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Bréhal, Brahal, Breha
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J’ai relevé sur les cloches les inscriptions suivantes :
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L’AN 1831, J’AI ETE BENITE
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ET MADEMOISELLE ESTELLE RENAUDEAU
ET MADEMOISELLE ESTELLE RENAUDEAU
 
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L’église est sous le vocable de Notre-Dame. Elle payait une décime de 34 livres, dépendait de l’archidiaconé de la chrétienté et du doyenné de Cérences. Le patronage appartenait à l’abbaye de Hambye, qui nommait à la cure. Ce fut Foulques Paynel, un des fils du fondateur de l’abbaye, qui la lui donnat avec tout ce qui en dépendait.
L’église est sous le vocable de Notre-Dame. Elle payait une décime de 34 livres, dépendait de l’archidiaconé de la chrétienté et du doyenné de Cérences. Le patronage appartenait à l’abbaye de Hambye, qui nommait à la cure. Ce fut Foulques Paynel, un des fils du fondateur de l’abbaye, qui la lui donnat avec tout ce qui en dépendait.
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Foulques Paynel lui donna encore la dime de ses marais de Brehal : totam decimam in marescis meis de Brehal.
Foulques Paynel lui donna encore la dime de ses marais de Brehal : totam decimam in marescis meis de Brehal.


Brehal devint le chef-lieu d’une baronnie , et le fief, qui en était le siège, appartenait au duc de Longueville. Dans le cours du XVII° siècle, ce fief s’étendait sur toutes les paroisses de Bréhal, de Bourrey et de Hauteville-sur-Mer, et en partie seulement sur celles de Hudimesnil, du Loreur et de Cérences. C’était Olivier Le Bois, conseiller au bailliage présidial de Coutances, qui en était le sénéchal.
Brehal devint le chef-lieu d’une baronnie , et le fief, qui en était le siège, appartenait au duc de Longueville. Dans le cours du XVII° siècle, ce fief s’étendait sur toutes les paroisses de Bréhal, de Bourey et de Hauteville-sur-Mer, et en partie seulement sur celles de Hudimesnil, du Loreur et de Cérences. C’était Olivier Le Bois, conseiller au bailliage présidial de Coutances, qui en était le sénéchal.


Lorsque les trois ordres du bailliage du Cotentin se réunirent, en 1789, le prince de Monaco figura dans cette grande assemblée comme seigneur de Bréhal et des fiefs situés à Hambye, à Bourrey et au Loreur. Il y fut représenté par le chevalier Charles d’Auxais, capitaine d’infanterie.
Lorsque les trois ordres du bailliage du Cotentin se réunirent, en 1789, le prince de Monaco figura dans cette grande assemblée comme seigneur de Bréhal et des fiefs situés à Hambye, à Bourrey et au Loreur. Il y fut représenté par le chevalier Charles d’Auxais, capitaine d’infanterie.
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     * Jean Brohon, médecin et astrologue distingué.  
     * Jean Brohon, médecin et astrologue distingué.  
     * Paul-François Brohon, sieur de Boisval, lieutenant en la vicomté de Granville.  
     * Paul-François Brohon, sieur de Boisval, lieutenant en la vicomté de Granville.  
     * Anne-François Brohon, sieur de Boisval, président à l’élection de Coutances.  
     * Anne-François Brohon, sieur de Boisval, président à l’élection de Coutances.  
     * Jacques Brohon, sieur de Courbeville.  
     * Jacques Brohon, sieur de Courbeville.  
     * Paul-Jacques-René Brohon. Il épousa Guillemette-Françoise Gosselin.  
     * Paul-Jacques-René Brohon. Il épousa Guillemette-Françoise Gosselin.  
     * Auguste-François Brohon, un de leurs fils, fut lieutenant-général civil et criminel au bailliage de Cérences, et fit partie du conseil des Cinq-Cents.  
     * Auguste-François Brohon, un de leurs fils, fut lieutenant-général civil et criminel au bailliage de Cérences, et fit partie du conseil des Cinq-Cents.  


