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[[Fichier:Gibet de Montfaucon.jpg|Reconstitution par Eugène Viollet-le-Duc]]
Montfaucon tient peut être son nom d'un certain Falco ou Fulco. Détenteur d'un titre de comte alors non héréditaire, celui-ci se trouvait à l'hiver 986 en possession d'un terrain situé non loin de là et le vendit moins d'un an plus tard à l'abbaye Saint-Magloire, laquelle se trouvait à trois kilomètres plus au sud, à Beaubourg, par la route Saint Denis.  
Montfaucon tient peut être son nom d'un certain Falco ou Fulco. Détenteur d'un titre de comte alors non héréditaire, celui-ci se trouvait à l'hiver 986 en possession d'un terrain situé non loin de là et le vendit moins d'un an plus tard à l'abbaye Saint-Magloire, laquelle se trouvait à trois kilomètres plus au sud, à Beaubourg, par la route Saint Denis.  



Version du 17 octobre 2019 à 13:42


Reconstitution par Eugène Viollet-le-Duc Montfaucon tient peut être son nom d'un certain Falco ou Fulco. Détenteur d'un titre de comte alors non héréditaire, celui-ci se trouvait à l'hiver 986 en possession d'un terrain situé non loin de là et le vendit moins d'un an plus tard à l'abbaye Saint-Magloire, laquelle se trouvait à trois kilomètres plus au sud, à Beaubourg, par la route Saint Denis.

C'est peut être le même personnage, portant le même prénom de rapace, Faucon, qui est mentionné en 1027 comme ultime vicomte de Paris, et qui, à ce titre, était chargé du gibet du comté de Paris, pour l’application des peines prononcées par la justice royale. Les Fourches de la grande Justice du comté de Paris étaient le principal et le plus grand gibet des rois de France.

Le gibet de Montfaucon, était érigé à 150 mètres de l’actuelle place du colonel Fabien, par la rue Albert Camus, jusqu’à la place Robert Desnos et, attenant, au sud de cette place, le square Amadou-Hampâté Bâ (écrivain et ethnologue). Il se dressait là, sur une petite éminence (butte), assise sur une colline en pente douce (actuellement les Buttes Chaumont), dominant la route du Nord, à l'écart de Paris, sous les vents d’ouest dominants, pour protéger Paris des odeurs pestilentielles. Il n'en reste aucune trace visible.

Il a fonctionné depuis au moins le début du XIème siècle jusqu’au milieu du XVIIème siècle (1640), sous le règne de Louis XIII. De type fourches patibulaires, le gibet, était vraisemblablement construit en bois, pour les besoins de la Haute Justice du comté Paris qui siégeait au Chatelet, dès la fin du XIIème siècle. Il serait resté ainsi jusqu'au début du XIVème siècle.

Peu après 1303, il est transformé, par Enguerrand de Marigny, le chambellan de Philippe le Bel, en une impressionnante construction en pierre, plus solide. Le malheureux aura le privilège de les expérimenter trois ans plus tard, condamné pour malversation financière et sorcellerie.

Il est remodelé en 1416, durant la guerre de Cent Ans, à la suite de l'insurrection de Paris en un spectaculaire portique à seize piliers qui périclite avec l'avènement en 1594 du « Bon Roi Henri » et la fin des guerres de Religion.

Le gibet, au moment de son plus grand développement, soit au XVème siècle, consistait en une construction massive offrant une plateforme sur laquelle étaient dressés des piliers entre lesquels les suppliciés étaient pendus à des poutres de traverse. Tous les éléments de la construction étaient, dans la dernière configuration de celle-ci, montés en un grand appareil de grosses pierres de taille à bossage jointives et cimentées entre elles.

La base était un parallélépipède rectangle d'à peu près 14 mètres sur 10 mètres, et haut d'à peu près 6 mètres. Son intérieur était maçonné d'une cave. Le sommet de la cave était fermé par une trappe qui ouvrait sur la plateforme. Sur cette base reposaient, en effet, seize piliers carrés d'une dizaine de mètres de haut.

La dernière description du monument, qui a été publiée en 1724, indique que les piliers étaient répartis sur le pourtour du socle, cinq alignés sur le côté droit, cinq sur le côté gauche, et six le long du bord du fond. Ils étaient reliés entre eux par des poutres de traverse en bois. Chaque sommet de pilier était couronné d'un chaperon, qui évitait l'infiltration de la pluie. Dans chaque chaperon étaient insérées les extrémités de deux poutres. Les seize piliers correspondaient aux seize quartiers de Paris instaurés à la fin du XIVe siècle.

Un vestibule, précédé sur toute sa largeur de quatre larges marches, formait une avancée de la base. Ce vestibule était fermé par une porte imposante. Au-delà de la porte, une large rampe en pierre portait un escalier qui permettait d'accéder à la plateforme et débouchait à peu près au milieu de celle-ci. Sur le côté gauche, la face nord de la base du gibet, une seconde porte, plus petite, permettait d'accéder à la cave insérée dans la base derrière l'escalier.

Si Eugène Viollet-le-Duc conclut par déduction que l'édifice devait avoir trois niveaux de poutres, de nombreuses gravures représentent le gibet avec deux ou quatre étages.

Quoi qu'il en soit, sa taille et son allure étaient particulièrement imposantes, et de nature à impressionner et à dissuader quiconque de commettre le moindre acte illégal.

En 1425, une petite enceinte est restaurée autour du gibet et l'ensemble, lui donnant un éclat visible de loin, est blanchi à la chaux.

Des chaînes permettent d'accrocher jusqu'à cinquante cadavres simultanément, parfois durant des mois. Une fois les squelettes nettoyés par la vermine et les oiseaux de proie, ils sont balancés dans la fosse occupant le centre du socle.

En permanence, des gardes se tiennent autour du gibet pour empêcher les parents des pendus de décrocher les cadavres.

Les dernières exécutions datent de 1630, puis les lieux sont cédés à des exploitants de carrières de plâtre. En 1760, le gibet est démoli. Trente ans plus tard, les derniers piliers sont abattus.