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Faire sa généalogie, c'est d'abord retrouver ses ancêtres, mais c'est aussi partir à la découverte de sa propre histoire. C'est comprendre où sont ses racines. Ce n'est ni difficile ni coûteux, mais cela demande de la méthode et quelques connaissances qui sont résumées dans ce petit guide. Celui-ci ne se veut pas exhaustif : il a pour objectif de vous guider dans vos premières démarches.

Quelle généalogie ?

Arbre illustration.jpg

Faire sa généalogie ou faire son arbre sont des expressions souvent employées. Mais elles englobent de multiples possibilités. Vous êtes libres de construire votre généalogie comme bon vous semble :

  • Généalogie ascendante
  • La généalogie ascendante globale, qui consiste en partant de soi-même, à rechercher le plus grand nombre de ses ancêtres... et ils vont rapidement devenir très nombreux, car leur nombre double à chaque génération
  • 2 parents,
  • 4 grands-parents,
  • 8 arrière-grands-parents, etc...,
Comme le montre la progression théorique du nombre de nos ascendants. Cela fait plus de 500 personnes à identifier pour atteindre le début du XVIIIe siècle.
  • La généalogie ascendante limitée aux porteurs de son nom (ou généalogie agnatique)
  • Il s'agit simplement de remonter de père en père, le plus loin possible dans le temps.
  • La généalogie ascendante limitée aux femmes (ou généalogie cognatique)
  • De la même façon, vous remontez de mère en mère.
  • La généalogie descendante :
  • La recherche globale, qui consiste, à partir d'un couple d'ancêtres que vous choisissez, de rechercher tous leurs descendants... qui sont aussi vos cousins. Elle se révèle plus difficile à établir en raison de la dispersion géographique des familles depuis un siècle.
  • La descendance agnatique : vous ne recherchez que les descendants mâles, et restez donc concentré sur un seul nom de famille
  • La descendance cognatique : probablement la quête la plus rare, qui consiste à ne rechercher que des descendantes, par les femmes, d'où une multiplication des patronymes.

Les premiers pas

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Avant toute démarche, il faut d'abord noter ce que l'on sait déjà. Pour cela, commencez par quelques démarches évidentes :

  • Collectez tous les documents familiaux en votre possession qui vous permettent de faire un premier point :
  • Livrets de famille,
  • Livret chrétien
  • Livrets militaires
  • Carte d'identité, passeprt
  • Acte de successions
  • Actes d'état civil
  • Papiers divers (correspondances, faire-part de naissance, mariage, décès, etc).
  • Les grands-parents et les parents
  • Grands-oncles et grandes-tantes, oncles et tantes
  • Cousin(e)s plus ou moins âgées, frères et soeurs
Ils vous permettront d'avoir des informations et des souvenirs, des ont-dits dont il faudra analyser et vérifier chaque information.
  • Arbre généalogique, vous aurez peut être la chance d'en trouver un, il faudra vérifier toutes les dates et informations.

À ce stade, votre généalogie sera peut-être bien avancée et surtout vous aurez fait l'essentiel : débuter

Règles d'Or

  • Pour bien continuer, il faudra se méfier des idées reçues

Tout a été détruit à la Révolution

C'est complètement faux, les archives françaises sont pour la plupart très bien conservées, avec quelques exceptions notables il est vrai, comme celles de la ville de Paris, dont les deux exemplaires ont brûlé en grande partie pendant la Commune de Paris, en 1871 et d'autres archives qui ont été inondées en 1910, comme les archives des villages (villes) détruits ou envahis suite à des guerres.

