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(Alger - Eglise Notre-Dame-d'Afrique- copié dans l'Entrepot de Bertrand B.)
 
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Alger - Eglise Notre-Dame-d'Afrique- copié dans l'Entrepot de Bertrand B.
'''La basilique Notre-Dame d'Afrique''' à [[Algérie - Alger|Alger]] fut l'œuvre de Mgr Pavy, ainsi que de deux saintes et humbles filles, Anne Cinquin et Agarite Berger, alias Marguerite Bergesso, piémontaise, selon Mgr Baunard, biographe du cardinal Lavigerie.
 
L'édifiante histoire de Notre-Dame d'Afrique a été contée en détail par Mgr Ribolet, qui fut évêque auxiliaire à Alger, dans un petit livre intitulé "Origines de Notre-Dame-d'Afrique" publié par l'éditeur algérois Heintz en [[1900]].
 
Lorsque Louis Pavy fut promu en [[1846]] évêque à Alger, Mlles Berger et Cinquin, qui s'étaient attachées à ses pas depuis son vicariat de [[69123 - Lyon|Lyon]] à l'Eglise Saint-Bonaventure, place des Cordeliers, sollicitèrent de l'accompagner en Afrique.
 
Dans le Petit séminaire qu'ouvrit le prélat dès son arrivée sur l'emplacement de l'ancien consulat de France, au flanc nord-est de la [[Algérie - Bouzaréa|Bouzaréa]], à l'orée de la vallée des Consuls, elles devinrent l'une infirmière, l'autre lingère.
 
Or, peu au-delà du séminaire, un sentier descendait vers la mer dans un étroit ravin où, sous une abondante végétation de lauriers et de lentisques, coulait un ruisseau intarissable. Entre trois branches d'un ormeau-d'aucuns disent au creux d'un vieil olivier-sous un auvent de lierre, elles avaient placé une petite statue de la Vierge, réplique de celle qui était vénérée dans la vieille chapelle de Fourvière, et souvent venaient s'y recueillir.
 
A quelque temps de là, cédant à leur respectueuse insistance, Mgr Pavy fit aménager en ce lieu une grotte artificielle de rocailles et de coquillages pour abriter " NotreDame-du-Ravin " et inaugura solennellement le modeste oratoire. Les séminaristes y descendaient nombreux, en particulier à l'ouverture et la clôture du beau mois de mai, ainsi que la nuit de Noël, après la messe de minuit, en procession, portant des torches et chantant les vieux noëls de France.
 
Rapidement le sanctuaire devint un lieu de pélerinage, orné de cierges et ex-voto, de médailles militaires, de béquilles, manifestant la reconnaissance des fidèles, qui montaient surtout du faubourg Bab-el-Oued et de [[Algérie - Saint-Eugène|Saint-Eugène]].
En septembre [[1857]], le prélat fit construire, sur le plateau du promontoire dominant la mer de plus de 120 mètres, un sanctuaire provisoire abritant une statue en bronze de la Vierge, offerte dès mai [[1840]] à Mgr Dupuch par les dames du Sacré-Cœur.
 
Entreposée chez les Trappistes de [[Algérie - Staoueli|Staouéli]] à l'ouverture de leur couvent, avec le temps le bronze de son visage avait noirci. Noire mais belle comme dit le cantique, vêtue de bleu, couronnée d'or. Dès lors un second courant de pèlerins s'établit le long de la montée sinueuse, qu'ont gravie tant de fidèles, souvent pieds nus et parfois en partie, à genoux.
 
Le 2 février [[1858]], I'évêque donnait le premier coup de pioche de l'édifice dont le plan et le style byzantin avaient été élaboré par l'architecte Fromageau.
 
Sept ans plus tard, le 2 février [[1865]], sur sa majestueuse coupole était plantée la croix.
 
C'est seulement en [[1872]] qu'il fut achevé, sept ans après la mort de Mgr Pavy, inhumé devant l'autel sous la Vierge noire, aux pieds de laquelle furent déposées les épées du maréchal Pélissier et du [[YOUSOUF : VANTINI Joseph dit Yousouf|Général Yusuf]], la célèbre canne de Lamoricière fixée sur le pilastre à droite de l'autel, et, sur le pilastre gauche, dans un cadre, une petite médaille miraculeuse de la Vierge portée par le [[MARÉCHAL BUGEAUD|Maréchal Bugeaud]] pendant ses campagnes algériennes.
 
