Georges-Louis LECLERC, comte de Buffon
Sommaire
Sa biographie
- Georges-Louis est né le 7 septembre 1707 à Montbard. Son père Benjamin-François devient seigneur de Buffon après en avoir acheté les terres en 1717 (ainsi qu'une charge de commissaire général lui permettant de toucher la gabelle) et devient en 1720 « conseiller du Roi auprès du parlement de Dijon »[1].
- Georges-Louis est l'aîné d'une grande fratrie (Jean-Marc, Jeanne, Anne-Madeleine et Claude-Benjamin).
- Alors que ses deux frères et une de ses sœurs entrent en religion, Georges-Louis préfère étudier le Droit et fréquente le collège des jésuites à Dijon. De plus en plus intéressé par les mathématiques, la nature et les sciences, il part en 1728 à la faculté de Médecine d'Angers et se met à étudier la botanique.
- En 1733, il décide de "monter à Paris", et trouve à se loger chez un certain François BOULDUC qui est « apothicaire du Roi »[2] et fait des démonstrations au Jardin royal des plantes.
- En 1734, Georges-Louis entre à l'Académie des Sciences, multiplie ses recherches et publie des essais. Il traduit des ouvrages scientifiques anglais. Porté par des personnes influentes, il remplace un pensionnaire botaniste du jardin royal, tout en poursuivant ses expériences et ses travaux. Impressionné, Louis XV le nomme en 1739 Intendant du Jardin du Roi, avec un appointement conséquent. Au fil du temps, le naturaliste va transformer ce jardin royal « en centre de recherches et en musée des Sciences de la nature »[3].
- Écrivain et philosophe, il met son art de l'écriture au service de la rédaction d'une encyclopédie des sciences qu'il nomme L'Histoire Naturelle générale et particulière, dont les trois premiers volumes paraissent en 1749.
- En 1752, il entre à l'Académie française. La même année, il épouse Marie-Françoise de SAINT-BELIN-MÂLAIN. Ils auront un fils, Georges-Louis-Marie, qui sera guillotiné sous la Terreur.
- Le naturaliste revient souvent à Montbard et Buffon, dont il a hérité du domaine en 1732. Afin de poursuivre ses expériences à grande échelle, il décide en 1769 de faire construire une grande forge, qui va devenir « un témoin prestigieux de la sidérurgie au siècle des Lumières »[4].
- Pour le remercier de ses services, le roi érige la seigneurie de Buffon en comté, et Georges-Louis LECLERC devient Comte de Buffon.
- Tout au long de sa vie, Georges-Louis a nourri une grande amitié à l'égard de Madame NECKER, « femme du riche banquier genevois »[5].
- Le 16 avril 1788, le Comte de Buffon décède à Paris. Son cœur aurait été placé dans le socle de la statue réalisée par Pajou en 1776. Ses obsèques ont lieu en l'église parisienne Saint-Médard, en présence de 20 000 spectateurs. Son corps est ensuite transféré à Montbard pour y être inhumé dans la chapelle contigüe à l'église.
Son œuvre
L'Histoire naturelle générale et particulière
- Son observation précise de la nature et ses diverses expérimentations amènent Buffon à entreprendre à partir de 1739 la rédaction d'une sorte d'encyclopédie rassemblant tout ce qui concerne le monde vivant. Il est en effet important pour lui de divulguer, partager ses connaissances afin de ne pas rester un savant inaccessible, mais il ne s'inscrit pas forcément dans la mouvance philosophique des célèbres encyclopédistes de l'époque.
- Les connaissances abordées de façon objective et rationnelle et les théories avancées sans aucune morale sont renforcées par un style d'écriture très agréable, si bien que l'œuvre va rencontrer un succès immédiat.
