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==== Les Maires ====
==== Les Maires ====


* Borely La Sapie Pierre : 1851-1861 - 1<sup>er</sup> maire de la commune
* [[BORÉLY DE LA SAPIE Pierre-Martin|Borély la Sapie Pierre-Martin]] : 1851-1861 - 1<sup>er</sup> maire de la commune


* Mauger : 09/01/1862 - 05/08/1864
* Mauger : 09/01/1862 - 05/08/1864

Version du 15 juin 2006 à 13:53

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Boufarik
Algérie - Boufarik - Blason.png
"Ense et Aratro"
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Informations
Pays Drapeau de l'Algérie    Algérie
Région {{{Région}}}
Wilaya {{{Wilaya}}}
Daïra {{{Daïra}}}
Code postal 09400
Population 21550 hab. (1955)
Superficie
Densité hab./km²
Nom des habitants Boufarikois, Boufarikoises
Altitude 63 m
Point culminant
Coordonnées (long/lat) 2°55'E / 36°34'N
Localisation




Histoire de la commune

Avant la présence française

Grand marché du lundi

Bou-Farik : Quand le 23 juillet 1830, une colonne française, marchant sur Blida, passa pour la première fois à Bou-Farik, ce lieu n'était marqué que par un vieux puits à dôme grisâtre, et à margelle ridée, striée par sa chaine, perdu au milieu d'un paysage de désolation, situé au centre de ce qui deviendra le Grand Marché du Lundi.


A 400 m environ au nord-est se trouvait une blanche Koubba (dôme) dédiée au plus grand saint de l'Islam, Sidi Abd-el-Kader-El-Djilani, le Sultan des Justes et des Parfaits, et quatre vieux trembles creux, qui complétaient la physionomie de cette zone désolée au milieu des marécages synonymes de fièvre ou de MORT JAUNE.

Le territoire de Bou-Farik n'était qu'un marais tigré de forêts de joncs impénétrables ; ce n'était que flaques d'eaux croupissantes, que mares, que rides suintantes; ne trouvant pas à s'écouler, ces eaux dormaient sur le sol en attendant que le soleil les bût, d'autres faisant effort vers le nord-est, parvenaient à gagner péniblement l'oued Tlata et l'oued Eth-Tharfa, qui les jetaient dans le Mazafran. C'était un délicieux pays pour le sanglier, la bête fauve et le gibier d'eau ; il l'était moins pour l'espèce si inférieure des bimanes, laquelle n'a jamais résisté que fort imparfaitement aux effets de l'intoxication paludéenne.

Bou-Farik était le centre et le point culminant et d'attache de sentiers qui s'allongeaient en serpentant dans l'est, dans le nord et dans l'ouest. Son altitude, par rapport à ce qui l'entourait, donnait à son terrain une fermeté qui, jointe à sa position au centre de l'outhan (district) de Beni Khelil, et à sa situtation sur la route d'Alger à Blida, au centre de la vaste plaine de la Mitidja, en faisait un lieu propre à l'établissement d'un Marché.

La fondation du Marché de Bou-Farik est évidemment comtemporaine de l'organisation du Beylik turc ; elle daterait ainsi du milieu du XVIème siècle de notre ère.

Chaque outhan était administré par un Caïd turc qui relevait de l'Agha des Arabes (un des principaux personnages de la Régence ; il avait, en campagne, le commandement de la milice turque ; mais son pouvoir s'exerçait particulièrement sur les Arabes, auxquels il faisait sentir impitoyablement les effets de sa terrible juridiction).

  • (Auteur C.Trumelet)

Sommaire

La colonisation

  • la Régence d'Alger (turque) occupée par l'Armée française :

Passage obligé de l'Armée pour agir sur Blida, Bou-Farik sera l'objet de travaux des routes du Sahel et de la Mididja. Ces routes allaient bientôt donner de faciles débouchés sur la plaine de la Mididja, elles étaient un premier pas sur l'affreux défilé embrousaillé et marécageux de Bou-Farik.

La main-d'oeuvre autochtone, entamait les travaux préparatoires qui devaient nous ouvrir ce défilé en abattant les taillis, en consolidant les ponts qui étaient généralement en branchages, et en saignant les marais. Une garde était chargée de la protection de ces travailleurs.

  • Caractère de Permanence à l'occupation de l'ancienne Régence :

Par ordonnance royale du 22 juillet 1834, le gouvernement français s'étant décidé à donner un caractère de permanence à l'occupation de l'ancienne Régence, en reconstitue l'Administration sur des bases nouvelles.

