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Histoire

Origines

La famille de Barrau est originaire de l'Aveyron. Sa filiation suivie remonte à Firmin de Barrau, notaire, qui testa en 1557. Au XIXe siècle, Hippolyte de Barrau mentionne dans sa généalogie de la famille de Barrau un testament de Firmin de Barrau du 7 avril 1557 dans lequel celui-ci est qualifié noble Firmin de Barrau. Le contenu de ce testament ne figure dans aucune publication. En 1572, Firmin de Barrau, son fils, est qualifié de Bourgeois de Salmiech.

Noblesse

Au XVIIe siècle, Guyon de Barrau, petit-fils de Firmin de Barrau notaire en 1557, est condamné le 9 octobre 1666 comme usurpateur de noblesse. D'après Hippolyte de Barrau, Firmin de Barrau fait avec le ban de la noblesse du Rouergue les campagnes de 1689, 1692 et 1694. Toujours d'après Hippolyte de Barrau, Guyon de Barrau obtiendra une maintenue de noblesse en 1699 (sur preuves d'une autre famille déjà reconnue comme noble, la famille de Barrau de Muratel12. Chaix d'Este-Ange, mentionne deux maintenues de noblesse en 1701 et 1716 pour la famille de Barrau de Muratel, il ne les mentionne pas pour la famille de Barrau. Jougla de Morenas ne les cite pas non plus pour la famille de Barrau.

Gustave Chaix d'Est-Ange écrit : "La noblesse des premiers auteurs de cette famille est douteuse : on ne leur connait pas de seigneuries et on ne voit pas qu'ils aient porté la qualification d'écuyer." Il écrit aussi : "Elle ne peut remonter par filiation suivie au-delà du 7 avril 1557." Il indique également : "Guyon de Barrau, du lieu de Carcenac, fut condamné le 9 octobre 1666 comme usurpateur de noblesse à 600 livres d'amende par jugement de Pellot, intendant de la généralité de Bordeaux." et ajoute : "Plus tard, d'après la généalogie publiée par M. de Barrau, il fut maintenu dans sa noblesse le 19 septembre 1699 par jugement de le Pelletier de la Houssaye, intendant de Montauban".

Jean Vignau, dans son nobiliaire des généralités de Montauban et d'Auch, écrit que cette famille a été maintenue noble en 1699 sur preuves de 1539 par Le Pelletier de La Houssaye, intendant de Montauban. Ces preuves de noblesse concernaient Bernard de Barrau sgr de Campoulies qui rendit hommage au roi le 7 juin 1539. Ce personnage était de la famille de Barrau de Muratel12 et non de la famille de Barrau.

Le vicomte de Bonald dans "Documents généalogiques sur des familles du Rouergue" écrit : "Cette famille ne remonte par titres suivis qu’à l’année 1557. On en trouve pourtant des traces antérieurement à cette époque notamment dans plusieurs actes anciens qui sont aux archives du département. Ces actes présentent des lacunes et des obscurités qui ne permettent pas d’établir d’une manière claire et précise son ascendance au-delà du XVIe siècle...Firmin de Barrau qui testa le 7 avril 1557 est le premier auteur de la filiation prouvée.".

Régis Valette indique que la famille de Barrau a été anoblie en 1604.


Filiation

On les trouve propriétaires fonciers notaires et marchands dans les mêmes lieux Le Coutal (aujourd'hui sur les bords du lac de Pareloup et toujours occupé par des descendants de la branche tige), Salmiech, Arvieu,…). Ils appartiennent à la bourgeoisie locale.

En 1557, Firmin Barrau est notaire à Salmiech.

En 1564, Joseph Barrau, marchand de Salmiech, épouse Marguerite d'Estaing, fille naturelle de Jean d'Estaing.

En 1572, Firmin (de) Barrau, de Salmiech épouse Françoise de Méjanès, fille du capitaine catholique Arnaud de Méjanès.


En 1611, Firmin (de) Barrau épouse Marie de Faramond, dont la mère est née de Lapanouse. En 1632, il sert au ban commandé par Henri de Noailles.

Un de ses frères, Raymond de Barrau, est docteur ès-droits et juge.

Il est prétendu qu'au cours du siècle, Firmin (de) Barrau-Fombonne, ou son fils, se battit en duel avec le seigneur-baron d'Arvieu et que ce dernier trouva la mort dans le combat.

