Cimetière des Oubliés de Cadillac
En 1920, l'hôpital psychiatrique de Cadillac, dont l'appellation à l'époque était celui d'« asile d'aliénés », acquiert une parcelle de terrain jouxtant le cimetière communal afin d'y enterrer les « aliénés » décédant dans ses services, « considérant que vu le grand nombre des décès survenus à l'Asile d'Aliénés de Cadillac, le cimetière actuel est devenu insuffisant et que son agrandissement s'impose par mesure d'hygiène publique ».
La décision est motivée par le nombre important de décès d'anciens combattants de la Première Guerre mondiale « mutilés du cerveau » auxquels un carré de 98 tombes est consacré. Le nombre total de sépultures est de 737, pour la majeure partie en pleine terre et accompagnées d'une simple croix de fer dont les plaques nominatives ont, pour la plupart, disparu. Le cimetière est devenu propriété de la commune en 1994 et a été utilisé jusqu'en 2000.
Le cimetière est inscrit au titre des monuments historiques par arrêtés des 26 avril 2010 et 14 septembre 2010, pour son mur de clôture grâce au travail de l'association des Amis du Cimetière des Oubliés.
La restauration des lieux a permis de découvrir 250 poilus morts pour la France qui y reposent, détruits par la guerre des tranchés, ces gueules cassés ou "mutilés du cerveau" viennent de reprendre une dignité, parmi eux 88 tirailleurs sénégalais. Leurs tombes ont été restaurées et les noms et nationalités de 160 "poilus" supplémentaires ont été gravés sur quatre pans de mur en acier. "Quelques prisonniers de guerre -Allemands, Autrichiens ou Hongrois- ont même fini leur vie dans la folie à Cadillac"[1].
Voir les photos sur Geneanet.
En savoir plus
- Historique l'association des Amis du Cimetière des Oubliés
- Le cimetière des fous, par Michel BENEZECH
Notes et références
- ↑ Le Point - Le lieu de repos éternel des mutilés du cerveau de 14-18 fait peau neuve - 8 novembre 2020