Famille de Barrau de Muratel (Brusque, Rouergue)

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Origines

La famille de Barrau de Muratel est une famille de noblesse d'extraction[1] originaire de la région de Brusque dans le Rouergue. De tradition protestante, elle se fixa ensuite en Languedoc[2].

On trouve dès le Moyen-Âge à Brusque différents porteurs du nom Barrau qui furent notaires, consuls, marchands[3], maîtres de forges (moulines de Cambias et d'Arnac)[4] [5].

La filiation suivie de la famille de Barrau de Muratel remonte à Bernard de Barrau sgr de Campoulies, coseigneur de Murrason qui fit preuve de noblesse par un hommage au roi le 7 juin 1539[6] [7].

Jean Delmas dans Les moulines à fer de la région de Brusque (1479-1558, hypothèse longue déb. XIVe siècle - 1608) écrit : "Les Barrau sont une vieille famille de Brusque. En 1397, B. Barrau est consul (2 E 35-5). En 1416, Bermondus Barravi est faber (2 E 35-7). En 1448, on trouve Dorde Barrau lo merchan (2 E 35-7). En 1458, Deodatus Barravi de Brusque, romanerius, âgé de 55 ans, probablement le même, a une fortune évaluée à 400 écus d'or (2 E 35-9). Vingt ans plus tard (1479), lui ou son fils portant le même prénom est consul (3 E 1722, fol. 78 v°). Enfin nous trouvons encore en 1558 un Dardé Barrau (3 E 4919, fol. 64). Il est vraisembable que la famille de Barrau de Muratel est issue de ces personnages. La généalogie qu'en a dressée M. le pasteur Romane-Musculus (Archives du Tarn, ex. dactylographié) remonte à un Bernard de Barrau, seigneur de Campouliès et coseigneur de Murasson, attesté de 1539 à 1550, époux d'une Delphine de Montjezieu et père d'un Dardé de Barrau, résidant à Brusque. La rencontre de ces divers noms et prénoms étaye notre hypothèse."[3]

L'abbé Léon Bic écrit : "Les de Barrau descendaient d'une vieille famille qui habitait Brusque. Déjà au début du 14e siècle, en 1311, Déodat Barrau (cartulaire) et en 1332 Dordé Barrau sont dits "Notaires de Brusque, Blan et Tauriac (livre vert de Lacaune, page 253)"[8].

Au XIXe siècle, l'historien Hippolyte de Barrau (d'une autre famille homonyme de la région de Salmiech ) écrit que la famille de Barrau de Muratel est regardée comme alliée à la sienne, mais sans donner plus de précisions[9]. Rien ne vient corroborer cette affirmation, la filiation prouvée de cette famille de Barrau ne remonte pas plus loin qu'à un notaire de la région de Salmiech qui teste en 1557[10].


Le protestantisme

L'abbé Bic écrit : "A l'époque des guerres de religion, les de Barrau habitaient Brusque. Ils passèrent au protestantisme. (...). A l'époque de la révocation de l'édit de Nantes, les de Barrau rentrèrent-ils dans le giron de l'église ? Lorsque, en 1668, le marquis de Crillon eût fait afficher, sur les portes des églises de Murasson, l'ordre aux convertis depuis cinq ans de remettre leurs armes, le seigneur de Muratel fit remise de quatre canons de mousquet et d'une méchante épée ; ce n'était probablement qu'une soumission politique à la souveraineté du roi et non une véritable abjuration de la religion protestante."[11].

L'abbé Bic écrit également qu'il est possible que de nombreux protestants des environs furent inhumés à Muratel[12].

Noblesse

  • La famille de Barrau de Muratel est une famille de noblesse d'extraction[13].
  • Bernard de Barrau sgr de Campoulies, coseigneur de Murrason fit preuve de noblesse par un hommage au roi le 7 juin 1539[14].
  • Elle fut maintenue noble le 21 mars 1699, le 4 juin 1701 et le 7 juillet 1716[15] [16]
  • En 1789, ses membres prirent part à l'Assemblée de la noblesse pour la sénéchaussée de Castres[17].


