La Sorbonne

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Histoire.pngHistoire

Collège de Sorbon et chapelle en 1550
Saint Louis remet à Robert de Sorbon la charte de la fondation de la Sorbonne
  • La prestigieuse Sorbonne est fondée en 1253 par Robert de Sorbon (1201-1274), chanoine de Cambrai et chapelain de Louis IX (Saint-Louis). Il ouvre une maison rue Coupe Gueule (aujourd'hui rue de la Sorbonne) sur la montagne Sainte Geneviève où plusieurs collèges existent dispensant les cours en latin (d'où quartier latin) Ils étaient destinés à une vingtaine d'élèves pauvres des Quatre nations de l'époque (Française, Normande, Picarde, Anglaise) de poursuivre des cours de théologie. Le collège de Sorbon acquiert très vite une très grande renommée devenant peu à peu la célèbre Faculté de Théologie de Paris.
  • La Sorbonne n'était ni une faculté, ni un collège (au sens actuel du mot), ni une congrégation religieuse, mais une maison d'étude et un hôtel où vivaient les pauvres étudiants et les maîtres en théologie. La Sorbonne offrait un gage de formation intellectuelle de grande qualité, les rois, les évêques, les magistrats, consultaient les membres du collège qui jouissaient d'un rôle éminent dans la vie du royaume.
  • Le nombre de collégiens augmentant, le collège s'agrandit avec l'acquisition par Robert de Sorbon de nombreuses maisons, de granges et de jardins qu'il maintint dans une grande austérité.
  • L'excellente réputation de la Sorbonne était due, en partie, à la présence d'une bibliothèque de prestige, alimentée par la générosité de nombreux donateurs, notamment les sorbonistes qui léguaient leurs livres ; elle fut célèbre dès le règne de Philippe Le Bel et un édifice spécial fut construit en 1481.
  • En 1467 la première imprimerie de France y fut installée par Guillaume Fichet, prieur, puis recteur de la Sorbonne, qui fit venir d'outre-Rhin trois typographes ; en 1472 une trentaine d'ouvrages avaient été imprimés.
  • Après les guerres de religion, Henri IV lança des réformes qui accentuèrent le contrôle royal sur l'institution et l'orienta sur la formation des futurs hauts fonctionnaires. Elle forma entre autres : Richelieu, Mazarin, le cardinal de Retz, le cardinal de Fleury ....
  • Le cardinal de Richelieu, élève du collège en 1606-1607, en devient le proviseur le 29 août 1622 et entreprend un ambitieux programme de rénovation du collège, dont il fut le principal mécène. La Sorbonne était devenue le siège des assemblées de la faculté de théologie accueillant toujours plus d'étudiants. Richelieu peut être considéré comme le second fondateur de La Sorbonne.
  • Puis la Sorbonne eut la prétention d'obliger les rois, ainsi que le pouvoir pontifical, à compter avec son influence. Elle fut également fortement marquée par la querelle janséniste. Mais finalement dût se soumettre à l'autorité qui institua une véritable tutelle.
  • La Maison fut profondément marquée par le progrès des sciences et de l'esprit philosophique au siècle des Lumières. En 1749 Anne-Robert Jacques de Turgot, alors abbé de Brucourt, futur ministre de Louis XVI, entre à La Sorbonne et remettra une dissertation latine très remarquée sur " l'histoire du progrès dans l'esprit humain ".
  • La Sorbonne accueillit favorablement le processus révolutionnaire bien que plusieurs membres de la Sorbonne, des théologiens, refusèrent la constitution civile du clergé.
  • Après avoir fermé ses portes pendant la Révolution, les locaux sont transformés en 1801 en ateliers d'artistes. En 1806, Napoléon réorganise l'enseignement supérieur, baptisé Université impériale, et crée cinq facultés ; sciences, lettres, théologie, droit et médecine. La Sorbonne devenant le siège des trois premières ainsi que le rectorat de l'Académie de Paris. Au début, les trois facultés s'installèrent dans le collège du Plessis et ne vinrent réoccuper les locaux de la Sorbonne qu'en 1821, après trente ans d'abandon. En 1821, un décret confirma la concession des bâtiments de la Sorbonne à la Ville de Paris à condition d'y conserver le chef-lieu de l'Académie de Paris, ainsi que les facultés de Théologie, des Sciences et des Lettres.
