« Algérie - Ahmar El Aïn » : différence entre les versions
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|blason= | |nomcommune= Ahmar El Aïn | ||
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| | |Région= | ||
| | |Wilaya= Tipaza | ||
| | |Daïra= Ahmar El Aïn | ||
| | |Province= | ||
| | |Codepostal=42220 | ||
| | |Population= 5 528 | ||
| | |DatePopulation= 1958 | ||
| | |Superficie= | ||
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|Carte_Localisation= | |Altitude= 169 m | ||
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|Coordonnées= 2°33'48"E - 36°28'35"N | |||
}} | }} | ||
== Histoire de la commune == | == {{Histoire de la commune}} == | ||
==== Présence turque ==== | |||
[[Image:Algerie (Berbérie) 1515-1830.JPG|20px]] 1515-1830 | |||
==== Présence française ==== | |||
[[Image:Algerie1830-1962.JPG|20px]] 1830 - 1962 | |||
Sur le chemin menant de [[Algérie - Marengo|Marengo]] à [[Algérie - El-Affroun|El-Affroun]], la création d'un nouveau [[Algérie - Centre de colonisation|centre]] avait été décidée par arrêté du 23 février [[1848]], dans le département [[Algérie - Alger|Alger]] canton de [[Algérie - Marengo|Marengo]] (en 1960 : canton de [[Algérie - Blida|Blida]]) | |||
Son territoire s'étendra sur 1500 ha (50 h 60 feux), dont 520 en terres à défricher et 650 pouvant être cultivés immédiatement. Il fut assez difficile à rassembler et l'administration dut exproprier des terres contre indemnités ou échanges. | |||
Le Génie fut chargé de la construction des maisons et de l'adduction d'eau. 51 maisons étaient terminées en mai [[1850]], mais le centre resta inoccupé. | |||
Fin janvier [[1851]], huit familles suisses du Bas-Valais, nanties par leur canton d'origine d'un pécule de 375 francs vinrent s'y installer. Ils défrichèrent leurs jardins et écrivirent à des compatriotes de venir les rejoindre. | |||
En mars, 16 nouvelles familles arrivaient, puis une quarantaine d'autres. La colonie comptait alors 283 personnes, placées sous l'administration du Capitaine Blanc, d'El-Affroun. Rapidement, l'administration demande à ce dernier d'engager les célibataires à quitter le centre, et à les expulser au besoin, s'ils ne donnent pas satisfaction. | En mars, 16 nouvelles familles arrivaient, puis une quarantaine d'autres. La colonie comptait alors 283 personnes, placées sous l'administration du Capitaine Blanc, d'El-Affroun. Rapidement, l'administration demande à ce dernier d'engager les célibataires à quitter le centre, et à les expulser au besoin, s'ils ne donnent pas satisfaction. | ||
Avec les chaleurs de l'été le paludisme fit son apparition. La colonie est décimée par les fièvres et la chaleur."Il n'y a plus de gaîté ni d'entrain, écrit le Directeur, mais de la tristesse et de l'abattement dans les maisons encombrées de malades où tout le monde s'enferme, de peur du sirocco et du soleil ". Il demande des secours, et qu'on procède le plus rapidement possible au lotissement des terres. | |||
" La misère est grande dans les ménages ; les moyens d'existence accordés sont insuffisants, surtout pour les malades. On ne peut acheter que du pain et fort peu avec 0,25 f. I1 serait urgent de leur allouer une demi | Avec les chaleurs de l'été le paludisme fit son apparition. La colonie est décimée par les fièvres et la chaleur."Il n'y a plus de gaîté ni d'entrain, écrit le Directeur, mais de la tristesse et de l'abattement dans les maisons encombrées de malades où tout le monde s'enferme, de peur du sirocco et du soleil ". Il demande des secours, et qu'on procède le plus rapidement possible au lotissement des terres.<br> | ||