  • Le Camp d'Erlon et Les cantiniers (premiers colons du village) :

En mars 1835, Boufarik devient ce qui était prédestiné à être un camp permanent, redoute avancée d'Alger : c'est le camp d'Erlon.

Le général comte d'Erlon ayant décidé l'occupation permanente du point de Bou-Farik, le moment était venu de réaliser cette mesure qui devait asseoir l'autorité de la France au coeur de la plaine, et prouver aux Arabes l'intention sérieuse de nous établir dans le pays et d'y rester.

Le 5 mars, sous la direction du colonel Lemercier, le capitaine de génie Grand, commençait le tracé de l'enceinte du Camp. Cet ouvrage devait renfermer un baraquement en maçonnerie ou en planches pouvant contenir 1500 hommes, des écuries pour 600 chevaux et tous les services que comporte un camp permanent. Mais, à la suite et sous la protection de l'armée, trente-cinq petits marchands, cantiniers ou ouvriers d'art étaient venus se grouper, à proximité des troupes.

  • Les premiers colons : les cantiniers :

A côté du camp, bien entendu, poussa tout de suite ce qu'on appelle, en argot d'expédition coloniale, "Biscuitville" et qu'à Boufarik, on appelle le Bazar.

Dans des "gourbis de branchages, de roseaux et de paille des marais" s'installèrent tant bien que mal les fournisseurs civils qui suivent les colonnes: on les appelait alors les cantiniers. Les Biscuitvilles n'ont pas nécessairement un avenir durable. Mais ici l'immensité et la fertilité des terres en friches éveillaient chez les cantiniers des atavismes de paysan. Ces atavismes, le maréchal Clauzel en sanctionna l'éveil. Il installe le Bazar Centre de colonisation le 27 septembre 1836 et en 1837 sur un emplacement nouveau que le génie fut chargé de préparer, un rectangle immense qui n'est autre que l'emplacement précis du Boufarik futur. Clauzel prévit l'allotissement par lots urbains et par lots ruraux. Ce fut bien une création de village. Mais les colons du village ne furent autres que les cantiniers du bazar. Dans l'impossibilité de se faire construire des abris plus solides, la population du Bazar dut se contenter de ses incommodes gourbis.Il ne fallait songer à se bâtir des maisons quand les soldats eux-mêmes ne pouvaient aller chercher des pierres dans l'oued Bou-Chemâla, à dix minutes du Camp, sans être attaqués par des Arabes embusqués dans les brousailles.

  • La Guerre :

Boufarik poussa à l'ombre du Camp d'Erlon, mais ce ne fut pas précisément une ombre tutélaire. C'était un blocklaus avancé d'Alger. De 1835 à 1842, il fut à peu près toujours dans la situation d'une place assiégée. Le village était hors du Camp et c'était surtout lui qui était visé. Dès le début les colons furent armés et organisés en garde nationale. Et la vie que menèrent ces colons n'a pa de rapport avec les idées pacifiques qu'évoque notre imagination. Pendant sept ans ils défendirent leur peau comme ils purent. L'ennemi, c'était particulièrement les cavaliers Hadjoutes.


Algérie - Les Hadjoutes tribu maghzen.jpg

Couper une tête était un art. Les Hadjoutes ne descendaient jamais de cheval pour cette opération, ils la pratiquaient sur le pommeau de leur selle, lentement, en causant de choses et d'autres... Losque c'était fini, le corps tombait à terre, et le Hadjoute enfouissait la tête dans sa musette. Qu'on imagine la rentrée au douar... les femmes... leurs youyous. Notez ce n'était pas seulement un sport, c'était une affaire. Une tête ordinaire se payait trois douros ; celle du commandant Raphaël, tué en 1839, rapporta quarante douros.

Voilà donc la vie qu'ont menée les premiers colons de Boufarik jusqu'en juillet-août 1842 : des jours sans repos, de nuits sans sommeil, pour faire le coup de feu avec les pillards, égorgeurs, ne vivant exclusivement que de razzias et ça a duré sept ans.



  • La fièvre :

On ne s'installe pas impunément dans un marais, en aucun pays, mais tout particulièrement sous le soleil africain.

l'état sanitaire était mauvais toute l'année, mais il était effroyable pendant les chaleurs car les marécages pendant l'été se déssèchent par évaporation. C'est alors que l'exhalaison des miasmes pestilentiels amène des fièvres putrides qui nous tuent tant de monde, et qui rendent les parties basses de la plaine inhabitables pendant cinq mois de l'année.

