Héraldique

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Heraldique illustration.jpg

Introduction

L'héraldique est la science qui a pour objet l'étude des armoiries.

L'héraldique s'est développée au Moyen Âge dans toute l'Europe comme un système cohérent d'identification non seulement des personnes, mais aussi en partie des lignées (les armoiries pouvant être transmises par héritage en traduisant le degré de parenté), ce qui en fait malgré tout un système unique en son temps.

Apparue au XIIe siècle et utilisée par les membres de l'aristocratie, elle s'est peu à peu diffusée dans l'ensemble de la société occidentale.

Les lexiques spécialisés comprennent environ 1000 termes parmi les plus employés. L'intérêt de l'héraldique réside d'abord dans l'extrême poésie qui se dégage de son langage, mais aussi de sa représentation.

C'est aussi un outil efficace de datation ou d'attribution (à une famille, ou à une région) d'un objet, quel qu'il soit. Il existait environ un million d'armoiries différentes au Moyen Âge, et l'on en recense dix millions depuis le XVIe siècle.

Le blason désigne l'ensemble des règles, figures et termes héraldiques. L'usage courant fait des mots armoiries et blason des synonymes.

Histoire.pngHistorique

A l'origine, l'écu sert à distinguer les chevaliers lors des combats. Il est donc nécessaire que celui-ci soit facile à reconnaître, grâce à la vivacité des couleurs et à la simplicité des figures géométriques représentées. L'héraldique constitue également un langage commun à tous les dialectes et dont on ne saurait trop s'inspirer dans le cadre de la construction européenne moderne. Les premières règles sont établies vers 1160. Elles distinguent les couleurs, des métaux et des fourrures, l'ensemble constituant les émaux, et elles fixent l'impératif d'alternance, étudié ci-après.

Les progrès économiques du XIe siècle et du XIIe siècle développent l'usage de l'écrit, d'où l'apparition des sceaux, essentiellement héraldiques. A la fin du XIIe siècle, et au début du XIIIe siècle, l'usage des armoiries s'étend des grands feudataires à l'ensemble de la noblesse. Enfin, dès le XIIIe siècle, toutes les couches sociales, villes, corps de métiers, communautés religieuses, institutions, portent des armes. L'édit de Louis XIV, datant du mois de novembre 1696, enjoint d'HOZIER, généalogiste des Ordres du Roi, d'envoyer ses commis dans les provinces, afin d'enregistrer, moyennant une redevance bienvenue du Trésor, les armoiries familiales de la bonne bourgeoisie de l'époque, et marginalement de la noblesse. Chaque écu est soigneusement aquarellé, et l'ensemble des 100 000 armoiries recensées compose de magnifiques registres, actuellement conservés au département des manuscrits de la Bibliothèque nationale.

C'est seulement à la Révolution, et uniquement en France, que l'héraldique devient abhorrée, car ressentie, à tort, comme symbole de féodalité, d'où d'importantes destructions dans tous le pays, et le développement des idées fausses sur la question, pérennisées jusque vers les années 50. Les autres pays européens ont d'ailleurs eu une réaction très différente à l'égard de leur patrimoine héraldique propre, bien davantage respecté.

Création et évolution des armoiries

La création des armoiries bien que laissée à l'initiative de leurs futurs possesseurs, s'est vue, dès le début, se doter de règles plus ou moins strictes, visant à rendre l'identification efficace : lecture facile par l'emploi de couleurs franches tranchant les unes sur les autres, motifs de grande taille aux contours simplifiés facilement lisibles, et surtout unicité des armoiries (souvent non respectée — plus par ignorance que par volonté de plagiat).

Les formes principales selon les Pays

  • Angleterre, Italie et Allemagne :

Blason forme principale - Italie.png Italie

En attente image forme de blason d'Angleterre et d'Allemagne.

