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Version du 24 avril 2008 à 04:57


Au-delà de la seule recherche des actes qui servent à délimiter les principales étapes de la vie d'un individu (naissance, mariage, mort), le généalogiste souhaite rapidement en savoir plus sur la vie de ses ancêtres : qui étaient-ils, comment vivaient-ils... Voici quelques clés pour mieux appréhender la vie de ceux qui nous ont précédé.

Profession

Celle-ci sera généralement indiquée dans les actes d'état-civil de vos ancêtres, ainsi que dans les contrats de mariage et autres actes notariés. Contrairement à notre époque, il était fréquent que nos ancêtres aient plusieurs métiers, saisonniers ou non. On trouve ainsi un instituteur qui est également faiseur de bas, un cultivateur qui est aussi aubergiste, etc. On prendra soin de noter scrupuleusement les différentes appellations des métiers mentionnés au fil des actes, notamment dans le monde paysan où le terme de cultivateur, par exemple, ne possédait pas la même signification selon le lieu et l'époque où il était utilisé.

Pour en savoir plus voir la rubrique métiers anciens.

Lorsque votre ancêtre bénéficiait d'une bonne condition sociale, qu'il était un notable dans sa commune, on pourra rechercher, à partir du XVIIIème siècle, son appartenance éventuelle à une loge maçonnique. Les Francs-maçons, société secrète existant depuis la nuit des temps, se sont répandus au XVIIIème siècle. Ils jouaient un rôle important dans la vie de la communauté. La franc-maçonnerie possède elle aussi ses archives, et les retrouver ajoutera utilement à la connaissance de vos ancêtres.

Voir la rubrique Francs-maçons.

Photos et portraits

Les photos

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Aujourd'hui, prendre une photo est un acte terriblement banal.

Les photographies les plus anciennes peuvent être datées avec assez de précision grâce au support de la photo, ainsi qu'à la façon dont sont habillés les sujets, et l'on peut espérer retrouver des photos d'ancêtres datant des années 1860/70 sans trop de difficultés.

Les photographies de militaires sont parmi les plus faciles à retrouver, car facilement conservées. Elles sont elles aussi très facilement datables, l'uniforme signalant aisément l'époque, le grade, le corps d'armée.

La photo dans la presse est apparue avec l'affaire Dreyfus à la fin du XIXème siècle et s'est peu à peu répandue. Si vous avez un ancêtre illustre ou qui a pu illustrer la une d'un journal, vous ne pourrez espérer en trouver une trace qu'à partir des années 10/20.

Il est encore plus difficile de chercher des photos d'ancêtres lorsqu'elles n'ont pas été conservées par sa propre famille, les photographies officielles obligatoires n'étant apparues qu'encore plus tard... lorsqu'elles ont été conservées.

Pour en savoir plus voir la page consacrée aux photos de famille


Les portraits

Amberger François Joseph 2.jpg

Retrouver le portrait de son ancêtre, avant que la photographie ait été inventée est un privilège réservé à ceux qui ont des ancêtres de bon niveau social.

En règle générale, et c'est le point positif, ceux-ci ont été conservés, et on ne risque pas de les trouver sur une brocante comme tant de vieilles photos qui n'intéressent plus personne. Pour retrouver un portrait dont on suppose l'existence, il faudra en premier lieu contacter tous les membres de sa famille, même les plus éloignés, en expliquant le sens de sa démarche, en se proposant de se déplacer pour simplement prendre une photo. Sur place, si votre requête a été acceptée, on envisagera de demander la permission de décrocher le portrait, pour regarder derrière.

Il est en effet fréquent qu'un portrait n'ait pas bougé depuis des décennies, et que son propriétaire, qui est peut-être le fils, la fille ou un petit-enfant du précédent locataire n'ait jamais pensé à le décrocher. On peut alors y trouver une notice rédigée à usage de la descendance.

Tout cela, évidemment, avec beaucoup de chance, mais ne pas oublier que c'est possible !

