La naissance autrefois

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Lorsque l’enfant parait

L’accouchement

L'accouchement représente toujours l’inconnu et est attendu avec beaucoup de fatalisme. Les femmes accouchent chez elles. Les naissances hospitalières sont très rares et ne concernent que les plus pauvres. Il s’agit d’abord d’une histoire de femmes et ce jusqu’au XVIIème siècle. La venue au monde de l’enfant se déroule devant les voisines venues aider et commenter. Le rôle principal est donné à une matrone de 50 ans au moins, appelée sage-femme qui intervient gratuitement. L’accoucheuse de village est prise en charge par le clergé paroissial qui veille à surveiller ses mœurs. Entre 1759 et 1783 Madame de Coudray, sage femme brevetée par le roi va parcourir la France avec un » « machine » afin de former des sages-femmes et des accoucheurs.

La « machine » de Madame de Coudray est en réalité un mannequin servant à enseigner l'art des accouchements. Elle comprend un mannequin représentant, en grandeur réelle, la partie inférieure du corps d’une femme, une poupée de la taille d’un nouveau-né et différents accessoires montrant, entre autres, l’anatomie de la femme, un fœtus à sept mois, des jumeaux.


La mortalité infantile

L’enfant est né, mais vivra t’il ? La mortalité infantile est en effet très élevée. Au XVIIIe siècle en Europe, un enfant sur quatre meurt avant 1 an et un sur deux seulement arrive à l’âge adulte. Il existe des fortes disparités géographiques, ainsi les enfants survivent mieux en Normandie ou en Lorraine (deux régions au niveau économique et au taux d’alphabétisation plus élevés), par contre les enfants Languedociens meurent plus que les normands. On remarque également une corrélation entre la baisse de la fécondité et la baisse de la mortalité infantile. Des maternités moins nombreuses ou plus espacées auraient permis aux mères d’être plus attentives à la survie de leur enfant. Au milieu du XIXe siècle, les progrès de l'hygiène et de la médecine permettent de faire tomber cette mortalité à moins de 200 ‰ dans les pays les plus en avance.


Le baptême

Au XIIème siècle, les baptêmes avaient lieu deux fois l’an : la veille de Pâques et la veille de la Pentecôte. Les enfants étaient alors immergés dans l’eau. Depuis le Concile de Trente (1545), l’enfant doit-être baptisé dans les trois jours après la naissance. Si l’église est loin du lieu de naissance, il est recommandé de prendre de l’eau bénite pour le chemin afin d’ondoyer l’enfant en cas de besoin. Un rapide parcours des registres paroissiaux montre que l’enfant était généralement baptisé le jour même. Si à la naissance, l’enfant montre des signes de fragilité, la sage femme est autorisée à l’ondoyer afin de lui garantir le paradis. L’important étant d’éviter que l’enfant, en cas de décès erre dans les limbes, le baptême est ainsi plus important que la vie de l’enfant, le sacrement devant effacer le péché originel. En cas de difficulté lors de l’accouchement, le baptême intra-utérin peut être pratiqué. Si l’enfant est mort né, on se hâte souvent de l’emmener dans une chapelle proche ou il est censé pouvoir « retrouver la vie », ne serait-ce que quelques instants afin qu’il reçoive le baptême. Il suffit généralement que les témoins attestent qu’ils ont aperçu un mouvement de cœur, un souffle, le mouvement d’un doigt pour que le prêtre baptiste l’enfant.


Les parrains & marraines, le choix du prénom

Au Moyen Age, l’enfant avait plusieurs parrains et marraines. Le concile de Trente a interdit cet usage, il a néanmoins perduré jusqu’aux premières décennies du XVIIème siècle. L’acte de baptême inscrit l’enfant dans la société, l’acte contient un prénom, un nom de famille, une date, sa paroisse d’origine et parfois le rang social occupé par son père. Le prénom jusqu’au XVIIème siècle prend parfois plus d’importance que le nom de famille, c’est pourquoi on trouvera des tables de registres paroissiaux classées par prénoms.

Le prénom, est un héritage, généralement celui d’un parent, du parrain, de la marraine, le prénom d’un frère ou d’une sœur décédée en bas âge.

Le baptême permet aussi d’honorer les membres de la famille, d’abord les grands-parents, les premiers enfants prennent souvent le nom des grands-pères et grands-mères. Les cousins germains ainés portent ainsi souvent le même prénom.

Les relevailles

La mère est absente au baptême, elle est encore considérée comme impure. Chaque mère chrétienne doit obéir au rite de la purification, comme si l’accouchement l’avait souillé. Ce rite, est appelé relevailles. Le nombre de jour durant lesquels la mère ne peut assister aux offices est variable selon la coutume du lieu.  Pour la cérémonie des relevailles, la mère s’habille en blanc et se présente au prêtre avec un cierge. L’enfant, lui non plus ne doit pas sortir entre le baptême et les relevailles.