Les Régiments de Zouaves - 1870-1871

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Présentation

C’est l’ordonnance royale du 9 mars 1831 qui régularise la création du Corps des Zouaves, sous Louis-Philippe.

Le 13 février 1852, Louis-Napoléon signe un décret portant à trois le nombre de régiments de Zouaves, chacun des trois bataillons existants formant le noyau des nouveaux régiments ainsi créés.

Pour les distinguer entre eux, une couleur est appliquée au tombeau de la veste :
  • le 1er Régiments de Zouaves cantonne à Blidah en Algérois tombeau (tombô) garance
  • le 2e Régiments de Zouaves à Oran (caserne du Château Neuf) tombeau blanc
  • le 3e Régiments de Zouaves à Philippeville tombeau jonquille

C’est alors au sein de l’armée de la Défense nationale que le 28 octobre 1870 est levé le 4e Régiments de Zouaves.

Journal chronologique des régiments

Juillet 1870, la France déclare la guerre à la Prusse et malgré les infortunes des combats, les régiments de Zouaves se couvrent de gloire, surtout à Froeschwiller (Bas-Rhin) le 6 août 1870 et à Woerth où les trois régiments sont fort éprouvés dans des charges désespérées à la baïonnette de leurs fusils Chassepot.

1er Régiment de Zouaves

Au mois de juillet 1870, le régiment fut appelé à faire partie de l'armée du Rhin
Le 6 août, il participait à la bataille de Reichshoffen.
Les capitaines GOËPP et SEUPEL à la tête des tirailleurs du 3e bataillon enlevèrent au Bavarois le bois de Frœschwiller...
De Saverne, l'armée alla le 8 août à Sarrebourg; le 9 août, à Blâmont; le 10 août Lunéville. De cette ville on se dirigea à Neufchâteau le 14.
Le 16 août au soir, la division prit le chemin de fer et arrivât à Châlons le 17 août.
Du 17 au 20 août on séjourna au camp, un détachement de 400 zouaves arrive d'Afrique reporta l'effectif du régiment à 2000 hommes.
Le 21 août on marcha du camp de Châlon sur Reims, ville où l'on séjourna le 22.
Le 1er septembre, signal de l'attaque sur Bazeilles...
A six heures du soir, lorsque le régiment s'établit sur les remparts. La bataille était perdue sans ressources.
Les pertes du 1er zouaves étaient de dix-neuf officiers et six cents hommes de troupe.
Le 1er zouaves n'avait pas reçu de distribution de vivres depuis trois jours.
Le 4 septembre, toutes les troupes devaient avoir quitté Sedan. Pour être emmené en captivité.

2e Régiment de Zouaves

Frechviller, Warble, Sedan, noms fatidiques qui demeurent douloureusement dans nos mémoires. Wcerth, d'où le 2e Zouaves chasse les Prussiens baïonnettes aux reins ; d'où, délogé à son tour, il recule pied à pied, chargeant rageusement à maintes reprises, refoulant à chaque fois une infanterie dix fois supérieure en nombre et laissant sur le terrain 1.200 hommes sur 2.000.
Sedan, où le régiment déploie en une lutte inégale encore autour de Balan toute l'énergie du désespoir.
Et c'est la capitulation imposée par un commandement débile ; mais le fier drapeau du 2e ne tombera pas aux mains de l'adversaire ; son colonel le brûle pieusement devant la poignée de survivants ; l'aigle est enterré dans un gymnase ; les officiers se partagent la frange. Ainsi finit, en un déchirement, mais pur de toute souillure, le vieux drapeau du Régiment, dont l'aigle mutilé brille aujourd'hui en la meilleure place de notre salle d'honneur.
Mort à Sedan, le 2e Zouaves renaît de ses cendres avec le 2e Régiment de marche, levé en Algérie parmi les jeunes colons et les zouaves retraités, et, tout au long des opérations sur la Loire, puis à l'Armée de l'Est, cette unité de formation accomplit noblement sa tâche. Les préliminaires de paix mettent un terme à sa carrière.

