L'Armée d'Afrique

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Petit historique

L'Armée d'Afrique
sous le second Empire
Zouaves,Tirailleurs,Spahis,Chasseurs d'A.

Nom de tradition, nom prestigieux ; titre de noblesse, que nous connaissons bien, nous qui avons eu l'honneur de servir dans ses rangs ou qui avons pu apprécier son oeuvre, sa grandeur et son rayonnement.

C'est le nom qui avait désigné en 1830 le Corps Expéditionnaire d'Alger ; il a continué à s'appliquer par la suite aux troupes qui ont conquis, occupé et pacifié ce qui fut appelé la 'Régence d'Alger'.


Après la conquête de la Berbérie, la dénomination d'Armée d'Afrique s'est étendue aux troupes de Tunisie, du Maroc et du Sahara et désignait des unités à l'allure particulière, à la fois :
Européennes - Zouaves, Légionnaires, Chasseurs d'Afrique, Artilleurs, Tringlots, Sapeurs, Bataillonnaires d'Afrique. Ou Indigènes-Tirailleurs, Spahis, Goumiers, Méharistes, Sahariens et des Services : Santé, Intendance, Génie, Matériel, Transmissions, Justice, etc..

Puis aux unités de l'Air et de la Marine, et en France après 1914/1918 aux unités indigènes qui séjournèrent aux frontières du Nord-Est, des Alpes et en occupation
. Cette armée forgea la doctrine qui constitua l'art politique de la colonisation française dans tout le Maghreb où l'officier était investi d'une triple mission, militaire, politique et administrative.
Maillons d'une même chaîne, de Bugeaud à Lyautey et Juin, tous ont connu et aimé les indigènes Ils les ont toujours traités,et fait traiter, avec bonté,équité,humanité et dignité.

L'oeuvre accomplie au Maghreb de 1830 à 1962 fut considérable. L'Armée d'Afrique a marché, peiné, lutté, souffert dans le combat et dans la pacification pour mieux approcher les populations, les soigner, les administrer, les éduquer, leur apporter le bien-être matériel et le respect de la personne humaine.
Ses ambitions ne se sont jamais bornées aux seules opérations militaires, et avec le même élan de dévouement et de sacrifice, l'Armée d'Afrique a manié les armes, l'outil, la justice, pour faire aimer la FRANCE.

Pendant 130 ans, sur tous les champs de bataille où la France a eu à défendre son indépendance, sa liberté, son honneur, l'Armée d'Afrique a payé largement de son sang et plus d'un million des siens sont Mort pour la France

Par trois fois, en 1870-1871, en 1914-1918, en 1939-1945, elle est venue au secours de la France envahie et c'est là qu'elle a payé son plus lourd tribut.


En 1870-1871, le gros de ses trois divisions de marche prenait part à une campagne hélas! déjà perdue. Mais les Turcos, les Zouaves et les Chasseurs d'Afrique, engagés dans les batailles inscrivaient les plus belles pages d'héroïsme dans des combats célèbres dans les annales militaires.

En 1914-1918, les effectifs représentant vingt-cinq divisions ont été levés, mis sur pied et engagés tant sur le front de France que sur celui du Moyen Orient, Dardanelles et Macédoine leurs pertes furent énormes 270.000 hommes les trois quarts de leurs effectifs.

Pour la guerre de 1939-1945, sur trente six régiments d'infanterie titulaires de la fourragère rouge, jaune ou verte (Médaille militaire ou croix de guerre), vingt-et-un sont des régiments de l'Armée d'Afrique dont les onze régiments de Tirailleurs marocains et Tabors qui ont été de toutes les opérations de 1942 à 1945 et sur les dix-neuf régiments de l'Armée blindée ayant ces fourragères, dix sont de l'Armée d'Afrique.

Mais, hélas! il ne faut pas oublier, pour sa grande gloire, que le Souvenir français a recensé

700 000 tombes de ses soldats, en Afrique du Nord, en Italie, au Mexique, en Crimée, en Indochine, à Madagascar, et en France.

250.000 des siens reposent au Maghreb.

Il était bon de rappeler des chiffres, mais ils ne doivent pas évoquer seulement des idées de conquêtes et de combats, mais surtout la notion de la défense des idées généreuses de la France.
L'oeuvre de cette Armée fut constructive. Paix, prospérité, bonheur étaient ses objectifs dans tous les pays soumis aux désordres, à l'insécurité, à la misère et à la maladie.

