François-Joseph STUMPFF

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François-Joseph STUMPFF (1797-1865), peintre et dessinateur.

Biographie

François-Joseph STUMPFF

La ville de Sélestat a recélé dans ses murs un artiste, peintre et dessinateur de talent, qui est presque inconnu. Pourtant, beaucoup de ses dessins ont été reproduits sur beaucoup de brochures et de guides touristiques.
Du 11 au 21 novembre 1965, une exposition s'est déroulée à la Halle aux Blés de la cité, ou certaines de ses oeuvres ont alors été présentées au public.
Le docteur M. KUBLER, alors Maire de Sélestat, en a composé le livret, qui nous donne une idée assez précise de cet artiste et de son oeuvre.
Nous en empruntons une large part.

Son oeuvre est certainement beaucoup plus importante que l'on ne pense.
Il n'existe aucun renseignement sur le début de sa carrière de peintre. A-t-il suivi une école de dessin ou a-t-il fait lui-même son apprentissage ? A-t-il exercé auparavant un autre métier ? Autant de points d'interrogation sur l'initiation de cet artiste. D'après les innombrables dessins qu'il a signés et datés, on peut conclure à un merveilleux talent de dessinateur qui ne s'est épanoui et n'a commencé à produire qu'à l'âge de 50 ans (1847).
Mis à part le tableau des "Clochers de Sélestat" de 1834, toute son oeuvre connue jusqu'à présent est datée entre 1847 et 1864. Y a-t-il d'autres oeuvres entre 1834 et 1847 ? Nous l'ignorons.
Tout ce qu'on peut affirmer avec certitude, c'est que par suite de la dispersion des successions DEGERMANN et LESSLIN, les collections du Cabinet des Estampes de Strasbourg, de la Ville et de la Société Industrielle et Commerciale de Sainte-Marie-aux-Mines et de la Bibliothèque de Sélestat, ne donnent pas un panorama complet de son oeuvre.
Un fait est certain : Stumpff a travaillé jusqu'en 1854 à Sélestat.

Des tableaux à sujets religieux caractérisent cette époque; leur nombre a certainement été plus important, mais les trois tableaux exposés (en 1965) sont les seuls répertoriés; ils appartiennent à des familles alliées à la seconde femme de l'artiste (Baldenweck).
Mais l'oeuvre sélestadienne par excellence est représentée par les 2 gouaches de l'église Saint-Georges et les 16 dessins au lavis d'encre de chine. Ces 18 documents constituent pour Sélestat le souvenir le plus fidèle de l'aspect de la ville et de certains monuments sous la seconde République - elles datent de 1850 à 1852.
On peut y contempler le "visage romantique" de notre ville; ces dessins sont pleins de vie, de pittoresque et de couleur locale. Tout amateur du vieux Sélestat sera étonné en les voyant de la transformation profonde de notre cité au cours des cent dernières années.

A partir de 1854, Stumpff semble avoir trouvé un mécène à Sainte-Marie-aux-Mines, Adolphe LESSLIN.
D'abord associé dans l'établissement industriel qu'avait fondé son oncle maternel, M.A. Lamoureux, Lesslin devait bientôt s'adonner à sa passion d'historien du Val-de-Lièpvre. Profitant du talent graphique de Stumpff, il intéresse cet excellent dessinateur aux fouilles entreprises à cette époque tant à l'ancien prieuré de Lièpvre qu'aux châteaux des alentours.
Ces dessins sont collationnés dans plusieurs albums intitulés : "Matériaux pour servir à l'histoire de la vallée de Lièpvre", recueillis par A. Lesslin.

