« Le cérémonial du lever du Roi » : différence entre les versions

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Je suis littéralement ce qui est mentionné dans l'état de la France publié en 1789, pour ce qui concerne le cérémonial du lever, du dîner et du coucher du roi.

L'heure que le roi a dit venant à sonner

Le roi se lève à l'heure qu'il a marquée le soir avant que de se coucher ; et s'il n'était pas éveillé à l'heure qu'il a donnée, le premier valet de chambre l'éveillerait.

Le premier valet de chambre du roi en quartier, qui a couché dans la chambre de S.M. se lève ordinairement une heure avant le roi, sort doucement delà chambre, et se vient habiller dans l'antichambre.

Un quart-d'heure avant d'éveiller le roi, le premier valet de chambre entre dans la chambre de S.M., où un officier ou garçon de fourrière vient faire du feu ou remettre du bois, si c'est en hiver; en même temps es garçons de la chambre ouvrent doucement les volets des fenêtres, ôtent le mortier et la bougie qui a brûlé toute la nuit. Ils ôtent pareillement la collation de nuit, (consistant en pain, vin, eau, verre et essai ou tasse de vermeil, et quelques serviettes et assiettes) ôtant aussi ou faisant ôter le lit du premier valet de chambre, appelé le lit de veille. Cela fait, le premier valet de chambre reste seul dans la chambre, les autres garçons ou officiers se retirent jusqu'à l'heure que le roi a commandé qu'on l'éveille.

L'heure que le roi a dit venant à sonner, le premier valet de chambre s'approche du lit du roi, et l'éveille s'il n'est pas éveillé, puis il va ouvrir aux garçons de la chambre , dont il y en a un, qui, un demi-quart-d'heure auparavant, a été avertir le grand-chambellan et le premier gentilhomme de la chambre en année, s'ils n'étaient pas encore arrivés dans l'antichambre ; un autre va avertir au gobelet et à la bouche pour apporter le déjeûner; un autre prend possession de la porte, et laisse seulement entrer les personnes auxquelles le roi en a accordé le privilège, qui sont ceux de l'entrée familière.

Ensuite le roi dit au premier valet de chambre d'appeler, et il appelle la grande entrée, composée comme nous l'avons dit au mot entrées.

Le roi étant donc encore dans son lit, le premier valet de chambre de quartier, tenant un flacon d'esprit-de-vin, en verse sur les mains de S. M. sous lesquelles il tient une assiette de vermeil. Le grand-chambellan, ou le premier gentilhomme de la chambre en son absence, ou le grandmaître de la garde-robe en son absence, ou le premier valet de chambre, si aucun des précédents n'y étaient point, présente le bénitier à S. M., qui prend de l'eau bémie, fait le signe de la croix, et fait quelques prières dans son lit pendant un peu de temps.

Le roi sort de son lit

An moment que le roi sort de son lit, il chausse ses mules; le grand-chambellan , ou le premier gentilhomme en son absence, met la robe-de-chambre à S. M., ou bien les antres grands officiers en leur absence ; le premier valet de chambre la soutient, et en l'absence (fessusditsgrands officiers, ce serait lui qui la mettrait. Le roi étant debout, vient à son fauteuil placé au lieu où il doit s'habiller; environ ce tempslà le roi demande la première entrée, et le premier gentilhomme , on Je premier valet de chambre en son absence, répète pins haut la même chose au garçon de la chambre qui est a la porte.

Alors le garçon de la chambre fait entrer cette première entrée, qui est la troisième, comme nous avons dit au mot entrées.

Les officiers de la garde-robe s'approchent pour habiller le roi, qui, étant chaussé, demande en même temps sa chambre , que le premier gentilhomme ou le premier valet de chambre appelle; et alors les huissiers de la chambre prennent la porte de la chambre , et font entrer l'entrée de la chambre , composée comme nous avons dit au mot entrées.