Personnalités

Les principales personnalités de la famille de Barrau de Muratel sont :

Au XIVe siècle

  • Déodat Barrau en 1311 et Dordé Barrau en 1332 sont dits "Notaires de Brusque, Blan et Tauriac" (filiation non-rattachée)

Au XVIe siècle

  • Dorde Barrau (Deodatus Barravi), marchand de Brusque attesté en 1508 et 1509[3], il exploite une mouline à fer avec son fils Bernard Barrau[3]. Jean Delmas écrit sur ce personnage : "En 1508, Dorde Barrau (Deodatus Barravi) est probablement, après Peire de Borias, le plus gros marchand de la ville de Brusque par l'importance des affaires qu'il traite et des immeubles qu'il a acquis. Au début de 1508, il est en procès avec noble Pons de Montjozieu, du lieu de Murasson, devant le présidial de Villefranche. Son fils Bernard est constamment associé à ses affaires. Les textes l'appellent toujours son fils : un seul parle de Bernard Barrau pupille et nepos, dont Dorde est le tuteur."[3]
  • Bernard (de) Barrau, présumé fils de Dorde Barrau[3], il est nommé en 1536 dans un contrat, il rend hommage au roi en 1539. Il est seigneur de Campoulies et co-seigneur de Murasson[3]. Il avait épousé Delphine de Montjezieu, dont le père, Pons de Montjozieu, était co-seigneur de Murasson et habitait dans ce bourg, et qui était en relation d'affaires avec Dorde Barrau[3]. Il meurt entre 1559 et 1568. Parmi leurs enfants :
    • Dordé Barrau, marchand, en 1557 et 1559 il achète la seigneurie (haute, moyenne et basse justice) et métairie de Muratel à Louis de Cabanes[18], il épouse Catherine de Cabrol et meurt à Brusque en 1573[18]. Sa succession passe à son frère Antoine Barrau, seigneur de Campoliès, qui habitait aussi Brusque, qui épousa Jacquette de Passieu dont il aura deux garçons et une fille, et qui mourut en 1608[18].
    • Jean de Barrau, capitaine d'une compagnie de gens de pied puis commandant pour le service du roi dans le diocèse de Vabres dans la seconde moitié du XVIe siècle, en 1577 il reçoit une lettre de félicitations du roi Henri III, il est qualifié de "bon sens, prudhommie, expérience aux armes, vie catholique et fidélité au service du roi".

Aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle

  • Jean Auguste Michel de Barrau, il est le fils de Jacques de Barrau, le petit-fils d'Anibal de Barrau et de Louise de Mascarenc, l'arrière petit-fils de Jean de Barrau et de Marguerite Delpuech qui habitent Muratel en 1673 (ce Jean de Barrau teste le 30 octobre 1702), il naît à Muratel en 1703, il entre au service chez les chevau-légers en 1723 puis dans les gardes du corps du roi Louis XV en 1729. En 1747, il est capitaine dans le bataillon de milice de Castelnaudary. Etant de confession protestante, il refuse la croix de Saint-Louis qu'on lui propose. Il épouse Marguerite de Calmels, fille de David de Calmels et de Marguerite de Nouvelet. Enfant :
    • David Maurice de Barrau de Muratel, il naît à Lacaune le 14 février 1741, lieutenant à 16 ans au bataillon des milices du Languedoc, capitaine au régiment du roi (dragons) en 1762, gouverneur de Lacaune (Tarn) en 1766, chevalier de Saint-Louis le 13 septembre 1781 (décoré le 30 avril 1782), lieutenant-colonel du régiment royal (dragons) en 1786, colonel du 1er régiment de dragons le 21 octobre 1791, maréchal de camp en 1792 employé à l'armée de la Moselle, se retire du service le 1er juin 1793, attaché au bureau de la cavalerie du comité militaire en 1794, il est remis en activité de service à l'armée des côtes de Cherbourg le 13 juin 1795, il démissionne pour raisons de santé, en retraite définitive le 5 août 1795. Il a fait les campagnes d'Allemagne 1760, 1761, 1762 et celles de l'armée de la Moselle de 1792 et 1793. Il meurt à Lacaune le 6 février 1828. Il veut être inhumé à Muratel.[19]
  • Jean Gabriel de Barrau, garde du corps des rois Louis XV puis Louis XVI (compagnie écossaise), négociant à Bordeaux à l'époque de la Révolution française et au XIXe siècle
  • François de Barrau de Muratel, garde du corps du roi Louis XVI (compagnie écossaise), il est blessé lors des journées d'émeutes des 5 et 6 octobre 1789 devant Versailles. Il reçoit la croix de Saint-Louis pour récompense de son dévouement. Il meurt à Lacaune en 1781.
  • Jeanne de Barrau de Muratel, mère du général-comte d'Empire David-Maurice-Joseph Mathieu de La Redorte, pair de France au titre héréditaire de baron en 1819, grand-officier de la Légion d'Honneur. Remariée au conventionnel Louis Bernard de Saint-Affrique.