  • Sous la Restauration, Louis XVIII redonne aux bâtiments de la Sorbonne leur dessein originel : une institution d'enseignement. Un nombre croissant d'étudiants afflue (1 000 étudiants) et sous la Monarchie de Juillet (1 500 étudiants). En 1885, la faculté de théologie est supprimée, et de nouvelles institutions sont créées : l'École Pratique des Hautes Études en 1868, et l'École des Chartes (qui prépare aux métiers de la conservation des archives et du patrimoine écrit) en 1897. C'est dans ce contexte que fut recréée en 1896 l'Université de Paris en tant que corps constitué.
  • Le bâtiment que nous voyons de nos jours a été initié par Jules Ferry (1832-1893), ministre de l'Instruction publique, qui lance la reconstruction de La Sorbonne en 1881, les locaux trop exigus et vétustes ne convenant plus. Il confie son projet à l'architecte Henri Paul Nérot. Une première partie des bâtiments fut inaugurée en 1889 pour le centenaire de la Révolution. L'ensemble de la reconstruction ne fut achevée qu'en 1901.
  • En 1900 La Sorbonne accueillait plus de 3000 étudiants, (en 1897 on comptait 11 % de femmes et 22 % en 1906) avec plus de cent chaires et autant de cours accessoires donnés par les maîtres de conférence. À la veille de la Grande guerre, plus de 4 500 étudiants étaient inscrits, surtout en lettres.
  • Dans la première moitié du XXe siècle, la nouvelle Sorbonne fut particulièrement brillante. Ses chercheurs et ses enseignants furent à la pointe de grands développements scientifiques avec l'attribution de plusieurs prix Nobel : Pierre et Marie Curie, Jean Perrin, Louis de Broglie, Irène et Frédéric Joliot-Curie.
  • Entre les deux guerres, la Sorbonne comptait plus de 14 500 inscrits en 1926 dont 41 % de femmes et 30 % d'étrangers, (facilité par l'ouverture de la Cité universitaire internationale en 1925). La Seconde guerre mondiale vit la disparition de nombreux étudiants et de professeurs juifs ou non, qui périrent déportés ou fusillés.
  • Dès la fin des années 1950, l'Université connut des problèmes d'hébergement des étudiants liés à la démocratisation de l'enseignement supérieur et l'accès aux jeunes de milieux plus modestes. Pour la faculté des sciences, de nombreuses annexes furent ouvertes à Paris et en province. Ces divers éléments, la politisation des étudiants, avec l'affaire Dreyfus, puis la guerre d'Algérie, préparèrent les évènements de Mai 68.
  • La contestation commença à la faculté de Nanterre puis gagna le quartier latin, la Sorbonne devint le siège de ce rejet de la société, de toute forme d'autorité, et plus particulièrement fut le lieu d'expression de nouvelles idées qui donna un nouveau souffle à l'enseignement supérieur. Les locaux furent évacués les 14 et 16 juin.
  • Ce fut l'éclatement de l'Université de Paris, d'abord en 9, puis en 13 universités. Le 12 novembre 1968 le Parlement vote la loi Faure (Edgar Faure) posant le principe d'autonomie et de pluridisciplinarité des universités à venir qui doivent se constituer par le rassemblement d'unités d'enseignement et de recherche (UER) :
- L'Université Paris-Sorbonne (Paris IV) est spécialisée dans les lettres, les arts et les sciences humaines ; elle occupe le site historique de la Sorbonne. La Sorbonne est également le siège de l'Université Panthéon-Sorbonne (Paris I)
- L'Université Sorbonne-Nouvelle (Paris III) est créée, on y enseigne les lettres, les sciences du langage, les langues, les arts du spectacle, la communication et les études européennes ; elle occupe le site de Censier
- Paris Université est créée en 2018 en fusionnant Paris-Sorbonne et Pierre et Marie Curie (Paris IV)
  • La Chancellerie des Universités fut créée en 1971 et placée sous l'autorité d'un recteur d'académie, elle est le garant du prestige universitaire qui a forgé depuis des siècles la renommée de la Sorbonne.


