Belgique - Velzeke-Ruddershove (section)

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Velzeke
Informations
Pays Drapeau de la Belgique    Belgique
Région Flandre
Province Flandre orientale
Code postal
Population XXX hab. (XXX)
Densité hab./km²
Nom des habitants
Superficie
Altitude
Point culminant
Coordonnées (long/lat)
Localisation

Histoire.png Histoire de la commune

Le village de Velzeke, souvent nommé en français Velsique, est un village (ou une "paroisse" suivant l'expression du temps) qui fut fusionné avec Ruddershove en 1825 pour former la commune de Velzeke-Ruddershove. Depuis lors, la commune a été fusionnée, depuis le 1er janvier 1977, dans la ville de Zottegem.

Velzeke est le village d'origine de Jan De Lichte, chef de bande au XVIIIème siècle. Comme l'écrit l'historien et archiviste de Zottegem Danny Lamarcq, qui a écrit en néerlandais l'étude ci-après, les habitants de Velzeke sont depuis bien longtemps, surnommés les « meurtriers ». Ce sobriquet provient de ce que l'un des plus célèbres chefs de bande de nos régions y ait vu le jour. Johannes (ou Jan) De Lichte fut baptisé à Velzeke le 7 avril 1723, comme fils de Judocus (Joos) De Lichte et d'Elisabeth De Schepper (Velzeke, f° 299 recto : 7a aprilis (1723) baptisatus est Joannes filius legitimus Judoci de lichte et elisabeth (de) Scheppere conjugum Suscept Joannes buijssens et elisabeth van brabant). Probablement la demeure de ses parents était-elle située dans les environs immédiats du Moulin du Dries (« Driesmolen ») à l'actuelle rue Beugel (« Beugelstraat »). Le jeune Jan n'était pas né sous une bonne étoile. Sa famille, tant du côté paternel que du côté maternel, n'avait pas très bonne réputation, et c'est un euphémisme que de le dire. Lors de l'audition de Salomon De Schepper, un oncle de Jan De Lichte, il est explicitement dit qu'ils sont tous réputés être des voleurs. (« befaemt, aensien ende gereputeert geweest voor dieven »). On les retrouve aussi cités dans les registres de l'institution charitable de l'époque, la Table du Saint-Esprit, c'est dire qu'ils étaient en grande partie à charge de la communauté. Si sa famille n'avait pas grand chose à lui offrir, l'époque ne lui fut pas non plus bienveillante. Adolescent, il vit la Guerre de Succession d'Autriche (1740-1748) ravager sa riche région de Flandre. Des troupes de passage vinrent ruiner le plat pays, et en particulier le « Pays d'Alost », donc essentiellement la région située entre l'Escaut et la Dendre. Ainsi, en septembre 1745, la moitié des troupes françaises, soit 52 000 hommes, campèrent dans une région comptant 125 000 habitants. Que dire si ce n'est que le poids de ces troupes sur les ressources des habitants fut démesuré ? Comme si cela ne suffisait pas, les dieux du climat étaient, au début des années 1740, d'humeur fort maussade. Les mauvaises moissons se succédaient et 1740 fut même une année catastrophique, la moisson fut inférieure de moitié à la normale. Des familles comme celles de De Lichte qui étaient déjà sur la corde raide, avec un peu trop pour mourir mais beaucoup trop peu pour vivre, étaient au bord de l'abîme. Nombreux furent ceux qui plongèrent : des mendiant, des journaliers, des tisserands, des fileuses, des chanteurs au marché, des Tsiganes, des femmes qui vendaient leur vertu, des fugitifs et des vagabonds mais surtout des personnes qui se retrouvaient sans aucune perspective d'avenir. En 1748, plus de cent soixante de ces pauvres personnages furent « retirés de la circulation » : ils composaient la « Bande de Jan De Lichte ». On ne sait toujours pas vraiment aujourd'hui pourquoi cette bande fut nommée la Bande de Jan De Lichte. Lui-même n'était cependant pas un brave cœur. Il quitta la maison à quinze ans : les poux de la cabane d'à côté du moulin du Dries n'avaient rien à lui offrir. Les pièces des procès nous montrent qu'il « prenait » quand il ne pouvait rien obtenir. En 1740, au début de la guerre, et cette date ne doit rien au hasard, il commit plusieurs vols à Dikkele et Strijpen, des villages voisins de Velzeke. De Lichte restait donc dans l'environnement qu'il connaissait. Trois ans plus tard, et déjà plus loin, mais toujours à proximité de son domicile d'origine, il tire sur des pèlerins près de la chapelle de Notre Dame de Deinsbeke à Zottegem. C'est le début d'une spirale d'une longe série de vols, de cambriolages et d'agressions. Lorsqu'il fut roué vif sur l'échafaud placé sur la Grand Place d'Alost le 13 novembre 1748 juste avant midi, horrible châtiment décrit dans le jugement comme condamné « à avoir les bras, les jambes, les cuisses