Jean-Baptiste BILLARD

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Notice biographique

Jean-Baptiste BILLARD[1] naquit le 25 février 1761 au sein d'une famille modeste, dans le petit village normand de Hauteville-sur-Mer, près de Coutances. Il entra dans la Marine en 1778 et fut successivement, jusqu'en 1783, mousse, novice, timonier, aide-pilote. Il avait vraisemblablement fait des études assez poussées pour lui permettre de suivre cette filière. En 1776 et 1777, il avait navigué au commerce, faisant des traversées entre Granville et Terre-Neuve. Il entre au service de l'Etat en 1778. On le trouve mousse puis aide-timonier du 3 avril 1778 au 7 janvier 1781 sur la frégate la Résolue (de 40 canons). Il fait campagne en Afrique, en Guinée, au Sénégal, en Côte de l'or. Au Sénégal, la Résolue faisait partie d'une division composée de deux vaisseaux, deux frégates et plusieurs corvettes. C'était alors la guerre d'Indépendance américaine. La Résolue, seule, livra trois combats contre le Fort-James, Serayolé et Seyandai, ce dernier poste fut pris d'assaut par l'équipage de la frégate.

La Résolue fut ensuite intégrée dans l'escadre de Guichen et partit pour l'Amérique. Du 17 janvier 1781 au 30 juin 1783, Jean-Baptiste BILLARD était aide-pilote sur le Northumberland commandé par MM. Bricqueville et Saint-Cézaire. Ce vaisseau, rattaché à l'armée du comte de Grasse, prit part à cinq combats. Jean-Baptiste BILLARD fut blessé à la jambe droite, à la bataille des Saintes (avril 1782) ; il passe alors dans la marine marchande et navigue au long cours. Du 13 avril au 24 décembre 1784, il est second capitaine sur le brick la Marie-Françoise qui faisait des campagnes à Terre-Neuve à partir de Granville.

Il revient alors à la marine royale et sert comme aide-pilote sur le cutter l'Amitié pendant très peu de temps, puisque nous le retrouvons second capitaine sur le brick du commerce le Talaru où il navigue, toujours entre Granville et Terre-Neuve, de 1785 à 1789. Il fut reçu capitaine au long cours le 7 mars 1787 devant les examinateurs et juges de l'amirauté de Coutances. En 1790 il est sur le brick la Marquise de Saint-Louis et fait des campagnes identiques jusqu'en 1793.

Le 18 mai 1793, il rentre au service de l'Etat et obtient le grade d'enseigne entretenu. Il est à Brest sur le vaisseau l'Indomptable (de 80 canons) de l'armée de l'amiral Morard de Galles. Promu lieutenant de vaisseau le 2 novembre 1793, son bâtiment est rattaché à l'armée de l'amiral Villaret-joyeuse ; il est désemparé au combat de Prairial (29 mai 1794). Il sert toujours sur l'Indomptable jusqu'en 1796.

Le 26 mars 1795, Jean-Baptiste BILLARD est promu capitaine de frégate Il passe sur l'Eole et participe à l'expédition d'Irlande. En 1798, à est muté sur le Républicain de 110 canons et fait campagne en Méditerranée. Le 15 septembre 1799, il est débarqué pour cause de maladie (coliques, scorbut). En 1801 (de février à juin), il sert sur le Foudroyant de 74 canons, mais est mis en congé de deux mois pour se rétablir, le 10 juin. Il rejoint son vaisseau jusqu'en avril 1802 où, passé sur le Conquérant, il fait la campagne de Saint-Domingue, jusqu'au 26 octobre.

Au port de Brest pendant près de dix mois, puis sur le Conquérant, il est affecté à Dunkerque jusqu'en septembre 1803 où il prend le commandement de la deuxième division de bateaux-canonniers, puis une division de la flottille nationale à Boulogne. À Dunkerque, il commande ensuite la 3e division de la flottille jusqu'en septembre 1804. Il eut plusieurs « affaires » avec l'ennemi. Il se voit alors confier, jusqu'en août 1805, la 7° division de bâtiments de première espèce (ou prames).

En 1805, il retourne à Dunkerque pour prendre le commandement de la frégate la Milanaise qui vient d'y être construite. C'est de là qu'il sera muté à Flessingue, le 22 août 1806, sur la Caroline. Nous connaissons son histoire et sa fin tragique. Jean-Baptiste BILLARD, qui avait été promu capitaine de vaisseau le 5 juillet 1805, prit la tête de la division formée par sa frégate et la Manche, au retour de leur croisière de 1808. Il fut félicité par Decaen de l'habileté et du courage dont il avait fait preuve pour forcer le blocus anglais et rentrer à Port-Napoléon.