" La misère est grande dans les ménages ; les moyens d'existence accordés sont insuffisants, surtout pour les malades. On ne peut acheter que du pain et fort peu avec 0,25 f. I1 serait urgent de leur allouer une demi livre de viande jusqu'au mois d’octobre". | |||
Un rapport du Docteur Vincent, médecin de la colonie, explique que les émigrants suisses sont une proie toute désignée pour la maladie. Leur état se traduit par des goitres chez les femmes, par une anémie et un développement difficile chez les jeunes filles, par des tares physiques et mentales chez les hommes. Le climat et la misère ne peuvent qu’empirer cet état. Il leur fit distribuer 50 manuels d’hygiène. | Un rapport du Docteur Vincent, médecin de la colonie, explique que les émigrants suisses sont une proie toute désignée pour la maladie. Leur état se traduit par des goitres chez les femmes, par une anémie et un développement difficile chez les jeunes filles, par des tares physiques et mentales chez les hommes. Le climat et la misère ne peuvent qu’empirer cet état. Il leur fit distribuer 50 manuels d’hygiène. | ||
Devant leur dénuement, le Gouvernement général leur alloua une indemnité supplémentaire de 0,50 f, leur fit distribuer cent paillasses. Une quatrième religieuse vint les assister. | |||
A un regain du paludisme en octobre, beaucoup quittèrent le village qui ne comptera en fin d'année que 144 habitants contre 283 fin juillet. | Devant leur dénuement, le Gouvernement général leur alloua une indemnité supplémentaire de 0,50 f, leur fit distribuer cent paillasses. Une quatrième religieuse vint les assister. | ||
En 1852 des aménagements sont réalisés pour l'assainissement et l'adduction d'eau. Au début de l’année, sept familles d'Alsaciens, puis onze familles de Francs-Comtois arrivent à Bourkika qui sera peuplé de déportés politiques. La colonie compte 222 personnes. | |||
A un regain du paludisme en octobre, beaucoup quittèrent le village qui ne comptera en fin d'année que 144 habitants contre 283 fin juillet. 57 personnes sont mortes au cours de l'année, un cinquième ! 82 sont parties. | |||
En [[1852]] des aménagements sont réalisés pour l'assainissement et l'adduction d'eau. Au début de l’année, sept familles d'Alsaciens, puis onze familles de Francs-Comtois arrivent à Bourkika qui sera peuplé de déportés politiques. La colonie compte 222 personnes. | |||
Fin mars, le directeur se déclare satisfait. Malgré la maigre indemnité qui leur est allouée, chaque colon abandonne 5 centimes par jour pour constituer un fonds de secours. Il se félicite du bon exemple apporté dans la colonie par les Alsaciens et les Francs-Comtois. Hélas ! Ces derniers vont payer un lourd tribut au paludisme et, en octobre, il ne reste plus que 5 familles frappées par la mort, les autres sont parties, éprouvées elles aussi. | Fin mars, le directeur se déclare satisfait. Malgré la maigre indemnité qui leur est allouée, chaque colon abandonne 5 centimes par jour pour constituer un fonds de secours. Il se félicite du bon exemple apporté dans la colonie par les Alsaciens et les Francs-Comtois. Hélas ! Ces derniers vont payer un lourd tribut au paludisme et, en octobre, il ne reste plus que 5 familles frappées par la mort, les autres sont parties, éprouvées elles aussi. | ||