Rapidement les murs se tapissèrent de plaques de marbre exprimant d'innombrables gratitudes à Notre-Dame d'Afrique. Aux voûtes furent suspendues des réductions de bateaux de toutes tailles protégés de la perdition par la Madone. La corporation des pêcheurs italiens d'Alger offrit une statue en argent de leur patron Saint Michel. En grande solennité, l'Assomption de Marie était célébrée chaque année devant de vastes foules, dans la sublime lumière du plein été algérois.
 
'''L'achèvement de la Basilique'''
 
En l'architecture de la basilique une particularité sur laquelle on n'a pas épilogué à ma connaissance: son orientation n'a rien d'orthodoxe.
Alors que toutes les églises doivent être dirigées vers l'Orient, le chœur de Notre-Dame d'Afrique est tourné vers le sud-ouest.
Ce qui lui offre une perspective saisissante: d'abord le ciel et la mer seuls puis en descendant les degrés du porche et en avançant sur le terre-plein vertigineux, l'on surplombait le grand cimetière de Saint-Eugène montant avec les années vers le sanctuaire, et l'étroit prolongement de la ville étirée le long du littoral.
 
En poussant sur l'esplanade vers l'est, où se dressait sous les eucalyptus une statue conquérante du Cardinal Lavigerie érigée en [[1925]] pour commémorer le centenaire de sa naissance, on voyait se dérouler de profil les plans successifs du Grand Alger dans le vaste et harmonieux décor des collines proches et des montagnes lointaines.
 
'''Le culte de Marie et la chrétienté de cette époque'''
 
Dans l'histoire du culte marial en [[Algérie]], la consécration de l'Afrique à Notre-Dame, par sa basilique d'Alger, occupe une position centrale.
Dès [[1839]] à [[Algérie - Constantine|Constantine]], l'une des premières églises d'Algérie avait été dédiée à Notre-Dame-des-Sept Douleurs par Mgr Dupuch et l'abbé Suchet, dans la mosquée dite du Palais.
 
On sait qu'au-dessus d'[[Algérie - Oran|Oran]], la chapelle de Santa-Cruz fut édifiée en 1849-50, en reconnaissance à la Madone d'avoir quasi miraculeusement mis un terme à l'épidémie de choléra qui avait ravagé leur ville.
 
C'est en 1954-55, que sera construite à ses côtés la basilique actuelle. Et il ne faudrait pas oublier qu'en pleine guerre d'Algérie, Mgr Pinier avait inauguré à [[Algérie - Constantine|Constantine]], sur le sommet de Sidi-Mcid, une statue de Notre-Dame-de-la-Paix. .
 
 
'''Aujourd'hui en Algérie'''
 
En [[1989]], Notre-Dame-de-la-Paix était toujours debout, intacte, en face de Constantine.
 
La statue de Notre-Dame-de l'Atlas, montée en [[1938]] sur le Nador, près de [[Algérie - Médéa|Médéa]], par les Trappistes de Tibharine, n'a été qu'à peine endommagée en sa couronne et un bras.
 
Plus surprenant encore, la statue du cardinal Lavigerie, sur l'esplanade de Notre-Dame d'Afrique, a été respectée.
 
La basilique elle-même n'a pas été islamisée ; on y célèbre la messe et elle continue de recevoir, plus encore, que jadis, des musulmans respectueux et recueillis, pas seulement des femmes.
Son accès a été facilité récemment par un téléphérique destiné à desservir le quartier. Au-dessus de l'abside la prière demeure, en bandeau de grandes capitales:<br>
<<''' Notre-Dame d'Afrique priez pour nous et pour les musulmans'''>>.
 
'''Mémorial de Notre-Dame d'Afrique'''
 
Une association de rapatriés d'[[Algérie]], l'Association du Mémorial de Notre-Dame d'Afrique, a édifié un mémorial sur une colline située à [[06138 - Théoule-sur-Mer|Théoule-sur-Mer]] (Alpes-Maritimes).<br>
Une statue de la Vierge noire de 12 m de haut, réplique de celle de la basilique, a été érigée en [[2002]] et des rassemblements y sont organisés périodiquement.
 
''' Restauration de la Basilique'''
 
Aprés une longue période d'abandon, la basilique trés dégradée par les vents marins et les tremblements de terre, surtout celui de [[2003]], va prochainement être restaurée. Cette restauration sera supervisée par Xavier David, architecte marseillais qui a mené celle de Notre-Dame de la Garde.
 