La Sorbonne a fait l'objet de trois classements aux Monuments Historiques : la chapelle, classée le 10 février 1887 ; le grand vestibule, l'escalier d'honneur, le Grand Amphithéâtre, la salle des Autorités, le grand salon du rectorat ainsi que les deux petits salons attenants, classés le 30 septembre 1975 ; les façades et toitures sur rues et sur cours, inscrites le 30 septembre 1975 : [1].

Patrimoine.png Patrimoine bâti

Maison de Sorbonne et chapelle par Lemercier après 1622
  • Au début du XVIIe La Sorbonne n'est qu'un ensemble de bâtiments disparates s'étendant le long de la rue Coupe Gueule. Armand Jean du Plessis, (1585-1642) futur cardinal-duc de Richelieu charge l'architecte Jacques Lemercier d'importants travaux d'agrandissements, notamment en rasant l'ancien collège et la chapelle médiévale pour laisser la place à la cour d'honneur. Le style gothique est délaissé au profit d'un style plus classique. En 1647 une nouvelle bibliothèque est construite et décorée par Sanson Letellier. La chapelle est construite, en vue d'accueillir son tombeau, elle sera achevée en 1653 après sa mort.
  • La première pierre de la Nouvelle Sorbonne fut posée en 1885. Henri-Paul Nérot conçut un vaste quadrilatère orienté du nord au sud, encadré par la rue Cujas au nord, la rue des Écoles à l'est, la rue Saint-Jacques à l'ouest, puis la rue de la Sorbonne à l'ouest, reliées l'une à l'autre par la place de la Sorbonne devant la façade de la chapelle Sainte Ursule.
  • Trois ensembles de bâtiments furent construits, séparés par des galeries transversales : les galeries Robert de Sorbon et Jean Gerson. Au nord du quadrilatère, il installa la Chancellerie de l'université et l'administration du rectorat ; au centre, autour de la cour d'honneur, il plaça de grands amphithéâtres, de vastes salles et la bibliothèque. Les bâtiments ayant leur façade rue Saint-Jacques étaient réservés aux laboratoires de la faculté de sciences ; les bâtiments donnant sur la rue de la Sorbonne étant dédiés à la faculté des lettres et à l'École des Chartes.



La façade rue des Écoles

La Sorbonne, façade rue des Ecoles
  • Henri-Paul Nérot, architecte désigné par Jules Ferry, a mêlé les styles architecturaux de la néo-Renaissance, aux styles antiques et classiques. La grande diversité des inspirations de l'architecte donne un ensemble d'une homogénéité et d'une harmonie qui plut à tous.
  • La façade du palais académique se compose d'un corps central sur un rez-de-chaussée percé de cinq arcades et d'un premier étage doté de sept grandes baies vitrées à meneaux. Ce corps central se détache sur deux ailes en retrait formant des pavillons carrés. Ces pavillons se composent d'un étage réuni à un attique, surmonté d'une corniche saillante, puis d'un rang de lucarnes. Deux frontons garnis de haut-reliefs décorent les travées supérieures : Les Sciences par Antonin Mercié, et Les Lettres par Chapu.
  • Sous l'attique, huit statues représentent : L'Archéologie par Auguste Paris, La Philosophie par Léon-Eugène Longepied, L'Histoire par Alphonse-Amédée Cordonnier, La Géographie par Laurent Marqueste, Les Mathématiques par Suchet, La Physique par Albert Lefeuvre, La Chimie par Jean-Antoine Injalbert, et L'Histoire Naturelle lisant un ouvrage avec la couverture portant les noms de Buffon et Linnée, sculptée par Joseph Carlier.


Le grand vestibule

Grand vestibule
  • L'entrée officielle se fait par la rue des Écoles et débouche sur un vaste hall de pierres claires. Ce lieu accueille les délégations officielles et donne accès au grand amphithéâtre de La Sorbonne. Le décor annonce la complémentarité entre les Lettres et les Sciences personnifiées par deux statues monumentales d'Homère, sculptée par Eugène Delaplanche (1836-1891), représentant Les Lettres, et celle d' Archimède, représentant Les Sciences, sculptée par Alexandre Falguière (1831-1900), de part et d'autre d'arcades richement décorées.
  • Sur les piliers et les murs les noms des bienfaiteurs et donateurs de l'Université de Paris sont gravés sur des plaques de marbre rouge. À travers ces inscriptions, La Sorbonne rend hommage à tous ces personnages les plus prestigieux comme les moins connus.


