« Musée Cernuschi » : différence entre les versions

De Geneawiki
Aller à la navigation Aller à la recherche
Ligne 120 : Ligne 120 :


<gallery>
<gallery>
 
75108_-_Musée_Cernuschi_Période_Shang_Elément_d'ornement_en_forme_d'oiseau_faisant_partie_d'une_parure_princière,_néphrite.JPG|<center>Elément d'ornement en forme d'oiseau faisant partie d'une parure princière, néphrite</center
</gallery>
</gallery>



Version du 27 mai 2022 à 12:22

<-- Retour Paris


Musée Cernuschi
Photo : C.Angsthelm


Localisation

  • L'hôtel particulier se trouve avenue Velasquez, à l'entrée du Parc Monceau, côté avenue Malesherbes.

Histoire.pngHistoire

  • Le Musée des Arts et de l'Asie de la Ville de Paris est né de la volonté d'Henri Cernuschi (1821-1896) son fondateur.
  • Familier de Léon Gambetta, Émile Zola, aussi bien que de Sarah Bernhardt ou d'Edmond de Goncourt, Cernuschi est une figure marquante du Paris intellectuel et artistique de la fin du XIXe siècle.
  • Homme politique d'origine italienne aux engagements républicains, économiste et financier célèbre pour ses théories monétaires, Henri Cernuschi est aujourd'hui principalement reconnu à travers le prisme des arts asiatiques.
Henri Cernuschi (1821-1896)
  • Au début des années 1870, Henri Cernuschi découvre l'Asie, véritable but d'un voyage autour du monde entrepris en compagnie du critique d'art Théodore Duret (1838-1927). Après avoir traversé le continent américain et l'océan Pacifique, il arrive au Japon, porte ouverte sur l'Asie et son art. Du Japon, il gagne la Chine puis Java, Ceylan et Singapour pour achever son périple en Inde.
  • Ce voyage est à l'origine d'une des plus importantes collections européennes d'art asiatique réunie au XIXe siècle. Cernuschi aura envoyé plus de 900 caisses d'œuvres acquises au cours de son voyage.
Le Monde Illustré, exposition collection Cernuschi au Palais de l'Industrie 1873
  • En 1873, dès son retour à Paris, Cernuschi expose sa collection fraîchement constituée au Palais de l'Industrie. Fort de ce succès, il fait construire, dans un quartier récemment aménagé à proximité du Parc Monceau; un hôtel particulier où il vit entouré de ses collections. Dès 1875 Cernuschi organise des visites privées sur rendez-vous dans son hôtel particulier; les collections exercent une grande fascination sur les artistes, Gustave Moreau ou le céramiste Théodore Deck entre autres, les créateurs de manufactures renommées comme Barbedienne ou Christofle y trouveront également l'inspiration.
  • Accueillant les artistes et les amateurs d'arts asiatiques, Cernuschi fait de sa demeure l'un des hauts lieux du japonisme jusqu'à sa mort en 1896.
  • L'hôtel particulier et ses collections sont légués à la Ville de Paris.
  • Ouvert au public en 1898, le Musée Cernuschi devient rapidement le théâtre d'expositions principalement consacrées aux arts de la Chine et du Japon.
  • Pendant la première moitié du XXe siècle, les importantes découvertes archéologiques en Chine et au Vietnam impulsent une nouvelle orientation du Musée Cernuschi, désormais largement consacré aux origines des cultures d'Asie orientale.
  • Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Musée Cernuschi s'est ouvert aux arts asiatiques modernes et contemporains. Au cours des dernières décennies, les multiples collaborations avec les créateurs asiatiques ont fait du Musée non seulement un lieu d'exposition, de conservation, mais aussi de partage des connaissances et des pratiques artistiques actuelles.
  • Héritage de cent cinquante ans de découvertes, les collections du Musée Cernuschi embrassent près de cinq millénaires, de la préhistoire au XXIe siècle. Il s'est enrichi également grâce aux dons, notamment celui de Pierre David-Weill en 1971.
  • Il est le second musée d'arts asiatiques de France après le Musée Guimet. Henri Cernuschi avait rapporté plus de 5 000 pièces de son voyage entre 1871 et 1873 ; de nos jours le musée possède près de 15 000 objets dans ses réserves, et seulement 650 sont exposés. Des expositions à thème sont régulièrement organisées permettant ainsi de montrer les diverses œuvres.