En l'année 1653, une affreuse peste ravage le pays. Guyon de Barrau, homme de tête et de résolution, prend des mesures draconiennes. Il fait de grands approvisionnements et séquestre complètement sa maison et les bâtiments communs, interdisant toute sortie et entrée. Il fait allumer jours et nuits de grands feux autour de la maison familiale, et a recours à l'emploi des moyens de désinfection de l'époque, c'est-à-dire, la combustion de substances aromatiques et d'abondantes fumigations. En 1656, Guyon de Barrau acquiert par son mariage avec Anne la fille du seigneur Jean de Védelly la moitié de la seigneurie de Trémouilles avec haute, moyenne et basse justice.

Siméon de Barrau sert un temps dans les Chevau-légers de Sa Majesté.

Guillaume de Barrau du Besset est capitaine d'infanterie et chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis en 1745.

Marie Françoise de Barrau épouse en 1755 Joseph de Méjanès-Puechlor, garde du corps du roi Louis XV. Ils ont entre autres enfants : Jean-Jacques de Méjanès, brigadier des gardes du corps du roi et chevalier de Saint-Louis ; Joseph de Méjanès, brigadier des gardes du corps du roi, chevalier de Saint-Louis et de la Légion d'Honneur ; Victoire de Méjanès, admise en 1785 à la Maison royale de Saint-Louis à Saint-Cyr.

Pierre Joseph de Barrau, écuyer, sieur de Saint-Igest, est garde du corps du roi Louis XV puis avocat en Parlement, il habite la ville de Bretenoux en Quercy, il est l'auteur des Barrau de Saint-Igest. Durant la Révolution française, son fils aîné émigre en Espagne où il sert longtemps comme officier avant de revenir en France. En 1792, son deuxième fils est dans l'armée des Pyrénées, il meurt en 1794, il était alors chef de brigade dans le corps commandé par le général Moncey.

Pierre Firmin de Barrau de Caplongue, chevalier, d'abord mousquetaire dans la seconde compagnie du roi Louis XV (appelée « mousquetaires noirs », la plus recherchée des deux compagnies) puis capitaine de dragons. Il serait également chevalier de Saint-Louis. En 1789, il est un des rédacteurs (avec le comte de Freyssinet, le marquis de Saint-Côme (Castelnau), le comte de Montvalat, le comte du Bosc, le baron de Saint-Rome, le vicomte de Parlan, le chevalier de Dourdou-Bourzès) du Cahier des doléances, plaintes et remontrances de l'Ordre de la noblesse de la sénéchaussée de Rodez et du baillage de Millau pour les États-Généraux du royaume. À Rodez, à la séance du 24 juillet 1789, il est désigné secrétaire de l'Ordre. En 1792, il émigre en Allemagne où il est chef de section puis commandant de compagnie dans l'armée de Bourbon.

Guillaume de Barrau d'Espinassettes est cadet au régiment Royal-Navarre cavalerie puis il émigre en Allemagne avec son frêre aîné en 1792.

Augustin Alexandre de Barrau de La Calmette, écuyer, est premier lieutenant des chevau-légers au régiment Royal-Navarre cavalerie puis capitaine dans les dragons du Languedoc. Il est tué en se battant en [duel avec un autre officier de son régiment en 1787 (C'est un jour de fin d'été, le 1er septembre 1787. À la suite d'un différend avec un officier de son régiment, les deux hommes décident de se battre en duel, la lutte est un temps incertaine, puis soudain Augustin-Alexandre chute, et profitant de ce qu'il est à terre, son adversaire lui passe son épée au travers du corps.).

Jean Antoine de Barrau, chevalier, fait enfermer sa jeune épouse (née Pauline de Solages, fille du marquis de Carmaux et âgée alors de 25 ans) au couvent par lettre de cachet. Le frère de son épouse, le comte Hubert de Solages, est quant à lui emprisonné à la Bastille en 1784, il y occupe un logement proche de celui du marquis de Sade, il est libéré par la population parisienne le 14 juillet 1789. Auguste Puis dans son ouvrage sur Les Lettres de cachet à Toulouse au dix-huitième siècle présente ce qu'il nomme "L'Affaire Barrau - Solages" en ces termes :

« L'Affaire de Solages peut prendre rang parmi les histoires les plus célèbres de lettres de cachet, entre celle de Latude et celle du marquis de Sade. Et elle a passionné presque au même titre nombre d'érudits, de chercheurs et de curieux. Elle est intéressante d'abord par le mystère qui plane encore sur toute cette ténébreuse machination ; ce mystère peut-il s'éclairer quelque peu à la lumière des pièces des Archives de la Haute-Garonne, que nous publions, à la suite, intégralement ? Elle nous montre en tous cas, sur le vif, l'action modératrice et éclairée d'un subdélégué intelligent, Ginesty, juriste probe et pénétrant ; action inefficace, du reste, car elle paraît se heurter à des préventions puissantes, à cette sorte de force d'inertie qu'oppose l'administration quand elle s'aperçoit d'une faute lourde ou d'une grande injustice, et aussi à un réseau compliqué d'intrigues. (…) ».