Le rapport de septembre du directeur est moins optimiste que celui du 31 mars. Il se plaint de " l’apathie des familles suisses, | |||
Le rapport de septembre du directeur est moins optimiste que celui du 31 mars. Il se plaint de " l’apathie des familles suisses, qui composent encore la majorité de la colonie et dont le canton du Valais paraît avoir favorisé l’émigration parce qu’elles étaient en charge. Elle renferme des crétins et des goitreux qui ne sont pas démoralisés parce qu’ils n’ont pas l’intelligence de penser au lendemain. Quoique ayant des habitudes de religion, elles sont affligées du vice de l'ivrognerie dans les deux sexes et d'une grande immoralité chez les femmes.<br> | |||
A ce moment, la population ne compte plus que 169 personnes, dont 31 enfants de moins de 7 ans, contre 211 en juin. Il y a bien eu 2 naissances, mais 28 départs et 18 décès. Et le nombre de décès ne fait que s'accroître au cours du dernier trimestre :35, ce qui porte leur nombre à 53 au cours de 1892 (238 pour mille). | A ce moment, la population ne compte plus que 169 personnes, dont 31 enfants de moins de 7 ans, contre 211 en juin. Il y a bien eu 2 naissances, mais 28 départs et 18 décès. Et le nombre de décès ne fait que s'accroître au cours du dernier trimestre :35, ce qui porte leur nombre à 53 au cours de 1892 (238 pour mille). | ||
Et le lotissement demandé à grands cris ne se fera qu'en novembre 1853 ! | |||
Les | Et le lotissement demandé à grands cris ne se fera qu'en novembre [[1853]] !br> | ||
Les [[Archives d'Outre-Mer|Archives d'Outre_Mer]] possèdent la liste des concessionnaires au 2 août 1854 : 23 familles françaises, 17 suisses, 2 prussiennes, 1 belge et 2 italiennes .<br> | |||
Ce même état porte une appréciation du Directeur de la colonie sur chaque chef de famille : 19 concessionnaires sont jugés bons ou assez bons(l’un d'eux est noté comme sachant écrire), 15 autres, la plupart buveurs, médiocres ou mauvais, 6 habitent ailleurs et 5 lots sont abandonnés.<br> | |||
La colonie se développe lentement. Les vides créés par les décès ou les départs furent comblés, le plus souvent par des agriculteurs, soit immigrants, soit du pays. | La colonie se développe lentement. Les vides créés par les décès ou les départs furent comblés, le plus souvent par des agriculteurs, soit immigrants, soit du pays. | ||
Grâce aux travaux d’assainissement, notamment dans la région du lac, les décès passèrent, entre 1852 et 1859, de 238 pour mille à 25 pour mille. Toutefois la population ne retrouvera pas, en 1859 (235) son chiffre de juillet 1851 (282). | Grâce aux travaux d’assainissement, notamment dans la région du lac, les décès passèrent, entre 1852 et 1859, de 238 pour mille à 25 pour mille. Toutefois la population ne retrouvera pas, en 1859 (235) son chiffre de juillet 1851 (282). | ||
'''Habitants d'Ameur-el-Aïn au 8 février 1854 | L'élément européen n'y sera jamais très élevé. Il atteindra 605 habitants, dont 21 étrangers en 1954. Par contre l' élément indigène, lui, sera à cette date plus de 8 fois supérieur. Ce fait tient en partie à ce que plus de la moitié des propriétés dépassent 40 hectares, un cinquième dépassant 100 ha, employant surtout de la main d’œuvre indigène. | ||
BEZIAT | |||
