


Grand Bureau

Grand Bureau
  • Des tapisseries d'Aubusson illustrant les Fables de La Fontaine ornent les murs lambrissés en chêne. Le mobilier se compose notamment, d'un bureau à cylindre estampillé Charles Saunié, de chaises voyeuses de Jean Claude Séné provenant du salon turc de Madame Elisabeth à Montreuil, de candélabres, pendules, vases, ainsi qu'une Bacchante peinte par Madame Vigée Lebrun.



Grand Salon

Tapis de la Manufacture de la Savonnerie 1678
75108 - Musée Nissim de Camondo Grand Salon (2).jpg
  • Les boiseries blanc et or de ce Salon proviennent du Salon de compagnie du comte de Menou, rue Royale à Paris. Le tapis est une réalisation de la Manufacture de la Savonnerie en 1678 pour la Grande Galerie du Louvre. Les sièges, estampillés Georges Jacob, sont couverts d'une tapisserie d'Aubusson. On remarque également une commode à rideaux de Riesener et un Bonheur du jour de Carlin. Sur les meubles, une paire de vases en bois pétrifié provenant des collections de la reine Marie-Antoinette ainsi qu'une bouteille à saké en laque transformée en bronze doré ayant appartenu à la marquise de Pompadour.
  • Sur les murs, plusieurs portraits réalisés par Madame Vigée Lebrun, ainsi que plusieurs gravures de Chardin.



Salon des Huet

Salon des Huet
Scène pastorale huile sur toile de JB Huet 1776
  • Ce salon de forme ovale a été spécialement conçu pour exposer les sept panneaux de Scènes pastorales peints par Jean-Baptiste Huet (1745-1811).
  • Au sol, un tapis de la Savonnerie dessiné par Pierre Josse Perrot aux armes de France. Le mobilier de salon, réalisé par Jean-Baptiste Sené, provenant des collections du général baron de Charrette, comprend huit fauteuils à la reine, deux bergères en cabriolet et un canapé. Ils sont recouverts de tapisserie au petit point. On peut remarquer également un petit bureau à carreaux de porcelaine qui aurait appartenu à la marquise de Pompadour.



Salle à manger

Salle à manger
Fontaine coquille
  • La salle à manger est lambrissée de boiseries peintes en vert ; sur les murs, une tapisserie de Beauvais La pêche au filet d'après une composition de François-Joseph Casanova et quatre broderies au petit point à décor de motifs floraux
  • Le mobilier se compose de plusieurs œuvres de l'ébéniste Weisweiler, sur lesquelles sont posées de belles pièces d'argenterie, de l'orfèvre parisien Roettiers de 1770, faisant partie d'un service commandé par Catherine II de Russie pour son favori le comte Orloff.
  • On remarque une fontaine de marbre rouge en forme de coquille et soutenue par des palmiers ; au-dessus, un cartel attribué au fondeur Jean-Joseph de Saint Germain.



Cabinet des porcelaines

Cabinet de porcelaines
Service Buffon porcelaine tendre de Sèvres 1768
  • Cette salle a été spécialement conçue par Moïse de Camondo pour présenter sa collection de porcelaines qui se compose :
- de services de table dits Service Buffon en porcelaine tendre, réalisés entre 1768 et 1809 par la Manufacture de Sèvres : il est à décor d'oiseaux et sur l'aile d'œils de perdrix vert et or avec dans les réserves des oiseaux et des camées  ; au revers, le nom des oiseaux. Moïse de Camondo acquit ce service à la vente du Baron Double en 1881.
- de services en porcelaine tendre de Chantilly, réalisés entre 1740 et 1750,
- de services en porcelaine de Meissein.
  • Cette pièce servait de salle à manger privée lorsque Moïse de Camondo était seul.



Petit Bureau

Petit Bureau
Scène de chasse par J Oudry
  • Une petite pièce aux murs tendus de soie cramoisie et de tableaux.
  • Huit esquisses, illustrant les chasses de Louis XV, dessinées par Jean Baptiste Oudry (1686-1855) à la demande du roi, pour la réalisation de tapisseries tissées aux Gobelins et devant orner la chambre du roi, son antichambre et le cabinet du conseil au château de Compiègne.
  • Sur les murs également des vues de Venise par Francesco Guardi, des gravures de la porte Saint-Denis et de la porte Saint-Martin par Hubert Robert.
  • Parmi le mobilier, une petite table à ouvrage chiffonnière en auge signée Riesener et livrée au château de Saint Cloud pour la reine Marie Antoinette en 1788.