Collections chinoises

  • Dans la première moitié du XXe siècle, le musée s'est principalement orienté vers l'art chinois ancien. Dans les années 1950, il s'ouvrit à la peinture moderne. De nos jours, grâce aux dons, il se développe autant dans l'art ancien que contemporain.

Collections japonaises

  • La collection comprend plus de 3600 objets dont 2000 bronzes et 1600 céramiques, ce qui constitue le tiers des collections du Musée.

Collections coréennes

  • La Corée est présente dans les collections du Musée Cernuschi depuis sa fondation, et son fonds est en constante expansion.

Collections vietnamiennes

  • La collection vietnamienne couvre environ une période de 2500 ans avec ses 1600 objets dont quelques uns remontent à cinq siècles avant notre ère, des céramiques et des bronzes illustrent les périodes suivantes ; les peintures et dessins datent du XXe siècle.
  • Le Musée a subit une profonde réorganisation en 2020, tout en gardant la dimension poétique et intimiste du lieu "proustien", en replaçant le gris pré-existant par un rouge mat qui évoque à la fois les origines italiennes d'Henri Cernuschi mais aussi la couleur des temples et palais chinois L'ancienne présentation consacrées aux anciennes collections n'allait pas au-delà des Song (XIIIe siècle) ; ont été rajoutées, entre autres, : la culture de Dông Son au Vietnam, les bleus et blancs connus dans le monde entier pour leur décor, ou bien encore le mouvement Mingei au Japon qui a influencé les designers.



Patrimoine.png Patrimoine bâti

Reproduction peinture de Pu Jin (1893-1966)
  • L'hôtel, de style néoclassique en vogue en Italie du Nord, a été construit par l'architecte hollandais William Bouwens van der Boijen. Sur la façade un médaillon de Léonard de Vinci et un médaillon d'Aristote, admirés par Henri Cernuschi. Une ample corniche entourant l'hôtel est soutenue par des atlantes barbus.
  • Sur la façade extérieure, une reproduction du peintre Pu Jin (1893-1966). Deux chiens (ou lions) en bronze vous accueillent à l'entrée du Musée, ils ont été rapportés de Chine fin XIXe par Henri Cernuschi.
  • L'hôtel est une maison-musée, à la fois lieu d'exposition et de lieu de vie, où se déroulaient de grands dîners mondains et des bals masqués.



Les collections

Collections chinoises

La Préhistoire (1 700 000 - 2000 av J.C.)
Jarre funéraire peinte, culture Majiayao 3000-2000 av JC
Terres cuites funéraires peintes, culture Majiayao 3300-2000 av JC
  • Le territoire actuel de la Chine est peuplé, au paléolithique (vers 1 700 000-10 000 av.J.C.), de chasseurs-cueilleurs qui se déplacent en fonction des ressources alimentaires disponibles et emploient un outillage en pierre, os et bois de cerf. Celui-ci offre de nombreuses similitudes avec le mobilier préhistorique retrouvé ailleurs dans le monde.
  • Toutefois, le rythme de son évolution et les proportions respectives des différents outils dans les assemblages archéologiques amènent les chercheurs à proposer des périodisations spécifiques à la Chine.
  • Un épisode de glaciation, entre environ 11 000 et 8 000 avant notre ère, semble être l'une des causes d'une modification de l'organisation de ces sociétés humaines. Elles se sédentarisent progressivement et adoptent des innovations expérimentées dès le fin du paléolithique telles que la céramique, la pierre polie et la domestication de végétaux.
  • Perfectionnées et généralisées au fil des millénaires, ces techniques sont considérées comme les marqueurs principaux de l'époque néolithique (vers 10 000-2 000 av.J.C.).
  • La sédentarité est favorisée par les progrès de l'agriculture et l'essor des moyens de stockage. La multiplication des contenants en terre cuite constitue ainsi l'un des signes du changement de société qui caractérise le néolithique.
Hache Fu, néphrite, culture Hongshan 4500-2000 av JC
Disque ajouré à décor d'oiseau, néphrite, culture post Shijiahe 2100-1700 av JC
  • Le travail du jade, en fait des pierres dures appelées néphrites, est un labeur long et fastidieux avant l'apparition d'outils métalliques, ce qui réserve cette matière à une élite. Les objets en jade se multiplient pendant la dernière phase du néolithique, grâce à l'apparition d'organisations sociales fortement hérarchisées