Les huissiers de la chambre étant entrés et s'étant emparés de la porte, après que l'un d'eux a dit tout bas à oreille du premier gentilhomme de la chambre les gens de qualité qui sont à la porte, ( par exemple, les cardinaux, les archevêques, les évèques, le nonce, les ambassadeurs, les ducs et pairs, les maréchaux de Fiance, les gouverneurs de province, les lieutenants-généraux, les premiers présidents des parlements et autres), alors le premier gentilhomme annonce au roi ces seigneurs, et S. M. ordonne qu'on fasse entrer, ou est censée l'ordonner, ne disant rien de contraire, et cet huissier l'ait entendre cet ordre à son camarade qui tient la porte ; il revient pour faire faire place devant le roi, et faire ranger le monde.

L'huissier qui tient la porte de la chambre, fait entrer certaines personnes, sitôt qu'il les aperçoit, pour lesquelles il y a un ordre général. Dans le même temps l'huissier laisse entrèr, à mesure qu'ils arrivent, les principaux officiers de la maison de S. M. sans demander pour eux ; puis il laisse entrer tonte la noblesse et le reste des officiers, selon le discernement qu'il fait des personnes plus ou moins qualifiées, et des officiers plus ou moins nécessaires, et qui ont les emplois les plus considérables.

Il est du devoir de l'huissier de demander le nom et la qualité de ceux qu'il ne connait pas ; et lorsqu'il le demande, qui que ce soit ne le doit trouver mauvais, parce qu'il est de sa charge de connaître tous ceux qu'il laisse entrer.

On doit gratter doucement aux portes de la chambre, de l'antichambre ou des cabinets, el non pas heurter rudement. De plus, si l'on veut sortir de la chambre, de l'antichambre ou cabinets, les portes étant fermées, il n'est pas permis d'ouvrir soi-même la porte ; mais on doit se la laisser ouvrir par l'huissier.

Le roi s'habille

Pendant que le roi s'habille , les deux pages de la chambre qui sont de jour ou de service , relèvent les mules ou pantoufles de S. M.

Si l'on parle trop haut dans la chambre, les huissiers font faire silence.

S.M. ôte sa robe de chambre, le maître de la garde Tobc lui tire sa camisole de nuit par la manche droite, et le premier valet de garde-robe par la manche gauche ; puis il remet cette camisole entre les mains d'un des officiers de la garde-robe.

Cependant un valet de garde-robe apporte la chemise du roi qu'il a chauffée, s'il en est besoin , et prête à donner, couverte d'un taffetas blanc ; puis pour donner la chemise à S. M. si un des fils ou petit-fils de France (quand il y en a) se trouve dans ce moment au lever, le grandchambellan, ou un premier gentilhomme de la chambre, le grand-maître de la garde-robe ou autre officier supérieur, reçoit celle chemise du valet de la garde-robe, et la lui présente pour la donner à S. M. Les autres princes du sang ou princes légitimés la prennent des mains du valet de garde-robe, à qui ils donnent à tenir leur chapeau, leurs gants et leur canne. Au défaut des princes du sang ou légitimés, le grand-chambellan, un premier gentilhomme de la chambre , le grand-maître de la garde-robe, le maître de la garde-robe, le premier valet de garde-robe, et les autres officiers de la garde-robe en leur rang donneraient la chemise au roi. Au moment que le roi a sa rtemîse blanche sur ses épaules, et à moitié vêtue, levalet de la garde-robe qui l a apportée , prend sur les genoux du roi on reçoit des mains de S. M. la chemise que le roi quitte. Pendant que S. M. ôle sa chemise de nuit, et met sa chemise de jonr, aux côtés de son fauteuil il y a deux valets de chambre qni soutiennent sa robe-de-chambre pour le cacher. Si tôt que sa chemise lui a été donnée, le premier valet de chambre en lient la manche droite , et en son absence un valet de chambre; elle premier valet de garde-robe ou un autre valet de garde-robe en tient la manche gauqhe. Après le roi se lève de son siège, et le maître de la garde-fobe lui aide à relever son haut-deehausse : si S. M. veut meure une camisole , c'est le grandmaitre de la garde-robe qui la lui vêt.