Bibliothèque

Bibliothèque


  • La pièce en rotonde est ornée de boiseries en chêne naturel sculpté, elle occupe le centre des appartements privés de l'hôtel.


Salon bleu

Salon bleu
75108 - Musée Nissim de Camondo Salon bleu Tapis (2).jpg
  • Ancienne chambre de Béatrice, fille de Moïse de Camondo, et transformée après qu'elle ait déménagé à Neuilly-sur-Seine après son mariage avec le musicien Louis Reinach.
  • Moïse de Camondo réunit la chambre et le boudoir pour créer cette grande pièce lumineuse, baptisée le Salon bleu du fait de ses boiseries d'origine bleu canard.
  • Plusieurs meubles élégants sont répartis dans la pièce sur de beaux tapis, sur les murs huit aquarelles de Jongkind de 1880, et des tableaux représentant Paris.


Appartement de Moïse de Camondo

Lit en alcôve 1765
Vase chinois
  • Son appartement se composait d'une chambre, d'une salle de bains et d'une pièce nommée habillage.
  • Cette pièce est maintenant consacrée au souvenir du comte avec divers portraits de lui, des albums de photographies ansi que des documents d'archives retraçant sa vie, celle de ses enfants et de ses collections.
  • Les boiseries de la chambre proviennent d'une maison du Cours du Chapeau Rouge à Bordeaux. Le lit à trois chevets en bois sculpté dans l'alcôve date de 1765.
  • Plusieurs beaux meubles : des fauteuils à la reine de Georges Jacob, une commode marquetée estampillée Matthieu Guillaume Cramer, un paravent de Louis Falconnet, sur un tapis de la Savonnerie, livré au Garde-meuble royal en 1760 et devant servir "à Mesdames de France les fêtes et dimanches à la chapelle de Versailles".


Appartement de Nissim de Camondo

Chambre de Nissim de Camondo
  • L'appartement de Nissim n'a pas gardé son aménagement d'origine. Il est également composé de la chambre, de la salle de bains et de la salle d'habillage.
  • Plusieurs tableaux du début du XIXe siècle relatifs à la chasse décorent les murs. Un lit en acier et bronze doré est posé sur un beau tapis.


Salles de bains

Une des salles de bains
75108 - Musée Nissim de Camondo Salle de bains Robinetterie.jpg
  • Les trois salles de bains de l'hôtel sont d'une grande modernité Les murs sont recouverts de carreaux céramique blanc et bleu, ou vert ou jaune selon l'appartement évoquant un motif de vannerie. La robinetterie, est nickelée alors que la baignoire, le bidet et le lave-pieds, provenant de la maison Kula en 1912, sont en grès émaillé, ce qui est novateur pour l'époque. L'hôtel disposait de neuf WC en porcelaine anglaise répartis dans l'hôtel.


Cuisine et office

La cuisine
Panoplie de cuivres
  • Au rez-de-chaussée, on accède à diverses pièces fonctionnelles : la cuisine est spectaculaire et dotée d'une imposante rôtisserie et d'un grand fourneau central, en fonte et en acier poli de la maison Cubain, qui fonctionnaient tous deux au charbon et qui restaient chauds toute la journée. La cuisine, située juste au-dessous de la salle-à-manger, était parfaitement isolée dans une sorte de caisson étanche en béton pour éviter toute odeur et tout bruit.
  • La cuisine est suivie de la salle à manger du personnel, (une quinzaine de personnes étaient employées à l'hôtel), avec une grande table de 3.70 m de long et sur le mur des casiers numérotés destinés à contenir les objets personnels de chacun des membres du personnel : bol, serviette, médicaments, ...
  • La laverie, qui suit, avec ses bacs de plonge pour la vaisselle ; les bacs sont en cuivre et celui de droite est à double enveloppe pour faire circuler la vapeur et maintenir l'eau à forte température, l'eau était corrosive à cause des cristaux de soude pour faire tremper les casseroles puisqu'elles ne pouvaient pas être frottées pour ne pas altérer l'étamage intérieur.
  • Dans l'office du chef qui communique avec la cuisine, on voit le monte-plat qui permettait d'envoyer les plats vers l'office de la salle à manger à l'étage. Un guichet se trouve sur la porte vitrée afin de contrôler les livraisons des denrées commandées par le cuisinier.



Illustrations - Photos anciennes.png En photos


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