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Nommé par la Sublime Porte (Babi Ali), (Empire Ottoman)
I fut nommé à la tête de la régence d´Alger par la Sublime Porte "Babi Ali", (Empire Ottoman) sur consultation des dignitaies du Divan, cour réservée au siège du gouvernement à l'intérieur du palais Topkapi à Istambul.<br>
sur consultation des dignitaies du Divan, cour  
Hussein dirigea les destinées de la Régence de [[1818]] à [[1830]], il fut le dernier des 28 deys d'Alger.<br>
réservée au siège du gouvernement
à l'intérieur du palais Topkapi à Istambul.<br>
Hussein dirigea les destinées de la Régence
de [[1818]] à [[1830]], il fut le dernier des 28 deys d'Alger.<br>


Une fois désigné par le Divan, il ne put refuser de régner car cela lui aurait créé trop d'ennemis puissants parmi ses concurrents et parmi les dignitaires de la Sublime Porte.
Une fois désigné par le Divan, il ne put refuser de régner car cela lui aurait créé trop d'ennemis puissants parmi ses concurrents et parmi les dignitaires de la Sublime Porte.
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Il échappa a une tentative d'assassinat de ses Janissaires,ses prédécesseurs n'ont pas eu cette chance [http://www.geneawiki.com/index.php/Histoire_de_l%27Alg%C3%A9rie#Pr.C3.A9sence_turque Voir]
Il échappa a une tentative d'assassinat de ses Janissaires,ses prédécesseurs n'ont pas eu cette chance [http://www.geneawiki.com/index.php/Histoire_de_l%27Alg%C3%A9rie#Pr.C3.A9sence_turque Voir]


La France attaquée depuis 1794 et affamé par l’Angleterre se tournat vers le dey d’Algérie qui offrit un prêt sans intérêt ainsi que des facilitées à la Convention pour faire ses achats de blé par l’intermédiaire de riches négociants juifs d’Alger Bacri et Busnach.
Durant son régne, la France attaquée depuis 1794 et affamé par l’Angleterre se tourna vers lui en quête de ressources. Le Dey offrit un prêt sans intérêt ainsi que des facilitées à la Convention pour faire ses achats de blé par l’intermédiaire de riches négociants juifs d’Alger Bacri et Busnach.


Les achats de blé au cours des ans atteignent plusieurs millions. La paix revenue en 1815 Bacri et le dey réclament leur dû. Malgré la paix et l’« ordre » revenus, le gouvernement de la Restauration fit des difficultés à payer ceux qui avaient fourni de quoi faire le pain du troupier français. On objectera que certaines cargaisons avaient été de mauvaise qualité.  
Les achats de blé au cours des ans atteignirent plusieurs millions de francs. La paix revenue en 1815 Bacri et le dey réclamérent leur dû. Malgré la paix et l’« ordre » revenus, le gouvernement de la Restauration fit des difficultés à payer ses dettes. On objectera alors que certaines cargaisons avaient été de mauvaise qualité.  


En conséquence, le Commission française, réunie en 1819, fit subir de sérieuses réductions aux factures de Bacri, en suite desquelles ce qui reste dû est fixé définitivement, d’accord avec Bacri et le dey, à une somme globale de 7 millions. L’accord de 1819 stipulait que, sur les 7 millions, seraient retenues les sommes qui pourraient être dues par Bacri à ses créanciers. En conséquence, le Trésor français versa bien l’argent, mais il le verse à Paris, à la Caisses des dépôts et Consignations ; aussitôt une nuée d’oppositions, de la part de créanciers de Bacri, vrais ou prétendus, se produit. En 1827, soit huit ans après que l’accord réglant définitivement le montant des sommes dues fut conclu, les tribunaux français n’avaient toutefois pas encore statué sur la validité de ces oppositions ! En 1827, le dey n’était pas encore remboursé du million qu’il avait prêté à la France, sans intérêts, trente et un ans auparavant ! Bien plus, du fait des dettes que Bacri avait eu soin de faire en France, le dey risquait fort de ne jamais toucher un sou. Ainsi, sous couleur de satisfaire ses réclamations, on avait « rendu légale sa spoliation » (Esquer, La Prise d’Alger, p. 49) Le dey d’Alger était ainsi magnifiquement récompensé de l’ardeur qu’il avait mise à faciliter le ravitaillement de la France affamée par l’Angleterre.
La Commission française, réunie en 1819, fit subir de sérieuses réductions aux factures de Bacri, pour être réduites en accord avec Bacri et le Dey, à une somme globale de 7 millions.  
L’accord de 1819 stipulait que, sur les 7 millions, les sommes qui pourraient être dues par Bacri à ses créanciers seraient retenues . En conséquence, le Trésor français versa bien l’argent, mais il le verse à Paris, à la Caisses des dépôts et Consignations ; aussitôt une nuée d’oppositions, de la part de créanciers de Bacri, vrais ou prétendus, se produit.  
En 1827, soit huit ans après que l’accord réglant définitivement le montant des sommes dues fut conclu, les tribunaux français n’avaient toutefois pas encore statué sur la validité de ces oppositions ! En 1827, le dey n’était pas encore remboursé du million qu’il avait prêté à la France, sans intérêts, trente et un ans auparavant ! Bien plus, du fait des dettes que Bacri avait eu soin de faire en France, le dey risquait fort de ne jamais toucher un sou. Ainsi, sous couleur de satisfaire ses réclamations, on avait « rendu légale sa spoliation » (Esquer, La Prise d’Alger, p. 49)  