Les valets de garde-robe apportent l'épée , la veste et le cordon-bleu. Le grand-maitre de la garde-robe agraffe l'épée au côté du roi, puis il lui passe sa veste dans les bras, lui met pardessus le cordon - bleu en écharpe , au bnut duquel la croix du St.-Esprit est attachée et pend du côté de 1 épée, avec la croix de l'ordre de St.-Louis liée avec nn petit ruban rouge.

Ensuite un dés valets de garde-robe présente le justaucorps dn roi ( après l'avoir chauffé, s'il en est besoin ), aur grand-maître de la garde-robe , lequel aide à S. M. à le passer dans ses bras. S'il arrivait par hasard, comme quelquefois à la campagne , qu'il ne se trouvât auprès du roi ni grand-chambellan , ni premier1 gentilhomme de la chambre,, ni grand-maitre, ni maître de la garde-robe, ni même de premier valet de garde-robe , lés valets de garde-robe présenteraient eux-mêmes à S. M. toutes les pièces de son habillement , comme feraient aussi les garçons de la garderobe en l'absence des valets de garde-robe.

Le roi avant mis son justaucorps, celui qui a soin des cravates de S. M. en apporte plusieurs dans une corbeille préparée : et celle qui plaît à S. M., le maître de la garderobe la lui met ; mais le roi se la none lui-même : en l'absence du maître de la garde-robe, la cravate est mise au roi par le premier valet de garde-robe. Le roi vide les poches de l'habit qu'il quitte, dans celle de l'habit qu'il prend; et c'est le maître de la garde-robe qui les lui présente pour les vider, un valet de garde-robe les. tenajit par- dessous.

Un autre valet de garde-robe apporte trois mouchoir sur une salve de vermeil ou soucoupe, et le grand-maître de la garde-robe les présente sur cette même salve à S. M., qui eu prend un ou deux, comme il lui plaît ( celte salve est une manière de soucoupe en ovale. ) Toutes les fois que le roi est en robe de chambre , soit de nuit, soit de jour, qu'il soit indisposé, qu'il ait pris médecine ou lion, c'est au grand-maître de la garde-robe : présenter les mouchoirs à S. M. Le maître de la garde-robe présente aussi au roi son chapeau , ses gants et sa canne. Au jour des grandes fêtes solennelles , le grand-maître de la garde-robe met le manteau sur les épaules du roi, et présente à S. M. le collier de l'Ordre, lequel les officiers de la garde-robe attachent pardessus le manteau.

Toutes les fois que le roi met des habits neufs, pour cette première fois le tailleur présente les chausses à S. M. ; mais à l'égard de la veste et du justaucorps, ils les présente aux officiers supérieurs, comme il esl dit à l'habillement ordinaire du roi. Si, dès le matin, le roi s'habillait pour aller à la chasse, S. M. prendrait un surtout et un manchon , suivant la saison.

Si le roi se levait avant qu'il fût jour, on allumerait un bougeoir ; et le grand - chambellan ou le premier gentilhomme de la chambre ayant demandé à S. M. à qui elle souhaiterait que l'on le donnât, le premier valet de chambre le mettrait entre les mains de celui que le roi aurait nommé, pour le lenir pendant qu'on habillerait S. M.

Pendant que le roi s'habille, l'horloger prend son temps pour mellre en état les pendules de la chambre , et des autres appartements de S. M., et la montre même que le roi porte sur lui, et va la mettre sur la table du cabinet.

Un valet de chambre tient toujours un miroir devant le roi, durant tout le temps qu'on habille S. M., et deux autres éclairent aux deux côtés, s'il est besoin de lumière.

Le roi étant habillé

Le roi étant habillé , vient aussitôt à la ruelle de son lit, l'huissier de la chambre faisant faire place devant S. M. Le roi s'agenouille sur les carreaux qu'un valet de chambre a posé à terre sur le parquet au-devant du fauteuil, proche le lit du roi, et ce valet de chambre se tient dans le balustre. S. M prie Dieu , et ayant achevé ses prières, le grand-aumonier ou le premier aumônier, on, en leur absence , un des aumôniers «lit d'une voix basse l'Oraison, Quœsumus , omnipoteits Deus.