Dans la glorieuse phalange de ses chefs et de ses serviteurs, il est bon de citer pêle-mêle des noms devenus légendaires ;

Clauzel, Ducs d'Orléans, d'Aumale, de Nemours,Berthezène, Voirol, Drouet d'Erlon, des Cars, Damrémont, Valée, St-Arnaud, Pélissier, Bosquet, Lamoricière, Canrobert, Chanzy, Blandan, Bugeaud, Randon, Mac -Mahon, Danjou, Lamy, Flatters, Lyautey Gouraud,Poemirau, Forey, Georges, Noguès,Giraud, Hure, de Loustal, de Bournazel, Laperrine, de Foucault, Vuillemin, Leclerc, Juin, Weygand, de Lattre et à côté d'eux, des frères d'armes, Mustapha Ben Ismael, Yusuf, lieutenant Slili, le tirailleur Gacem, le lieutenant Amar, le sergent Bouakkaz, et des centaines d'autres.

Plus récemment, de 1954 à 1962, des millions de jeunes du contingent ont perpétué à leur tour, dans des conditions exceptionnelles, les traditions de générosité et de sacrifice de leurs anciens sur cette terre d'Afrique.

L'oeuvre de cette armée symbolisera dans l'Histoire, la mission civilisatrice de la France en Afrique du Nord, comme dix-huit siècles auparavant les légions d'Auguste avaient inscrit la leur pour la gloire de Rome.

Puissent le dévouement, le désintéressement et la fidélité de ces soldats, des plus grands qui assurèrent des responsabilités, jusqu'aux plus humbles, servir d'exemple aux hommes d'aujourd'hui et de demain.

L'Armée d'Afrique n'est plus.

De Gaulle, d'une signature, a dissous entre 1960 et 1964 les régiments glorieux de notre Armée d'Afrique. Elle est entrée, toute droite dans la Légende.

La France se devait de reconnaître son oeuvre et ses sacrifices et de l'honorer magnifiquement en lui réservant sur le sol national un haut lieu digne de sa grande épopée.

  • Source : Association Nationale

'Souvenir de l'Armée d'Afrique'
BP523
83616 Fréjus Cedex

Création Unités d'Afrique

Les Zouaves

Zouave.jpg

Dès le mois d'Août 1830 un grand nombre d'Algériens, parmi lesquels dominaient les Kabyles de la confédération de Zouaoua vinrent offrir leurs services à la France.
En Octobre furent organisés les premiers bataillons de ces volontaires arabes qui allaient devenir un régiment de zouaves à trois bataillons en 1842.
En fevrier 1852 furent crées les 1er, 2e et 3e régiments de Zouaves, avec pour noyau les batailllons existants de l'ancien régiment. Il y eut dès lors un régiment par province (Alger, Oran, Constantine).
Très vite cependant, les effectifs des régiments se recrutent parmi les Français, les éléments arabes choisissant plutôt les tirailleurs. En mars 1855, un régiment des zouaves de la garde est créé, qui deviendra le 4e régiment en 1870.

Tirailleurs Algériens

L'origine des Tirailleurs ("Turcos") remonte à divers corps irréguliers turcs et arabes formés par les Français dès 1833.
Ce n'est qu'en 1841 que furent constitués les trois premiers bataillons de Tirailleurs indigènes.
Lors de la guerre de Crimée, un régiment de marche des Tirailleurs fut créé (3 bataillons) et le 10/10/1855, un décret impérial ordonna la création définitive de trois régiments de Tirailleurs, un par province.

Tenue de la troupe :

Tirailleur Algérien.jpg


En 1853, la nouvelle tenue des tirailleurs est décidée : Veste de forme arabe en drap bleu de ciel bordée d’un galon plat de laine jonquille de 12 mm de large. Le devant est orné d’une arabesque en galon jonquille de 12 mm terminée en trèfle sous le creux de la clavicule. Le galon fait une boucle simulant une fausse poche (tombeau) dont la couleur est distinctive du régiment (garance au 1er, blanc au 2e, jonquille au 3e, puis drap bleu du fond de la veste pour les tirailleurs tunisiens).

La manche a un parement en pointe marquée par un galon jonquille de 12 mm.

Le pantalon de forme arabe (seroual) est en drap bleu ciel orné d’un cordonnet jonquille sur les coutures du coté.

Cette tenue va peu évoluer jusqu'à la première guerre mondiale.

Les Spahis

Les Spahis étaient des troupes montées turques en majorité qui servaient de Dey d'Alger.
A la prise de cette ville en 1830 ces troupes se trouvant licenciées, certains éléments se rangèrent sous les ordres du capitaine Yusuf (Italien de l'Île d'Elbe, enlevé tout jeune par les Barbaresques) dans les Chasseurs algériens.
En 1841, les éléments indigènes furent retirés des Chasseurs d'Afrique pour former le corps des spahis réguliers. On y incorpora également les spahis d'Oran et de Bône, unités auxiliaires formées dès 1838.
A partir de 1845 il y eut trois régiments, un par province.

