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(→‎Bref résumé de l'histoire renaisienne : Sur la fondation du monastère de Renaix)
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Pour l'historien Charles Piot (° [[1812]] - + [[1899]]), la terminaison ''acum'' de Rodenacum ou Rothnacum indique presque toujours une localité gauloise ou romaine. Le lieu aurait été déserté ensuite, peut-être durant les invasions germaniques. Ainsi, le véritable noyau urbain de Renaix peut être daté du milieu du {{VIIe siècle}}, entre [[650]] et [[663]], probablement en [[660]], lorsque Saint Amand (né vers [[584]] et mort à Elnone, aujourd'hui Saint-Amand-les-Eaux dans le Nord de la France, vers [[679]]) - ou plus vraisemblablement l'un de ses successeurs ou collaborateurs - y bâtit une église et un monastère, bien modestes au début, en l’honneur des Saints Pierre et Paul. Voici comment Balderic, évêque de Noyon et Tournai, mort en 1112, s'exprime dans sa ''Chronicon Cameracense et Atrebatense'', au sujet du monastère de Renaix : ''In vico Rotnasse est monasterium canonicorum a sancto Amando in honore apostolorum Petri et Pauli constructum ubi martyr Dei pretiosus Ermes quiescit.''
Pour l'historien Charles Piot (° [[1812]] - + [[1899]]), la terminaison ''acum'' de Rodenacum ou Rothnacum indique presque toujours une localité gauloise ou romaine. Le lieu aurait été déserté ensuite, peut-être durant les invasions germaniques. Ainsi, le véritable noyau urbain de Renaix peut être daté du milieu du {{VIIe siècle}}, entre [[650]] et [[663]], probablement en [[660]], lorsque Saint Amand (né vers [[584]] et mort à Elnone, aujourd'hui Saint-Amand-les-Eaux dans le Nord de la France, vers [[679]]) - ou plus vraisemblablement l'un de ses successeurs ou collaborateurs - y bâtit une église et un monastère, bien modestes au début, en l’honneur des Saints Pierre et Paul. Voici comment Balderic, évêque de Noyon et Tournai, mort en 1112, s'exprime dans sa ''Chronicon Cameracense et Atrebatense'', au sujet du monastère de Renaix : ''In vico Rotnasse est monasterium canonicorum a sancto Amando in honore apostolorum Petri et Pauli constructum ubi martyr Dei pretiosus Ermes quiescit.''


L'on peut cependant penser que ce monastère ne fut pas fondé ''"dans le désert"''. Les lieux d'évangélisation naissaient là où existait déjà une population à convertir, à aider, et à qui apporter le message du Christ. Il ne s'agissait pas de créer un foyer de foi chrétienne au milieu de nulle part et puis d'attendre que les quelques rares païens d'alentour s'y rendent pour se convertir. Non, le pragmatisme des Saints évangélisateurs leur disait de créer des lieux chrétiens là où une population préexistait. Dès lors, les abbayes ou les monastères  étaient créés près de ''villae'' en pleine activité économique, comme par exemple à Stavelot ou à Malmedy. Mais pour Renaix ? Albert Cambier, l'historien du ''Renaix sacré'', mort en juin 2010 à l'âge de 88 ans, disait dans ses vieux jours, qu'après avoir longtemps soutenu la thèse suivant laquelle avant la fondation du monastère de Renaix, rien n'existait sur le territoire de Renaix : ''"je n'en suis plus si sûr"''. De fait, il espérait bien, répétait-il, que ces successeurs trouvent un jour la confirmation de ses doutes et intuitions, pour démontrer ainsi que l'Histoire de Renaix débute bien avant la naissance du monastère consacré aux Saints Pierre et Paul. Peut-être la clé de l'énigme se trouve-t-elle sous la - pas encore - basilique Saint-Hermès, disait-il encore, et où l'on pourrait trouver la trace d'un lieu de culte païen. Mais l'autorisation de fouiller encore et toujours le sous-sol de la basilique - on le nommait à Renaix ''pastor mol'' , c'est-à-dire le ''père taupe'' - , d'y couler une dalle de béton armé, ne lui fut pas accordé. Et jusqu'à aujourd'hui, les traces archéologiques d'un passé antérieur à la christianisation du territoire de Renaix sont bien trop ténues pour que la moindre conclusion puisse en être tirée.             