Si quelqu'un des cardinaux, archevêques, évéques, ou même des aumôniers du roi qui entrent tous dans la balustrade du lit, a à parler au roi, il le tait ordinairement avant que S. M. commence ses prières.

Le roi, après ses prières, donne l'ordre pour l'heure et le lieu de sa messe, ou s'il ne dit rien , ct-la s'entend que sa messe est à l'heure ordinaire. Le grand ou premier aumônier, ou un des aumôniers dit l'ordre pour la messe à un chapelain ou à un clerc de chapelle de quartier, et même a quelqu'un de la musique de la chapelle.

S'il arrivait que le roi demandât des mouchoirs, à quelque heure que ce fût de la journée, c'est au grand-maître de la garde-robe à les lui présenter : en son absence, c'est au maître de la garde-robe ; et en l'absence de l'un et de l'autre, c'est au premier valet de garde-robe.

Le Roi donne audience

Si S. M. doit donner audience dans sa chambre à un nonce ou à quelque ambassadeur, le roi le dit à l'introducteur des ambassadeurs qui va le prendre à la salle des ambassadeurs, et au capitaine de garde , qui le reçoit à 1 entrée de la salle des gardes, puis l'accompagne jusqu'à* l'audience. Alors le roi est assis sur son fauteuil, qu'un valet de chambre a placé à l'endroit le plus commode en dedans les balustres du lit. Le grand-chambellan, les premiers gentilshommes de la chambre, le grand-maître et les maîtres de la garde-robe sont debout derrière le fauteuil, et les princes sont aux côtés de S. M. L'huissier de la chambre fait faire place devant le nonce ou l'ambassadeur, qui salue trois fois le roi en l'approchant : et le roi se lève, et le salue. Aussitôt S.M. s'assied et se couvre ; puis ce nonce ou cet ambassadeur ayant commencé à parler, se couvre; et les princes, etc., s'il y en a de présents, se couvrent aussi. L'audience finie, il fait encore trois révérences au roi en se retirant.

Lorsque le nonce, ou un ambassadeur doit avoir audience, le tapissier découvre auparavant le lit, le fauteuil et les sièges pliants v c'est-à-dire, qu'il ôte la housse de taffetas qui est autour du lit, et les fourreaux des sièges qui sont en dedans de la balustrade qui entoure le lit ; et quoique le lit ne soit pas encore fait, il le couvre de la courteÎiointe , et ouvre les rideaux du moins par les pieds , et pat e devant du lit.

Un peu devant qu'un envoyé ait audience , l'introduiteur des ambassadeurs le conduit dans l'antichambre du roi, où cet envoyé ayant attendu quelques moments, l'introducteur des ambassadeurs vient le prendre , et l'introduit à la chambre de S. M. L'envoyé salut trois fois le roi en l'approchant; mais S. M. ne se lève point comme pour un nonce ou pour un ambassadeur. L'envoyé ne se couvre jamais; puis eu se retirant, il fait pareillement trois révérences au roi.

Le serment de fidélité au roi

Ceux qui prêtent serment immédiatement entre les mains du roi, le font d'ordinaire dans la chambre, ou dans le cabinet, sitôt que S. M. a prié Dieu.

Ce sont les grands et principaux officiers de la couronne et de la Maison du Roi ; savoir : le grand aumônier, le premier aumônier, le grand-maître de la Maison du Roi, le grand-chambellan, les quatre premiers genlilshomme de la chambre, le grand-maître de la garde-robe et les deux maîtres de la garde-robe, le grand-écuyer, les capitaine des gardes-du-corps, le capitaine des cent-suisses, le grand-maître et surintendant général des postes , quand il y en a, le grand-prévôt, le surintendant des bâtiments, quand il y en a, le grand-maréchal-des logis, le grand-veneur, le grand-louvelier, le capitaine général des toiles de chasse et de l'équipage du sanglier, le premier médecin ; la charge de connétable, qui était le premier officier de la couronne, est supprimée ; mais quand il y en a eu, il a prêté serment entre les mains de S. M. ; le chancelier, le garde des sceaux, quand il y en a ; les secrétaires d'état, le colonel général de l'infanterie, le colonel-général delà cavalerie, le colonel-général des dragons, les maréchaux de France, le premier amiral, les vice-amiraux, la gouvernante des entants et petits-enfants de France, et le surintendant de leur maison ; outre cela, les quatre grands officiers de l'ordre du St.-Esprit, qui sont : le chancelier, le prévôt et maître des cérémonies, le grand-trésorier et le greffier.