Tenue de la troupe :

Spahis.jpg



Veste arabe en drap garance, parements et passepoils bleu de ciel. Gilet bleu ciel, orné d'une tresse noire sur l'encolure et la poitrine, pantalon arabe bleu de ciel à plis. Ceinture en laine cramoisie. Le burnous est en drap garance. Un second burnous en étoffe de laine blanche est portée sous le burnous garance.

Les spahis français portent la chechia (laine feutre garance avec gland en soie bleue) ou le turban en étoffe croisée de coton blanc rayé de bleu.

Cet uniforme évoluera peu jusqu'à la guerre de 14.

Chasseurs d'Afrique

Chasseurs d'Afrique.jpg

En octobre 1830 fut formée une cavalerie indigène, les Chasseurs algériens, commandée par le chef d'escadron Marey-Monge et le capitaine Yusuf, brillant cavalier arrivé de Tunisie.
Le 17/11/1831 elle fut incorporée dans les deux régiments de Chasseurs d'Afrique crées le même jour à l'aide de chasseurs à cheval provenant des trois escadrons débarqués en 1830 et de volontaires provenant de la cavalerie metropolitaine.
En 1841, il y avait quatre régiments de chasseurs d'Afrique (trois entre 1856 et 1867).

Par la suite des douze corps de troupe ayant existé jusqu'en 1964, il y aura à partir des années Trente il y aura des régiments motorisés.

Débarquant en Provence en septembre 1944, il participe avec ses chars "Sherman" à la libération du territoire national. De nouveau en garnison au Maroc en 1945, le régiment participe aux opérations en Algérie avant d’être dissous en 1964. Il est recréé à Canjuers le 10 février 1998. Toujours en tête, le 1er régiment de chasseurs d’Afrique n’a jamais failli à sa devise : « Ubique Primus », « Partout Premier ».


Légion Étrangère

Légion Etrangère.jpg



Le 9 mars 1831, Louis-Philippe créait par ordonnance, une Légion Étrangère (volontaires Etrangers) destinée à être employée hors du territoire continental du Royaume. Elle sera basée à Sidi-Bel-Abbès en Algérie
Cette première Légion, composée initialement des hommes de la Légion de Hohenloe et des régiments suisses de la Restauration, fut cédée à l'Espagne en 1835.
En janvier 1837, une nouvelle Légion Étrangère fut reconstituée. Elle était forte de 2 régiments en 1840
Elle se distinguera dans toutes les campagnes Outre-Mer et gagnera pendant la campagne du Mexique, au combat de Camerone le 30 avril 1863, sa réputation justifiée de troupe sacrifiée, recours ultime des situations désespérées.

En 1962, pour la première fois, des régiments de Légion prennent garnison en métropole. Le 1er régiment étranger quitte Sidi bel Abbès pour rejoindre Aubagne. Les légionnaires s'installent en Corse et en Provence mais également dans de nouvelles garnisons outre mer, à Djibouti, à Madagascar (puis en Guyane) et en Polynésie. Les unités de Légion reprennent alors la vieille tradition du soldat bâtisseur et conduisent de très gros chantiers, en Polynésie pour le centre d'expérimentation du Pacifique ou en Guyane avec la construction de la Route de l'Est.


les effectifs

Cette Armée d'Afrique compta 400.000 soldats, dont 173.000 Tunisiens, Marocains, Algériens et Africains, 168.000 Français d'Afrique du Nord,(inclus les Harkis) 35.000 Français de Corse et 20.000 évadés.

"Puissent les générations qui prendront la relève pour la survie de la France ne jamais oublier ce qu'elles doivent aux Africains qui venaient de loin", lit-on dans le journal de marche du 22e bataillon de marche nord-africain (BMNA), intégrée à la 1ère DFL de l'Armée d'Afrique.


Illustrations, photos anciennes

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Remarque

Après l'indépendance de leur pays, les pensions d'invalidité et de retraite de ces anciens combattants (qui ont décliné la nationalité française) avaient été gelées par le Général de Gaulle en 1959. Elles étaient souvent réduites à des montants symboliques, jusqu'à dix fois inférieures aux sommes perçues par les Français : une retraite d'ancien combattant s'élève à 430 euros par an pour un Français, contre seulement 16 euros pour un Cambodgien...(source le Figaro du 26/09/2006)


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