LANCEREAUX Étienne

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Etienne LANCEREAUX

Extrait de « Villages d’Argonne, Brécy-Brières »

« En la ferme de Crécy commune de Brécy-Brières, était né en 1829 un garçon, Étienne Lancereaux, fils de cultivateurs, et qui devait devenir docteur en médecine, un des praticiens les plus éminents de son époque puisqu’il fut un anatomopathologiste de grand talent et un des premiers hygiénistes militants.

Il avait primitivement choisi d’entrer dans les ordres et, à cet effet, il était entré au petit séminaire de Reims. Bizarrement, (…) il quitta ce petit séminaire pour un retour à la terre et travailler auprès de ses parents.

Le sort en décida autrement. A vingt ans, il tomba d’une voiture et fut sérieusement blessé. Soigné par un simple médecin de campagne de grande valeur, il eut vocation de devenir lui aussi médecin. Il reprit les études, passa son baccalauréat et entra en faculté de médecine. Il réussit ensuite brillamment le concours de l’internat, puis en 1877 celui de l’agrégation.

Membre de l’Académie Nationale de Médecine de Paris en 1877, il en devint Président en 1903.

On peut accéder à ces grades élevés et honorifiques et ne pas être un grand médecin, il le fut. Et l’on pourrait être un grand médecin sans être un véritable savant, il le fut également.

Ses œuvres :

Traité historique et pratique de la syphilis. Atlas d’anatomie pathologique (1875-1889). Traité de la goutte (1909). Leçons de clinique médicale. Ses cours faits à la Pitié et l’Hôtel Dieu (1879-1893) avaient un énorme succès ; de nombreux étrangers notamment s’y pressaient.

Après avoir quitté la direction de l’Hôtel Dieu, il restera jusqu’à sa mort médecin chef de l’Hôpital du Perpétuel Secours à Levallois-Perret. Il traita de l’alcoolisme et de ses conséquences, du paludisme, du saturnisme ; il découvrit l’origine hydrique de la fièvre thyphoïde et une liaison entre le diabète et l’altération du pancréas.

Le Docteur Lancereaux, qu’on surnommait parfois « le sanglier des Ardennes » avait un caractère intransigeant qui ne lui permettait pas de tempérer ses opinions.

Un de ses disciples le salua « de premier médecin de son époque » et ne craignit pas de prophétiser l’union de son nom avec celui de Claude Bernard. Lancereaux a été pour la médecine ce que Claude Bernard a été pour la physiologie, ce que Pasteur a été pour la microbiologie.

Il meurt à Paris le 27 Octobre 1910, dans son hôtel sis 44 rue de la Bienfaisance (8ème arrdt). Le président en exercice, le docteur Odilon Lamelongue, disait à cette occasion, dans son allocution : « Travailleur infatigable, tenance dans ses idées, Monsieur Lancereaux laisse après lui une œuvre considérable … A l’hôpital de de la Pitié où son enseignement était très suivi, Monsieur Lancereaux attirait de nombreux élèves et affirmait ses remarquables qualités de clinicien. Avec lui disparaît un de nos collègues les plus estimés et les plus appréciés. Il emporte nos unanimes regrets ».

Le 21 Juillet 1934, le préfet de la Seine attribuait le nom de « rue du Docteur Lancereaux » à une voie du 8ème arrdt de Paris. Cette rue existe toujours (….). »

Maurice Martin 


Ajoutons quelques précisions :

Le Docteur Lancereaux épousa Amanda Véron-Clozier dont il eut 1 fils, puis, après son veuvage, Elisabeth Saint-Elme-Petit qui lui donna 5 filles (voir sa généalogie sur Geneanet).

Il mourut d’une septicémie, quelques jours après s’être blessé au genou en montant un escalier pour se rendre chez un patient. Il avait 81 ans.

Il fut Officier de la Légion d’Honneur.

Son portrait à l’huile a été peint par Vergeaud et son buste de médecin chef réalisé en bronze doré par le sculpteur ardennais Aristide Croisy.

La commune de Brécy-Brières lui rendit hommage en donnant son nom à la place de Brécy.

Les recherches du Docteur Lancereaux sur le diabète furent poursuivis par le Professeur Nicolae Paulescu - le disciple dont il est question plus haut - cela avec succès puisqu’elles aboutirent à la découverte importante de l’insuline.