Lorsque le portrait n'est plus dans la famille, s'il s'agit d'un notable important, on pourra également se renseigner auprès de la mairie, de l'office de tourisme, du musée local s'il y en a un, le portrait en question ayant peut-être été donné lors d'une liquidation de biens.

Les portraits pouvaient également être reproduits en double ou triple exemplaire, copiés par d'autres peintres, cela était fréquent, et on s'attachera alors, si on n'a pu trouver l'original, à rechercher ses copies.

Enfin, un portrait peut révéler divers éléments : le visage d'un ancêtre évidemment, mais celui-ci peut poser dans une pièce qui sera elle aussi représentée, il peut être entouré d'autres personnages, son habillement a été bien choisi... : chaque élément du décor, en la matière, est primordial. Au travers de ces éléments, la personne peinte désire faire passer un message, car contrairement à la photographie, on peut tout se permettre sur une peinture... y compris de gommer ses propres imperfections.

Au final, le portrait sera revêtu de la signature du peintre, cette signature pouvant orienter vers la recherche d'une œuvre complète dudit peintre s'il a lui aussi laissé quelques traces, et pourquoi pas vers d'autres portraits de la famille, s'il en était le peintre "officiel".


La signature

D'une façon générale, la signature traduit d'abord le niveau d'instruction. Une signature avec ruche, fréquente notamment chez les notaires et les hommes de loi, traduit l'instruction supérieure, comme aussi, plus ou moins, une signature "fluide". A l'inverse, une signature lente, grossière ou "en bâton" traduira plutôt l'aptitude à la lecture seule, et non à l'écriture.

En fait l'aptitude à signer variait au plan géographique, avec des régions, de tous temps nettement plus avancées que d'autres. A la fin du XVIIème siècle, les actuels départements de la Marne et des Hautes Alpes comptaient ainsi 70 à 80% des époux sachant signer au bas de leur acte de mariage. Un siècle plus tard, plus de vingt départements connaissaient ces taux. L'alphabétisation, selon plusieurs études serait liée au climat, avec l'exception des Hautes-Alpes, région d'où justement émigraient en hiver les hommes partant se louer pour instruire les populations voisines.

Une étude (CHARTIER, JULIA, COMPERE, "L'éducation en France du XVIème au XVIIIème siècle", Paris, 1976) a montré que pour la période 1786-1790,dans la France du Nord 71% des hommes et 44 % des femmes savaient signer, et que dans la France du sud la proportion était respectivement de 27 % et 12 %.

Quelques exemples de signature :

Signature de Jean-Marie Galichon (1798-1873), propriétaire à Belmont (42)
Signature de Benoît Accary (1803 -1856)
Signature de Hugues Larrat (1655-1705)
Signature de François Joseph Amberger (1759-1838), notaire impérial.



Le caractère

Quoi de plus improbable ou difficile à appréhender ? Aucun document administratif ne pourra donner une idée du caractère de nos ancêtres, tout au plus pouvons-nous appréhender son degré d'éducation, au travers de la signature (ne sait pas signer, signe de façon hésitante, signe de façon assurée) ou de la profession (un notaire sera allé à l'école, c'est moins sûr pour un manouvrier !).
Il faudra donc nous tourner vers d'autres sources, plus lacunaires : les documents rédigés par la personne elle-même en l'occurrence, ou plutôt ceux dans lesquels elle exprime sa volonté et sa personnalité : les testaments notamment. Plus rarement, on pourra dénicher des informations surprenantes et qui témoignent directement d'un trait de caractère d'un individu.
Exemple : Anthoine MOURET, bourgeois de Paris, né au début du XVIIe siècle, possède une auberge rue de Grenelle dont l'enseigne est la "Pique Hardye". Ce jeu de mots ne peut pas être un hasard, et en sus d'orienter le généalogiste sur une origine possible de la famille (confirmée par le geopatronyme), il indique manifestement l'humour d'Anthoine Mouret, humour que l'on ne peut en aucun cas percevoir au travers de documents officiels.