L'escalier d'honneur et le péristyle

Péristyle et atrium
  • La partie basse s'apparente à un petit vestibule, orné de deux torchères, qui donne accès au grand amphithéâtre par une magnifique porte. Sa voûte en anse de panier est décorée de caissons et de roses sculptées. Quatre écussons représentent les divers enseignements autour d'une ouverture oblongue avec en son milieu un vitrail aux armes de l'Académie de Paris décorant le plafond du péristyle. Cette ouverture est délimitée par un garde-corps identique à la rampe d'escalier, appelé la corbeille du péristyle.
  • Le vaste espace quadrangulaire aux hautes colonnes cannelées est accessible par deux escaliers majestueux qui symbolisent respectivement les Lettres et les Sciences. Chacun d'eux débute par une sphère céleste ceinturée des signes du zodiaque. Les rampes d'escalier en fer forgé et en bronze ciselé sont décorées d'écussons aux armoiries des villes de France qui possédaient une université en 1889 ; on peut ainsi voir le blason de la ville d'Alger, alors que l'université de Strasbourg n'y figure pas puisque l'Alsace-Lorraine avait été annexée en 1871.
  • Carrefour de l'accès aux grands salons et aux loges de l'amphithéâtre, le péristyle a été construit à la manière d'un temple grec autour d'une colonnade à chapiteaux corinthiens ornés de feuilles d'acanthes. De grandes verrières éclairent d'une lumière naturelle le vaste espace divisé en deux axes de circulation. Deux grandes lanternes complètent l'éclairage.
Statue La République par Léon Delhomme 1890
  • Au centre du péristyle une statue de la République, réalisée en pierre de taille en 1889 par Léon-Alexandre Delhomme (1841-1895), haute de 2.70 m et large de 1.72 m. Cette statue est pleine de symboles : la femme assise, coiffée d'un bonnet phrygien et d'une couronne de laurier, tient un glaive retourné dans sa main gauche (symbole de tolérance), et dans sa main droite une statue de Minerve, déesse des Arts et des Sciences. À ses côtés, une ruche, une corne d'abondance et un livre de la connaissance rappellent à chacun les vertus de l'enseignement de la République.
  • Autour du péristyle de grandes toiles marouflées de François Flameng (1856-1923) et de Théobald Chartran (1849-1907) racontent l'histoire de la Sorbonne ; une première série de neuf peintures est consacrée à l'histoire des Lettres, et la seconde série de neuf peintures à celle des Sciences. Elles portent un cartouche expliquant la scène et sont encadrées par une bordure décorative à la manière d'une tapisserie.



Le Grand salon

Le Grand salon
  • L'entrée du Grand salon se fait par le péristyle. C'est l'ancienne salle du Conseil académique, une vaste galerie de 27 m de long et 7 m de haut. La véritable splendeur des lieux est incontestablement le plafond à caissons sur lequel sont reproduits les écussons des villes de France possédant un lycée en 1885. De très grands lustres habillent l'espace.
  • Richement décoré, le Grand salon forme une composition colossale encadrée par deux tableaux de Benjamin Constant (1845-1902) : l'un représente Prométhée enchaîné, symbolisant le passé, et l'autre, Prométhée délivré symbolisant l'avenir.
  • Le même artiste imagina trois grandes compositions représentant des allégories des Lettres et des Sciences ; il personnifia les Sciences par des hommes vieux et jeunes, vêtus à l'antique, étudiant sous une galerie ouverte sur une prairie.
  • Des médaillons peints en trompe-l'œil représentant diverses figures antiques occupent le dessus des portes.
  • Ce lieu accueille aujourd'hui les cérémonies officielles : remises d'épée d'académicien, cérémonies de remise des diplômes docteurs honoris causa, séminaires et colloques universitaires. Le Grand salon rappelle à tout ses visiteurs le prestige et l'excellence séculaire de La Sorbonne.