Variabilité de mon patronyme

Mon nom s'orthographie avec 1 "T" et 2 "L" donc si j'en trouve un avec 2 "T" et 1 "L" ce n'est pas la même famille : faux également, :L'orthographe des noms propres a de tout temps varié, certains se déformant plus que d'autres. Il n'existait pas de règle écrite, et les scribes écrivaient de façon phonétique.
  • La France est majoritairement rurale, la population ne sait pas lire ni écrire, peu d'hommes et de femme signent.
  • Le curé ou l'officier d'Etat-Civil peut écrire le nom avec une orthographe différente, deux fois sur le même acte.
  • L'officier d'Etat-Civil n'est pas originaire de la région où il officie, et ne connaît pas les particularités de celle-ci. Le nom a pu être changé.
  • ex : Kdrian (actes en Bretagne), correspond réellement à Kerdrian, mais je m'appelle Kdrian !!!
  • Deux individus avec le même nom ne sont pas forcement de la même famille. Les noms évoluent, se transforment et peuvent se ressembler aujourd'hui et avoir été totalement différents il y a quelques siècles.
  • Ma famille a pu migrer et faire évoluer le nom pour s'adapter aux spécificités régionales ou du pays.
  • Ce n'est en réalité qu'avec la création du Livret de famille dans la période 1872-1884 que l'orthographe des patronymes se stabilisa réellement.

Ma famille a toujours vécu dans le même département ou la même région

  • Quelquefois on a des surprises sur l'origine de sa famille :
  • Les départements n'existent que depuis 1789, la France était divisée en provinces qui ne correspondaient pas aux divisions administratives actuelles.
  • Pour le travail, les familles se déplaçaient de village (ville) en village (ville). Ils changeaient aussi de régions.
  • Ils avaient beaucoup d'anciens métiers qui promenaient les populations (colporteurs, forains, bateliers, journaliers...)
  • Les guerres pouvaient aussi faire déplacer des personnes françaises et étrangères, qui restaient souvent dans le lieu d'accueil.
  • Pour bien continuer il faut s'organiser

Le classement est fondamental

Si vous vous organisez dès le départ de façon efficace, vous amasserez rapidement de nombreux documents, il faudra les classer pour pouvoir les retrouver facilement. En fonction de votre âge et de vos facilités à utiliser l'ordinateur, vous utiliserez des méthodes différentes :

  • Fiches et des classeurs pour garder vos documents et vos actes originaux
  • La France se numérise, les archives créent des liens permanents qui nous permettent de retrouver rapidement certains actes, si tel n'est pas le cas, en sourçant correctement votre arbre, vous retrouverez facilement les actes. Donc ne gardons que l'essentiel, les papiers de famille que seul vous avez.
  • L'ordinateur, vous permettra de conserver des captures d'écran, photographies, ou scan d'actes d'Etat-Civil et paroissiaux. Il faudra attribuer un n° pour le classement qui pourrait être :

Saisie de votre arbre

  • L'informatique offre aujourd'hui de grandes possibilités, mais ne peut remplacer la valeur d'un acte original : vous devrez d'un côté conserver les documents papier, de l'autre vous faire assister par votre ordinateur pour gérer vos recherches. Autant commencer tout de suite : dès que vous récupérez un élément, notez sa source, classez-le avec l'individu ou la famille dont il dépend. Scannez-le. S'il s'agit d'un nouvel ancêtre, attribuez-lui un numéro SOSA (voir , saisissez le tout sur votre logiciel de généalogie si vous en possédez un ; sinon, faites des copies papier.

Si vous utilisez un logiciel de généalogie, prenez la précaution d'effectuer systématiquement un export GEDCOM après chaque séance de travail ; au pire, cela ne prend que quelques minutes.

Sauvegardez régulièrement vos fichiers informatiques sur CD-ROM, DVD-ROM ou tout autre support indépendant de votre ordinateur et si possible dans un autre lieu (chez un parent, dans un coffre à la banque, etc.). Il est possible de perdre des années de recherches en quelques secondes: virus informatiques, catastrophes naturelles ou humaines (commune de Paris - 1871) sont autant de dangers pour vos précieux documents.

Songez également aux possibilités de stockage en ligne : certains sites offrent un espace gratuit ; le cas échéant, vous pouvez envoyer vos GEDCOM en pièces jointes sur des boîtes électroniques gratuites.