- Cet ouvrage encyclopédique considérable est constitué de 36 volumes, les premiers parus en 1749, les derniers en 1789 à titre posthume :
- - l'histoire naturelle de l'Homme et des quadrupèdes, en 15 volumes, les trois premiers abordant l'être humain au travers de ses comportements naturels,
- - l'histoire naturelle des oiseaux, en 9 volumes,
- - l'histoire naturelle des minéraux et de la Terre, en 5 volumes complétés d'un atlas, suivis de 7 "suppléments", dont les Époques de la Nature[6],
- - l'histoire des poissons, quadrupèdes, serpents et cétacés, 7 volumes posthumes achevés par le naturaliste LACEPÈDE (1765-1825).
- Pour réaliser cette œuvre imposante, Buffon s'y est attelé avec la même passion pendant presque cinquante ans, mais il n'était pas seul.
- Des botanistes ou naturalistes lui ont apporté leur aide, chacun dans un domaine particulier, par exemple « Louis-Jean-Marie Daubenton (1716-1800) »[7] pour décrire de façon précise les mammifères.
- Afin d'enrichir son encyclopédie par de belles illustrations, Buffon a su faire appel à des graveurs talentueux, « 55 graveurs »[8] pour plus de 2000 planches sur l'ensemble des volumes. Rien que pour L'Histoire des oiseaux, édition enluminée, l'ingénieur dessinateur et graveur du Cabinet du Roi, « François Nicolas Martinet (1725-1805) »[9] a réalisé plus de 930 planches illustrant un total de 1240 oiseaux.
- Le succès est au rendez-vous : succès immédiat dès les premiers tomes, apportant une grande notoriété à son auteur, et succès sur le long terme grâce à la diversité des thèmes traités, même s'ils étaient délicats ou sensibles.
- L'œuvre est adaptée, traduite dans de nombreuses langues, et parfois contrefaite. Certains auteurs essaieront même de lui donner une suite.
- La célébrité de Buffon est telle qu'il est reconnu par nombre de personnalités et souverains, et diverses Académies étrangères souhaitent l'accueillir parmi leurs membres.
La Grande Forge de Buffon

Buffon s'intéresse depuis un certain temps déjà à la solidité du bois, à la composition des minerais et à la fusion des métaux, lorsqu'il envisage en 1768 la construction d'une grande forge. Il souhaite démontrer qu'il y a mieux à faire en matière de fabrication des métaux et profiter de la situation pour étendre ses expériences avec des moyens plus importants.
Mais il est audacieux, et son projet ne se résume pas à une simple forge, mais à un véritable ensemble sidérurgique, « une usine unique pour l'époque »[10].
Le complexe comprend en effet deux ensembles : une partie industrielle, où tout est rassemblé sur le même plan pour optimiser la production et la maintenance (bief, haut-fourneau, affinerie et fenderie) et un ensemble domestique comprenant des pavillons pour maîtres de forge et régisseurs, des logements pour ouvriers, une cour d'honneur et de multiples dépendances qui ont contribué à faire de cette forge « une sorte de village autosuffisant »[10].
Ses expériences
- Georges-Louis LECLERC prospecte dans le secteur de Montbard, étudie la composition des roches et se spécialise dans les minerais. Il commence à expérimenter leurs réactions à la chaleur, puis fait des expériences sur la fusion du minerai de fer.
- Plus tard, il s'intéresse aussi au bois (ce qui est grandement facilité par les forêts qu'il possède en Bourgogne). Il multiplie les expériences pour accroître la solidité de différentes essences de bois.
- Au début de l'exploitation de sa Grande Forge, il réalise diverses expériences pour fabriquer des canons de plus en plus perfectionnés à destination de la Marine royale.
- Enfin, Buffon n'a de cesse de calculer l'âge de la Terre. Étant persuadé qu'il s'agit d'une boule en fusion qui s'est refroidie au fil du temps, il réalise toutes sortes de boulets en métal, de tailles variées, et note pour chacune des tailles son temps de refroidissement. Extrapolant les résultats aux dimensions du globe terrestre, il arrive à l'âge de 75 000 ans. Ce calcul approximatif sera contesté et démonté par les savants qui suivront. Mais Buffon aura été un astrophysicien précurseur, avec pour laboratoire une forge pionnière.