L'art nomade des steppes (1500 av.J.C.)
Plaque de ceinture, bronze doré, Sibérie méridionale IIe siècle av.J.C.
Plaque, bronze, Chine du Nord Ve siècle av.J.C.
  • Vers 1500 av.J.C. une modification du climat pousse les communautés de la steppe orientale, jusque là sédentaires, à adopter un mode de vie plus mobile, avec une économie plus centrée sur l'animal. L'élevage extensif induit des migrations saisonnières, un habitat démontable, ainsi que l'importance du cheval , de la chasse et des vertus guerrières, utiles à la protection des troupeaux.
  • Chez ces peuples, la métallurgie du bronze sert à la fabrication d'armes mais aussi de plaques conçues pour orner les vêtements ou servir au harnachement des chevaux.
  • Malgré la diversité des cultures, le style nomade s'unifie autour de la représentation d'animaux, en particulier dans des scènes de prédation montrant l'attaque d'un herbivore par un fauve, reflet de l'idéal guerrier et de la valorisation du combat dans ces sociétés nomades antiques.


Dynastie des Shang (1500 - 1050 av J.C.)
Lame Zhang, néphrite, période Shang
  • En Chine, la métallurgie du bronze apparaît au sein de plusieurs cultures néolithiques. Dans la première moitié du IIe millénaire, cette technique connait un développement remarquable, attesté par des sites urbains qui peuvent être rattachés à des ensembles politiques et culturels distincts.
  • Dans la province du Sichuan, la culture de Shanxingdui (1750-1050 av.J.C.) se caractérise par des représentations anthropomorphes monumentales. Parallèlement, dans la vallée du fleuve Jaune, les cultures d'Erlitou (1900-1500 av.J.C.), et Erligang (1600-1300 av.J.C.) présentent des cités fortifiées qui préfigurent le site d'Anyang (1520-1050 av.J.C.), dernière capitale de la dynastie Shang.
  • La découverte des premiers témoignages de l'écriture chinoise à Anyang a mis en évidence un système politique centré autour d'un roi dont le pouvoir s'exerce par l'intermédiaire de lignées familiales. Cette dimension clanique de la société Shang est confirmée par l'importance du culte des ancêtres royaux au sein des pratiques religieuses et funéraires de l'élite.
  • La technique du bronze : En Chine, la métallurgie du bronze est caractérisée par l'abondance des ressources minières (cuivre et étain) et la maîtrise de la production des hautes températures, héritée des techniques céramiques. Les bronziers de la période Shang développent ainsi une technique de fonte dans des moules à sections, permettant la réalisation de formes complexes. Le décor est gravé directement à l'intérieur du moule ou sur le modèle en argile, qui sont détruits après la fonte, après l'extraction du bronze. Ces objets, d'aspect cuivré et brillant à l'origine, se sont couverts avec le temps d'une patine verte ou brune.
Coupe jue pour l'alcool, dynastie Shang
Vase gui pour les céréales, période Shang
  • Les bronzes rituels sont classés selon leur fonction. Les uns sont destinés aux ablutions, les autres aux offrandes ou à la consommation de nourriture ou d'alcool. Les coupes et vases de type gu, jue ou jia appartiennent à cette dernière catégorie. On les retrouve fréquemment associés sur les sites archéologiques de la période Shang, en particulier dans les tombes. Ils contenaient probablement une sorte de bière de céréales.
Vase fonglei pour les liquides, période Shang
  • Le vocabulaire décoratif de l'époque des Shang s'applique aussi bien au métal, à la pierre qu'à la céramique. Son expression la plus achevée est néanmoins associée à la vaisselle de bronze. Pendant plusieurs siècles, les éléments ornementaux se développent autour du masque de taotie, dont l'évolution permet de dater les objets. De chaque côté de cette figure zoomorphe aux yeux proéminents, pourvue de crocs et de cornes, le décor se déploie de manière symétrique. D'autres animaux mythiques, comme le dragon, ou réels, comme les bovidés ou les oiseaux, sont aussi souvent représentés.