Ne perdez pas de vue non plus que les fichiers GEDCOM envoyés sur Généanet sont récupérables.

  • Dans la mesure du possible, vérifiez TOUJOURS vos sources et indiquez les à l'intention des autres généalogistes ; vous y gagnerez en sérieux et en crédibilité.

Soyez prudent, voire méfiant : l'explosion de l'Internet généalogique a de nombreux avantages, mais le revers de la médaille existe : qui dit multiplication des données dit multiplication des erreurs, surtout lorsque les internautes copient des données les uns sur les autres en quelques clics, et les renvoient sur l'Internet.

N'hésitez pas également à faire part de vos doutes, de vos hypothèses et de vos raisonnements.

  • Savoir renoncer... : parfois, on se retrouve bloqué. Il n'existe plus de registres paroissiaux, les archives notariales ont disparu, il n'y a rien dans les autres types d'archives. La situation est frustrante, mais chaque généalogiste y est confronté, un jour ou l'autre à une date plus ou moins éloignée dans ses recherches. Toutefois, n'hésitez pas à effectuer des recherches sur des collatéraux : parfois de bonnes surprises surviennent : l'information tant recherchée peut être présente dans un autre acte.

Intéressez-vous également, dans les registres paroissiaux, aux parrains et marraines et n'hésitez pas à tenter de reconstituer leur propre généalogie ; s'ils sont parents avec leur filleul, ce qui est le plus souvent le cas, ils peuvent fournir des pistes susceptibles de débloquer une recherche. Mais attention ! les parrains et les marraines ne sont pas obligatoirement parents avec leurs filleul(es).

Par ailleurs, un registre peut être retrouvé dans les archives municipales ou départementales ; d'ailleurs, la plupart des archives publiques ne connaissent pas l'étendue exacte de leurs fonds.

Il faut également savoir que, bien souvent et contrairement à ce que l'on pense généralement, la difficulté n'est pas tant de retrouver la pièce manquante du puzzle dans des archives, mais de n'oublier aucune piste parmi la multitude des sources existantes.

  • Être ouvert, attentif, curieux, méticuleux, soigneux et surtout patient... très très patient!

Soyez également convaincu que la généalogie ne se réduit pas, loin s'en faut, en une collection de « papillons morts » ; bien au contraire, elle est l'occasion de se pencher sur l'environnement social, culturel, économique de nos ancêtres.

Au gré de vos recherches, vous soupçonnerez que certains d'entre eux ont eu une vie hors du commun, digne d'un roman de Victor Hugo et vous chercherez à en savoir davantage ; et vous vous engagerez dans une enquête quasi policière d'autant plus stimulante que les obstacles s'accumuleront devant vous.

La généalogie est un jeu de piste et c'est très précisément ce qui en fait tout le sel !

Faire une recherche en ascendance

Vous avez fait le tour des documents en votre possession dans votre famille, interrogé tout le monde, il vous reste maintenant à vous rendre sur le terrain.

Le principe est simple : pour reconstituer une généalogie, on s'attachera en premier lieu à retrouver les 3 documents majeurs dans la vie d'un individu, dans cet ordre pour éviter des erreurs dû au homonyme :

  1. son acte de mariage, le plus important, celui qui contient en général le plus d'information
  2. son acte de décès
  3. son acte de naissance,

Ces trois actes sont fondamentaux, chacun recoupant l'autre. Ils constituent l'Etat Civil tel que nous le connaissons.

Première étape : commencez par vous-même !