Pierre Firmin Marie de Barrau est garde du corps du roi Louis XVI (d'abord compagnie de Noailles en 1783 puis compagnie écossaise en 1788).

Pierre Firmin Marie de Barrau (1761-1829)

Il traverse avec sa famille les temps terribles de la Révolution française. Durant les premières années de la Révolution, la famille de Barrau subit de nombreuses humiliations et on tente même d'assassiner Pierre Firmin Marie de Barrau accusé d'être à la tête de mouvements contre-révolutionnaires au plan local. Puis, le 1er novembre 1793, le château familial est incendié et les biens pillés et confisqués par un détachement de l'armée révolutionnaire. La famille de Barrau est arrêtée. Pierre Firmin Marie, en fuite, est traqué, car dénoncé comme chef de parti en tant qu'ancien garde du corps du roi. Il mène une vie de vagabond aux abois. Il se réfugie dans les rochers, dans les bois, dans quelques obscures retraites, chez des habitants de Salmiech (dans différentes caches : dans une cabane au fond d'un jardin (appelée depuis la cabane des Barrau), sous un escalier qui descend dans une cave, ...). Il se cache même dans les ruines de l'antique château de Belcastel. Il ne sort guère que durant les nuits. Au cours d'une de ces dernières, il se rend à Carcenac, mais il est aperçu et dénoncé par une habitante du village et ne doit alors son salut qu'en sautant d'une fenêtre afin d'échapper à ses poursuivants. Ce jour-là le temps est très rigoureux et il y a au moins un pied de neige, néanmoins, Pierre Firmin Marie se rend la même nuit, tout d'un trait, à travers champs et bois, chez sa sœur, Victoire de Balsac, au Mazet. Un jour, un de ses compagnons d'infortune, le chevalier du Seriyes, est capturé et supplicié à Rodez avec le père Durand, de Crayssac. En 1794, Pierre Firmin Marie se remet cependant aux autorités révolutionnaires pour faire élargir son père. Ordre est alors donné par Fouquier-Tinville de traduire par-devant le Tribunal révolutionnaire, Barrau père et Barrau fils, mais avant d'être transféré, Pierre Firmin Marie réussit à s'échapper de sa prison en passant par les toits. En 1795, il commence la reconstruction du château familial, il reçoit un jour la visite de Chouans.

En 1803, Pierre Firmin Marie de Barrau enrichit considérablement l'église de Carcenac où plusieurs membres de la famille de Barrau sont inhumés.

Sa sœur, Victoire de Barrau, épouse en 1782 Marc-Antoine de Balsac, fils du baron de Firmy, dont entre autres enfants : Marie-Auguste de Balsac, préfet, député, conseiller général, conseiller d'Etat, secrétaire-général du Ministère de l'Intérieur, investi du titre de baron en 1822, commandeur de la Légion d'Honneur, etc., épouse en 1822 Blanche de Couronnel (Le marquis de Couronnel, son frère, a épousé plus tard Mademoiselle de Montmorency).

En 1793, Marie Jacquette de Barrau est l'héritière universelle de son oncle, Augustin Alexandre de Faramond, baron de Jouqueviel, seigneur de Balsac, Canet, et autres lieux, capitaine au régiment de Vexin et chevalier de Saint-Louis. Héritage qu'elle transmet à son neveu, Pierre Firmin Marie de Barrau.

Jean Auguste de Barrau, à l'âge d'un an et demi il est soustrait à ses parents par la troupe révolutionnaire venue mettre le feu aux biens de sa famille. Elève à l'école spéciale militaire de Saint-Cyr, chef d'escadron d'artillerie, chevalier de la Légion d'Honneur et de l'Ordre militaire de Saint-Ferdinand d'Espagne.