Le projet de restauration est entré dans une phase active en novembre 2006 avec le bouclage de son financement. Il est d'autant plus intéressant qu'il fait intervenir plusieurs acteurs :''' 3 collectivités locales françaises, la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, le département des Bouches-du-Rhône et la ville de Marseille (440.000 € chacune) abondées à parités par l'état français''', l'Union européenne (1 million d'euros), le wilaya d'Alger, (600 000 €), l'état algérien ainsi que des entreprise nationales algériennes et des filiales d'entreprises françaises en Algérie ont ainsi participé à ce montage
 
 
*Photo :Alger - Eglise Notre-Dame-d'Afrique- copié dans[http://mitidja.free.fr/  l'Entrepot de Bertrand B.]

Version du 29 janvier 2007 à 14:59

La basilique Notre-Dame d'Afrique à Alger fut l'œuvre de Mgr Pavy, ainsi que de deux saintes et humbles filles, Anne Cinquin et Agarite Berger, alias Marguerite Bergesso, piémontaise, selon Mgr Baunard, biographe du cardinal Lavigerie.

L'édifiante histoire de Notre-Dame d'Afrique a été contée en détail par Mgr Ribolet, qui fut évêque auxiliaire à Alger, dans un petit livre intitulé "Origines de Notre-Dame-d'Afrique" publié par l'éditeur algérois Heintz en 1900.

Lorsque Louis Pavy fut promu en 1846 évêque à Alger, Mlles Berger et Cinquin, qui s'étaient attachées à ses pas depuis son vicariat de Lyon à l'Eglise Saint-Bonaventure, place des Cordeliers, sollicitèrent de l'accompagner en Afrique.

Dans le Petit séminaire qu'ouvrit le prélat dès son arrivée sur l'emplacement de l'ancien consulat de France, au flanc nord-est de la Bouzaréa, à l'orée de la vallée des Consuls, elles devinrent l'une infirmière, l'autre lingère.

Or, peu au-delà du séminaire, un sentier descendait vers la mer dans un étroit ravin où, sous une abondante végétation de lauriers et de lentisques, coulait un ruisseau intarissable. Entre trois branches d'un ormeau-d'aucuns disent au creux d'un vieil olivier-sous un auvent de lierre, elles avaient placé une petite statue de la Vierge, réplique de celle qui était vénérée dans la vieille chapelle de Fourvière, et souvent venaient s'y recueillir.

A quelque temps de là, cédant à leur respectueuse insistance, Mgr Pavy fit aménager en ce lieu une grotte artificielle de rocailles et de coquillages pour abriter " NotreDame-du-Ravin " et inaugura solennellement le modeste oratoire. Les séminaristes y descendaient nombreux, en particulier à l'ouverture et la clôture du beau mois de mai, ainsi que la nuit de Noël, après la messe de minuit, en procession, portant des torches et chantant les vieux noëls de France.

Rapidement le sanctuaire devint un lieu de pélerinage, orné de cierges et ex-voto, de médailles militaires, de béquilles, manifestant la reconnaissance des fidèles, qui montaient surtout du faubourg Bab-el-Oued et de Saint-Eugène.

En septembre 1857, le prélat fit construire, sur le plateau du promontoire dominant la mer de plus de 120 mètres, un sanctuaire provisoire abritant une statue en bronze de la Vierge, offerte dès mai 1840 à Mgr Dupuch par les dames du Sacré-Cœur.

Entreposée chez les Trappistes de Staouéli à l'ouverture de leur couvent, avec le temps le bronze de son visage avait noirci. Noire mais belle comme dit le cantique, vêtue de bleu, couronnée d'or. Dès lors un second courant de pèlerins s'établit le long de la montée sinueuse, qu'ont gravie tant de fidèles, souvent pieds nus et parfois en partie, à genoux.

Le 2 février 1858, I'évêque donnait le premier coup de pioche de l'édifice dont le plan et le style byzantin avaient été élaboré par l'architecte Fromageau.

Sept ans plus tard, le 2 février 1865, sur sa majestueuse coupole était plantée la croix.

C'est seulement en 1872 qu'il fut achevé, sept ans après la mort de Mgr Pavy, inhumé devant l'autel sous la Vierge noire, aux pieds de laquelle furent déposées les épées du maréchal Pélissier et du Général Yusuf, la célèbre canne de Lamoricière fixée sur le pilastre à droite de l'autel, et, sur le pilastre gauche, dans un cadre, une petite médaille miraculeuse de la Vierge portée par le Maréchal Bugeaud pendant ses campagnes algériennes.