En 1827, le dey d’Alger découvrit un fait bien plus grave encore. À l’extrémité est de la Régence, à 500 kilomètres environ d’Alger, sur un point du littoral appelé Calle (El kala), la France avait la concession d’un entrepôt commercial. Le gouvernement français, par la voix de son représentant à Alger, Deval, avait promis au dey que l’entrepôt ne serait pas fortifié (Esquer, La Prise d’Alger, p. 53.) ; Or, la France avait fortifié la Calle, et le dey venait de l’apprendre.
En 1827, le Dey d’Alger découvrit un fait bien plus grave encore. À l’extrémité est de la Régence, à 500 kilomètres environ d’Alger, sur un point du littoral appelé Calle (El kala), la France avait la concession d’un entrepôt commercial. Le gouvernement français, par la voix de son représentant à Alger, Deval, avait promis au dey que l’entrepôt ne serait pas fortifié (Esquer, La Prise d’Alger, p. 53.) ; Or, la France avait fortifié la Calle, et le Dey venait de l’apprendre.
Le Dey d’Alger demanda alors par écrit au gouvernement français de Charles X des explications. Demeurant sans réponse il les demanda verbalement, au cours de la réception officielle de Baïram (fête de l´Aid en turc) du 30 avril 1827 donnée à la Casbah d’Alger. L’arrogance du Consul de France fut-t’elle alors que la discussion s'envenima. Le dey, suivant l'étiquette orientale, se lèva et ordonna au consul de sortir. Deval ne bougeant pas, le dey le frappe du manche de son éventail. Deval rendit alors compte de l'incident." Le Coup d'éventail, in La Colonie du Cap et l'Algérie, mémoire par Ada Sanchis, Université Nice Sophia Antipoli. 


Le dey d’Alger demanda par écrit au gouvernement français de Charles X des explications. Demeurant sans réponse il les demanda verbalement, au cours de la réception officielle de Baïram (fête de l´Aid en turc) du 30 avril 1827 donnée dans la Casbah d’Alger. L’arrogance du Consul de France fut-t’elle alors que la discussion s'envenima. Le dey, suivant l'étiquette orientale, se lèva et ordonna au consul de sortir. Deval ne bougeant pas, le dey le frappe du manche de son éventail. Deval rendit alors compte de l'incident." Le Coup d'éventail, in La Colonie du Cap et l'Algérie, mémoire par Ada Sanchis, Université Nice Sophia Antipoli.
Le refus du Dey de s'excuser et les complications diplomatiques (rupture des relations diplomatiques, blocus d'Alger ) qui suivirent entraînèrent le débarquement le 13 juin [[1830]], à huit heures du matin, en rade de la presqu'île de [[Algérie - Sidi-Ferruch|Sidi Ferruch]] de la flotte française. Dey n'eut qu'un regret dit-on : ne pas avoir fait étrangler le Consul Deval, ce qu'il appelait passer au «cordon».


Le refus du Dey de s'excuser et les complications diplomatiques (rupture des relations diplomatiques, blocus d'Alger ) qui suivirent entraînèrent le 13 juin [[1830]], à huit heures du matin, la flotte française à débarquer en rade de la presqu'île de [[Algérie - Sidi-Ferruch|Sidi Ferruch]], il n'eut qu'un regret : ne pas avoir fait étrangler le Consul Deval, ce qu'il appelait passer au «cordon».
Cette épisode en réalité permit à la France de réaliser un projet vieux de deux siècles qui projetait la colonisation de l’Algérie. Le destin de Charles X était de l’entreprendre en juin 1830. Cependant on attribue la paternité de l’idée de la conquête à Louis XIV et surtout à Napoléon 1er.(Rachid benblal, In El watan)[http://new.elwatan.com/IMG/pdf/elwatan06072006.pdf]