Vase pou pour l'alcool, dit la tigresse XIe av JC
  • Ce vase en forme de tigre enserrant un être humain est l'un des chefs-d'œuvres du musée. Vase rituel de type pou, comportant une anse et un couvercle, il est destiné à recevoir de l'alcool. Le décor zoomorphe foisonnant qui recouvre la totalité de l'objet se prête à de multiples lectures : en particulier, l'interprétation du rapport entre l'être humain et l'animal, reste ouverte ; les uns y voient une scène de prédation, tandis que d'autres la considèrent comme une forme de relation protectrice.



Période des Zhou (1050 - 256 av.J.C.)
Vase rituel, période Zhou, avec inscription intérieure commandée par le duc Wen de Guo pour rappeler la descendance à utiliser ce vase rituel
  • Vers le milieu du XIe siècle avant notre ère, la dynastie des Shang (1500 env.-1050 av.J.C.) est renversée par les Zhou, qui seraient originaires du bassin de la Wei. Ces derniers établissent une lignée royale qui perdure plus de huit siècles. Ils doivent toutefois déplacer leur capitale vers l'est en 771 av.J.C. face à la pression de peuples établis au nord-ouest du royaume et voient une diminution progressive de leur pouvoir sur les seigneurs féodaux au cours des périodes des Printemps et automnes (771-453 av.J.C.) et des Royaumes combattants (453-221 av.J.C.).
  • Les Zhou héritent du système religieux et politique des Shang, mais l'adaptent à l'évolution de leurs rapports à l'aristocratie et aux différents fiefs. Dans la seconde moitié de la période, de nouvelles structures administratives et de nouvelles conceptions du pouvoir se substituent progressivement à l'idéal de légitimité rituelle des rois Shang. Ces changements génèrent l'éclosion de nombreuses écoles de pensée, parmi lesquelles le légisme, le taoïsme et le confucianisme.
Extrémités d'essieu de char, période Zhou
Emblème de char, période Zhou de l'Ouest
  • Le char dans la culture Zhou : Chars et chevaux sacrifiés accompagnent depuis les Shang (vers 1500-vers 1050 av JC) certaines sépultures de l'élite. Sous les Zhou, le char reste un marqueur statutaire fort. Il est en effet uniquement utilisé par l'aristocratie pour les chasses ou la guerre. Dans les tombes, il peut être retrouvé entier ou symbolisé par quelques éléments.


Le royaume des Chu (VIIIe siècle-223 av.J.C.
Support de tambour, Royaume des Combattants 453-221 av.J.C.)
Gardien de tombe, Royaume des Combattants (453-221 av.J.C.)
  • À partir de l'époque des Printemps et automnes, le royaume de Chu (VIIIe siècle-223 av.J.C.) se lance dans une politique d'expansion. Établi dans le centre-sud de la Chine, il finit par s'étendre à l'est jusqu'au littoral. Il devient ainsi l'une des plus puissantes entités politiques de l'époque des Zou de l'Est (771-256 av.J.C.). Il se caractérise par un profil culturel hybride. Son aristocratie partage nombre de valeurs avec l'élite des autres États. Toutefois les multiples ethnies qui composent le royaume de Chu introduisent dans sa culture matérielle des objets et des iconographies témoignant de croyances spécifiques à cette région.


Dynastie Han (206 av J.C. - 220)

Collection Vietnamienne

Le Bouddhisme

Illustrations - Photos anciennes.png En photos

Référence.png Notes et références

  • Informations affichées dans le Musée.