La salle des Actes

Salle des Actes
  • La salle des Actes, accolée au Grand salon, est un lieu symbolique puisqu'elle accueille exclusivement les cérémonies de signatures officielles. Elle est aussi la salle de réunion des recteurs de France autour de la grande table sur l'une des 24 chaises prévues pour les académies métropolitaines existantes en 1889.
  • La table et les chaises sont en bois recouvertes du précieux cuir de Cordoue. De part et d'autre de la table, se font face deux grands tableaux : La pose de la première pierre de la Nouvelle Sorbonne en 1885 par Joseph Wenckler (1848-1919) et L'Accueil de l'École Normale Supérieure par l'Académie de Paris par André Devambez (1867-1944) ; ce dernier y montre Louis Liard, le recteur de l'Académie de Paris descendant l'escalier des Lettres au devant d' Ernest Lavisse qui le gravit à la tête des Normaliens.



Le grand amphithéâtre

Grand amphithéâtre
  • Très vaste espace semi-circulaire, inauguré en août 1889, de 40 m de long sur 35 m de large qui pouvait recevoir 3 500 personnes à l'origine, mais seulement 1 300 de nos jours avec les nouvelles consignes de sécurité. Il accueille de nombreuses manifestations universitaires et extra universitaires. Des remises de diplômes ont lieu, la remise de prix comme Les prix du Concours général des lycéens, ou encore Le prix de la Chancellerie des Universités de Paris. Des concerts y sont également organisés.
  • La salle se divise en trois parties : l'arène occupée par plusieurs rangées de strapontins, les gradins meublés de banquettes, puis les tribunes qui s'élèvent sur deux étages.
  • Sur le pourtour des tribunes, entre les piliers qui soutiennent la coupole, six niches accueillent les statues assises, des figures tutélaires de La Sorbonne : Robert de Sorbon réalisée par Gustave Grauk (1827-1905), le cardinal de Richelieu par Auguste-André Lançon (1836-1887), Antoine Lavoisier par Aimé-Jules Dalou (1838-1902), Pascal par Louis-Ernest Barrias (1841-1905), et Charles Rollin par Jules Chaplain (1839-1909).
  • Sur les voussures de la coupole, cinq médaillons en camaïeu de Galland représentent les cinq facultés constituant l'Université de Paris en 1889, à savoir les Lettres, la Théologie, le Droit, les Sciences et la Médecine.
  • La composition de l'amphithéâtre rappelle de loin celle de l'Opéra de Paris par Charles Garnier, puisque ce dernier donna quelques conseils à Henri-Paul Nénot. La couleur verte est dominante (couleur du Savoir) notamment pour la tapisserie des tribunes. les strapontins, et la peinture décorative de la coupole.

Cet amphithéâtre a vu de nombreux évènements se dérouler : en 1894 Pierre de Coubertin lance l'organisation de jeux olympiques ; le jubilé de Pasteur ; le débat télévisé entre François Mitterrand et Philippe Seguin portant sur le traité de Maastricht ; les manifestations de Mai 68., Nelson Mandela y reçut le titre de docteur Honoris causa en 1996.


Le Bois sacré par Puvis de Chavanne
  • La scène est décorée d'une grande peinture réalisée par Pierre Puvis de Chavanne (1824-1898) : Le Bois sacré : (huile sur toile, 4 m x 25.60 m).

