« Les prêtres réfractaires - Révolution Française » : différence entre les versions

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:  ''Tu n’y entends goutte et si tu continues tu risques de garder longtemps cette f… cargaison.  
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:* ''Que faut-il donc faire ?  
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:  Que ne fais-tu comme moi ? Que ne les fumes-tu comme des renards dans leurs terriers, aussi les menai-je bon train.  
:'' Que ne fais-tu comme moi ? Que ne les fumes-tu comme des renards dans leurs terriers, aussi les menai-je bon train.  
:* ''Tu as plus d’esprit que moi, camarade, je ne m’avisais pas de ce moyen, je te promets de faire cette expérience au plutôt. »  
:* ''Tu as plus d’esprit que moi, camarade, je ne m’avisais pas de ce moyen, je te promets de faire cette expérience au plutôt. »  
''En effet, depuis cette conversation, la fumigation fut doublée dans notre vaisseau et les vœux de notre barbare capitaine furent exaucés au-delà de ses espérances.
''En effet, depuis cette conversation, la fumigation fut doublée dans notre vaisseau et les vœux de notre barbare capitaine furent exaucés au-delà de ses espérances.

Version du 14 février 2020 à 16:52


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Histoire

Le 25 janvier 1794, un arrêté est pris ordonnant que les prêtres réfractaires soient conduits de brigade en brigade jusqu’au port le plus proche : Bordeaux ou Rochefort.
Ils y seront détenus jusqu’à ce que des bâtiments de commerce nécessaires à leur transfert aient été affrétés.

Bordeaux

600 autres prêtres détenus à Bordeaux et dans la citadelle de Blaye, sont embarqués sur trois navires en 1794 : Le Jeanty, Le Dunkerque et Le Républicain.
Alors qu'ils descendent la Gironde, ils sont pris dans une tempête et obligés de se mettre à l'abri dans la rade de l'île d'Aix, à côté des deux négriers.
Les victimes subissent de mauvais traitements, des épidémies se développent.
De nombreux prêtres décèdent sur place et sont enterrés à l'Île Madame.
Afin d'éviter une contamination générale, les autorités décident de transférer les autres à la Citadelle de Brouage ou à Saint-Jean-d'Angély.

La Citadelle de Brouage

  • La citadelle trouve une autre fonction, peu glorieuse, lors de la Révolution : elle sert de prison pour des prêtres réfractaires arrivés par bateaux dans la rade de l'île d'Aix[1] et pour 143 religieuses.
Pictos recherche.png Article détaillé : pour en savoir plus et découvrir la liste des prêtres...

Rochefort

Sur les 829 prêtres arrivés à Rochefort en mars - avril 1794, seuls 228, à peine le quart, ont survécus,

  • 36 enterrés à Rochefort,
  • 254 à l’île Madame,
  • les autres dans les vases de l’île d’Aix et des forts qui gardent la Charente.
Pictos recherche.png Article détaillé : pour en savoir plus sur les pontons de Rochefort...

Hôpital de l'Ile Madame

Après être restés des mois sur les pontons mouillés en Charente et en rade d'Aix, ils furent transportés sur cette île pour éviter la contamination
En 1794, un hôpital de campagne est installé à l’île Madame dont le nom vient d’être changé en île Citoyenne.
ils furent transportés sur cette île pour éviter la contamination et y demeurèrent de juillet à novembre 1794.
Sur 83 malades débarqués, 36 sont morts quelques heures après. Dès le début octobre 1794, des rafales de vent emportent les tentes. Le 30, on ferme l’hôpital et les prêtres sont à nouveau enfermés dans les pontons

Depuis 1910, un pèlerinage a lieu chaque année au mois d’août dans l’île Madame où un grand nombre des victimes des évènements de 1794 sont inhumées depuis deux siècles. »

A Savoir

L'Île Madame est la plus petite île de la Charente-Maritime.
Elle changea de nom en fonction des époques, et c'est en 1688 qu'elle prit son nom actuel.

  • 1634 : Île de Veuare,
  • 1650 : Île de la Garenne,
  • 1794 : Île Citoyenne.

Le Concordat

Les persécutions des prêtres prennent fin lorsque le Saint-Siège conclut un Concordat avec la France (ratifié le 5 avril 1802).
Cet accord, signé par le Pape Pie VII et le 1er consul Bonaparte, réorganise le catholicisme dans le pays .

Quelques anecdotes

Deux frères s’aimaient tendrement et ne se quittaient guère. Un d’eux tombe malade et sur le champ est transporté à l’hôpital.
Son frère supplie le capitaine de permettre qu’il soit infirmier.
Son intention était de rendre à un frère chéri tous les services dont il était capable.
On acquiesce à sa demande, mais par un raffinement de barbarie, on l’envoie infirmier dans le second hôpital qui venait d’être dressé et où n’était pas son frère.
Ces deux bons prêtres moururent bientôt et n’eurent pas la consolation de confondre leurs derniers soupirs

Le capitaine du Washington vint un jour voir le nôtre. Nous étions à bord des Deux Associés.
La conversation qu’ils eurent ensemble fera connaître leur humanité.
Je ne la rapporte pas peut être bien exactement quant aux paroles dont ils se servirent, mais le sens est le même.
J’omets à dessein les termes indécents et blasphématoires.

«  Was. Bonjour, camarade, comment accommodes-tu tes brigands ?
  • Il n’y a point de jour où la mort ne me délivre de quelqu’un. Quelque fois il en meurt deux, rarement trois.
Tu n’y entends goutte et si tu continues tu risques de garder longtemps cette f… cargaison.
  • Que faut-il donc faire ?
Que ne fais-tu comme moi ? Que ne les fumes-tu comme des renards dans leurs terriers, aussi les menai-je bon train.
  • Tu as plus d’esprit que moi, camarade, je ne m’avisais pas de ce moyen, je te promets de faire cette expérience au plutôt. »

En effet, depuis cette conversation, la fumigation fut doublée dans notre vaisseau et les vœux de notre barbare capitaine furent exaucés au-delà de ses espérances.

A la mort. Les premières paroles que nous entendîmes à notre arrivée au Borée, vaisseau à trois points qui était à la rade de Rochefort sont celles-ci :
« Scélérats, brigands. Il faut avoir une vertu plus qu’humaine pour vous laisser subsister. »
On tient du capitaine des Deux Associés où l’on nous emprisonna, à la sortie du Borée, où nous ne demeurâmes que le temps nécessaire aux pirates
pour s’emparer de nos livres et de notre argent (les Deux Associés et le Washington devaient piller le reste de nos effets comme linge, habits etc.
et suppléer aux recherches du Borée, ne laissant presque rien à faire aux matelots et aux mousses qui malgré cela ne laissèrent pas de glaner)
on tient, dis-je de ce capitaine, et on a su d’ailleurs que le projet de nos persécuteurs était de se défaire des prêtres déportés lorsqu’on serait en pleine mer

Nuvola apps bookcase.png Bibliographie

  • Martyrologe du clergé français pendant la Révolution - 1840

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Sources

Référence.png Notes et références

  1. 42 prêtres sont morts à Brouage pendant leur détention