Hippolyte de Barrau (1794-1863)

Hippolyte de Barrau, il naît en 1794 dans la maison où est recluse sa mère par ordre des autorités révolutionnaires du département de l'Aveyron. Elève à l'école spéciale militaire de Saint-Cyr : « (…) A Saint-Cyr, la vie des futurs officiers n'est ni sucre ni miel, forte tête ou plutôt homme de caractère, Hippolyte est cassé par deux fois, menacé de conseil de guerre pour “propos pessimistes” tenus au lendemain de la retraite de Russie … ».

Il est Garde du corps du roi Louis XVIII puis lieutenant de cavalerie. Il provoque et se bat plusieurs fois en duel « (…) Ma captivité a fini le 24. J'étais déjà sur le terrain, le sabre en main, pour vider en dernier ressort ma querelle avec le capitaine commandant ; (…) ". Cependant, et ses relations difficiles avec ses supérieurs hiérarchiques l'y incitent, Hippolyte de Barrau se pose des questions quant à sa véritable vocation : "Les réflexions dont mes arrêts me laissent tout le loisir me font apprécier infiniment mon indépendance et me disposent peu en faveur du service militaire. (...). La vie militaire a perdu ses anciens avantages en ouvrant la porte des grades à tout-venant ; elle a perdu ceux des temps modernes, tels que l'Empire les avait faite avec ses guerres continuelles ; il ne reste que beaucoup d'assujetissement et des dépenses ruineuses. Les loisirs de la paix développent chez les chefs la minutie du commandement qui devient ainsi insupportable, puis les rivalités nées entre ceux qui ont déjà fait la guerre et ceux qui ne l'ont point faite, la division des opinions, et l'infériorité numérique des royalistes dans l'armée, tout cela me dispose à demander à être mis en disponibilité. (...). Le métier des armes ne va pas à mon esprit peu disposé à la règle et à la discipline ». Quelques temps plus tard, il apprend qu'il est mis à la retraite d'office.

Durant les Cent-Jours, il se met en rapport avec des projets de contre-révolution : « Dès lors, je me réduisis à utiliser mon voyage en établissant des rapports avec les principaux meneurs de Toulouse afin de former, d'unir ainsi notre département au leur dans un même but. J'appris à cette occasion qu'il existait à Toulouse un Comité central qui recevait les ordres de Son Altesse, que tant dans la ville que dans la campagne il existait une organisation secrète par compagnies et que le Prince était tenu au courant de tout ce qui se fixait. Monsieur Léopold de Rigaud, ancien mousquetaire, homme de résolution, était à la tête du Comité secret. »

Il est chevalier de la Foi (Affaire Fualdès - complot de La Goudalie) : « Les promoteurs du mouvement dans l'Aveyron étaient Messieurs de Bertier, frères de ma cousine, Madame de Solages, et Monsieur de La Roche-Aymon. Rigaud m'engagea vivement à faire cause commune avec eux, mais je m'en défendis pour plusieurs motifs qui lui parurent raisonnables. Cependant, si à l'expiration de mon congé, je ne recevais aucun ordre de guerre, je me regarderais comme délié et me mettrais à leur disposition. »

Il est naturaliste, historien, fondateur et rédacteur de la Gazette du Rouergue, journal d'opinion légitimiste, conseiller de préfecture puis secrétaire-général de la préfecture de l'Aveyron, médaillé de Sainte-Hélène, chevalier de la Légion d'Honneur, initiateur et un des principaux fondateurs puis premier président de la Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron en 1836 :

« J'ai mené à bonne fin une assez grande entreprise : c'est la formation d'une société littéraire, scientifique et industrielle, composée des hommes distingués de toutes les opinions, tels Monsieur de Bonald, Monsieur de Gaujal, le général Tarayre, l'évêque de Rodez, Girou de Buzareingues, Monsieur de Guizard, etc., et qui m'a élu pour président le 7 février dernier. Cette combinaison d'éléments hétérogènes est un assez joli coup de force… ».

Il est conseiller général et maire, membre honoraire de la Société centrale d'Agriculture de l'Aveyron, membre honoraire de la Société d'Agriculture du Cantal (?), membre de l'institut des provinces, des sociétés savantes et des congrès scientifiques, membre et président de différents groupements et instances au sein du département de l'Aveyron (président du comice agricole de Cassagnes et du comice vinicole de Marcillac, vice-président de la commission hippique du département de l'Aveyron, instruction publique, etc.), capitaine commandant de la garde nationale de la commune de Salmiech.