Le bois sacré symbolise un immense et inépuisable réservoir de vie et de connaissance mystérieuse.
Puvis de Chavanne décrit son œuvre de la manière suivante: « Dans la clairière d'un bois sacré, au centre, sur un bloc de marbre, est assise une figure symbolique de la Sorbonne, à ses côtés, deux Génies porteurs de palmes et de couronnes, hommage aux vivants et aux morts glorieux.
Debout, l'Éloquence célébrant les conquêtes de l'esprit humain. Autour d'elle, les figures diverses de la Poésie. Du rocher où le groupe est assemblé, s'écoule la source vivifiante ; la Jeunesse s'y abreuve avidement, la Vieillesse aux mains tremblantes y fait remplir sa coupe.
A gauche, la Philosophie et l'Histoire : la Philosophie représentée par la lutte du Spiritualisme et du Matérialisme en face de la Mort : l'un confessant sa foi dans un élan d'ardente inspiration, l'autre démontrant sa pensée par l'étude de la fleur, image des transformations successives de la matière : l'Histoire interrogeant les antiques débris du passé exhumés sous ses yeux.
A droite la Science, la Mer et la Terre qui lui offrent leurs richesses : la Botanique avec sa gerbe de plantes ; la Géologie appuyée sur un fossile ; les deux Génies de la Physiologie tenant l'un un flacon, l'autre un scalpel ; la Physique entrouvrant ses voiles devant un essaim de jeunes gens qui se vouent à son culte en lui offrant comme prémices de leurs travaux la flamme de l'électricité ; à l'ombre d'un bosquet, la Géométrie, figurée par un groupe absorbé dans la recherche d'un problème. »


La Cour d'honneur

  • La Cour d'honneur occupe le même emplacement que celui de l'ancienne Sorbonne, et a gardé les mêmes dimensions, soit 45 m de long sur 28 m de large formant un grand rectangle bordé de bâtiments et fermé au sud par la chapelle Sainte-Ursule, seul édifice subsistant de Lemercier.. Sur un pavé dans la cour, un pointillé marque l'emplacement de la chapelle d'origine de Robert de Sorbon édifiée en 1326.
  • Au nord de la cour, sous une galerie de sept arcades, une grande composition de Jean-Joseph Weerts (1846-1927), représente, répartie en deux panneaux : La Fête du Lendit de Saint Denis au XVe siècle.
  • Au-dessus de la galerie, un cadran solaire, en bronze doré datant de 1676, provient du bâtiment de Lemercier et surplombe la Cour d'honneur ; ses figures décoratives ont été ajoutées en 1876 par Aubert : Le char d'Apollon dans la partie supérieure, accompagné des allégories du Jour et de la Nuit  : sous la corniche, une inscription Sicut umbra dies nostri (Nos jours fuient comme l'ombre). Dans la partie inférieure, deux personnages ailés, vêtus à l'antique, autour d'une sphère, symbolisant L'Étude et la Science.
  • Sur le parvis de la chapelle, deux statues en pierre représentant deux hommes illustres : Victor Hugo par Laurent-Honoré Marqueste (1848-1920), et Louis Pasteur par Jean-Baptiste Hugues (1849-1930).

La chapelle

Chapelle Sainte Ursule par Lemercier 1646
  • L'ancienne chapelle édifiée au XIIIe siècle était menacée de ruine lorsque le cardinal de Richelieu se chargea, à ses frais, de la faire reconstruire par Jacques Lemercier pour en faire un édifice plus riche et, surtout, y placer son mausolée. Le cardinal posa la première pierre en 1635, à l'emplacement de l'ancien collège de Calvi, et il y fut inhumé alors que la chapelle était encore en travaux.
  • La chapelle fut fermée en 1791, puis rendue au culte en 1822 par l'évêque Hippolyte de Quélen. Elle fut à nouveau fermée entre 1830 et 1852, pour être à nouveau ouverte entre 1853 et 1885.
  • Aujourd'hui, la chapelle est fermée au public pour raisons de sécurité, car elle nécessite de très gros travaux.