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==[[50109 - Cérences|Bourey]]==
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Bourey, Burrum, Boeriun, Borreium. En langue saxonne Bury, et en langue celtique Bur, Burg, signifient demeure.
Il y a dans la paroisse un bois nommé le bois de Buron.
L'église est d'une construction récente. La tour est carrée, et se termine par une espèce de dôme en forme de calotte. Le font baptismal présente seul quelque intérêt.
La cuve est à quatre façades. Six petites arcatures ogivales, surmontées d'un trèfle, gravé en creux, tapissent chaque façade. Elle reposait sur des colonnettes qu'on a brisées ou supprimées, et dont il ne reste plus que la base sur laquelle est déposé le chapiteau.
Ce petit monument, qui existait dans l'ancienne église, a été conservé dans la nouvelle, dont il est le seul ornement. Je le crois du XIV° siècle.
Sur une pierre tumulaire, placée dans le cimetière, on lit :
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JACQUES VIBERT nez d'argent
CHEVALIER DE LA LEGION D’HONNEUR
ANCIEN LIEUTENANT
DE L’HOTEL ROYAL DES INVALIDES
NE A BOURREY LE 2 FEVRIER 1744.
SOLDAT INTREPIDE
IL FIT AVEC ECLAT
LES CAMPAGNES DES ANNEES
III. IV. V. VI. VII. VIII. IX. X.
XI. XII. XIII. XIV. 1806 ET 1807.
TERRE SOIS LUI LEGERE.
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Sur une colonne funéraire, j'ai lu :
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A LA MEMOIRE
DU MEILLEUR DES PERES
ICI REPOSE EN PAIX
LE CORPS DE JULIEN ODET
LEBOUCHER, AVOCAT
CHEVALIER DE LA LEGION
D’HONNEUR
MAIRE DE BOUREY
DECEDE LE 23 SEPTEMBRE 1826
AGE DE 82 ANS, 3 MOIS, 9 JOURS
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L'église est sous le vocable de la sainte Vierge. Elle était taxée à 39 livres de décime, et dépendait de l'archidiaconé de la chrétienté et du doyenné de Saint-Pair. Le patronage était laïque, et le seigneur du lieu présentait à la cure. Le curé avait toutes les dîmes. Dans le XIII° siècle, c'était Robert de Chanteloup à qui appartenait le patronage ; alors la cure valait XLII livres.
Il n'y avait à Bourey qu'un fief noble, qui était sous la mouvance de la baronnie de Bréhal, dont il faisait un membre. Il appartenait au duc de Longueville.
Près de l'église, on voit l'habitation de M. Leboucher, maire actuel de Bourey. On y arrive par de belles avenues.
Julien-Odet Leboucher, dont j'ai donné l'inscription tumulaire, naquit à Bourey. Dès sa jeunesse, il montra les plus heureuses dispositions. Il commença ses études au collège de Coutances, et les termina à celui d'Harcourt. Il se livra avec ardeur à l'étude des sciences et des lettres, et fut reçu avocat au parlement de Paris. Devenu l'ami des braves et habiles marins qui avaient soutenu l'honneur du nom français en Amérique, il publia l'histoire de la guerre dans laquelle ils s'étaient distingués. Louis XVI, à qui cet ouvrage fut présenté, le lut, et pour témoigner sa satisfaction à l’auteur, il lui fit don d'une collection d'atlas et de voyages, marqués de ses armes. Plus tard, M. le comte de Lacepède ayant appelé l'attention de Napoléon sur cet ouvrage, M. Leboucher fut nommé membre de la Légion d'Honneur, et ce fut dans sa retraite, à Bourey, qu'il apprit sa nomination.


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Version du 26 avril 2010 à 23:12

Revue monumentale et historique de l’arrondissement de Coutances

Source : Renault, « Annuaire du département de la Manche » 1854

Anctoville

Sommaire


Bréhal

< Retour à l'histoire de Bréhal

Bréhal, Brahal, Breha

Lorsque je visitai l’église de Bréhal, il y a plusieurs années, l’administration la faisait abattre, afin de la remplacer par une autre plus vaste.