  • Si vous êtes marié(e)s, demandez à la mairie du lieu de votre mariage, une copie intégrale de l'acte de mariage, y seront indiqués
  • Nom des époux
  • Dates et lieux de naissance des époux
  • Professions et domiciles des époux
  • Noms et prénoms des parents
  • Ages, professions, domicile(s) des parents
  • Date(s) de décès des parents si tel est le cas.
  • Si vous n'êtes pas marié(e)s, demandez à la mairie de votre lieu de naissance une copie intégrale de votre acte de naissance, y seront indiqués
  • Nom et prénoms de vos parents
  • Leurs Date et lieux de naissance

Procédez de même avec vos parents et grands-parents, demandez leurs actes de décès éventuels. Rapidement, vous serez confronté à une absence de date et lieu de naissance des parents, seul leur âge sera mentionné (ce n'est qu'à partir de 1922 que les dates de naissances précises ont été mentionnées sur les actes de baptêmes).

Faire une recherche en descendance

Les blocages les plus fréquents

L'origine des parents est inconnue

Le cas le plus fréquent de blocage en début de généalogie est le suivant : Vous possédez les actes de naissance, mariage, décès d'un ancêtre, mais... :

  • L'acte de naissance ne donne que l'âge des parents
  • L'acte de mariage également, ainsi qu'une adresse d'habitation
  • L'acte de décès ne vous informe que du décès des parents

Commencez par vérifier que les âges des parents correspondent à la même année de naissance sur chacun des actes.
Exemple : Martin Dupont (votre ancêtre)

  • Sur son acte de naissance, du 18 avril 1890
  • Jean Dupont son père, est dit âgé de 28 ans,
  • Sur l'acte de mariage de Martin, du 14 juillet 1910,
  • Jean Dupont est dit âgé de 50 ans.
  • Dans le premier cas, vous estimez la naissance du père en 1862. Dans le second, vous l'estimez à 1860.
  • Laquelle est la bonne ?
  • Vous ne pouvez pas le savoir :
  • A la naissance de l'enfant, c'est le père qui déclare l'enfant, donc il est sensé connaître son âge
  • Au mariage de son fils, ce n'est pas forcement le père qui donne son âge.
  • Il ne faut jamais penser qu'une date est plus fiable que l'autre, le père peut être né entre 1860 et 1862 ou même entre 1855 et 1865.

Évidemment, plus vous remonterez dans le temps, plus la période d'estimation de naissance devra être large, les individus au XVIIIe siècle, par exemple, ne connaissaient souvent pas leur date de naissance ; un "décalage" de dix ans est donc tout-à-fait possible.

Avant de chercher une information précise sur les parents de Martin Dupont, cherchez tous les enfants que le couple a eut, dans la même commune ou communes avoisinantes. Vous trouverez souvent, dans le cas de familles fixées depuis longtemps dans un village, d'autres enfants du couple, nés régulièrement tous les ans ou les deux ans. Relevez pour chacun avec soin les noms des témoins, ce sont parfois des oncles, tantes, cousins, grands-parents.

Trouver leur acte de mariage

Lorsque vous aurez trouvé tous les enfants, vous pourrez alors estimer la date de mariage des parents, en fonction de plusieurs paramètres

  • Le 1er enfant donne une indication, en règle général, un couple a le 1er enfant à une date proche du mariage,
  • L'âge des parents (si indiqués dans les actes), peut donner une indication en fonction des époques
  • Période contemporaine (1800-A nos jours) les parents peuvent se marier entre 20 à 45 ans (voir plus si remariage), moins s'ils étaient mineurs...
  • Période ancienne (1515 à 1800), les parents pouvaient se marier entre 15/17 ans à 25 ans

En fonction, vous trouverez l'acte de mariage des parents dans cette fourchette.
Il est important de notez précieusement les lieux d'habitation des parents et témoins. Si plusieurs personnes portent -ou non !- le même nom que les parents et habitent un endroit bien précis qui n'est pas dans la commune où vous cherchez, c'est qu'il y a des chances que l'origine de la famille soit dans celle-ci.

En règle général, la coutume était de se marier dans la commune d'origine de la fiancée... mais :

  • si les parents ont déménagé, le mariage aura lieu dans ce nouveau domicile
  • si le curé était absent, le mariage peut avoir eut lieu dans le village d'à côté

Vos ancêtres peuvent figurer comme témoins ou parrains/marraines sur des actes d'autres familles du village. Parfois, sur l'un de ces actes, une information précieuse peut figurer.