A Rodez, rue Neuve, se trouve une plaque rappelant la naissance d'Hippolyte de Barrau, co-fondateur de la Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron, et une avenue porte son nom. Dans le village de Carcenac-Salmiech, se trouve face à l'église, la place Hippolyte de Barrau, historien du Rouergue.

Victor de Barrau est garde du corps du roi Louis XVIII, puis lieutenant au bataillon d'Afrique, fervent royaliste, mentionné dans une opération menée par une bande de Chouans pour délivrer un des leurs en Aveyron, durant les Cent-Jours.

Eugène de Barrau, licencié en droit, un temps secrétaire de son cousin de Balsac alors préfet de Moselle, avocat, historien, fondateur et rédacteur de l'Echo de l'Aveyron, journal d'opinion légitimiste, le principal représentant du mouvement légitimiste en Aveyron, en 1852 il remplit une mission confidentielle auprès du comte de Chambord, exilé à Goritz puis à Prague :

« (…) parmi les personnes politiques que j'eu l'occasion de voir, Monsieur le duc des Cars, fut en première ligne, causant un jour avec lui, je lui témoigne que sans la rigueur de la saison, j'aurai peut-être entrepris d'aller chercher près du représentant de notre principe monarchique, quelques consolations à tout ce qui s'accomplissait dans les destinées du pays ; il me dit que pour le cas où je m'y déciderai, je recevrai une mission qui ne pouvait se transmettre qu'oralement et par personne sûre. L'idée d'être de quelque utilité à ma cause me détermina très vite, et la nuit suivante j'avais pris mon parti (…). Celle-ci (l'audience) fut courte, le prince me chargea en peu de mots de sa réponse verbale au message verbal que j'avais rempli près de lui (...)».

Eugène de Barrau a consigné dans des carnets le récit de ses voyages auprès d'Henri d'Artois :

« Je lis avec un intérêt croissant les feuillets de notre oncle Eugène de Barrau. Récits détaillés de ses nombreux voyages, à travers l'Italie, la Suisse, l'Autriche ; sa visite à Goritz en [1844]], alors résidence d'Henri V, qui le reçut avec grande bienveillance; sa présence à Paris lors du coup d'Etat de décembre 1852 par celui qui allait devenir Napoléon III ; la mission qu'il reçut alors des grands chefs du parti royaliste et qu'il accomplit, en commun avec son vieil ami Dalbis du Salze, député, auprès d'Henri V, à Prague ; excellent accueil du descendant des rois de France qui l'invita plusieurs jours de suite à sa table, de même que Dalbis. (…). »

" J'avais eu l'honneur de dîner à la gauche du roi, cette place fut donnée cette fois à mon ami Dalbis, et celle qu'il avait occupé près de la reine me fut donnée ; la reine fut pleine de bonté pour moi, et causa avec la simplicité touchante, comme aurait pu le faire la plus simple châtelaine : elle parla de sa famille, des épreuves que les derniers troubles révolutionnaires lui avait imposé, elle parla des enfants de Madame la princesse de Lucques et de son dernier né qui était son favori, parce qu'il ressemblait beaucoup à Henry V, qu'elle appella tout simplement, son mari. "

En 1854, il fait confirmer pour la famille de Barrau la jouissance de la chapelle de la Vierge (appelée aussi Chapelle de la famille de Barrau) en l'église de Carcenac.

En 1869, voici une lettre du comte de Chambord :

« J'ai lu avec le plus grand intérêt la lettre de notre excellent ami le baron de Balzac au sujet des dernières élections. S'il y a lieu de s'affliger du peu d'énergie des caractères, il y a cependant lieu de se consoler en voyant combien les sentiments religieux sont restés profondément gravés dans le coeur des habitants de l'Aveyron. Je compte plus que jamais sur l'inaltérable dévouement du baron de Balzac et de Monsieur de Barrau, comme ils peuvent compter eux mêmes sur ma vive gratitude et ma constante affection. HENRY. Frohsdorf le 3 juillet 1869. »

À partir des années 1870 et la chute du Second Empire, Eugène de Barrau fonde des comités légitimistes en Aveyron et s'occupe du journal Le peuple par lequel ces comités expriment leurs convictions auprès du grand public. A l'automne 1874, s'ouvre à Rodez la quarantième session du Congrès scientifique de France, Eugène de Barrau est membre du Comité d'organisation et président de la cinquième Section chargée des questions dans les domaines de la Philosophie, Littérature, Economie sociale, Jurisprudence et Beaux-Arts. Il est également vice-président de la Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron, élu au Conseil Général de l'Aveyron dont il est un temps secrétaire, conseiller municipal de Valady, président de l'association aveyronnaise des créanciers de Decazeville, il participe au recrutement de zouaves pontificaux en Aveyron, etc. . Après son mariage, il mène une vie de rentier.