3e Régiment de Zouaves

Le 21 juillet 1870, le régiment quitte Philippeville, à l'effectif de deux mille deux cents hommes ; à peine débarqué à Marseille, il est dirigé, par les voies rapides, sur Strasbourg, où il entre dans la composition de la 46 division du 1er corps de l'armée du Rhin en formation.
Le 4 août, le 3e zouaves, Colonel Bocher (1re Brigade de la 4e Division, Général de Lartigue,) est à Haguenau ; le 5, à Frœschwiller, où se concentre le 1er Corps, sous le commandement du Maréchal de Mac-Mahon, et où il échange les premiers coups de fusil, avec les avant-postes prussiens.
Dans la nuit du 5 au 6, le régiment à la gauche de la 4e Division est déployé, en tirailleurs sur la lisière Ouest du Bois du Niederwald, qu'il a reçu mission de défendre.
De grand matin, les Prussiens cherchent à se rendre maîtres de cette importante position, véritable clef du champ de bataille, sans pouvoir y réussir ; vers midi, après avoir reçu de nombreux renforts, ils renouvellent leur tentative.
Une lutte effroyable s'engage, coupée d'alternatives d'avance et de recul ; les zouaves sont attaqués, harcelés, assiégés de plusieurs côtés à la fois et sur une immense étendue. Mais ils sont d'autant plus tenaces qu'ils connaissent l'importance de leur mission et qu'ils savent que la perte du bois peut entraîner la ruine de leur division. Presque tous les officiers sont atteints, mais aucun ne quitte son poste. Le drapeau, déchiré par les balles, est devenu l'objectif des efforts prussiens ; un moment, il est en danger, mais les sapeurs le dégagent.
Bien que les renforts demandés n'arrivent pas, les zouaves résistent, en dépit des pertes énormes qu'ils subissent, et ne se laissent pas entamer ; ils parviennent ainsi à maintenir l'ennemi à distance jusqu'à 2 heures de l'après-midi.
En présence d'une menace d'attaque générale, avec mouvement' enveloppant, la division doit prononcer, devant un ennemi supérieur en nombre, son mouvement de retraite, tout en continuant de combattre.
Les zouaves avaient tenu bon depuis le commencement de l'action ; partout où ils s'étaient portés, ils avaient maîtrisé l'adversaire ; partout ils avaient été admirables de ténacité, de courage et de dévouement.
D'un héroïsme froid et calme, ils surent, eux, ces zouaves si vifs et si faciles à se laisser emporter par leur fougue, ces hommes faits pour la lutte ardente, pour la lutte corps à corps, rester calmes, placides, coude à coude sous le feu qui les décimait).
Quand le maréchal de Mac-Mahon eut jugé la bataille perdue, c'est aux zouaves, de concert avec les cuirassiers de la brigade Michel, qu'il demanda le suprême et légendaire effort qui devait sauver les débris de l'armée, en couvrant son mouvement rétrograde.
Dans la lutte désespérée et toute de sacrifice qu'il soutint, le régiment, écrasé par le nombre, laissa sur le terrain les deux tiers de son effectif et 43 officiers sur 57.
Lorsque de nouvelles troupes françaises eurent occupé des positions qui leur permettaient de retarder la progression des vainqueurs, quelques groupes dispersés purent se rallier aux appels du clairon qui sonnait la retraite finale. Sous la conduite des quelques officiers valides qui restaient, toujours disciplinés et toujours dévoués, les zouaves quittèrent, à leur tour, le champ de bataille pour se rendre à Saverne, et de là, à Châlons-sur-Marne, où ils allaient se réorganiser.
Malgré la défaite, malgré la misère du moment, les zouaves qui, jusqu'alors, n'avaient connu que le succès, se montrèrent, pendant la retraite de Saverne à Châlons, admirables de résignation, de fermeté, de cohésion, de discipline, d'attachement à leurs officiers.
Malgré la poursuite de l'ennemi, ils emmenèrent avec eux la plus grande partie de leurs blessés.
Arrivés, le 16 août, au camp de Châlons, ils se réorganisèrent hâtivement en comblant une partie de leurs vides au moyen des renforts envoyés des dépôts d'Afrique.
Le 30 août, le régiment, reformé, ayant au milieu de lui le général en chef, protège la retraite des voitures du 5e corps qui a été vaincu, la veille, à Beaumont ; le mouvement qu'il exécute l'amène sur les hauteurs qui dominent Bazeilles.
Le 1er septembre, jour de la bataille de Sedan, le 3e zouaves s'établit au-dessus et près de Dugny, au prix de sanglants efforts ; malheureusement, tandis que nos rangs s'éclaircissent, les forces ennemies augmentent sans cesse et dessinent une ligne enveloppante autour de l'armée française.
Après des marches et contremarches, opérées sous le feu de l'ennemi, le régiment se trouve fractionné en deux parties : l'une, avec laquelle se trouve la compagnie du drapeau, est séparée de l'armée et, après le désastre, parvient à gagner Rocroi et Signy-le-Petit, d'où elle se dirige sur Paris ; l'autre portion commence le mouvement de retraite ordonné par le général Ducrot, après la blessure du maréchal Mac-Mahon, mouvement si malheureusement contremandé par le général de Wimpffen.
Lancés sur Balan, ces quelques débris du régiment, dans une tentative désespérée, s'en emparent ; mais leurs efforts viendront bientôt se briser sous le feu écrasant de l'artillerie allemande.
Commencée à 4 heures du matin, la bataille était terminée à 6 heures du soir.
Le 2, la capitulation est signée et le lendemain, 3 septembre, c'est la captivité qui commence pour ces infortunés soldats, que leurs officiers n'ont point abandonnés, bien que laissés libres par les Allemands de rentrer dans leurs foyers, à la condition de ne plus reprendre les armes.
Un décret du gouvernement de la Défense nationale, en date du 1er octobre 1870, décide la création du 3e régiment de marche zouaves qui vient se former à Montpellier.
Les jeunes zouaves s'instruisent rapidement, la bonne volonté suppléant, chez eux, à l'expérience.
Sans doute, ils n'atteignent pas à la hauteur de leurs devanciers avec un cadre de commandement incomplet et des sous-officiers peu exercés, mais ils n'en sont pas moins disciplinés et, dès les premiers jours, leurs chefs sont certains de pouvoir compter sur eux.
Désigné pour combattre dans l'Est, le régiment fait d'abord partie de l'armée des Vosges, où il se distingue à Auxonne ; puis le gouvernement de Tours l'appelle sur la Loire, pour faire partie de l'armée de ce nom.
Le 24 novembre, il repousse les Prussiens de Bellegarde (Loiret) ; le 26, il prend part à l'action qui les débusque de Ladon, et, le 28, sous les ordres directs du général Thornton, qui veut combattre dans les rangs des 2e et 3e bataillon, il livre le combat de Beaume-la-Rolande, l'une des plus sanglantes affaires de la guerre d'invasion.
Les zouaves du régiment suivirent pendant quelque temps encore les destinées de la malheureuse armée de la Loire ; partout, ils payèrent bravement de leur personne, ne marchandèrent ni leurs fatigues, ni leur sang et, à la fin de décembre 1870, un ordre les envoya à l'armée de l'Est qui s'organisait sous les ordres du général Bourbaki.
Ils combattirent à Villersexel et, pendant la bataille d'Héricourt, la dernière livrée par l'armée de l'Est aux troupes de Verder, ils furent vivement engagés.
Postés au bois de Bians, dans le but de protéger le déploiement de l'artillerie française, ils s'avancèrent pour refouler les Prussiens du village de Torcy et s'établir à leur place.
A l'issue de cette bataille, restée indécise, le régiment dut subir le sort de l'armée de Bourbaki, obligée de se réfugier en Suisse, où elle fut internée jusqu'à la conclusion de la paix.
Ainsi finit la glorieuse et courte existence du 3e régiment de marche de zouaves, que le malheur avait brisée.
Le lieutenant Paul Déroulède, le grand patriote, qui comptait dans ses rangs, sut trouver, dans ses poèmes admirables, les accents pathétiques qui convenaient pour chanter les vertus guerrières de ses frères d'armes.