Ces quatre sont quelquefois reçus dans le chapitre ou à l'église; le grand-maître de l'ordre de N.-D.-du-Mont-Carmel et de St.-Lazare de Jérusalem; les chevaliers de l'ordre de St.-Louis, lorsque le roi leur donne la croix, et les grands officiers de cet ordre, jusqu'au trésorier inclusivement ; les grands-croix et commandeurs de cet ordre prêtèrent serment entre les mains du roi lors de l'institution de l'ordre ; mais à présent ils ne le prêtent plus , étant toujours tirés des corps des chevaliers ; les premiers présidents des parlements, le premier président du grand conseil, les gouverneurs des provinces, le gouverneur de Paris, le prévôt des marchands et les échevins de Paris, les lieutenants-généraux des provinces, et les lieutenants du roi des provinces. Celui qui vient prêter le serment de fidélité au roi, laisse son chapeau, ses gants et son épée (si c'est un homme d'épée ) entre les mains de l'huissier de la chambre, si ce serment se fait dans la chambre, ou entre les mains de l'huissier du cabinet, si ce serment se fait dans le cabinet : puis il s'agenouille sur un carreau qu'un premier valet de chambre lui présente devant les pieds de S. M., assise en son fauteuil, le chapeau sur la tète. Ce serment est lu par le secrétaire d'état dans le département duquel est la charge, dignité ou commission de celui qui fait ce serment de fidélité : le roi tenant entre ses mains celles de celui qui le fait. Puis, si c'est une charge qui ait un bâton de commandement, le roi met te bâton entre les mains de l'oflicier. Par exemple, le bâton de maréchal entre les mains d'un marécbal de France , le bâton de commandement entre les mains d'un capitaine des gardes-du-corps, du capitaine des cent-suisses, da grand-prévôt, etc.

Le serment prêté, celui qui l'a fait se lève, l'ait une révérence à S. M,, puis il reprend de l'huissier ce qu'il lui avait laissé en garde. Ensuite, pour le droit du serment, il donne à quelqu'un des officiers ( c'est d'ordinaire au garçon de la chambre ) une somme qui n'est point fixée, mais plus grande, suivant l'étendue de la charge, de laquelle somme une part appartient aux premiers valets de chambre, et l'autre aux officiers qui ont accoutumé d'y avoir part; savoir, suivant un règlement signé des quatre premiers gentilshommes de la chambre , l'huissier du cabiqet en service, a comme un huissier de la chambre : les quatre huissiers de la chambre ont leur part : les garçons de la chambre qui sont ordinaires, ont autant à eux six, que les quatre huissiers de la chambre de quartier : les huissiers de l'antichambre ordinaires ont à eux trois autant qu'an huissier de la chambre.

On a dit que ces serments à la chambre se faisaient d'ordinaire le matin : néanmoins les échevins de Paris, et quelques antres le l'ont après le dîner du roi, on à quelque autre heure du jour.

Les capitaines des gardes-du-corps, en prêtant serment pour cette charge, ou ensuite pour quelque autre charge, gouvernement de province , ou autre dignité, ne quittent point leur épée.

Quand après avoir prié Dieu, ou après avoir donné audience, le roi sort de la balustrade de son lit, pour aller à son cabinet, il est précédé de l'huissier de la chambre, qui fait fendre la presse: et le capitaine des gardes de quartier marche derrière S. M.