Le caractère architectonique de la nouvelle église est roman ; les fenêtres et les portes sont cintrées.

La nef et le portail de l’ancienne église étaient du XI° siècle, et appartenaient à l’architecture romane. Le portail, très curieux, a été impitoyablement détruit, quoique le Conseil Général du département l’eut pris sous sa protection, et l’eut recommandé à la sollicitude du Ministre de l’intérieur.

Le chœur, qu’on a détruit plus tard, était du XIII° siècle. Les arceaux croisés de sa voûte en pierres tombaient sur des colonnes, garnies de chapiteaux à volutes simples. Ses fenêtres à ogive étaient étroites, allongées et sans ornements.

Le mur absidal était droit.

D’après le plan de la nouvelle église, la tour en formera le chevet, et la sacristie sera placée dans l’étage inférieur de cette tour.

J’ai relevé sur les cloches les inscriptions suivantes :

L’AN 1831, J’AI ETE BENITE

PAR M. FRANCOIS NOEL, CURE DE CE LIEU,

ET NOMMEE NATALIE LUCIE GENEVIEVE

PAR M. LE BARON BROHON, MAIRE DE BREHAL,

ET MADAME LUCIE MADELAINE LEMONNIER


L’AN 1831, J’AI ETE BENITE

PAR M. FRANCOIS NOEL, CURE DE BREHAL

ET NOMMEE MARIE ELISABETH ESTELLE

PAR M. GALLIEN DUPARC

ET MADEMOISELLE ESTELLE RENAUDEAU

L’église est sous le vocable de Notre-Dame. Elle payait une décime de 34 livres, dépendait de l’archidiaconé de la chrétienté et du doyenné de Cérences. Le patronage appartenait à l’abbaye de Hambye, qui nommait à la cure. Ce fut Foulques Paynel, un des fils du fondateur de l’abbaye, qui la lui donnat avec tout ce qui en dépendait.

On trouve comme seigneurs de ce fief :

Guillaume de Tournebut confirma à l’abbaye de Hambye le patronage de l’église de Bréhal et toutes les dimes de la paroisse, notamment celles de la terre de Foulques de Chanteloup, qu’on appelait le fief au Sénéchal.

Dans le cours du XIII° siècle, et malgré tous les actes confirmatifs qu’avait obtenus l’abbaye, le patronage de l’église de Bréhal lui était contesté. Contentio est de jure patronatus, dicunt quidam quod pertinet ad abbatem de Hambeya, alii negant.

Le curé, dans le XIII° siècle, était seul décimateur. Le casuel appartenanit au vicaire, et lui valait XXXVI livres.

L’abbaye de Hambye dut rester en possession du patronage de l’église de Bréhal, car on lit dans un aveu de l’année 1327 : « L’abbé et couvent de Hambye tient en la paroisse de Bréhal une portion de franc fié qui leur fut donné et ausmoné des seigneurs du lieu dont le revenu vaut bon an mal an XXIV livres et sont les dits religieux patrons de l’église de la dite ville qui vaut au dixiesme 40 livres. »

FAITS HISTORIQUES : Suivant une ancienne tradition, à l’appui de laquelle je n’ai trouvé aucun fait, il y aurait eu à Bréhal, sur l’emplacement du cimetière actuel, une maison religieuse de femmes. Ce couvent aurait été pillé plusieurs fois par des pirates ou des hommes du Nord, qui débarquaient sur le littoral voisin. Alors, pour le soustraire au pillage, on l’aurait transporté à Hambye, suivant les uns, à Mortain, suivant les autres. Il est vrai qu’on a trouvé dans le cimetière quelques vieilles constructions ; mais elles appartenaient bien plutôt à une ancienne grange de dîme, batie sur cet emplacement, qu’à une maison religieuse remontant au VIII° ou IX° siècle. D’ailleurs, les constructions étaient trop restreintes pour être celles d’une abbaye.

Sur les listes des barons normands qui allèrent à la conquête de l’Angleterre, figure le sire de Bréhal.