Aux XIXe siècle et XXe siècle

  • Cyr David Maurice de Barrau de Muratel, saint-cyrien, officier supérieur, chevalier de l'Ordre de la Légion d'Honneur
  • David-Maurice de Barrau de Muratel (Castres 1821-Viviers-lès-Montagnes 1899), maire de Viviers, vice-président du Conseil général du Tarn, ornithologue, président de la Société littéraire et scientifique de Castres, membre de la Société de géographie, de la Société française de physique.
  • Caroline de Barrau de Muratel (1828-1888), née Caroline Coulomb, épouse du précédent. Après avoir fait elle-même de hautes études, elle s'engagea activement dans le domaine de l'éducation des jeunes filles, la protection des jeunes femmes cherchant du travail à Paris et la situation des femmes en prison. Féministe, philanthrope, préoccupée des questions sociales, elle dirigea l'Œuvre des libérées de Saint-Lazare et fut une des fondatrice de l'Union française pour le sauvetage de l'Enfance[20].
Elle fut l'auteur de : La Mission de la femme et son rôle dans l'éducation religieuse de l'enfance (correspondance avec le pasteur Louis Leblois), Le salaire des ouvrières à Paris, Les femmes de la campagne à Paris, Contes triste pour les enfants heureux, ainsi que de nombreux articles dans les journaux de la Fédération abolitionniste.
« Novatrice en éducation, féministe presque avant la lettre, cosmopolite par sympathie universelle, Caroline de Barrau fut en même temps patriote jusqu'à l'héroïsme. Aux temps les plus sombres de la guerre franco-allemande, elle transforma en ambulance son château du Montagnet, et y soigna quarante blessés qu'elle était allée chercher elle-même sur les champs de bataille de la Loire »[21].

Alliances

Les principales alliances de la famille de Barrau de Muratel sont : XVIe siècle de Montjezieu, 1570 de Portal, 1579 de Passieu, 1590 de Clermont, de Cabrol de Cadours, 1633 d'Astugue, Delpuech, de Bouffard, Galibert, de Mascarenc, de Calmels, de Clausade, Mathieu (alias Mathieu de La Redorte), Bernard de Saint-Affrique, 1848 Coulomb, Vernes, etc.

Possessions

Campoliès (vendue en 1750)[22], co-seigneurie de Murasson (vendue à la fin du XVIe siècle ?), seigneurie et métairie de Muratel (avec haute, moyenne et basse justice, achetée en 1557 et 1559), Lascazes, etc.

L'abbé Bic rapporte cette correspondance de David Maurice de Barrau de Muratel durant la Révolution française au sujet de son château de Muratel : "Si ma maison de Muratel était dans cette classe, je n’aurais pas attendu la réquisition qui m’en est faite pour me conformer à la loi. On ne peut dans aucun cas regarder ma maison comme un château-fort, puisqu’elle n’a pas plus de trois toises en carré. Chacun des angles est occupé par une tourelle, dite cul-de-lampe, qui ne monte tout au plus qu’à un pied au-dessus de la toiture et dont l’intérieur n’a pas au delà de trois pieds de diamètre. Je vous observerai, citoyens administrateurs, que les dits culs-de-lampe, ne portent point à terre, mais dans l’épaisseur du mur et au-dessus du second étage et qu’il serait très dangereux de faire crouler une partie de la maison en les démolissant. Barrau-Muratel."[23] Les révolutionnaires sursirent à la démolition de la demeure écrit l'abbé Bic[23].