L'on peut cependant penser que ce monastère ne fut pas fondé ''"dans le désert"''. Les lieux d'évangélisation naissaient là où existait déjà une population à convertir, à aider, et à qui apporter le message du Christ. Il ne s'agissait pas de créer un foyer de foi chrétienne au milieu de nulle part et puis d'attendre que les quelques rares païens d'alentour s'y rendent pour se convertir. Non, le pragmatisme des Saints évangélisateurs leur disait de créer des lieux chrétiens là où une population préexistait. Dès lors, les abbayes ou les monastères  étaient créés près de ''villae'' en pleine activité économique, comme par exemple à Stavelot ou à Malmedy. Mais pour Renaix ? Albert Cambier, l'historien du ''Renaix sacré'', mort en juin 2010 à l'âge de 88 ans, disait dans ses vieux jours, qu'après avoir longtemps soutenu la thèse suivant laquelle avant la fondation du monastère de Renaix, rien n'existait sur le territoire de Renaix : ''"je n'en suis plus si sûr"''. De fait, il espérait bien, répétait-il, que ces successeurs trouvent un jour la confirmation de ses doutes et intuitions, pour démontrer ainsi que l'Histoire de Renaix débute bien avant la naissance du monastère consacré aux Saints Pierre et Paul. Peut-être la clé de l'énigme se trouve-t-elle sous la - pas encore - basilique Saint-Hermès, disait-il encore, et où l'on pourrait trouver la trace d'un lieu de culte païen. Mais l'autorisation de fouiller encore et toujours le sous-sol de la basilique - on le nommait à Renaix ''pastor mol'' , c'est-à-dire le ''père taupe'' - , d'y couler une dalle de béton armé, ne lui fut pas accordée. Et jusqu'à aujourd'hui, les traces archéologiques d'un passé antérieur à la christianisation du territoire de Renaix sont bien trop ténues pour que la moindre conclusion puisse en être tirée.             


Quoi qu'il en soit, Renaix et son monastère furent donnés par Louis le Débonnaire (dit également Louis le Pieux, né en [[778]] et mort en [[840]]), fils de Charlemagne, à l’abbaye d’Inde (Cornelismünster, près d’Aix-la-Chapelle). Celle-ci vendra ses possessions renaisiennes durant le {{XIIIe siècle}}. Mais des siècles plus tard, et jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, la coutume de Renaix prescrira encore toujours l'usage des poids et mesures de Cologne à Renaix (Titre IV, articles II et III de la codification des coutumes de Renaix[http://books.google.be/books?id=SCxRWw2vF2cC&dq=renaix&hl=fr&pg=RA2-PA116#v=onepage&q&f=false]), lointain souvenir des mesures usitées par l'Abbaye d'Inde.   
Quoi qu'il en soit, Renaix et son monastère furent donnés par Louis le Débonnaire (dit également Louis le Pieux, né en [[778]] et mort en [[840]]), fils de Charlemagne, à l’abbaye d’Inde (Cornelismünster, près d’Aix-la-Chapelle). Celle-ci vendra ses possessions renaisiennes durant le {{XIIIe siècle}}. Mais des siècles plus tard, et jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, la coutume de Renaix prescrira encore toujours l'usage des poids et mesures de Cologne à Renaix (Titre IV, articles II et III de la codification des coutumes de Renaix[http://books.google.be/books?id=SCxRWw2vF2cC&dq=renaix&hl=fr&pg=RA2-PA116#v=onepage&q&f=false]), lointain souvenir des mesures usitées par l'Abbaye d'Inde.   
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