Adolphe de Barrau (1803-1884)

Adolphe de Barrau, obtient son titre de docteur en médecine à la Faculté de Montpellier, un temps séminariste à Saint-Sulpice à Paris, chirurgien de la Marine royale (il participera à ce titre à la conquête d'Alger en juin 1830) puis médecin en Aveyron, membre de la Société d'histoire naturelle de Montpellier, botaniste, membre de la Commission d'exploration scientifique d'Algérie (avec notamment Messieurs Durrieu, Baccuet, Deshayes, Guichenot, Vaillant, Ravergié, Aimé, Berbrugger, le commandant Pelissier, etc.), membre de la Société Botanique de France dès l'année de sa fondation en 1854, un des fondateurs et membre de la société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron, conseiller général. Un de ses fils, Fernand de Barrau, nous raconte :

« (…) ma sœur me remet un très gros stock de lettres reçues par mon père de plusieurs botanistes, minéralogistes, naturalistes, avec lesquels il fut en correspondance suivie pendant plus d'un quart de siècle. Je passe mes journées à lire ces lettres. Mon intérêt se porte spécialement sur celles des savants tels que Marcel de Serres, Dunal, Moquin-Tandon, Girou de Buzareingues, le colonel Bories Saint-Vincent. Celui-ci était président de la Commission scientifique exploratrice de l'Algérie, dont mon père fit partie en 1839 et 1840. Monsieur Moquin-Tandon, membre de l'Institut (mort subitement à Paris en avril 1863), conserva des relations très amicales avec mon père pendant toute sa vie. Il avait beaucoup de science et pas mal d'esprit. (…) ».

Firmin de Barrau, instituteur puis officier de santé, maire de Bretenoux de 1854 à 1856, commissaire de police à Cahors en 1861

Raymond de Barrau, docteur en droit, avocat à la Cour d'Appel de Paris puis magistrat, capitaine dans la garde mobile en 1870-1871, officier de réserve, en 1880 il démissionne de ses fonctions de Substitut du Procureur de la République pour protester contre la politique anti-religieuse du Gouvernement français :

« Condom, 6 novembre 1880. Monsieur le garde des Sceaux, Sincèrement convaincu que les décrets du 29 mars sont entachés d'excès de pouvoir, ainsi que l'ont établi d'une manière irréfutable nos plus éminents jurisconsultes, et qu'ils constituent surtout pour l'administration un moyen détourné de dessaisir l'autorité judiciaire, seule et dernière sauvegarde du droit de propriété et de l'inviolabilité du domicile, je considère comme un devoir de résigner mes fonctions, auxquelles j'étais cependant profondément attaché. Les conserver un jour de plus semblerait impliquer de ma part une adhésion, au moins tacite, à des mesures que ma conscience réprouve. Je n'hésite donc pas à briser ma carrière, quoique je n'ai pas été appelé à prêter mon concours effectif aux actes qui viennent de s'accomplir dans l'arrondissement de Condom. En conséquence, j'ai l'honneur de vous adresser ma démission des fonctions de substitut près le tribunal de cet arrondissement. J'ai l'honneur d'être, avec respect, Monsieur le garde des Sceaux, votre très humble serviteur. BARRAU. ».

Des journaux du Sud-Ouest de la France reproduiront et salueront cette lettre.

Fernand de Barrau (1851-1938)

Fernand de Barrau, élève à l'école des Chartes en 1872, traduit l'italien, l'espagnol et l'allemand, licencié en droit, avocat, chroniqueur dans plusieurs journaux locaux notamment dans le domaine agricole, il est de confession catholique et d'opinion monarchiste. De 1886 à 1900, il est rédacteur en chef du Journal de l'Aveyron : " Le journal de l'Aveyron, qui entre dans sa quatre-vingt deuxième année change aujourd'hui de rédacteur : il ne changera pas de principes. Avant nous, il était monarchiste et catholique ; à son âge, on ne se corrige pas ; ses abonnés le trouveront toujours catholique et monarchiste " annonçe t-il lors de sa prise de fonctions. Il est membre de la Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron et de la Société d'Agriculture de l'Aveyron, historien, agronome, obtient le 1er prix départemental pour son manuel d'agriculture en 1901, en 1914 lauréat du prix Cabrol décerné par la Société des Lettres, Sciences et Arts et l'Aveyron, il est l'auteur des Barrau de Gaillac en Rouergue.