Armes

  • de Barrau de Muratel : D'or fascé d'azur au chef de gueules, chargé de trois étoiles d'or ou d'argent[22]

Notes et références

  1. E de Séréville & F de Saint-Simon, Dictionnaire de la noblesse française, 1975, page 150
  2. Convoquée en 1789 dans le Languedoc (Albigeois). Régis Valette, "Catalogue provincial", in Catalogue de la noblesse de française, 4e édition, Paris, 1989, p. 218.
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 3,5 3,6 et 3,7 "Un exploitant de mouline à fer en 1508-1509 : Dorde Barrau" in Jean Delmas, "Les moulines à fer de la région de Brusque", procès-verbaux de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, 1980, tome 43, 2e fascicule, page 27.
  4. Simone Mathieu, Jean-Pierre Togman "Arnac sur Dourdou: des Gaulois aux Biterrois", 2007, page 188.
  5. "Echanges: circulation d'objets et commerce en Rouergue de la Préhistoire au Moyen Age" Musée archéologique de Montrozier, mai 1993-octobre 1994, page 129.
  6. Gustave Chaix d'Est-Ange "Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, Volume 2, C. Hérissey, 1904, pages 362 à 363 : de Barrau de Muratel.
  7. Jean Vignau, Nobiliaire des généralités de Montauban et d'Auch, et du pays de Foix, ... : le tout dressé sur titres originaux réunis par les intendants lors de la recherche des usurpateurs du titre de noblesse entre 1696 et 1718, tome 1, jugements de A à F, pages 210 à 212.
  8. Abbé Léon Bic, Recherches historiques sur les seigneurs de Murasson ..., page 117.
  9. Hippolyte de Barrau, Documents historiques sur le Rouergue ...., tome 4, de Barrau-Muratel, page 109.
  10. Gustave Chaix d'Est-Ange "Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, Volume 2, C. Hérissey, 1904, pages 361 à 362
  11. Abbé Léon Bic, Recherches historiques sur les seigneurs de Murasson ..., pages 122 à 123.
  12. Abbé Léon Bic, Recherches historiques sur les seigneurs de Murasson ..., page 123.
  13. E de Séréville & F de Saint-Simon, Dictionnaire de la noblesse française, 1975, page 150
  14. Jean Vignau, Nobiliaire des généralités de Montauban et d'Auch, et du pays de Foix, ... : le tout dressé sur titres originaux réunis par les intendants lors de la recherche des usurpateurs du titre de noblesse entre 1696 et 1718, tome 1, jugements de A à F, pages 210 à 212.
  15. E de Séréville & F de Saint-Simon, Dictionnaire de la noblesse française, 1975, page 150
  16. Gustave Chaix d'Est-Ange "Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, Volume 2, C. Hérissey, 1904, pages 362 à 363 : de Barrau de Muratel.
  17. Louis de La Roque, ‎Edouard de Barthélemy Catalogue des gentilshommes en 1789 et des familles anoblies ou titrées depuis le Premier Empire jusqu'à nos jours 1806-1866, volume 1, 1866, page 18.
  18. 18,0 18,1 et 18,2 Abbé Léon Bic, Recherches historiques sur les seigneurs de Murasson ..., pages 116 à 117.
  19. Abbé Léon Bic, Recherches historiques sur les seigneurs de Murasson ..., pages 120 à 121.
  20. Revue pédagogique, Volume 14, 1889, pages 89 à 92.
  21. Pauline Kergomard "Institut Français de L'éducation.
  22. 22,0 et 22,1 Abbé Léon Bic, Recherches historiques sur les seigneurs de Murasson ..., page 121.
  23. 23,0 et 23,1 Abbé Léon Bic, Recherches historiques sur les seigneurs de Murasson ..., page 124.

Bibliographie

  • Gustave Chaix d'Est-Ange "Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, Volume 2, C. Hérissey, 1904, pages 362 à 363 : de Barrau de Muratel.
  • Hippolyte de Barrau, Documents historiques sur le Rouergue et ses hommes remarquables dans les temps anciens et modernes, tome 4, pages 109 à 110 de Barrau-Muratel
  • Jean Vignau, Nobiliaire des généralités de Montauban et d'Auch, et du pays de Foix, ... : le tout dressé sur titres originaux réunis par les intendants lors de la recherche des usurpateurs du titre de noblesse entre 1696 et 1718, tome 1, jugements de A à F, pages 210 à 212.
  • Abbé Léon Bic, Murasson, seigneurs, paroisse, consulat, mairie, Rodez, imprimerie P. Carrère, 1912, 390 pages
  • Abbé Léon Bic, Recherches historiques sur les seigneurs de Murasson ..., Rodez, imprimerie P. Carrère, 1935, 175 pages
  • Jean Delmas, Les moulines à fer de la région de Brusque (1479-1558, hypothèse longue déb. XIVe siècle - 1608), procès-verbaux de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, 1980, tome 43, 2e fascicule, pages 26 à 39


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