Extérieur

  • La façade sur la place de la Sorbonne rappelle les églises de la Renaissance italienne et abandonne le style gothique. Elle se compose de deux étages, en retrait l'un sur l'autre, couronnés par un dôme de pierre (qui sera le premier construit à Paris). Elle est ornée de deux ordres d'architectures superposés, le rang inférieur formé par des colonnes corinthiennes au milieu desquelles s'ouvre la grande porte de la chapelle, et deux niches de statues : Jean de Gerson par Joseph Felon et Jacques Bénigne Bossuet par Ernest Barrias  ; au rang supérieur, des pilastres et colonnes séparés par des niches ornées de statues : Saint Thomas d'Aquin par Alexandre Shœnewerck, et Pierre Lombard (premier docteur nommé par l'Université de Paris) par Hubert Lavigne. Ces statues ont été rajoutées au XIXe siècle. Encadrant le fronton, deux groupes de statues : Saint Jean et Saint Paul par Jean Esprit Marcellin, et Élie et Moïse par Vital Gabriel Dubray.
  • Le dôme entouré de quatre campaniles, dont l'un renfermait une cloche d'argent pur, est couronné d'une lanterne.
  • L'horloge de Niot-Blin est décorée d'un relief de Jean-Baptiste Roman représentant La Vérité et La Science. Au-dessus du cadran, un blason aux armes de Richelieu surmonté de la couronne ducale et du chapeau du cardinal. Une demi-lune entoure le bas-relief décoré de six signes du zodiaque : Gémeaux, Taureau, Bélier, Poisson, Verseau, Capricorne.
Façade Cour d'honneur
  • La façade sur la Cour d'honneur est précédée d'un parvis surélevé de quelques marches, d'un portique à colonnes corinthiennes supportant un entablement couronné d'un fronton triangulaire. Une inscription latine : "Armandus Ioannes card.dux Richelius Sorbonae provisor aedificavit templum a.Domino MDCXLII" (Armand-Jean, cardinal et duc de Richelieu, proviseur de la Sorbonne, fit construire cette église en 1642).
  • Quatre statues encadrant le fronton du portique représentant : La Philosophie, La Théologie, La Science et La Religion. La Poésie (Adolphe Thabard) et L'Éloquence (André-Joseph Allar) reposent sur les contreforts de la nef. Au-dessus des pilastres, des petits génies supportent des flammes, et des pots-à-feu de part et d'autre des génies ceinturent la base du dôme.



Intérieur

  • Le plan est une fusion entre un plan en croix latine et un plan en forme de croix grecque. La croisée du transept se trouve au centre de l'édifice. Le chœur s'étend à l'est et la nef à l'ouest, tous deux composés de trois travées bordées de chapelles. La nef unique comporte de grandes arcades décorées de pilastres corinthiens supportant une corniche saillante. Elle est coiffée d'une voûte en berceau, éclairée par les huit fenêtres de la coupole.
  • Sur les arcades de la nef et du chœur, un cartouche représentant les armes du cardinal de Richelieu "à trois chevrons de gueules", surmonté de la couronne ducale et encadré de palmes.
  • La coupole, divisée en quartiers décorés d'angelots sur fond d'or, était à l'origine peinte de médaillons représentant les Quatre évangélistes par Philippe de Champaigne (1602-1674), mais ils furent remplacés au XIXe siècle par Les Quatre facultés de Paris (Lettres, Sciences, Droit, Médecine) de François Flameng (1856-1923).

Le tombeau de Richelieu

Tombeau de Richelieu par Girardon (Estampe Bibliothèque numérique de la Sorbonne)
  • Dès sa construction, le cardinal de Richelieu avait prévu de faire de cette chapelle son mausolée, mais à sa mort le 4 décembre 1642, la chapelle n'est pas encore achevée. C'est sa nièce, Marie de Wignerod, duchesse d'Aiguillon, son exécutrice testamentaire qui commande le mausolée à François Girardon (1628-1715) en 1675 qui le terminera en 1694.
  • Le tombeau est placé dans le chœur de la chapelle, dans le sens de la longueur de la chapelle, la tête vers l'autel. Long de cinq mètres, en marbre blanc, le cardinal est représenté, à demi allongé, en soutane portant le ruban de l'ordre du Saint Esprit, une main sur le cœur et l'autre sur un livre ouvert que lui tend la Piété agenouillée derrière lui et lui soutenant le bras droit. Au pied du tombeau, une femme voilée, représentant la Doctrine chrétienne, pleure la tête entre ses mains.
  • C'est un chef d'oeuvre de la sculpture française. Au fil du temps il a été déplacé plusieurs fois dans la chapelle, la dernière translation date de 1971, puis il fut replacé comme à l'origine entre les stalles, le cardinal faisant face à l'autel.
  • Pendant la Révolution, le 5 décembre 1793, les assaillants cassèrent le nez du cardinal sur le tombeau, puis après l'avoir exhumé l'ont décapité ; le reste du corps fut peut-être jeté à la Seine ou bien mélangé avec les membres de la famille du cardinal inhumés dans la chapelle. La tête fut emportée par un commerçant dénommé Cheval, qui l'offrit peu après à l'abbé Boshamp, lequel la légua à sa mort à l'abbé Armez, curé de Plourivo. Elle resta au collège de Saint Brieuc jusqu'en décembre 1866 puis elle fut rendue à la Sorbonne.