La santé & l'alimentation

La santé

Il est difficile de se transformer en médecin en consultant les registres d'état civil ou divers documents anciens.

Les rares mentions médicales sont rédigées par des non-médecins en termes vagues, trop généraux. Et même s'ils avaient été rédigés par un médecin ou un officier de santé, ils n'apporteraient que peu de renseignements en raison de l'état des connaissances médicales de l'époque.

L'indication sera par contre plus précise lorsqu'il s'agit d'accidents tels que : éboulement, tir de mines, renversé par une charrette ou par un cheval, mort à la guerre, crime, noyade, attaque de loups, enfant mort-né, mort en couches, etc.). Ce que l'on rencontre le plus souvent dans les documents consultés par les généalogistes sont des annotations vagues telles que : langueur, consomption, apoplexie, gangrène, etc.

Il faut donc rester modeste et dire que la généalogie ne peut être qu'un appoint à la connaissance de la santé de nos ancêtres, ses témoignages étant trop anecdotiques et imprécis.

Pour en savoir plus consultez :

http://www.bium.univ-paris5.fr/histmed/medica.htm

L'alimentation

Liens utiles :

L'argent


Les fêtes, jours fériés

Les baptêmes de cloches

Baptêmes de cloches, ou de croix monumentales étaient toujours un événement dans les villages. Y étaient conviés les autorités ecclésiastiques, les seigneurs du lieu, et toute la population du village.
Ces baptêmes de cloches sont rares, mais on en trouve généralement la mention dans les registres paroissiaux.

Le climat

Les dépouillements exhaustifs des registres paroissiaux permettent parfois, au même titre que les épidémies et autres fléaux, d'appréhender le climat que connaissait la paroisse. Là encore c'est avec la multiplicité soudaine du nombre de décès, surtout chez les nouveaux-nés et les enfants, que l'on peut imaginer les conditions météo. Evidemment, ce sera souvent en hiver l'augmentation des décès étant proportionnelle à la dureté des conditions météo (le grand hyver de 1709) en est un exemple criant.

De sus, certains curés, désireux de témoigner des événements qui marquent la vie de leur paroissiens, indiquent parfois entre deux actes ce qui s'est passé dans la commune.

Ainsi, en 1735 à Saint-Hilaire-du-Bois en Vendée, le curé écrit :en 1735, il s'est élevé des tempetes de vents inoüies, et comme on n'en avoit jamais vû de mémoire d'hommes. Cela à arrivé à deux différentes fois. On à vû dans ces temps furieux un nombre presque inombrables de vaisseaux brisés sur la mer. On à vû au milieu de ces tristes débris une quantité prodigieuse d'hommes noÿés et on ne sauroit conter les maisons et les arbres qui ont été renversés par les tempêtes.
En 1734 et 1735, on à vû aussi dans cette paroisse la chose la plus surprenante, qui ait jamais arrivé: qui est que en 14 mois il est mort icy quatre personnes de mort subite et sans sacrement.


Liens

  • Généa-Calamités Liste de discussion Yahoo consacrée à la recherche documentaire et la réalisation de dossiers référencés sur les fléaux vécus par nos ancêtres au cours des siècles (voir aussi le forum de discussion)
  • MédicActes Généalogie - Médecine - Etude des fléaux - Vie de nos ancêtres.

Bibliographie

  • Histoire du dimanche de 1700 à nos jours, par Robert Beck, Editions Ouvrières, 1997, 383 pages.
  • Histoire des choses banales, par Daniel Roche, Fayard, 1997, 329 pages.
  • Se soigner autrefois, par François Lebrun, Points Histoire (Seuil), 1995.
  • Histoire de la vie privée (5 tomes), collectif, Points Histoire (Seuil), 1999.
  • Essais sur l'histoire de la mort en Occident, par Philippe Ariès, Points Histoire (Seuil), 1975
  • Violences, pouvoirs et solidarités à Paris au XVIIIème siècle, par Arlette Farge, Points Histoire (Seuil), 1986


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