Le roi entrant dans son cabinet

Le roi entrant dans son cabinet, y trouve plusieurs de ses officiers qui s'y sont rendus pour recevoir ses ordres. Par exemple, s'il y a quelque chose à changer à l'ordre de la messe, il le dit au grand-aumônier, ou au premier aumônier. Il dit au grand-maitre, ou au premier maître-d'hôtel, à quelle heure il veut manger, et s'il veut manger à son grand, ou à son petit couvert. Le grand-chambellan, ou le premier gentilhomme de la chambre ayant reçu des mains d'un valet de chambre, la montre et les reliques du roi, les présente à S. M., qui les met en ses bourserons ; et ils remarquent sur les ordres que le roi donne , s'il n'y a rien à faire pour eux. Car c'est à eux à servir S. M. lorsqu'elle mange dans sa chambre; et ils sont toujours présents lorsqu'elle met quelques hardes pour sortir , et qu'elle les quitte à son retour. Le grand-écuyer reçoit l'ordre pour les chevaux et carrosses, le capitaine des gardes, pour l'heure à laquelle le roi doit sortir , et le nombre des gardes qu'il faudra ; le porte-arquebuse, pour savoir si le roi chasse, et s'il tiendra prêts les fusils pour S. M. : et enlin , le grand-maître de la garde-robe reçoit ordinairement ses ordres le dernier, parce qu'il arrive quelquefois que S. M. veut changer de justaucorps, ou de souliers, ne se trouvant pas assez à son aise dans ceux qu'elle a pris en se levant; ce qui se fait d'ordinaire après que tout le monde est sorti. C'est pourquoi le maître de la garde-robe, le premier valet de garde-robe, un des valets de garde-robe, le tailleur, et les garçons de la garde-robe s'y trouvent, et y demeurent jusqu'à ce que le roi leur ait dit s'il a besoin de quelque chose. Et avant que ces officiers de garde-robe se retirent, S. M. les avertit de l'heure à laquelle elle doit sortir l'après-dinée, et des choses qu'elle veut prendre, comme bottes, bottines, casaques, surtout, manchon, etc.

On a coutume de faire le lit du roi pendant que S. M. est i la messe. En le faisant, il y a de chaque côté un valet de chambre, et au pied un tapissier.

Un valet de chambre demeure assis dans la balustrade pour garder le lit, et aux heures des repas-, un de ses camarades a soin de le relever. Ce valet de chambre doit répondre du lit, et empêcher que personne n'en approche.

Lorsque le roi dine à son petit couvert, dans sa chambre, un valet de chambre présente à S. M. le fauteuil, derrière lequel il se tient. Le grand-chambellan, ou le premier gentilhomme de la chambre sert le roi à table. Le prince le plus qualifié présente au roi la serviette mouillée avant et après le repas.

Le roi, en allant à la messe , doune l'ordre aux officiers de ses gardes.

Quand le roi est sorti de la messe, il attend que le maître-d'hôtel, son bâton en main, le vienne avertir que les viandes du dîner sont sur table.

Lorsque le roi mange à son grand-couvert, c'est ordinairement dans l'antichambre de la reine, les fils et petit-fils de France, et les princesses leurs épouses, sont d'ordinaire à table avec S. M.. Alors on dit que le roi mange en famille, ou avec la famille royale. Les autres princes du sang ont aussi quelquefois cet honneur.

Pour faire compagnie au roi et aux princesses , d'ordinaire au dîner et au souper du roi il se trouve plusieurs dames de la première qualité : les princesses et les duchesses sont assises sur des sièges pliants ou tabourets, qui sont mis autour de la table, et les autres restent debout. Au moment que ces princesses et duchesses arrivent proche la table, elles saluent le roi, puis les personnes royales qui sont à table : S. M. les salue aussi, et les personnes royales en font de même.

Quand le roi sort de table, les princes et princesses qui ont mangé avec S. M., et les autres princesses, duchesses et dames se lèvent : et après avoir fait la révérence au roi, toutes ces personnes suivent et reconduisent leurs majestés dans leur chambre. Après le souper, les princesses de la famille royale entrent encore pour quelque temps dans un des cabinets de S. M.