  • France (ancien), France (moderne) et Espagne :

Blason forme principale - France moderne.png France (moderne)

Blason forme principale - Espagne.png Espagne

En attente image forme de blason France ancien.

  • Suisse (hommes et dames) :

Blason forme principale - Suisse femme.png Suisse (femme)

En attente image forme de blason Suisse homme.

Les partitions

Un blason est soit simple, soit composé. Il est dit simple quand il est d’une seule couleur. Pour le décrire on dit "de gueules plain" s’il est tout rouge. Ce type de blasons est rarissime.

La plupart du temps le blason est divisé et les 4 principales partitions sont les suivantes :

  • Parti, coupé, taillé et tranché :
  • Écartelé, écartelé en sautoir, gironné :

La combinaison du parti et du coupé est l’écartelé, celle du taillé et du tranché est l’écartelé en sautoir et celle des 4 est le gironné.

  • Équipolé, losangé et échiqueté :
  • Tiercé en pal, en fasce, en barre, en bande ou en pairle :

Tiercé signifie que le blason est composé de trois parties égales, toutes ayant un émail différent.

Les couleurs

Le blason est issu du bouclier qui pouvait être en métal (argent, or, fer, cuivre...), ou en bois. Pour la seconde matière, le bouclier était peint ou recouvert de peaux d’animaux. Conséquence importante : on parle de métaux, d’émaux et de fourrures.

Les métaux

Il y a deux métaux :

Les émaux

Ils s'agit des autres couleurs unies :

Les fourrures

Les fourrures sont le vair et l'hermine :

Le vair est un petit animal du Nord qui a un dos d'un gris approchant le bleu (azur) et le dessous du ventre extrêmement blanc (argent). Le vair se blasonne donc d'argent et d'azur. Il est dessiné par des formes de petits pots ou cloches juxtaposées de manière à couvrir toute une surface. Il existe plusieurs variantes plus ou moins complexes : contre-vair, vair contre vairé d'or,...)

L'hermine est un animal gros comme une belette. Son poil est si doux et si blanc que les souverains s'en servent depuis de nombreux siècles. Les ducs de Bretagne sont les premiers qui ont utilisé cette fourrure dans leurs armoiries. L'hermine est représentée par des mouchetures noires (sable) sur fond blanc (champ d'argent). Il existe trois variantes : contre-hermine, herminais et péan.

Autres couleurs

Comme les blasons comportent parfois des motifs empruntés au corps humain (bras, tête,...), on y ajoute parfois "carnation" pour la couleur chair au naturel (telle que dans la réalité).

Plus généralement, il n'est pas rare de trouver des couleurs hors de la palette de base pour les meubles (ex : brun pour la représentation d'un ours).

Sens des couleurs

Certains ont imaginé, de manière un peu arbitraire, et à posteriori, que le choix de ces émaux avait une signification symbolique précise :

- L'or indique la noblesse par excellence, le dévouement perpétuel au prince et à la patrie, la constance, la gravité, la richesse, la générosité.
- L'argent marque l'humilité, la pureté, la tempérance, la franchise.
- L'azur signifie la justice, la charité, la loyauté, la félicité éternelle, la vigilance, la beauté, la douceur, la richesse, la persévérance.
- Le gueules, charité, amour ardent de Dieu et du prochain, la vaillance, la hardiesse, la magnanimité, la colère.
- Le sable, dénote le deuil, la tristesse, la simplicité, la douceur, la sagesse, la prudence et l'honnêteté.
- Le sinople, du mot latin sinopis, substance minérale du Levant, dont on se sert pour teindre en vert, désigne, entre autre les vertus chrétiennes, la charité et l'espérance, l'honneur, la courtoisie, l'amour, la joie et l'abondance.
- Le pourpre, la tempérance, la dévotion, la foi, la charité, la noblesse, la grandeur, l'abondance, la tranquillité, la richesse.
- L'hermine et le vair étaient, à l'origine, les fourrures, notamment les premières, des habits royaux et de ceux des plus grands seigneurs, qui seuls avaient le droit de les porter. Le vair, dont l'étymologie est tirée sans doute de varié : « a variis coloribus », était une fourrure précieuse taillée de plusieurs pièces uniformes, spécialement affectée aux personnes les plus qualifiées, quoique moindres cependant que les précédentes, et aux chevaliers en renom.