4e Régiment de Zouaves

Mobilisé à Paris le 10 juillet 1870,1e Régiment des Zouaves de la Garde se bat bientôt dans la région de Metz.
Enfermé dans la Place, il doit se rendre le 28 octobre avec armes et bagages; 1 acte de la Capitulation ne lui laisse même pas son drapeau. Un conciliabule émouvant se tient chez le Colonel GIRAUD; on refuse de livrer Je drapeau, et séance tenante il est partagé entre tous les officiers, les sous-officiers et zouaves présents.
Quelques-uns de ces lambeaux, réunis à grand peine par le Commandant DRIANT alors qu'il était major du 4e Zouaves, sont encadrés à la Salle d'Honneur de la caserne Saussier depuis 1894.
Le Régiment des Zouaves de la Garde cesse donc d'exister le 2.8 octobre 1870, à Metz.
Le même jour, à Paris, le 4e Régiment des Zouaves est créé en partie avec les zouaves de la Garde restés au dépôt.
On incorpore par la suite les soldats de Metz qui s'étaient évadés, puis après l'armistice, ceux qui reviennent de la captivité.
À peine constitué, le Régiment se couvre de gloire à Champigny, le 3o novembre 1870. C'est durant cette journée que le Sergent-Fourrier DIEUDONNE, grièvement blessé, saisit un clairon, sonne la charge et meurt épuisé, en immortalisant son geste.
L anniversaire de Champigny devient la fête du Régiment jusqu'à 1914. Celui-ci fait aussi merveille à la bataille de Montretout-Buzenval. Janvier 1871.

Morts pour la Patrie des Régiments de Zouaves

2e Régiment de Zouaves

Prénom(s) NOM Naissance Décès Observations
Jean Baptiste Charles DESPROGES - 6 Août 1870 Soldat
✞ Disparu le 6 Août 1870 à la Bataille de Froeschwiller, acte transcrit au tribunal de Limoges (Haute-Vienne)  
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3e Régiment de Zouaves

Prénom(s) NOM Naissance Décès Observations
Jean DELHAT - 6 Août 1870 Tambour
✞ Disparu le 6 Août 1870 à la Bataille de Froeschwiller (Bas-Rhin), transcrit au tribunal de Paris (Paris)  
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  • Journal officiel de la République Française - 1875 - page 26


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