Son état de santé, délabré au cours de sa croisière de 1808, ne lui ayant pas permis de reprendre le commandement de la Caroline, cette frégate fut confiée à son second, Feretier, qui s'illustra en s'emparant de deux vaisseaux de la Compagnie ce qui, pour reprendre les termes d'une lettre du ministre de la Marine à Decaen, « honore beaucoup cet officier qui, dans les événements subséquents qui ont entraîné la perte de la Caroline et de ses prises, paraît avoir donné les preuves d'un courage et d'un dévouement dignes d'éloges».

Jean-Baptiste BILLARD était à l'Ile de France lorsque ces derniers événements se produisirent. Le 10 janvier 1810, il s'embarqua pour rentrer en France sur la frégate la Laurel devenue l'Espérance qui, comme la Sémillante puis la Canonnière, avait été vendue au commerce et armée de 12 canons et de 75 hommes, devait transporter en France des denrées coloniales. Après une traversée sans incidents, elle fut capturée le 12 avril 1810. Malade, Jean-Baptiste BILLARD fut débarqué le 25 avril à l' île d'Houat. Il se retira quelque temps près de Coutances. Rétabli, il fut nommé chef du 8l° équipage de haut-bord et commandant du vaisseau l’Orion à partir du 21 novembre 1813, date d'achèvement de ce bâtiment, jusqu'au 12 juillet 1814. Il continua alors son service à Brest et fut mis à la retraite au 1er janvier 1816. Il était membre de la Légion d'honneur.

La récapitulation de ses services fut établie ainsi :

Campagnes : en paix, sous voiles : 96 mois 8 jours ; en rade : 1 mois 12 jours en guerre, sous voiles : 210 mois 21 jours ; en rade : 6 mois 9 jours. Résidence dans les ports : 111 mois 20 jours. Total : 35 ans 6 mois 10 jours. Se répartissant en : Services à la mer, sur les bâtiments de Sa Majesté : 18 ans 3 mois 13 jours ; au commerce : 7 ans 11 mois 7 jours. Services dans les ports : 9 ans 8 mois 20 jours. Total : 35 ans 6 mois 10. jours. Un autre document faisant état de bénéfices de campagnes lui attribue un total de services s'élevant à 49 ans 9 mois et 9 jours.

Le capitaine de vaisseau Jean-Baptiste BILLARD se retira dans le petit village de Montmartin, avec une retraite de 2 400 F par an (ordonnance du 7 août 1816). Il avait épousé le 30 brumaire an VIII (21 novembre 1799) Marie-Gabrielle Tiphaigne, née comme lui à Hauteville le 29 avril 1780, qui lui donna deux enfants, Jean et Désirée qui épousa Jacques-Benjamin Bourdon, notaire. Il mourut le 19 juillet 1825.

Acte notarié du 13 novembre 1827[2]

Sont comparus : Dame Marie Gabrielle Tiphaigne, vivant de son bien, veuve de Jean-Baptiste BILLARD ;

Secondairement, Monsieur Jean Billard, vivant de son bien ;

Troisièmement, Madame Désirée Billard épouse de Monsieur Jacques Benjamin Bourdon, notaire royal à Montmartin, assistée de l’autorité de son mari ci-présent.

Lesquels par ces présentes ont constitué pour leur mandataire général spécial, Monsieur Basille SIMON, négociant demeurant et domicilié à Saint-Paul Isle Bourbon

Auquel ils donnent pouvoir, de pour eux et en leurs noms, recevoir de M. Cambernon jeune, négociant demeurant et domicilié à Port Louis Ile Maurice, le nombre de six mille piastres d’Espagne comme également plusieurs effets détaillés dans la reconnaissance de dettes ci-après citée, desquelles, piastres et effets, le dit sieur Cambernon est reconnu débiteur envers le dit feu Jean-Baptiste BILLARD en son vivant capitaine de vaisseau, chevalier de Saint-Louis et de la Légion d’honneur, suivant acte sous seing privé en date du 12 décembre 1809, enregistré et visé, pour valoir de timbres à Coutances le 10 janvier 1817… lequel acte a été déposé, pour garder en minute devant feu Maitre Bourdon, notaire à Montmartin le 11 janvier 1817…

En la succession duquel feu sieur Billard lesdits sieur Jean Billard et Dame Bourdon ses enfants sans héritiers chacun pour une moitié et la dite dame veuve Billard leur mère usufruitière pendant sa vie pour une moitié en vertu de son traité de mariage passé devant Me Hubert, notaire à Montmartin, le 29 brumaire an 9….

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  1. Notice extraite de Roger LEPELLEY, « Marins de l’Isle de France (1803-1810) », Editions Hérault, 1995, p.189-190 et réalisée à partir du Dossier personnel, S.H.M., Vincennes.
  2. A.D. Manche cote 5 E 18354.