COLETTE Juste François

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(15/3/1826 à Lengronne (Manche)- 4/8/1899 Papeete (Tahiti)

Prêtre, en religion père Gilles dit 'Toreto'. Il est arrivé à Tahiti en decembre 1854 en tant que prêtre - missionnaire, envoyé par la Congrégation des Sacrés-Coeurs de Jésus et de Marie, dite Picpus. Il dirigeait une école catholique à Mataiea (village à 45 km de Papeete où s'est installé 140 ans plus tard Gauguin).

Il participe à la création de la Mission (l'achat d'une vallée à Papeete, la construction de l'évêché puis de la cathédrale). Il fonde une école professionnelle - ateliers pour apprendre aux enfants les bases de vrais métiers (maçon, menuisier, charpentier...).

En 1866 il est nommé supérieur de Tahiti. Un an plus tard, il devient le premier curé de Papeete, seul prêtre reconnu par l'administration. Il s’installe à Faaa, et dote cette paroisse d’une belle église.

En 1868 il est nommé supérieur de la Congrégation de Picpus à Tahiti. Un an plus tard, il devient le premier curé de Papeete, seul prêtre reconnu par l'administration puis aumônier de la Marine. Il assume ensuite la charge d’aumônier de l’hôpital. En 1874, il est élevé au titre de provincial, dans le cadre de la réorganisation des missions devenues provinces autonomes aux yeux de la Congrégation.

Au cours de cette période de sa vie, son désaccord avec l'évêque animera la vie tahitienne de l'époque. Le P. Collette[1] a une vision plus gallicane de la mission. Il est tout près à voir les missionnaires devenir clergé séculier, entretenu par l’administration coloniale. Cette position n’est certes pas celle du vicaire apostolique, ni d’ailleurs de la majorité des missionnaires picpussiens, hostiles à tout ce qui touche à l’administration française des E.F.O. Mgr Jaussen campe sur des positions très ultramontaines : dépendre de Rome et de Rome seule, tel est son credo. Il y a, on le voit, une solide divergence de vues.

En 1883, il est remplacé à son poste de provincial de la congrégation. En 1889, il est sanctionné par l’évêque, il n’a plus le droit d’exercer son sacerdoce et cède les cures de Papeete, de Faaa, et l’hôpital. Finalement en 1891, le supérieur général de Picpus l’autorise à rester à Tahiti et l’évêque lève la sanction, mais l’affaire est close.

Il décède le 4 août 1899 et est inhumé au cimetière de l'Uranie à Papeete.

Une rue de Papeete porte toujours son nom.

Il a reçu une médaille d’honneur de première classe par le ministre des colonies en reconnaissance de son action en tant qu’aumônier volontaire auprès des troupes chargées de soumettre les rebelles des Iles-sous-le-vent (opérations militaires de Raiatea et Tahaa). Il a alors 73 ans et 45 ans de mission[2].


Référence.png Notes et références

  1. Pierre-Yves TOULLELAN, Missionnaires au quotidien à Tahiti, les Picpussiens en Polynèsie au XIX° siècle, E.J. Brill, 1995.
  2. Les missions catholiques, bulletin hebdomadaire illustré de l’œuvre de la propagation de la foi , tome 30, janvier-décembre 1898, p. 448.