Cette épisode en réalité permit à la France de réaliser un projet vieux de deux siècles qui projetait la colonisation de l’Algérie. Le destin de Charles X était de l’entreprendre en juin 1830. Cependant on attribue la paternité de l’idée de la conquête à Louis XIV et surtout à Napoléon 1er.(Rachid benblal, In El watan du 6/05/2006)[http://new.elwatan.com/IMG/pdf/elwatan06072006.pdf]
On trouvera plus tard dans le trésor du Dey un butin d'un peu plus de 48 millions de francs<br> Hussein perdit tout hormis de trois à neuf millions, ses trois femmes et cent serviteurs des deux sexes qui le suivirent en exil à Naples après la conquête française d'Alger.
On trouvera plus tard dans le trésor du Dey un butin d'un peu plus de 48 millions de francs<br> Hussein perdit tout hormis de trois à neuf millions, ses trois femmes et cent serviteurs des deux sexes qui le suivirent en exil à Naples après la conquête française d'Alger.


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On peut toutefois se demander comment les deys avaient pu accumuler une telle fortune en cachette de La Sublime Porte qui en avait tellement besoin !   
On peut toutefois se demander comment les deys avaient pu accumuler une telle fortune en cachette de La Sublime Porte qui en avait tellement besoin !   


La ville d' [[Algérie - Hussein-Dey|Hussein-Dey]] où il avait installé une maison de plaisance à proximité des plages, portera son nom.
Une commune d'Alger où il avait installé une maison de plaisance à proximité des plages, portera son nom.


Il mourut dans son lit, en exil doré à Naples, entouré de ses femmes et serviteurs.
Il mourut dans son lit, en exil doré à Naples, entouré de ses femmes et serviteurs.

Version du 27 novembre 2007 à 22:25


Hussein-Dey Gouverneur de la Régence d'Alger


Hussein-Dey Portrait.jpg

Hussein Pacha  : Hussayn Ibn al-Hussayn - v.1765 Smyrne(Izmir) Turquie - 1838 Naples

Biographie

I fut nommé à la tête de la régence d´Alger par la Sublime Porte "Babi Ali", (Empire Ottoman) sur consultation des dignitaies du Divan, cour réservée au siège du gouvernement à l'intérieur du palais Topkapi à Istambul.
Hussein dirigea les destinées de la Régence de 1818 à 1830, il fut le dernier des 28 deys d'Alger.

Une fois désigné par le Divan, il ne put refuser de régner car cela lui aurait créé trop d'ennemis puissants parmi ses concurrents et parmi les dignitaires de la Sublime Porte.

Au XVI° siècle, 35 000 esclaves croupissaient dans le bagne d'Alger, en attendant d'être vendus sur les marchés d'Alger ou embarqués comme rameurs.

Depuis le Congrès de Vienne, le Dey n'avait plus le droit de réduire les chrétiens à l'esclavage et d'en faire commerce. Il avait dû rendre, en 1816, mille captifs chrétiens sous la menace d'une flotte anglaise. Mais il continuait à pratiquer en Méditerranée des raids de corsaires, la course, comme on disait. La course rapportait au Dey de moins en moins : 3 millions de francs or par an de 1805 à 1815.

Il échappa a une tentative d'assassinat de ses Janissaires,ses prédécesseurs n'ont pas eu cette chance Voir

Durant son régne, la France attaquée depuis 1794 et affamé par l’Angleterre se tourna vers lui en quête de ressources. Le Dey offrit un prêt sans intérêt ainsi que des facilitées à la Convention pour faire ses achats de blé par l’intermédiaire de riches négociants juifs d’Alger Bacri et Busnach.

Les achats de blé au cours des ans atteignirent plusieurs millions de francs. La paix revenue en 1815 Bacri et le dey réclamérent leur dû. Malgré la paix et l’« ordre » revenus, le gouvernement de la Restauration fit des difficultés à payer ses dettes. On objectera alors que certaines cargaisons avaient été de mauvaise qualité.