Citations :

  • « Je vais avoir trente ans, c'est l'âge où l'homme doit revenir de ses égarements » (Hippolyte de Barrau)
  • "Un des esprits les plus brillants du XIX ème siècle rouergat" (Robert Taussat en parlant d'Hippolyte de Barrau)
  • « Se trouver ignorant est le commencement de la science » (Eugène de Barrau)
  • Les plantes, « les plus belles merveilles de la nature » (Adolphe de Barrau)
Guy de Barrau (1880-1922)

Guy de Barrau est élève au collège de Passy à Paris, diplômé de l'institut agricole de Beauvais, lieutenant de dragons puis il est aviateur durant la guerre de 1914-1918. En 1904, il avait épousé Mercédès van den Brande, fille de messire Hector van den Brande, écuyer, et de Marguerite de Méautis. Il est conseiller municipal de Salmiech. D'une santé fragile. Il décède à Nice en 1922.










Louis de Barrau, banquier, il fonde la banque de Barrau à Toulouse en 1908, mais il meurt sur le front de la Grande guerre en 1917.

Roger de Barrau est docteur en droit, mais il est blessé en 1914 et meurt quelques années après la fin de la guerre.

Jean de Barrau (1889-1914)

Jean de Barrau, il entre jeune chez les Camelots du roi. Durant ses études à Grenoble il est l'un des membres actifs de la section locale des Camelots. Plus tard, durant son service militaire, il est dénoncé comme ayant participé à une réunion de l'Action française en tenue militaire, ce qui lui vaut d'être renvoyé de l'école des élèves officiers. Connu pour ses opinions et activités royalistes, il est également muté dans un autre régiment et fait même de la prison. En 1913, il est nommé membre du Comité directeur de la Fédération Nationale des Camelots du Roi présidée alors par l'un de ses amis, Maxime Real del Sarte. Camelot intrépide, il participe à plusieurs actions d'éclat, il se trouve notamment à la manifestation du Panthéon à Paris. A Rodez, il donne un jour une gifle en public à un professeur accusé d'antimilitarisme (dans la presse, certains parleront alors de "La promotion Jean de Barrau"). La même année, il rédige une étude historique sur Les Chouans du Rouergue. En 1914, il est secrétaire particulier de Philippe, duc d'Orléans, qui vit exilé en Belgique :

« Le prince est merveilleux comme je m'y attendais, un peu plus même. Ce qui frappe tout de suite et par-dessus tout, c'est son air aussi souverain qu'il soit possible et auquel vraiment on ne peut se tromper. Il nous fait asseoir, nous questionne, riant de bon cœur à l'occasion. Car le prince, malgré son air très majestueux et un peu désabusé, met à l'aise et en confiance. Notre audience à trois a duré vingt minutes. On nous a rappelés pour le déjeuner. Pendant le repas, le prince parle très peu, mais lance tout le monde de façon réellement très aimable - ce qu'il s'est amusé aux récits de Daudet ! En somme, ce qui frappe le plus après son air souverain, c'est sa réserve et la façon dont il examine et voit venir. Et avec cela, il dégage énormément de sympathie. »

" Visite de Son Altesse Impériale et Royale le comte d'Eu, très beau vieillard de soixante-dix à soixante-quinze ans, oncle du prince à la mode de Bretagne, droit et vert encore, fort intéressant. Il connaît par leur nom, leurs qualités et leurs défauts, tous les princes de l'Europe et les apprécie de façon piquante. Dans l'après-midi, nous avons fait une promenade dans Bruxelles et en avons profité pour nous prosterner longuement à Sainte-Gudule. "

Un jour, Philippe d'Orléans dit à Jean de Barrau : « Vous, Barrau, vous avez de la religion ; je vous estime ».

Jean de Barrau est tué en plein combat le 18 août 1914 (Ce jour-là, sur la ligne du front, aux avant-postes, Jean de Barrau s'élançe face à l'ennemi allemand en criant « En avant ! En avant ! Vive la France ! », il est alors blessé à la jambe, il se relève cependant, mais quelques mètres plus loin, il s'écroule, tué sur le coup par une balle en pleine tête). « Jean de Barrau, suivant la belle expression d'un prêtre ami de sa famille, passa du service de son Roi de la terre au service du Roi des cieux ».