S. M. sort pour aller à la chasse

Quand S. M. sort pour aller à la chasse, deux valets de garde-robe lui mettent ses bottes ou bottines (un écuyer lui mettrait ses éperons, s'ils ne tenait pas aux bottes.) Le roi prend son babit de chasse, sa canne, ou son fouet; et suivant la saison, il prend aussi un surtout et un manchon.

Le roi part d'ordinaire dans son carrosse, et trouve ses chevaux de selle au rendez-vous, et dans son carrosse de suite se mettent ordinairement le grand-écuyer, le capitaine des gardes, le grand-chambellan, un premier gentilhomme de la chambre, le graud-maître de la garde-robe, etc., dont la plupart suivent, tant par honneur, que parce qu'ils y ont, ou peuvent avoir fonction.

Plusieurs officiers à cheval suivent S. M. ; entr'autres les officiers des gardes, l'écuyer, le porte-manteau, le porte-arquebuse, le chirurgien, le renoueur, le coureur de vins, etc., et les gentilshommes qui ont été présentés et fait leurs preuves de noblesse depuis l'an 1400, ou qui sont censés les avoir faites.

Lorsque le roi est de retour de la chasse, ou de la promenade, il trouve à sa chambre les officiers de sa chambre et de sa garde-robe, qui lui changent les habits dont il a besoin, et font les mêmes fonctions qu'au lever de S. M. Un valet de chambre tire la botte du pied droit, un valet de garde-robe celle du pied gauche.

Au débotté du roi, peuvent entrer les personnes qui ont les entrées au lever de S. M., comme nous l'avons dit ci-devant.

Les jours que le roi a couru le cerf le matin avec les dames, il dîne avec elles au retour de la chasse dans son cabinet, où il n'entre d'officiers que le grand-chambellan, le premier gentilhomme de la chambre, le premier valet de chambre, le premier maître-d'hôtel et quelques officiers absolument nécessaires pour le servir.

La collation du roi

Si par hasard l'après-diné le roi avait besoin de boire, quand il est chez lui, pour lors un valet de chambre irait faire venir la collation, et passant par la salle des gardes du-corps , crierait à haute voix : gardes , à la collation du roi : aussitôt un garde se joindrait à lui; et ils iraient ensemble au gobelet. Cette collation prête, serait en même temps apportée par les officiers du gobelet, précédés par le garde qui marcherait le premier, et ensuite par le talet de chambre, lie garde s'arrêterait à la porte de l'antichambre.

Si S. M., venant de jouer à la paume, ne veut pas ser faire frotter dans le lit, deux valets de chambre lui mettent tin drap sur les épaules, qu'ils tiennent tout roulé, après l'avoir bien chauffé ; ensuite le roi se fait essuyer dans la chaise ou fauteuil par ses barbiers, et les valets de chambre chauffent le linge ; que, si S. M. veut se mettre au lit, les valets de chambre bassinent aussi le lit.

Quand les grandes dames, surtout les princesses du sang, passent dans la chambre du roi, elles font une grande révérence au lit de S. M.

Le jour finissant, on allume les bougies aux lustres, chandeliers et flambeaux des chambres, cabinets et antichambres du roi ; savoir , les huissiers de l'antichambre font allumer dans les antichambres, et les garçons de la chambre font allumer dans les chambres du roi, et même dans les cabinets.

Le soir, pour éclairer le roi, un huissier de la chambre marchant devant, porte deux flambeaux de vermeil jusqu'au bas des escaliers, toutes les fois que S. M. sort ou qu'elle rentre, et en quelque lieu qu'elle aille par les chambres, et par les différents appartements du château; mais S. M. étant descendue jusque dans la cour, il n'y a plus que les pages de la chambre et les pages de la grande écurie qui continuent de porter leurs flambeaux de poing devant le roi ; comme on a dit ci-devant en parlant des pages de la chambre.

Quand on joue dans les chambres et cabinets de S. M., les garçons de la chambre ont les profils du jeu , c'est-à-dire, qu'ils partagent également entr'eux ce que donnent les personnes qui jouent.


Source : Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France Par Nicolas Viton de Saint Allais