Rapidement les murs se tapissèrent de plaques de marbre exprimant d'innombrables gratitudes à Notre-Dame d'Afrique. Aux voûtes furent suspendues des réductions de bateaux de toutes tailles protégés de la perdition par la Madone. La corporation des pêcheurs italiens d'Alger offrit une statue en argent de leur patron Saint Michel. En grande solennité, l'Assomption de Marie était célébrée chaque année devant de vastes foules, dans la sublime lumière du plein été algérois.

L'achèvement de la Basilique

En l'architecture de la basilique une particularité sur laquelle on n'a pas épilogué à ma connaissance: son orientation n'a rien d'orthodoxe.

Alors que toutes les églises doivent être dirigées vers l'Orient, le chœur de Notre-Dame d'Afrique est tourné vers le sud-ouest.

Ce qui lui offre une perspective saisissante: d'abord le ciel et la mer seuls puis en descendant les degrés du porche et en avançant sur le terre-plein vertigineux, l'on surplombait le grand cimetière de Saint-Eugène montant avec les années vers le sanctuaire, et l'étroit prolongement de la ville étirée le long du littoral.

En poussant sur l'esplanade vers l'est, où se dressait sous les eucalyptus une statue conquérante du Cardinal Lavigerie érigée en 1925 pour commémorer le centenaire de sa naissance, on voyait se dérouler de profil les plans successifs du Grand Alger dans le vaste et harmonieux décor des collines proches et des montagnes lointaines.

Le culte de Marie et la chrétienté de cette époque

Dans l'histoire du culte marial en Algérie, la consécration de l'Afrique à Notre-Dame, par sa basilique d'Alger, occupe une position centrale.

Dès 1839 à Constantine, l'une des premières églises d'Algérie avait été dédiée à Notre-Dame-des-Sept Douleurs par Mgr Dupuch et l'abbé Suchet, dans la mosquée dite du Palais.

On sait qu'au-dessus d'Oran, la chapelle de Santa-Cruz fut édifiée en 1849-50, en reconnaissance à la Madone d'avoir quasi miraculeusement mis un terme à l'épidémie de choléra qui avait ravagé leur ville.

C'est en 1954-55, que sera construite à ses côtés la basilique actuelle. Et il ne faudrait pas oublier qu'en pleine guerre d'Algérie, Mgr Pinier avait inauguré à Constantine, sur le sommet de Sidi-Mcid, une statue de Notre-Dame-de-la-Paix. .


Aujourd'hui en Algérie

En 1989, Notre-Dame-de-la-Paix était toujours debout, intacte, en face de Constantine.

La statue de Notre-Dame-de l'Atlas, montée en 1938 sur le Nador, près de Médéa, par les Trappistes de Tibharine, n'a été qu'à peine endommagée en sa couronne et un bras.

Plus surprenant encore, la statue du cardinal Lavigerie, sur l'esplanade de Notre-Dame d'Afrique, a été respectée.

La basilique elle-même n'a pas été islamisée ; on y célèbre la messe et elle continue de recevoir, plus encore, que jadis, des musulmans respectueux et recueillis, pas seulement des femmes.

Son accès a été facilité récemment par un téléphérique destiné à desservir le quartier. Au-dessus de l'abside la prière demeure, en bandeau de grandes capitales:
<< Notre-Dame d'Afrique priez pour nous et pour les musulmans>>.

Mémorial de Notre-Dame d'Afrique

Une association de rapatriés d'Algérie, l'Association du Mémorial de Notre-Dame d'Afrique, a édifié un mémorial sur une colline située à Théoule-sur-Mer (Alpes-Maritimes).
Une statue de la Vierge noire de 12 m de haut, réplique de celle de la basilique, a été érigée en 2002 et des rassemblements y sont organisés périodiquement.

Restauration de la Basilique

Aprés une longue période d'abandon, la basilique trés dégradée par les vents marins et les tremblements de terre, surtout celui de 2003, va prochainement être restaurée. Cette restauration sera supervisée par Xavier David, architecte marseillais qui a mené celle de Notre-Dame de la Garde.

Le projet de restauration est entré dans une phase active en novembre 2006 avec le bouclage de son financement. Il est d'autant plus intéressant qu'il fait intervenir plusieurs acteurs : 3 collectivités locales françaises, la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, le département des Bouches-du-Rhône et la ville de Marseille (440.000 € chacune) abondées à parités par l'état français, l'Union européenne (1 million d'euros), le wilaya d'Alger, (600 000 €), l'état algérien ainsi que des entreprise nationales algériennes et des filiales d'entreprises françaises en Algérie ont ainsi participé à ce montage


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