Le tombeau est classé au titre d'objet historique depuis le 10 février 1887 : [2].

L'Orgue

  • Lors de la restauration de la chapelle en 1825, un orgue fut commandé à Pierre-François Dallery (1765-1833), mais c'est son fils Louis-Paul (1797-1875) qui en assura son exécution. L'orgue fut inauguré le 10 juillet 1825 ; il comprenait 23 jeux sur trois claviers et un pédalier. La façade de l'orgue en chêne, conçue par Vaudoyter, consiste en un seul corps avec trois faces séparées par des colonnes corinthiennes. La console se trouve à l'arrière de l'instrument, côté ouest.
  • L'instrument fut utilisé dès 1825 sous la Restauration par Alexandre Choron avec le concours des élèves de l'Académie Royale de musique religieuse.
  • En 1852, à la réouverture de la chapelle, Félix Clément, le nouveau maître de chapelle et expert officiel pour les orgues fit remettre l'orgue en état par Louis-Paul Dallery. C'est vraisemblablement ce dernier qui fit installer dès 1854 le pédalier à l'allemande que l'on voit encore aujourd'hui. En 1859, Félix Clément démissionna et l'orgue ne joua plus du tout d'autant qu'en 1885 l'escalier menant à la tribune fut supprimé.
  • Malheureusement depuis il a souvent été l'objet de dégradation et de vol, ainsi que de gravats tombés de la voûte.


Sont classés au titre d'objets historiques : [3] ; le buffet d'orgue [4] ; le petit orgue [5] ; la partie instrumentale de l'orgue [6].
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Crypte

  • Aucune liste exhaustive des membres de la famille du cardinal n'ayant jamais été établie, il est difficile de savoir exactement combien ont été inhumés dans la crypte. Il semblerait que huit membres des héritiers directs du cardinal-duc aient été identifiés. On peut citer Armand Jean de Vignerot du Plessis, duc de Richelieu et de Fronsac (1639-1715), petit neveu du cardinal et second duc de Richelieu ; sont inhumés également le 6e duc et le 8e et dernier duc de Richelieu, Marie Odet Jean Armand Chapelle de Jumilhac, duc de Richelieu et de Fronsac (1874-1952) qui fut un bienfaiteur de l'Université de Paris en léguant à sa mort une grande partie des biens de la famille, tels que le domaine du château de Richelieu ainsi que tous les papiers de famille, formant ainsi un capital dont les intérêts servent tous les ans à pourvoir une série de prix décernés par la Chancellerie de l'Université.
  • En novembre 1947, le président de la République Vincent Auriol, inaugura la crypte dédiée aux dix professeurs et deux élèves fusillés par les Allemands ; ils avaient été désignés par la Fédération de l'Éducation nationale pour symboliser l'héroïsme de tous les universitaires morts au service de la France. De plus, une urne contenant les cendres de quatre corps parmi ceux des cinq lycéens du Lycée Buffon fusillés le 8 février 1943, fut ajoutée.



La tour astronomique

Tour de l'observatoire, rue Saint Jacques
Tour de l'observatoire
  • Dominant les bâtiments de la rue Saint-Jacques, une tour se détache de l'ensemble à plus de 40 m de haut. Elle a été érigée entre 1885 et 1901. L'astronomie était alors étudiée à la Sorbonne.
  • La tour comprend une coupole principale, un dôme en bois enjolivé de chaînes de métal, qui offre une vision du ciel à 360°, et dispose d' une lunette astronomique de 153 mm de diamètre et 2 300 mm de longueur focale, datant de 1935.
  • Une seconde coupole, non visible de la rue, disposait d'une lunette méridienne ; aujourd'hui elle sert d'atelier de polissage des miroirs.
  • De nos jours, l'observatoire est géré par la SAF (Société Astronomique de France).


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