On trouve plus tard Richard de Bréhal, Thomas de Bréhal et Jean de Bréhal. Ce dernier fut un des juges chargés par Charles VII de réviser le procès de Jeanne d’Arc, et de réhabiliter la mémoire de cette héroïne.

Dès l’époque des ducs de Normandie, la famille Paynel possédait les seigneuries de Bréhal et de Hambye ; car on lit dans le livre des fiefs du roi Philippe-Auguste : Fulco Paganellus Hambeiam et Brehal tenet de domino regis, et in illis non percipit rex aliud nisi graveriam suam.

Vers l’année 1140, Foulques Paynel donna à l’abbaye de Hambye la dime de la foire de Bréhal : et decimam numinorum meorum de Brehal in foro ejusdem villae.

Guillaume Paynel, son fils, aumôna la même abbaye de vingt quartiers de froment à prendre sur ses moulins de Bréhal, dont elle avait déjà toute la dime : vigenti quarteria frumenti in molendinis meis de Brehal.

Foulques Paynel lui donna encore la dime de ses marais de Brehal : totam decimam in marescis meis de Brehal.

Brehal devint le chef-lieu d’une baronnie , et le fief, qui en était le siège, appartenait au duc de Longueville. Dans le cours du XVII° siècle, ce fief s’étendait sur toutes les paroisses de Bréhal, de Bourey et de Hauteville-sur-Mer, et en partie seulement sur celles de Hudimesnil, du Loreur et de Cérences. C’était Olivier Le Bois, conseiller au bailliage présidial de Coutances, qui en était le sénéchal.

Lorsque les trois ordres du bailliage du Cotentin se réunirent, en 1789, le prince de Monaco figura dans cette grande assemblée comme seigneur de Bréhal et des fiefs situés à Hambye, à Bourrey et au Loreur. Il y fut représenté par le chevalier Charles d’Auxais, capitaine d’infanterie.

Bréhal est aujourd’hui le chef-lieu d’un canton, le siège d’une justice de paix, et la résidence d’une brigade de gendarmerie. Il a plusieurs foires annuelles et un marché hebdomadaire. Je n’ai pu me procurer aucun renseignements sur le château de Bréhal. On ne sait pas même d’une manière certaine où était son emplacement.

L’habitation nommée le Mesnil, et qui figure sur la carte de Cassini, appartient à M. le baron Brohon, maire de Bréhal, membre du Conseil-Général, et inspecteur cantonal de l’Association normande. La famille Brohon pourrait être d’origine anglaise, si Brohon et Brown sont le même nom. La terre nommée la Brohonnière, dans la paroisse de Coudeville, et qui a du appartenir à cette famille à une époque fort éloignée, puisqu’elle en a pris le nom, donnerait à penser que peut-être cette terre fut le berceau de la famille Brohon.

Cette famille, d’origine bourgeoise, mais vivant noblement, est établie dans le pays dès le XV° siècle, car le mariage de l’un de ses membres remonte à 1450. Elle a donné plusieurs conseillers du roi au bailliage de Coutances. On trouve dans les siècles suivants :

   * Jean Brohon, médecin et astrologue distingué. 
   * Paul-François Brohon, sieur de Boisval, lieutenant en la vicomté de Granville. 
   * Anne-François Brohon, sieur de Boisval, président à l’élection de Coutances. 
   * Jacques Brohon, sieur de Courbeville. 
   * Paul-Jacques-René Brohon. Il épousa Guillemette-Françoise Gosselin. 
   * Auguste-François Brohon, un de leurs fils, fut lieutenant-général civil et criminel au bailliage de Cérences, et fit partie du conseil des Cinq-Cents. 

Un autre de leurs enfants, Paul-Bernard Brohon, devint baron sous l’Empire. Il est décédé, en 1844, chevalier de la Légion d’Honneur, maire de Bréhal et Conseiller-Général. Il a laissé la réputation d’un homme fort intelligent, et doué par la nature d’une grande finesse d’esprit.

Les armes de la famille Brohon, depuis qu’elle jouit du titre de baron, sont : Coupé : au premier d’or au chevron alesé d’azur ; au deuxième d’azur au pélican d’argent, becqué d’or, sa piété d’argent.

