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* Le Cimetière de la Marine de Rochefort-sur-Mer - 1914 - Brochure réalisée par le Souvenir Français
* Le Cimetière de la Marine de Rochefort-sur-Mer - 1914 - Brochure réalisée par le Souvenir Français
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*Au ''Service historique de la Défense'', les archives de cet hôpital sont en [[SHD / Marine Rochefort - Série F|série SHD/MR/F]].


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Illustrations - Photos anciennes.png En photos

Hôpital maritime de Rochefort
École de médecine navale de Rochefort - Photo CEAN

Historique

L'hôpital maritime de Rochefort, dont la construction commencée en 1783 fut terminé en 1888. Il est bâti sur un terrain surélevé (la Butte), entouré de grands jardins, il se compose d'un pavillon central à deux étages comprenant la pharmacie, les cuisines au rez-de-chaussée, les logements des officiers aux étages. Ce bâtiment est flanqué à ses deux extrémités de quatre pavillons communiquant par des corridors vitrés; ils comprennent également deux étages. A chaque étage correspond une salle de malades ventilée par des fenêtres élevées.
Sur le prolongement de ces pavillons, on en trouve encore deux autres à un étage, destinés aux contagieux, complètement isolés et entourés de jardins fermés par des grilles. Enfin, près de l'entrée de l'hôpital, sont deux bâtiments où sont installés les services administratifs, la bibliothèque; et plus en arrière, un amphithéâtre et des laboratoires. Cet hôpital est fermé définitivement en 1983.

Portraits d'un chirurgien et d'un infirmier de la Marine de Rochefort

Même chez les marins, si le nom de Pierre Loti (Julien VIAUD) provoque une résonance, celui de Gustave VIAUD n'évoque que peu de chose. Il s'agit pourtant du "Grand frère", comme l'appelait l'écrivain Pierre Loti dans son enfance.

Hôpitaux maritimes - Gustave Viaud.jpg
Louis Gustave Viaud est né le 25 avril 1836 à Rochefort dans la maison qui est aujourd'hui le musée Pierre Loti. Il entre à l'École de médecine navale de Rochefort. À 23 ans, en 1857, classé second au concours, il est chirurgien de 3e classe et en instance de départ en Campagne, car les études médicales étaient alors entrecoupées par des embarquements.

En novembre 1858, désigné pour la Polynésie, il part de Bordeaux, sur le paquebot "Victorine", et n'arrive à Tahiti qu'en juin de l'année suivante.

Il gagne, à bord du paquebot "Infatigable", d'abord Payta au Pérou, puis Papeete qu'il découvre avec le ravissement et l'ardeur de la jeunesse. Car la vie tahitienne de cette époque diffère beaucoup bien sûr de ce qu'il a connu dans sa province Saintongeaise.

Après ces années de soleil, il affronte avec courage les concours, qui le jalonnent la vie des médecins. En novembre 1862, nommé chirurgien de 2e classe, il est désigné pour le service coloniale en Cochinchine. Il quitte Rochefort pour Port-Saïd, puis Suez par chemin de fer, et embarque sur la "Garonne", un vieux transport mixte, pour l'amener à Saïgon.

Gustave VIAUD est d'abord désigné pour Baria, un petit village clé de la route de Hué; il y soigne la garnison et la population. En mai tombe un message « Dirigez immédiatement sur la "Didon" Monsieur VIAUD. Cet officier prendra passage sur l'"Echo" qui le transportera sur l'archipel des Poulo-Condor. ». Gustave VIAUD rejoint Poulo-Condor avec l'aspirant BIZOT, commandant du poste, qui est porteur d'un message de remettre en service le pénitencier. Au village d'Anh-Lai, où ils résident, le second semestre de 1863 est éprouvant. Le pénitencier chez les détenus ont des cas inopinés d'amaurose, cécité passagère, qui chez certains se complique d'atrophie du nerf optique avec cécité quasi totale. Gustave VIAUD est désarmé dans un tel milieu toxique, parasitaire, carentielle, syphilitique etc. Son arsenal thérapeutique est dérisoire. Il dispose d'opium, de bismuth, d'écorce de mangoustan, et un peu d'ipécacuana.