Bien entendu les colons sont les premiers frappés ; d'autant qu'il faut songer à ce que fut longtemps leur installation "couchés sur une poignée de foin" dit Trumelet.

Pendant longtemps on dit d'un visage rendu livide par la fièvre: c'est une "figure de Boufarik". Ce point avait une telle réputation d'insalubrité, que les militaires ou les voyageurs, qui étaient obligés de le traverser, le faisaient le plus rapidement possible.

Chez les marchands de goutte de Boufarik, quand un client demandait "une consommation" sans préciser davantage, tout le monde savait, ce que signifiait, dans l'argot local, cette expression humoristique: un cachet de quinine.

On renonca bien vite à essayer de soigner les grands malades sur place, on les évacuait tout de suite sur l'hopital de Douéra.

Malgré la quinine et l'hôpital, la mortalité était énorme.

En 1842, la localité de Boufarik était la plus mortelle de l'Algérie. Les visages des rares habitants échappés à la fièvre pernicieuse étaient verts ou bouffis. La paroisse change trois fois de prêtre en un an; l'église est fermée. Tout le personnel de l'administration civil et militaire a dû être renouvelé. Il périt en cette année-là 92 personnes de la maladie du climat sur 300 personnes.

Pendant les mois de juillet et d'août 1842, les troupes du Général Changarnier ouvrent une route dans les gorges de la Chiffa. A ce signe on reconnait que la pacification est acquise. La guerre est tout à fait finie autour d'Alger. La Mididja n'entendra plus un coup de fusil.

Avant cela, le 11 avril 1842 eut lieu le fait héroïque du sergent Blandan qui sacrifia sa vie pour la grandeur de la France. Il restera pour tous les Boufarikois le "Héros de Beni-Méred".

Le général Bugeaud ayant décidé, à la date du 6 juillet 1842 qu'un monument destiné à perpétuer le souvenir de ce beau fait d'armes serait élevé sur le lieu de l'action, des souscriptions furent ouvertes dans l'armée et dans la population civile pour en faire les frais. Lyon, la ville natale de Blandan, participa à cette souscription. Le Ministère de la Guerre souscrivit par une subvention

  • Les travaux d'irrigation :


Boufarik - 1843

Dès 1843, un plan général de dessèchement de la Mitidja est adopté et aussitôt les travaux sont entrepris.
On parvint à régulariser, à élargir, à approfondir les cours d'eau servant d'éxutoires à ces marais; des nombreuses saignées jetèrent les eaux dormantes dans les cours d'eau. Tous ces travaux furent savamment conçus et fort habilement dirigés par le Génie militaire et les lieutenants Renoux et Gouet.


Boufarik se fait de jour en jour, les rues sont nivelées et empierrées, 4 canaux d'irrigation de 3771 mètres traversent la ville de sud au nord. On a paré à l'inconvénient que présente le terrain marécageux sur lequel est assis Boufarik en donnant aux fondations 25 cm au moins d'élévation au dessus du sol. Les Ponts et Chaussées achèvent l'oeuvre commencée.

Tous les fermes et les maisons de la ville sont munies d'un puits.

  • L'évolution au microscope :

En 1836, Boufarik avait 150 habitants, presque tous mâles apparement.

En 1840, 400 habitants, ce qui ne fait pas beaucoup de têtes par famille. En 1841, 450. Des organes civils apparaissent: juge de paix, notaire, commissaire civil. Mais les militaires gardent sûrement la haute main.

En 1842, nous avons le décompte de la population : Hommes : 303, Femmes : 135, Enfants : 66, Domestiques et ouvriers : 55. Total = 559.

Des nouveautés apparaissent, caractéristiques de besoins nouveaux, besoins moraux: un presbytère; matériels: un four à chaux, des briqueteries, une fabrique d'eau gazeuse, un lavoir communal, un parc à boeufs communal; besoins commerciaux : cette année-là apparait l'hotel Mazagran, signe certain que le marché de Boufarik reprend vie ; les colons fondent une coopérative(déjà) pour l'exploitation des fourrages; et même besoin de renseignements scientifiques un jardin d'étude botanique, d'initiative privée, fondé par un colon botaniste : M. Nicaise.

En 1844, on voit apparaitre le premier de corps de sapeurs pompiers, le premier débit de papier timbré, le haras d'étalons.

La population monte: 1370 en 1844, 1928 en 1845, le chiffre de 2000 est atteint en 1847. A ce moment là on a comblé les fossés devenus inutiles, on a une église, une école. On construit une mairie, des fontaines.