Saint-Martin-le-Vieux

< Retour à l'histoire de Bréhal

Saint Martin Le Vieux Sanctus Martinus vetus

L’église offre un carré oblong, et appartient au XI° siècle. Les murs, sauf les reprises, sont en arête de poisson, et percées de plusieurs petites fenêtres cintrées, courtes et étroites, ressemblant assez à des meurtrières. Quelques autres fenêtres datent du XV° ou du du XVI° siècle. Il en est même qui sont d’une époque plus moderne.

Au-dessus de l’arcade triomphale, entre chœur et nef, s’élève un petit clocher-arcade à deux baies. Cette église n’a pas de porte occidentale. La porte principale est cintrée, et placée dans le mur méridional de la nef.

Le mur absidal est droit, et se termine en forme de fronton triangulaire. Il est percé d’une petite fenêtre du XIII° siècle, qui se compose de deux ouvertures lancettes, encadrées dans une plus grande ogive.

Lorsque je visitai cette petite église, je la trouvai abandonnée et tombant en ruines. Chaque jour des herbes sauvages envahissent cette modeste maison de Dieu, et pendent le long de ses murs dégradés. Son petit clocher, triste et silencieux, est privé de sa cloche, qui, pendant des siècles, appela les fidèles à la prière.

Dans le cimetière, pas une pierre, pas un signe annonçant que là reposent les cendres de nombreux chrétiens.

Je rencontrai à la sortie du cimetière, une femme âgée qui, me voyant un livre sous le bras, du papier et un crayon à la main, m’interrogeat avec inquiétude. Elle regrettait beaucoup qu’on laissât l’église dans un état de ruine, et craignait que je fusse venu pour la visiter, mesurer la quantité de pierres qu’elle produirait, l’acheter et la démolir. Je m’empressai de la tranquilliser, et je lui fis voir à quels signes on remarquait que son église avait 7 ou 800 ans. Elle m’affirma qu’en effet elle avait toujours entendu dire, par les anciens de la paroisse, qu’elle avait été bâtie par les anglais. En vain je lui fis observer qu’elle était bien antérieure au séjour des anglais en France, elle me parut s’en tenir à la tradition du pays. Je retrouve cette tradition souvent dans les campagnes, où, en général, les habitants attribuent aux anglais toutes les anciennes constructions. L’église était sous le vocable de Saint-Martin. Le patronage était laïque, et le seigneur du lieu présentait à la cure. Elle payait une décime de 17 livres, dépendait de l’archidiaconé de la Chrétienté et du doyenné de Saint-Pair.

La dime se partageait entre le curé et l’abbaye de Hambye. Foulques Paynel, sans doute un des parents du fondateur, avait donné et aumôné à l’abbaye la troisième gerbe de Saint Martin le Vieux de Bréhal. Le curé avait les deux autres gerbes et le casuel.

La paroisse de Saint Martin le Vieux est aujourd’hui réunie à Bréhal pour le spirituel et le temporel.

On lit dans un aveu du XIV° siècle : «  Guillaume de Creully seigneur de Saint-Quentin tient Saint Martin le Vieil en parage de M. Guillaume de Brae chevalier et le tient franchement à gage plège et vaut 60 livres de revenus bon an mal an poy plus poy moins ».

En l’année 1689, il y avait à Saint Martin quatre fiefs nobles.

L’extension du fief de Chanteloup

Le fief de Saint Martin, appartenant à Adrien Gaultier, écuyer, sieur de Saint-Martin. Pierre Gaultier, président de l’élection de Coutances, en était seigneur en 1643.

Une extension appartenant à l’abbaye du Mont-Saint-Michel. Paul-François Brohon en était le sénéchal, et Lemonnier, le greffier.

Une autre extension du fief de Villiers était au sieur de Villiers.

Il y avait aussi un moulin à eau et à blé, relevant du fief de Chanteloup, et rapportant 200 livres. Il appartenait à la mare-Brohon.