Le père de Jean, Fernand de Barrau, nous dit : « Aujourd'hui m'arrive de Bruxelles une grande et belle photographie du duc d'Orléans, avec ces lignes, écrites au bas, de la main du Prince :

“Bruxelles, 1er septembre 1919. À Monsieur de Barrau en souvenir très tristement affectueux de son fils qui est si vaillamment tombé pour son pays et son Roy au début de la guerre. Votre très affectionné. PHILIPPE”. »

Paul de Barrau (1891-1916)

Paul de Barrau est camelot du roi, fondateur et président du groupe Action Française de Rodez en 1909. Il est tué en 1916, croix de guerre avec citation.

Plusieurs extraits de son carnet de guerre ont été cités par Henry Bedel dans son ouvrage intitulé "Figures Rouergates" :

" On doit vivre selon une règle de conduite établie sur les principes reconnus bons aux heures de lucidité, de calme, de sagesse. Un homme doir guider, utiliser les puissances qui sont en lui, et non pas les laisser agir au hasard des impulsions diverses. "

" La vie n'est belle que pour celui qui la voit de haut, qui en est détaché. Ne pas confondre détaché et dégoûté. "

" Le vrai progrès de l'homme est l'abnégation de soi-même ! L'homme qui ne tient plus à soi est libre et en assurance. "

"Or, voilà tout ce qui importe : avoir une vie utile et belle"

" Relève aux tranchées. Souain en ruines, vu au clair de la lune ... me suggère des réflexions salutaires. Ne jamais abdiquer. "

" Réflexion : Il n'y a qu'une manière de vivre dans l'ordre, c'est de se remettre à la volonté de Dieu. La vie, a dit Balzac, c'est du courage. "

" Ce qui fait la beauté, l'intérêt de la vie, c'est la qualité des principes directeurs, des buts poursuivis. Peu importe le chemin suivi. Chacun peut bien vivre, mais personne n'est absolument libre de choisir son genre de vie. Ce choix, pour être bien fait, pour donner de bons résultats, doit être guidé par la connaissance de soi-même. Tel sera très utile, très bon dans un rôle donné, qui serait mauvais, nuisible, inférieur dans un autre. Celui qui a choisi un rôle bien en rapport avec ses aptitudes, est assuré de mieux servir là que dans n'importe quelle autre place. "

En 1917, L'Action Française écrit : « (…) La famille de Barrau, l'honneur du Rouergue catholique et royaliste, comptait au début de la guerre, six combattants. À l'heure actuelle, trois sont morts pour la France ; trois sont restés face à l'ennemi. » « Demain sur nos tombeaux, Les blés seront plus beaux… (La France bouge, chant d'assaut des Camelots du Roi.) » (24 avril 1917).

Bibliographie

  • Archives Historiques du Rouergue. XXVII. Eugène de Barrau. Les chemins d'une vie. Carnets intimes d'un notable aveyronnais (1832-1862)
  • Eugène de Barrau, 1789 en Rouergue
  • Fernand de Barrau, Galerie des préfets de l'Aveyron
  • Hippolyte de Barrau, Documents historiques sur le Rouergue, sur ses familles et ses hommes remarquables dans les temps anciens et modernes
  • Hippolyte de Barrau, Ordres Équestres
  • Hippolyte, Eugène et Fernand de Barrau, L'Époque révolutionnaire en Rouergue
  • Bibliothèque nationale de France : Chérin 15, Manuscrit français 32296 (maintenues en la noblesse)
  • Henry Bedel, Figures rouergates
  • Henry Bedel, Les trois historiens de Barrau
  • Gabriel Bernet, La dame de Barrau aux Tiercerettes et le 14 juillet du comte de Solages
  • Cartulaire de l'abbaye de Bonnecombe
  • Benoît Defauconpret, Les preuves de noblesse au XVIII ème siècle
  • Études aveyronnaises
  • Monique Dondin-Payre, La Commission d'exploration scientifique d'Algérie : une héritière méconnue de la Commission d'Egypte
  • Philippe Méraux, Clarisse et les égorgeurs - l'affaire Fualdès
  • Procès-verbaux des séances de la Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron
  • Auguste Puis, Les Lettres de cachet à Toulouse au dix-huitième siècle (D'après les documents conservés aux Archives départementales)
  • Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron : fonds de la Famille de Barrau
  • Régis Valette, Catalogue de la noblesse française subsistante au XXe siècle
  • L'Action Française (revue)

Liens externes