Les hachures conventionnelles

Au XVIIe siècle, les anciens hérauts d'armes désignaient sur leurs dessins les métaux et les couleurs par les deux premières lettres de leurs noms ou par les chiffres 1 à 7, ce qui ne satisfaisait ni l'œil, ni l'esprit. En 1636, le père Pietra Santa élabora une nouvelle codification, reprise en 1644, par Marc Vulson de la Colombière, dans son excellent traité classique « de la Science Héroïque, etc. ». Des signes plus commodes, plus faciles à saisir, furent adoptés universellement depuis :

Les pièces honorables

Les Hérauts ont nommé honorables les neuf pièces suivantes, auxquelles ils ont ajouté l'Orle ; ils les ont appelées pièces honorables parce qu'elles occupaient le rang le plus honorable dans l'écu que portaient les plus nobles chevaliers. Ce sont le chef, la fasce, la bande, la barre, le pal, le chevron, la croix, le sautoir, la bordure et l'orle.


On peut y ajouter les pièces suivantes : le pairle, le chef-pal, la champagne, le canton, le franc quartier, l'écusson...

Les meubles

Considérez le blason comme le plan d’une maison... On parle en effet de "pièce", exactement comme la division d’une maison.

Dans ces pièces nous allons mettre des "meubles", et là c’est extraordinaire puisque c’est également le terme employé pour décrire les motifs placés sur les pièces des blasons.

Ces meubles se trouvent parmi les animaux, les végétaux, les constructions, les croix, les armes et outils, les astres, entre autres.

Pictos recherche.png Voir le Dictionnaire des termes du blason

Banque de blasons

Logiciels spécialisés

Il existe un grand nombre de logiciels spécialisés dans le dessin d'écus, afin de les répertorier nous avons créé une rubrique spéciale que nous vous invitons à consulter.

Nuvola apps bookcase.png Bibliographie

  • Théodore Veyrin-Forrer, Précis d'héraldique, Larousse, 1951 (réédition 2000, collection « Comprendre et reconnaître », 200 p.).
  • Henri Jougla de Morenas, Grand armorial de France : catalogue général des armoiries des familles nobles de France..., Paris : les Éditions héraldiques, 1934-1952, 7 vol. ill. en noir et en couleurs.
  • Michel Pastoureau, Figures de l'héraldique, Paris : Gallimard, 1996. In-12°, 144 p., ill. en noir et en couleur (collection « Découvertes » n° 284).
  • Michel Pastoureau, Traité d'Héraldique - Picard éditeur, 82 rue Bonaparte, 75006 Paris, 4e édition 2003.
  • Ottfried Neubecker, le grand livre de l'Héraldique, adaptation française de Roger Harmignies. Bruxelles : Elsevier Séquoia, 1977 ; réédité par Bordas (~300 p).
  • Geneviève d'Haucourt et Georges Durivault, Le Blason - Que sais-je - PUF.
  • Claude Wenzler, Le guide de l'héraldique, histoire, analyse et lecture des blasons - Éditions Ouest-France, 13 rue du Breil, Rennes, 2002.
  • Armorial des Communes de la Haute-Savoie - Archives Départementales de la Haute-Savoie, Annecy, 2004.
  • John Baud, Armorial du Chablais - Archives de l'Académie Chablaisienne, Thonon-les-Bains - Éditions Slatkine Reprints, Genève, 1993.
  • Hierosme de Bara, Le blasonnement des armoiries - Lyon 1581, Éditions Jean de BONNOT, Paris 1975.

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