Lors de la réunion des trois ordres du grand bailliage de Cotentin, André Potier y comparut comme seigneur en partie du fief de Saint-Martin-le-Vieux.

Sommaire


Bréville

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Bricqueville près la Mer

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Sainte-Marguerite

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Cérences

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Bourey

Bourey, Burrum, Boeriun, Borreium. En langue saxonne Bury, et en langue celtique Bur, Burg, signifient demeure.

Il y a dans la paroisse un bois nommé le bois de Buron.

L'église est d'une construction récente. La tour est carrée, et se termine par une espèce de dôme en forme de calotte. Le font baptismal présente seul quelque intérêt.

La cuve est à quatre façades. Six petites arcatures ogivales, surmontées d'un trèfle, gravé en creux, tapissent chaque façade. Elle reposait sur des colonnettes qu'on a brisées ou supprimées, et dont il ne reste plus que la base sur laquelle est déposé le chapiteau.

Ce petit monument, qui existait dans l'ancienne église, a été conservé dans la nouvelle, dont il est le seul ornement. Je le crois du XIV° siècle.

Sur une pierre tumulaire, placée dans le cimetière, on lit :

JACQUES VIBERT nez d'argent

CHEVALIER DE LA LEGION D’HONNEUR

ANCIEN LIEUTENANT

DE L’HOTEL ROYAL DES INVALIDES

NE A BOURREY LE 2 FEVRIER 1744.

SOLDAT INTREPIDE

IL FIT AVEC ECLAT

LES CAMPAGNES DES ANNEES

III. IV. V. VI. VII. VIII. IX. X.

XI. XII. XIII. XIV. 1806 ET 1807.

TERRE SOIS LUI LEGERE.

Sur une colonne funéraire, j'ai lu :

A LA MEMOIRE

DU MEILLEUR DES PERES

ICI REPOSE EN PAIX

LE CORPS DE JULIEN ODET

LEBOUCHER, AVOCAT

CHEVALIER DE LA LEGION

D’HONNEUR

MAIRE DE BOUREY

DECEDE LE 23 SEPTEMBRE 1826

AGE DE 82 ANS, 3 MOIS, 9 JOURS

L'église est sous le vocable de la sainte Vierge. Elle était taxée à 39 livres de décime, et dépendait de l'archidiaconé de la chrétienté et du doyenné de Saint-Pair. Le patronage était laïque, et le seigneur du lieu présentait à la cure. Le curé avait toutes les dîmes. Dans le XIII° siècle, c'était Robert de Chanteloup à qui appartenait le patronage ; alors la cure valait XLII livres.

Il n'y avait à Bourey qu'un fief noble, qui était sous la mouvance de la baronnie de Bréhal, dont il faisait un membre. Il appartenait au duc de Longueville.

Près de l'église, on voit l'habitation de M. Leboucher, maire actuel de Bourey. On y arrive par de belles avenues.

Julien-Odet Leboucher, dont j'ai donné l'inscription tumulaire, naquit à Bourey. Dès sa jeunesse, il montra les plus heureuses dispositions. Il commença ses études au collège de Coutances, et les termina à celui d'Harcourt. Il se livra avec ardeur à l'étude des sciences et des lettres, et fut reçu avocat au parlement de Paris. Devenu l'ami des braves et habiles marins qui avaient soutenu l'honneur du nom français en Amérique, il publia l'histoire de la guerre dans laquelle ils s'étaient distingués. Louis XVI, à qui cet ouvrage fut présenté, le lut, et pour témoigner sa satisfaction à l’auteur, il lui fit don d'une collection d'atlas et de voyages, marqués de ses armes. Plus tard, M. le comte de Lacepède ayant appelé l'attention de Napoléon sur cet ouvrage, M. Leboucher fut nommé membre de la Légion d'Honneur, et ce fut dans sa retraite, à Bourey, qu'il apprit sa nomination.

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Chanteloup

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Coudeville

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Hudimesnil

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Longueville

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Le Loreur

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Le Mesnil-Aubert

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La Meurdraquière

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Muneville

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Saint-Sauveur-la-Pommeraye

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