Trouver leur acte de décès/sépulture

Pour trouver l'acte de décès ou de sépulture, vous pouvez :

  • chercher et analyser les actes de mariage de tous les enfants, la date de décès peut y être indiquée (moins dans les registres paroissiaux)
  • analyser, l'âge des parents à la date de naissance du dernier enfant, si celui-ci est indiqué
  • si le père ou le mère se sont remariés, vous pouvez chercher cet acte de mariage, qui vous donnera une fourchette de dates pour l'un des deux

Plus on avance dans le temps, plus l'âge de décès recule, il n'est pas rare maintenant de trouver des centenaires. Du XVIIIe au XIXe siècle, l'âge de décès se situe entre 60 et 70 ans. Selon la profession, la qualité de votre ancêtre, l'âge de décès pourra être plus ou moins importante.
Si vous trouvez l'acte de décès, ne vous fiez pas trop à l'âge mentionné, surtout si ce ne sont pas des enfants qui l'ont déclaré, mais même ceux-ci peuvent ne pas connaître la date de naissance de leurs parents, et arrondir leur âge à la décennie la plus proche. On trouve parfois même des écarts de 20 années !

Trouver leur acte de naissance/baptême

C'est une erreur symptomatique des débuts de recherche : il ne faut JAMAIS chercher l'acte de naissance/baptême des parents avant d'avoir trouvé leurs actes de mariage ou de décès, qui, seuls, permettent d'estimer leur date et lieu de naissance.
Les homonymes sont fréquents, et ce n'est pas parce que vous allez trouver l'acte de naissance d'un Jean Dupont 30 ans avant la naissance de son fils, qu'il s'agit bien de son père. Tout au plus peut-on faire ce type de recherche si l'on connait les noms des oncles et tantes : leurs actes de naissances permettront de confirmer que le père supputé est bien le bon si les noms des parents sont toujours les mêmes.
En recours ultime, la rareté d'un nom de famille, et l'unicité d'un prénom, peuvent garantir que l'on ne se trompe pas.

Le père n'est pas dénommé (enfant naturel)

Deux cas se posent, soit

  • La mère a gardé l'enfant, elle a pu le reconnaître ou non, dans le cas d'une reconnaissance, la date peut être indiquée en mention marginale sous le nom et prénom de l'enfant, avec cette date vous pourrez retrouver, cette reconnaissance dans les registres des naissances, cet acte pourra vous permettre quelquefois de débloquer l'ascendance (Les parents de la mère peuvent y être inscrits).
  • La mère a abandonné son enfant, plusieurs cas de figure peuvent apparaître :
  • La mère a accouché chez une sage-femme, le dossier d'abandon peut ou ne peut pas être retrouvé dans les Archives (archives brûlées ou détruites par les Archives Départementales et municipales), si oui, il vous permettra d'avoir beaucoup plus d'informations sur la mère, quelquefois sur ses parents..
  • La mère a accouché à l'hôpital, il sera intéressant de trouver son dossier d'admission hospitalier, les informations vous permettront certainement de débloquer l'ascendance, vous pourrez comme le cas précédent obtenir en plus son dossier d'abandon.

Aucun des deux parents n'est dénommé (enfant trouvé)

Rechercher la date et le lieu de naissance sera le plus souvent un casse tête surtout sous l'Ancien Régime. Deux cas s'offrent à vous :

  • enfant exposé dans une tour d'abandon, en fonction des époques vous pourriez avoir un dossier d'admission dans les hospices publics ou orphelinats (Archives départementales ou municipales), mais celui-ci ne vous donnera pas le nom des parents, ils vous permettra d'en savoir un peu plus sur lui, un billet aura peut être été apposé.
  • enfant trouvé dans l'espace public (église, escaliers, forêts ...), celui-la ne vous offrira guère d'information.