brisés à vif, sur un échafaud sur lequel est placé une roue, le visage tourné vers le ciel, pour y rester tant qu'il plaira à Dieu de le laisser en vie », (« armen, beenen, billen en lenderen levendig gebrocken te worden, op een schavot, ende aldaer geleyt te worden op een radt, het aengesigt gekeert naer den hemel, om aldaer te te blijven tot’er tijdt dat het Godt gelieven sal u in het leven te laeten »), Jan De Lichte avait reconnu avoir commis quatre meurtres, deux tentatives de meurtre, et au moins trente vols et cambriolages, généralement de nuit, et en bande. Il était en plus accusé de désertion, vagabondage, concubinage. Ajoutons à cela que lors de son interrogatoire, sous la torture, il avait déclaré avoir quitté la religion catholique romaine, et nous obtenons l'image très nette d'un marginal vivant à la lisière de la société. Mais l'on était bien nombreux dans cette lisière des années 1740-1748. De cent cinquante à deux cents hommes et femmes furent arrêtés après une chasse à l'homme en 1748, et amenés à Alost. Ils entreront dans l'Histoire comme ceux de la « Bande de Jan De Lichte ». Ce serait une erreur de penser qu'il s'agit ici d'un groupe très structuré. Il s'agit plutôt d'un collection hétéroclite de marginaux, de vagabonds, et de fugitifs commettant d'aventure un mauvais coup ensemble, essentiellement dans la région entre la Lys et la Dendre. Dans le lot, une quarantaine d'entre eux sont de « vrais » voleurs et cambrioleurs. En fonction des lieux où furent commis les mauvais coups, il est possible de diviser ce noyau dur en quatre morceaux : le groupe Van de Putte, les voleurs à la tire, le groupe Vekeman-De Schepper et le groupe principal avec Jan De Lichte et les « vrais durs ». Pieter van de Putte agissait surtout dans la région de Tielt et dans le triangle Courtrai-Deinze-Audenarde. A côté de van de Putte existait le groupe de Joseph Lehouck, Jan De Vos, Joseph van de Maele, Joseph et Francies Meulebrouck et les Tsiganes Pieter, Adriaan, Emannuel et François Hendrix. Le groupe fut actif à partir de 1744, mais le nombre de cambriolages a culminé entre fin 1746 et début 1748. Augustin Hendrix, Jacques Plantin, Pieter Merckhaut dit « Appelken » (à partir de 1748), Jan Balister dit « Spagnol » et Jan van Torre furent actifs en 1747-1748 sur une ligne allant de Gand à Anvers en passant par Saint-Nicolas. Les trois derniers cités étaient des voleurs à la tire. Un trio constitué des frères Vekeman, habitant à Audenhove-Sainte-Marie et Jan De Schepper, de Velzeke, fut l'auteur de plusieurs cambriolages dans leur région natale. Fait marquant, il s'agissait essentiellement de cambriolage ciblé sur des forges. La plupart des voleurs étaient originaires de la région de Grammont, à l'Ouest de la Dendre, où se commirent les faits les plus graves. Ce groupe était composé de Francies Geents dit « Tincke », Anthone van der Gucht, Jan Savoye dit « Klein Janneken » (petit Jeannot)», Pieter De Moor, Jan Van Wetteren, Francies van den Haute dit « Abeel »(peuplier), Pieter van Ronse, Lieven Faveel, Gabriel van der Cruyssen, Jan De Lichte, Francies Meulenaere, Pieter Van Cauwenberge dit « Wannelapper », Jan Cottenier dit « de Zot van Wortegem »(le fou de Worteghem), Pieter van der Linden dit « Knopmaker », Adriaan Vagenende, Gillis van der Elst dit « van Pamel » (de Pamel), Pieter De Wilde, Jean et Jacques le Couvreur, Simon Ysebaert et Jan et François De Vrieze. Ils furent actifs dès 1743, mais agirent surtout en 1747-1748. Ce sont les noms de ceux-ci que l'on cite dans les ouvrages populaires. Ce noyau dur était complétés de complices de hasard. Les membres des différents noyaux s'unissaient parfois aussi pour un mauvais coup. Le butin que les voleurs ne pouvaient utiliser eux-mêmes était cédé à des receleurs, dont les plus importants tenaient un débit de boissons, comme Jean-Baptiste van den Bossche au comptoir de « Den Honger »(La Famine) à Audenhove-Sainte-Marie et Catharina, hôtesse de « De Paling »(l'Anguille) à Aspelare. La plupart des membres de la Bande de Jan De Lichte étaient des parents, des amis et des connaissances des délinquants actifs. Ainsi, les jeunes femmes qui finirent sur l'échafaud à Alost, avaient, dans leur grande majorité, eu une relation avec l'un des « endurcis ». La liste ci-après est éloquente : Jan De Lichte lui-même avait un enfant de Mie Van Dorpe, Isabelle Spruyte vivait avec Francies Van Den Haute dit « Abeel », sa soeur Josephine vivait avec Lieven Faveel, Catharina Van Den Haute (sœur d'Abeel) vivait avec Gabriel Van Der Cruyssen, qui avait déjà eu deux enfants avec deux