Il faut pourtant noter qu'à la différence des lithographies des Sandmann, Rothmuller, Engelmann, Chapuy ou autres évoquant châteaux et ruines dans un décor fabuleux, Stumpff se révèle plus fidèle aux lignes de l'architecture et des sculptures, il reste plus conforme à la vérité historique; il a, non seulement reproduit l'aspect extérieur et intérieur de ces vestiges médiévaux, mais les croquis et les levés d'après nature montrent bien que Stumpff a été sur les lieux pour relever mesures et dimensions des châteaux du Haut-Koenigsbourg, petit Haut-Koenigsbourg, Haut-Echery, Frankenbourg, Ortenbourg, Ramstein et des châteaux de Ribeauvillé, tel un architecte il en a tracé les plans.

Le manuel du touriste au château du Haut-Koenigsbourg par M. Risler, orné de vingt-quatre vues et de deux plans du château dessinés par Stumpff, lithographiés par S. Kauffmann, paru en 1860 à Sainte-Marie-aux-Mines, confirme la fidélité historique de Stumpff.
Les 23 vues du château - une lithographie représente les armoiries des Thierstein - ainsi d'ailleurs que les 2 plans sont des reproductions réduites de celles qui ont été reliées dans les albums Lesslin. Elles ont été en partie reproduites sans indication de l'artiste dans plusieurs guides ultérieurs du Haut-Koenigsbourg, notamment : "Die Hoh-Koenigsburg im Elsass", Schultz, Strasbourg, 1878 (édité par la Section Sélestadienne du Club Vosgien), et "Les châteaux de Hoh-Koenigsburg" par Georges ERB, Strasbourg, 1889. Il existe même un album reproduisant ces 23 lithographies en bistre et intitulé : "Album von Hohkoenigsburg, 23 lithographierte Ansichten", Schultz, Strasbourg, s.d.

La ville de Sainte-Marie-aux-Mines doit à Adolphe LESSLIN de nombreux dessins et croquis exécutés par Stumpff entre 1854 et 1864. Ils témoignent eux aussi d'une parfaite vérité topographique et historique, et constituent manifestement l'iconographie la plus complète de la cité minière, reflétant au mieux son visage d'il y a cent ans.

Un document d'aspect plus régional est sans doute le dessin panoramique. Là aussi, malgré l'éventail du champ visuel d'un des pitons choisis, le crayon de Stumpff a su tracer fidèlement les horizons et les contours des sommets des Vosges et de la Forêt Noire, et honorer cités et reliefs de la plaine rhénane. Le panorama des vallées de Villé et de Sainte-Marie-aux-Mines vues du Frankenbourg (1856) est resté à l'état de croquis manuscrit, tandis que celui de l'Alsace et des Vosges pris de la plateforme du Haut-Koenigsbourg a été lithographié par Hancké et édité par l'imprimerie lithographique Vix-Reichardt à Bouxwiller.

Il reste un dernier aspect à souligner dans l'oeuvre de Stumpff : la qualité du reportage graphique avant l'ère de la photographie. Tous ses dessins sont certes déjà des représentations topographiques, documentaires et pittoresques de leur temps. Mais certains dessins près au vif font de Stumpff le "reporter au crayon" de son époque. L'exemple le plus frappant est son reportage sur l'incendie du Bonhomme du 6 juin 1858. Stumpff a été sur les lieux dès le lendemain - les restes du village et les pans de charpente fumaient encore - et tel un photographe, l'artiste a tracé la violence et l'extension de ce sinistre.

Paysages, panorama, évocation des ruines et des châteaux du Moyen Age, vues pittoresques de Sélestat et de Sainte-Marie-aux-Mines, dessins de monuments sont autant de reportages sur le visage romantique de la région de Sélestat, et font bien de Stumpff l'"artiste romantique" de Sélestat et du Val-de-Lièpvre.


Tiré de la plaquette concernant l'exposition rétrospective des oeuvres de F.J. Stumpff, à la Halle aux Blés de Sélestat, du 11 au 21 novembre 1965, commentée par le docteur M. Kubler, Maire de Sélestat. A.M. Sélestat, non coté.

Nb : Une autre exposition, plus récente, a eu lieu les 30 avril et 1er mai 2011 à Sainte-Marie-aux-Mines. Voir article du journal L'Alsace.

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