Il ne faudra pas tomber dans l'histoire invraisemblable de famille qui imagine que l'enfant est né de tel ou tel seigneur, de tel ou tel industriel ... Cette branche s'arrête souvent à cet enfant, dont on se sait pas grand chose. En fonction de l'époque, vous pourrez vous intéresser à son histoire, en analysant plusieurs fonds d'archives.

Pictos recherche.png Article détaillé : Généalogie d'un enfant trouvé, abandonné, assisté

La mère n'est pas dénommée

Quelquefois dans les registres paroissiaux, à la naissance, le père est nommé, identifié et la mère n'est pas nommée. Trois possibilités s'offrent à vous

  • Le curé a oublié de noter le nom et prénom de la mère, mais dans l'acte de mariage, celle-ci est indiquée
  • Le curé a oublié de noter, le nom et prénom de la mère, dans l'acte de mariage vous n'avez rien, il sera difficile de remonter la branche maternelle...les parrains et marraines, de chaque enfant pourra vous indiquez le nom de la mère présumé.
  • Ce n'est pas un oubli, dans le cas d'accouplement illégitime, le père a pu reconnaître l'enfant, la mère ne sera jamais notée, dans aucun acte.

Les règles à connaître

Les variations de noms ou de prénoms

Comme aujourd'hui, il arrivait que certains individus n'aiment pas leur prénom et se fassent appeler différemment de celui qui leur avait été attribué ; par ailleurs, certains prénoms, comme Isabelle et Élisabeth, peuvent quelquefois désigner la même personne.

De même, quand il y avait plusieurs prénoms, tous n'étaient pas forcément mentionnés. Ils pouvaient aussi être intervertis. Parfois, le scribe se "mélangeait les pinceaux", et il indiquait les prénoms d'un autre membre de la famille. Enfin, sachez que le prénom usuel n'était pas forcément le premier comme aujourd'hui. Dans certaines régions, c'était le dernier !

Certains prénoms peuvent désigner les deux sexes : Claude, Camille... Mais Anne également ! Ainsi, le duc Anne de Motmenrency (1493-1567), conseiller d'Henri II, Grand maître de France, connétable et Gouverneur du Languedoc, était un homme !

Dans certaines régions, en Alsace ou en Flandres par exemple, vous rencontrerez des prénoms exprimés dans leur forme latine. Certains sont facilement traduisibles : Joannes ou Petrus ; d'autres le seront moins (Dyonisus pour Denis, Judocus pour Josse, Stephanus pour Etienne).

Le plus souvent, ce sont les noms de familles qui diffèrent : soit qu'ils soient francisés dans des régions comme l'Alsace, soient qu'ils soient féminisés, Alsace également mais aussi, par exemple, l'ancien département du Var. Ainsi, un monsieur Gasquet a une sœur Gasquette, un Müller est au féminin une Müllerin...

L'orthographe n'a jamais existé en matière de noms de famille ce qui explique les variantes quelquefois très importantes ; il n'y eut stabilisation qu'à partir de la création du livret de famille ; soyez dès lors attentif à la phonétique.

Les homonymies

Plus vous remonterez dans le temps, et plus vous aurez de chances de situer le berceau de la famille étudiée dans un village, ou en tout cas dans une zone géographique très restreinte. Il arrive fréquemment alors que de multiples familles portent le même patronyme, bien souvent car tous sont cousins, mais parfois de façon très éloignée. De plus, les prénoms attribués aux nouveaux-nés sont souvent les mêmes dans tout le village : on donne le prénom du saint local, celui du seigneur du lieu, plus banalement celui du père ou du grand-père, celui du parrain. Par conséquent, il est fréquent de trouver des personnes de familles différentes ayant exactement les mêmes noms et prénoms ! Il est alors difficile de bien faire le tri, mais divers éléments peuvent permettre une identification correcte (enfants nés à moins de neuf mois d'écart, profession du père, témoins très différents selon les familles, etc).