La Commission française, réunie en 1819, fit subir de sérieuses réductions aux factures de Bacri, pour être réduites en accord avec Bacri et le Dey, à une somme globale de 7 millions. L’accord de 1819 stipulait que, sur les 7 millions, les sommes qui pourraient être dues par Bacri à ses créanciers seraient retenues . En conséquence, le Trésor français versa bien l’argent, mais il le verse à Paris, à la Caisses des dépôts et Consignations ; aussitôt une nuée d’oppositions, de la part de créanciers de Bacri, vrais ou prétendus, se produit. En 1827, soit huit ans après que l’accord réglant définitivement le montant des sommes dues fut conclu, les tribunaux français n’avaient toutefois pas encore statué sur la validité de ces oppositions ! En 1827, le dey n’était pas encore remboursé du million qu’il avait prêté à la France, sans intérêts, trente et un ans auparavant ! Bien plus, du fait des dettes que Bacri avait eu soin de faire en France, le dey risquait fort de ne jamais toucher un sou. Ainsi, sous couleur de satisfaire ses réclamations, on avait « rendu légale sa spoliation » (Esquer, La Prise d’Alger, p. 49)

En 1827, le Dey d’Alger découvrit un fait bien plus grave encore. À l’extrémité est de la Régence, à 500 kilomètres environ d’Alger, sur un point du littoral appelé Calle (El kala), la France avait la concession d’un entrepôt commercial. Le gouvernement français, par la voix de son représentant à Alger, Deval, avait promis au dey que l’entrepôt ne serait pas fortifié (Esquer, La Prise d’Alger, p. 53.) ; Or, la France avait fortifié la Calle, et le Dey venait de l’apprendre. Le Dey d’Alger demanda alors par écrit au gouvernement français de Charles X des explications. Demeurant sans réponse il les demanda verbalement, au cours de la réception officielle de Baïram (fête de l´Aid en turc) du 30 avril 1827 donnée à la Casbah d’Alger. L’arrogance du Consul de France fut-t’elle alors que la discussion s'envenima. Le dey, suivant l'étiquette orientale, se lèva et ordonna au consul de sortir. Deval ne bougeant pas, le dey le frappe du manche de son éventail. Deval rendit alors compte de l'incident." Le Coup d'éventail, in La Colonie du Cap et l'Algérie, mémoire par Ada Sanchis, Université Nice Sophia Antipoli.

Le refus du Dey de s'excuser et les complications diplomatiques (rupture des relations diplomatiques, blocus d'Alger ) qui suivirent entraînèrent le débarquement le 13 juin 1830, à huit heures du matin, en rade de la presqu'île de Sidi Ferruch de la flotte française. Dey n'eut qu'un regret dit-on : ne pas avoir fait étrangler le Consul Deval, ce qu'il appelait passer au «cordon».

Cette épisode en réalité permit à la France de réaliser un projet vieux de deux siècles qui projetait la colonisation de l’Algérie. Le destin de Charles X était de l’entreprendre en juin 1830. Cependant on attribue la paternité de l’idée de la conquête à Louis XIV et surtout à Napoléon 1er.(Rachid benblal, In El watan)[1]

On trouvera plus tard dans le trésor du Dey un butin d'un peu plus de 48 millions de francs
Hussein perdit tout hormis de trois à neuf millions, ses trois femmes et cent serviteurs des deux sexes qui le suivirent en exil à Naples après la conquête française d'Alger.

Une partie de l'argent trouvé dans le trésor du Dey est remis à l'administration : 48 millions. Seul quatre cents hommes ont été tués durant l'expedition.

On peut toutefois se demander comment les deys avaient pu accumuler une telle fortune en cachette de La Sublime Porte qui en avait tellement besoin !

Une commune d'Alger où il avait installé une maison de plaisance à proximité des plages, portera son nom.

Il mourut dans son lit, en exil doré à Naples, entouré de ses femmes et serviteurs.

Convention

Convention entre le général en chef de l'armée française et S.A. le dey d'Alger

" 1° Le fort de la Casbah, tous les autres forts qui dépendent d'Alger, et les portes de la ville seront remis aux troupes françaises ce matin (5 juillet) à dix heures.

" 2° Le général de l'armée française s'engage envers S.A. le dey d'Alger à lui laisser la libre possession de ses richesses personnelles.

" 3° Le dey sera libre de se retirer avec sa famille et ses richesses dans le lieu qu'il fixera, et tant qu'il restera à Alger il sera, lui et sa famille, sous la protection du général en chef de l'armée française; une garde garantira la sûreté de sa personne et de sa famille.

" 4° Le général en chef assure à tous les membres de la milice les mêmes avantages et la même protection.

" 5° L'exercice de la religion mahométane restera libre; la liberté de toutes les classes d'habitants, leur religion, leurs propriétés, leur commerce et leur industrie ne recevront aucune atteinte; leurs femmes seront respectées; le général en chef en prend l'engagement sur l'honneur.

"6° L'échange de cette convention sera faite avant dix heures du matin, et les troupes françaises entreront aussitôt après dans la Casbah, et s'établiront dans les forts de la ville et de la marine.

" Signé : HUSSEIN PACHA - COMTE DE BOURMONT "


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