L'aspirant BIZOT, commandant du poste, contracte l'affection. En mars il est alité, Gustave VIAUD soigne son ami avec énergie mais la rapidité d'évolution des lésions ulcérées du gros intestin à déclenché une anémie. Quelques jours après l'aspirant BIZOT meurt.

Gustave VIAUD sort épuisé de ce combat et son abnégation n'empêche pas la fatigue de l'écraser. Il ne peut pas dans un tel isolement médical, enrayer une endémie dysentérique.

Gustave VIAUD, lui-même atteint de dysenterie, résiste mal aux fièvres. Fiévreux, désemparé, diagnostique lui-même son grave état d'anémie clinique. On ne peut alors espérer guérir d'une anémie tropicale. Il laisse enfin l'enseigne de vaisseau Richard demander à l'État-major son rapatriement sanitaire.

En février 1865, à bord de l'"Echo", il quitte Poulo-Condor, et il marche à peine. Le navire-hôpital "Duperré" l'accueille, vit ces quelques semaines d'attente comme un calvaire; il ne reste qu'une chance, l'évacuation ! Puis embarque à bord de l'"Alphée" n'appareille pour la France que le 3 mars. Ce mois en mer n'est pourtant qu'une lente agonie. L'"Alphée" embouque le détroit de Malacca, Gustave Viaud se sait perdu. Le lendemain, du 10 mars 1865, dans l'après-midi il rend son dernier soupir. En plein golfe du Bengale, le corps du chirurgien de la marine est immergé en présence du commandant et de tout l'état-major, salué par un tir du petit canon de l'arrière.

Quelques années plus tard, Pierre Loti, en route pour l'Extrême-Orient, obtient que son bâtiment passant là où son frère à disparu, réduise sa vitesse; il lance une gerbe de fleurs, qui, après avoir un peut flotté, s'enfonce pour rejoindre, aux abîmes le corps du "grand frère".

Photo

Jean-Baptiste Claudeville
Revue Cols Bleus



Jean-Baptiste Claudeville est né le 30 avril 1836 à La Bastide-Clairence (64).
Décédé le 26 mai 1887 à l'hôpital maritime de Rochefort.

Les rapatriés sanitaires de Cochinchine

En 1865 et 1867 le transport-écurie "Orne", transformé en navire-Hôpital était réservé aux militaires rapatriés sanitaires. Ceux qui pourront espérer la guérison en France, ceux qu'il est mieux de renvoyer mourir “chez eux”. Car les enterrements européens au cimetière de Phú Hòa se font toujours un peu à la sauvette. À raison de quatre voyages par an, ce navire de la souffrance embarquait à Saïgon les malades. Combien d'entre eux meurent pendant la traversée ou au cours des semaines qui suivent leur arrivée en France ? Environ 30 % selon les estimations du Service de santé.

Cimetière

Sur une superficie de 1,5 hectare, il est situé dans la partie nord de l'ancien hôpital maritime. Il y a 800 tombes. Il fut créé en 1779 suite à un édit royal de mars 1776.

On y trouve :

  • 611 français décédés dans l'hôpital maritime dont 170 "Morts pour la France",
  • 177 militaires du 3e R.I.C décédés entre 1838 et 1946,
  • 144 allemands, soldats des deux guerres mondiales
  • 31 britanniques, militaires de la Royal Air Force, ou de l'armée de terre, décédés le 3 décembre 1945, dont l'avion explosa suite à un orage, et qui s'écrasa sur Échillais
  • 9 Russes
  • 2 Belges
  • 1 Américain
  • 1 Hollandais

y sont inhumés aussi

  • 32 sœurs de la Charité dans un caveau sous la chapelle, employées à l'orphelinat de l'hôpital maritime.

Orphelinat

Les Soeurs de la Charité s'occupèrent de celui-ci jusqu'en 1905

Visuel sources.png Sources

  • L'hebdomadaire de la Marine " Cols Bleus " 1983 et 1984 - domaine public
  • Traité d'hygiène navale par Adolphe-Louis-Antoine Duchâteau - domaine public

Nuvola apps bookcase.png Bibliographie

  • Le Cimetière de la Marine de Rochefort-sur-Mer - 1914 - Brochure réalisée par le Souvenir Français

Voir aussi.png Voir aussi (sur Geneawiki)

  • Au Service historique de la Défense, les archives de cet hôpital sont en série SHD/MR/F.

Référence.png Notes et références