En son honneur
- La ville de Montbard rend bien sûr hommage à son célèbre enfant au travers d'un musée Buffon avec le cabinet du naturaliste, et un parc Buffon « entourant les vestiges du château des ducs de Bourgogne »[11]. S'y trouve une grande statue de Buffon, commandée par le roi en 1776, et sculptée par Augustin Pajou.
- Dans la Grande Forge, le pavillon Buffon présente divers exemplaires de livres et gravures, ainsi que des objets personnels tels que son microscope et son épée d'académicien. Y est exposé un buste en marbre représentant le naturaliste.
- Dans le jardin des Plantes, en face de la galerie de l'évolution, se dresse un monument dédié à Buffon, sculpté en 1883 par Jean Carlus.
- Des portraits ont été réalisés, notamment à partir d'une gravure sur bois du XIXe siècle.
- Des places ou rues portent son nom un peu partout en France. Un lycée du quinzième arrondissement parisien porte son nom.
En photos
Bibliographie
- Revue 100 merveilles de France méconnues, à voir au moins une fois dans sa vie, Strasbourg, Éditions des Dernières Nouvelles d'Alsace, 209 pages
- Revue touristique La Côte-d'Or, j'adore, réalisée par Côte-d'Or Tourisme et Le Bien Public, 2022, 127 pages, ISSN 0998-4593
- LA GRANDE FORGE DE BUFFON, Nitry et Montbard, Éditions Grande forge de Buffon, Côte d'Or, 32 pages, ISBN 678-2-7654-0912-0
- Dépliant de visite et panneaux d'information sur le site
Voir aussi (sur Geneawiki)
Liens utiles (externes)
- Biographie de Buffon (Bibliothèque nationale de France)
- L'histoire du Jardin des Plantes
- L'Histoire Naturelle, l'encyclopédie de Buffon
- Site officiel de La Grande Forge de Buffon
Notes et références
- ↑ LA GRANDE FORGE DE BUFFON, Nitry et Montbard, Éditions Grande forge de Buffon, Côte d'Or, 32 pages, ISBN 678-2-7654-0912-0
- ↑ LA GRANDE FORGE DE BUFFON, Nitry et Montbard, Éditions Grande forge de Buffon, Côte d'Or, 32 pages, ISBN 678-2-7654-0912-0
- ↑ Revue 100 merveilles de France méconnues, à voir au moins une fois dans sa vie, Strasbourg, Éditions des Dernières Nouvelles d'Alsace, 209 pages
- ↑ Revue touristique La Côte-d'Or, j'adore, réalisée par Côte-d'Or Tourisme et Le Bien Public, 2022, 127 pages, ISSN 0998-4593
- ↑ LA GRANDE FORGE DE BUFFON, Nitry et Montbard, Éditions Grande forge de Buffon, Côte d'Or, 32 pages, ISBN 678-2-7654-0912-0
- ↑ Ouvrage édité dans les "suppléments". Buffon y résume son histoire de la Nature, et la lit en 1773 à l'Académie des sciences de Dijon.
- ↑ LA GRANDE FORGE DE BUFFON, Nitry et Montbard, Éditions Grande forge de Buffon, Côte d'Or, 32 pages, ISBN 678-2-7654-0912-0
- ↑ LA GRANDE FORGE DE BUFFON, Nitry et Montbard, Éditions Grande forge de Buffon, Côte d'Or, 32 pages, ISBN 678-2-7654-0912-0
- ↑ LA GRANDE FORGE DE BUFFON, Nitry et Montbard, Éditions Grande forge de Buffon, Côte d'Or, 32 pages, ISBN 678-2-7654-0912-0
- ↑ 10,0 et 10,1 Revue 100 merveilles de France méconnues, à voir au moins une fois dans sa vie, Strasbourg, Éditions des Dernières Nouvelles d'Alsace, 209 pages
- ↑ Revue touristique La Côte-d'Or, j'adore, réalisée par Côte-d'Or Tourisme et Le Bien Public, 2022, 127 pages, ISSN 0998-4593