En 1849 Boufarik perd sa garnison, remplacée par la gendarmerie. C'est désormais un village comme tous les villages. Il a essaimé. A son ombre ont poussé d'autres villages de la Mididja, Birtouta, le hameau des quatres chemins, Chebli, Soumaa, Bou Inan, qui ont depuis conquis leur indépedance municipale, mais qui étaient au début des simples rejets du tronc principal: Boufarik..

Le bourg prend conscience de son importance: Par décret du 21 novembre 1851, Boufarik est érigée en commune. Son premier maire, Borely La Sapie commencera dès 1853 la plantation des fameux platanes. Il en place 1500 en quinconce sur le seul emplacement qui avait été jadis le Bazar. Le bourg soucieux de sa tenue, efface les dernières masures.

Boufarik entre dans les voies de l'urbanisme longtemps avant l'apparition dans notre langue de ce néologisme.

En 1852, la ville possède 651 hectares de cultures.

  • Le Domaine Saint-Marguerie (appelé ferme Chiris) ou l'évolution sociale (avant l'heure) :

En 1866, Monsieur Gros, venu du Vaucluse, parfumeur distillateur à Boufarik s'associe avec messieurs Chiris frères, manufacturiers à Grasse...


Orangina

Orangina évolution.jpg

C’est en 1936 qu’un docteur pharmacien espagnol du nom de Trigo (blé en français) a mis au point, sous le soleil d’Algérie, une boisson pétillante et rafraîchissante à base de jus et de pulpe d’orange baptisée Naranjina (Orangina en français). Informé de l’invention, un homme d’affaire français, Léon Beton, racheta aussitôt la marque et le concept. Rebaptisée Orangina, la petite bouteille ronde devint rapidement célèbre dans toute l’Algérie, où Jean-Claude Beton (le fils de Léon) créera en 1951 à Boufarik la Compagnie française des produits Orangina, aujourd’hui filiale de Pernod-Ricard et présidée par Jacques Pfister.

C'est en 1953 qu’apparu la première pub (on disait réclame à l’époque), une affiche de Bernard Villemot montrant sur fond bleu, la petite bouteille et un verre posés sur une table surmontée d’un parasol formé d’un zeste d’orange. Le mythe était né. Plus tard, en phase avec l’histoire commune de l’Algérie et la France, Orangina s’installera à Marseille, en 1962 (indépendance).

Musée Orangina cliquez sur Visite dans le temps



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Repères géographiques

Algérois.jpg



Situé à 35 km au sud-ouest d'Alger, à 13 km au nord de Blida au centre de la Mitidja sur la ligne de partage du bassin de l'oued El-Harrach à l'est, de La Chiffa et du Mazâfran à l'ouest.


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Illustrations, photos anciennes

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Voir aussi :

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Familles notables

Les Maires

  • Mauger : 09/01/1862 - 05/08/1864
  • Ribouleau : 28/08/1864 - ....
  • Parodi : 1877 - ....
  • Fourrier : .... - 08/06/1881
  • Gros Polycarpe (fils) : 09/06/1881 - ....
  • Guizard Sylvain : .... - ....
  • Dr Perudan : .... - ....
  • Peyronnet : 1957 - 1962 (Assassiné)

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Les Notaires

Les Curés

A savoir pour vos recherches généalogiques

Horaires d'ouverture de la mairie

  • Assemblée Populaire Communale : A.P.C.
  • Adresse : Place des martyrs - 09400 Boufarik (Wilaya:09-Blida)

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Dépouillements des registres paroissiaux

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Archives notariales

Patronymes

Remarques

Les cimetières de l'Algérie française :

Le Cimetière est recouvert d'une végétation sauvage, ronces, figuiers, herbes grimpantes qui entourent toutes les Tombes d'une verdure protectrice. De ce fait nous n'avons pas pu constater de dégradation particulière ou de profanation, car la forêt vierge qui recouvre l'ensemble, rend impossible l'approche de la moindre Tombe. Une opération de grande envergure qui a été réalisée dans d'autres cimetières, rendrait au lieu son aspect correct, et permettrait peutêtre d'effectuer une opération de nettoyage et de rénovation des tombes, par les familles.

Sources Site Bernard Venis

Bibliographie

  • BOU-FARIK par le colonel C. Trumelet - 1887 - Réédition 1987 : Imprimerie Crescenzo-Paris
  • Le Phénomène Colonial, de 1830 à 1930, au village de Boufarik par Emile-Félix Gautier.
(La Revue de Paris - Nov/Déc 1929 - Page 117 sur le site Gallica de la Bibliothèque Nationale de France).

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Liens utiles

  • Boufarik sur le site personnel de Bertrand Bouret.

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