autres femmes, Magaleine Moreels avait eu un enfant de Pieter De Wilde, Margareta Cobel avit deux enfants illégitimes et vivait chez Pieter De Moor, la sœur de Mie Van Dorpe vivait avec Pieter Van Cauwenberge, Anne Marie De Clercq et Jeanne Moreels étaient, et c'est un euphémisme !, des amies intimes de Simon Ysebaert Un fait curieux, et explicitement mentionné dans les minutes du procès, est que les membres de la bande avaient leur propre rituel pour solenniser une vie commune. Ils souscrivaient, verbalement bien entendu, une sorte de contrat de vie commune, auquel Livinne Sonneville, la « belle-mère » de Jan De Lichte donnait la solennité requise pour le nouveau couple. C'est d'ailleurs une des rares indications, même si elle est indirecte, montrant que Jan De Lichte avait une position de premier plan dans la bande. La littérature populaire dépeint la bande de Jan De Lichte comme la terreur de la Flandre, des hommes intrépides commettant des vols, volant les riches pour répartir des sacs remplis d'argent aux pauvres. La réalité est bien différente. De l'argent était en fait très rarement volé. C'était d'ailleurs une impossibilité car, à la campagne, il y a bien peu d'argent. C'est pourtant dans le plat pays que se commettaient les vols et les cambriolages, chez de petits fermiers, chez des artisans, et dans des boutiques. Le butin était surtout constitué de textiles. Chez les particuliers, il s'agissait de vêtements ou de draps, et dans les boutiques, du linge, des bas, … Certes, de nos jours, le vol d'une veste n'est quasi rien, mais à l'époque, celui qui perdait son unique manteau était dépouillé de manière très sensible. De plus, de la nourriture était volée, pour leur propre usage. Ainsi, à Beveren, près d'Audenarde, la veille de Noël 1747, le groupe de Van De Putte voulut aussi des crêpes, et en conséquence, le moulin fut cambriolé. On y vola du pain, du sucre et de la farine. Avec le sucre et la farine, l'on fit des pâtisseries dans la maison de Joseph Meulebrouck. Jan De Lichte fit main basse chez un aubergiste d'Auweghem sur treize bouteilles de vins et six livres de beurre, mais chez un petit fermier de Grammene, il dut se contenter de deux robes et d'une paire de pieds de porc. Ces voleurs étaient parfois féroces, ainsi que les trois meurtres crapuleux le prouvent, mais parfois aussi ils n'osaient rien. Ainsi, durant l'hiver 1747, un groupe dont faisaient partie tous les meneurs, fut pourchassés à Grammont par des voisines qui leurs jetaient des pierres. Entre eux, ils pouvaient être durs, et celui qui jetait un œil sur une petite amie était rudement traité. Généralement, les rixes se produisaient dans un débit de boisson. On se disputait pour une boule lors d'un jeu, pour une femme, sur la partage du butin, ou pour un mot de travers. Ainsi, à la Pentecôte 1748, quelques membres de la bande s'en furent à Scheldewindeke où, à côté de l'estaminet de Willem Bauwens, ils jouèrent tout l'après-midi aux boules. De Lichte se disputa avec Jan De Vrieze, ce qui dégénéra en bagarre dans laquelle De Vrieze fut tué. Meulenaere et Vagenende traînèrent le corps une centaine de mètres plus loin pour le cacher dans un étang après avoir volé les vêtements de la victime. Lors de son arrestation, Meulenaere portait encore toujours la veste de De Vrieze ! Ce que les dossiers montrent également, c'est la spirale violente des méfaits à partir de 1748, des vols aux cambriolages, des cambriolages avec violence aux rixes, des rixes aux rixes meurtrières ensuite aux meurtres. Du 7 octobre au 14 décembre 1748, à Alost, et contre 101 personnes, 207 condamnations furent rendues. Vingt neuf prisonniers furent libérés. Les condamnations étaient horriblement lourdes. Six meurtriers, dont faisait partie Jan De Lichte, furent roués vifs. Dix neuf cambrioleurs furent pendus. Des voleurs de moindre envergure furent envoyés aux galères à perpétuité. Les receleurs furent condamnés à neuf ans de galère. Plus de la moitié des prévenus furent fouettés, marqués au fer rouge et bannis, ce qui n'était pas une peine légère car l'on était sorti d'un environnement connu, rejeté de l'autre côté de la frontière où l'on ne pouvait qu'espérer ne pas se noyer... La bande de Jan De Lichte avait erré durant cinq ans en Flandre. Les meneurs n'étaient pas d'innocents agneaux. Mais en comparaison de ce que commit la soldatesque à la même époque, leurs actions ne représentent quasi rien. Ainsi, la fameuse Bande de Jan De Lichte, qui a, aujourd'hui, sa propre vie grâce à la littérature populaire, était surtout une réunion de marginaux, victimes de leur époque.