De la même façon, nos ancêtres avaient souvent pour habitude de nommer de façon identique un enfant né après un premier décédé prématurément. Parfois, on trouve aussi plusieurs enfants ayant le même prénom, même si les plus jeunes ne sont pas décédés. Il arrive même que des filles aient des prénoms masculins, ou des garçons des prénoms féminins, tout simplement parce que l'imagination des parents était limitée, ou que le choix du parrain gouvernait le prénom de l'enfant, peu importe qu'il ait été garçon ou fille !

Quelques termes utilisés qualifiant les notables

Il faut remarquer que ces qualificatifs de civilité ne furent pas utilisés dans les mêmes espaces chronologiques,ou géographiques, la société évoluant. Il ne faut donc pas hésiter à faire des comparaisons.

  • discrète personne
  • honnête
  • honorable : fut un titre de dignité. Les dignités procèdaient de sources différentes : le savoir, les offices qui donnaient la noblesse héréditaire ou personnelle, les ordres qui donnaient un titre honorable, et enfin les seigneuries (surtout dans les régions du nord). Cette dernière sorte de dignité s'acquérait par la possession des fiefs et des justices.
  • maître
  • messire : ce titre ne se donnait qu'à la haute noblesse, dans les actes ou transactions ; et les roturiers qui l'avaient usurpé étaient recherchés et condamnés à l'amende. Il pouvait désigner aussi des membres du clergé.
  • noble ou noble Homme : cette qualification pouvait désigner les Bourgeois et échevins, elle n'était pas une vraie preuve de noblesse, sauf pour les régions du nord de la France, le parlement de Paris, Toulouse, et le Languedoc-Roussillon, où elle désignait la simple appartenance à la noblesse. En Normandie, et seulement dans cette région, elle était égale à celle d'écuyer. Il fut tout de même demandé aux généalogistes du roi de la considérer comme preuve de noblesse.
  • sieur : ce terme pouvait désigner une personne de petite noblesse, mais pas toujours (ceux qui avaient des fiefs non nobles). Il fut demandé au généalogistes du roi de le considérer comme preuve de noblesse.
  • Sire : on se servait également du mot Sire, dans le même sens que seigneur et sieur, et on l'appliquait aux barons, gentilshommes, il n'y avait que certaines familles, d'une noblesse distinguée, qui pouvaient prendre le nom de Sire devant le nom de leur maison.


Voir aussi la rubrique Fiches pratiques de GeneaWiki
Voir le site spécialisé Au blason des armoiries

Les spécificités régionales

Telle ou telle région - ou certaines Anciennes provinces de France - présentent des spécificités plus ou moins marquées en matière généalogique. Des pays, autrefois "étrangers" ont été rattachés à la France : Savoie, Lorraine, Corse. Vous y avez peut-être des ancêtres.

La question de l'immigration

La France est une terre d'immigration. Nombre de généalogistes ont des origines étrangères: Belgique, Pologne, Italie, Afrique du Nord pour les plus récents et les plus nombreux.

Des descendants de vos ancêtres ont peut-être émigré vers d'autres pays: anciennes colonies, expatriation liée à l'emploi, etc. Vos cousins sont peut-être aux quatre coins du monde: en Asie (ancienne Indochine) sur le continent Nord Américain (USA ou Canada) et il y a peut-être un grand oncle missionnaire en Afrique.

Les recherches peuvent sembler plus compliquées (langue, vocabulaire, documents utilisables, etc.) mais il ne faut pas se décourager. Comme rechercher un ancêtre noble ou un ancêtre pendu, cette recherche est merveilleuse. C'est un enrichissement de comprendre ce qu'il s'est passé, pourquoi ils ont bougé: famine, guerre, religion, maladie ou simplement pour être avec le reste de la famille.

Pour plus d'informations voir la section sur les recherches à l'étranger.

Bibliographie

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