Patrimoine.png Patrimoine bâti

Repère géographique.png Repères géographiques

Démographie.png Démographie

Illustrations - Photos anciennes.png En photos

Familles notables.png Notables

Recherches généalogiques.png À savoir pour vos recherches généalogiques

Les actes d'état civil et les registres paroissiaux sont consultables sous la forme de microfilms aux Archives de l’Etat à Beveren-Waes.

Ainsi, le généalogiste pourra étudier les actes d’état civil de 1795 jusqu’à la fin du 19e siècle avec des tables décennales.

Sur le site des Archives de l'Etat sont consultables gratuitement "en ligne" les actes paroissiaux depuis leur origine (voir ci-dessous) et l'index de ceux-ci. Les actes d'état civil moderne (à partir de 1796) jusqu'en 1870 sont également repris sur le site (ainsi que les actes de naissance de 1901 à 1910).

Les registres paroissiaux antérieurs à 1796 ont fait l'objet d'un index alphabétique cumulatif moderne.

Les registres paroissiaux de Velzeke débutent en :

  • 1625 pour les baptêmes (lacunes : 1629-1648 et 1730-1731)
  • 1604 pour les mariages (lacunes : 1627-1647, 1673-1680 et 1730)
  • 1661 pour les inhumations (lacunes : 1664)

Adresse de l'administration communale

Stadhuis, Heldenlaan 1, 9620 Zottegem Heures d'ouverture : du lundi au vendredi de 9 h à 12 h, le samedi de 9 h à 11 h 30.

Téléphone : 00 32 (0)9 364 64 60 et télécopieur : 00 32 (0)9 364 64 77 Courriel : burgerzaken(arobase)zottegem.be

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