BONDAN Pierre | Ameur-el-Aïn a le plus fort pourcentage de propriétés dépassant 40 ha des 28 communes de la plaine :50,98 % devant [[Algérie - Attatba|Attatba]] (48,93%), [[Algérie - Bourkika|Bourkika]] (40 %) loin devant [[Algérie - Marengo|Marengo]] (11,26 %). La presque totalité des terres cultivées, 78%, sera constituée par des vignes au rendement élevé (70 hl/ha) ce qui fera d'Ameur-el -Aïn une des plus fortes productrice de vin de la Mitidja. | ||
BOUILLON Christophe | |||
CARTERET Charles | Deviendra commune de plein exercice en [[1870]] | ||
CAZAUX | |||
CHARLES Bernard | == Habitants d'Ameur-el-Aïn au 8 février [[1854]] == | ||
CHARLES Joseph | |||
GLUCHAGUE Joseph | BEZIAT - | ||
COINGOY | BONDAN Pierre - | ||
COTE Félix | BOUILLON Christophe - | ||
DELALOYE Jean Joseph | CARTERET Charles - | ||
DELALOYE Jean-Baptiste | CAZAUX - | ||
DELVIGNE Sophie | CHARLES Bernard - | ||
Veuve PRADT | CHARLES Joseph - | ||
DIDIER Michel | GLUCHAGUE Joseph - | ||
FERNIER Casimir | COINGOY - | ||
FREPPEL Jean Baptiste | COTE Félix - | ||
GAY Etienne | DELALOYE Jean Joseph - | ||
GENIN François | DELALOYE Jean-Baptiste - | ||
GERMANIER | DELVIGNE Sophie - | ||
GIUNTINI Bonaventure | Veuve PRADT - | ||
GIUNTIN François | DIDIER Michel - | ||
GUERBER Jean François | FERNIER Casimir - | ||
JACQUOT Pierre | FREPPEL Jean Baptiste - | ||
JACQUOT Joseph | GAY Etienne - | ||
LADET | GENIN François - | ||
LEINDEKER Pierre | GERMANIER Josep - | ||
LELEU Louis | GIUNTINI Bonaventure - | ||
MAGNIN Charles | GIUNTIN François - | ||
MANSUY Claude | GUERBER Jean François - | ||
MARTIN | JACQUOT Pierre - | ||
MICHAUD Mathieu | JACQUOT Joseph - | ||
MONNET Florentin | LADET - | ||
MORTINI Antoine | LEINDEKER Pierre - | ||
NiCOLLIER Cyprien | LELEU Louis - | ||
NOURRY Veuve (réside) | MAGNIN Charles - | ||
PAX Georges | MANSUY Claude - | ||
PETITFILS Joseph | MARTIN - | ||
PETITFILS Jules | MICHAUD Mathieu - | ||
ROCHETTE Antoine | MONNET Florentin - | ||
STAPFER Antoine | MORTINI Antoine - | ||
ZOIMEY Jean | NiCOLLIER Cyprien - | ||
TULINO Marianno | NOURRY Veuve (réside) - | ||
VEVEUR Nicolas | PAX Georges - | ||
VOLLU Frédérick | PETITFILS Joseph - | ||
ZIMMERMAN (vient de décéder) | PETITFILS Jules - | ||
ZIMMERMAN Gilles | ROCHETTE Antoine - | ||
ZINK Bernard | STAPFER Antoine - | ||
ZOIMEY Jean - | |||
TULINO Marianno - | |||
VEVEUR Nicolas - | |||
VOLLU Frédérick - | |||
ZIMMERMAN (vient de décéder) - | |||
ZIMMERMAN Gilles - | |||
ZINK Bernard - | |||
== {{Repères géographiques}} == | |||
[[Image:Algérie - Ameur-el-Aïne.jpg|300px]] Carte topographique de L’Algérie. Extrait feuille n° 62 MARENGO au 1/50 000,dressé, gravé et publié par le Service géographique de l’Armée en 1869-1880- Archive personnelle Guy Terrasse . | |||
== A savoir pour vos recherches généalogiques == | == {{Illustrations, photos anciennes}} == | ||
== {{A savoir pour vos recherches généalogiques}} == | |||
==== Horaires d'ouverture de la mairie ==== | ==== Horaires d'ouverture de la mairie ==== | ||
A partir de [[1962]] : | |||
A.P.C (Assemblée Populaire et Communale dirigée par un Président) | |||
==== Dépouillements des registres paroissiaux ==== | ==== Dépouillements des registres paroissiaux ==== | ||
* [http://caom.archivesnationales.culture.gouv.fr/sdx/ecfa/search.xsp?nom=&prenom=&commune=%22+AMEUR+EL+AIN%22&de=&a=&tri=date Identifier les actes numérisés] au [[Archives d'Outre-Mer|C.A.O.M]] : 1854-1904 | |||
==== Archives notariales ==== | ==== Archives notariales ==== | ||
==== Patronymes ==== | |||
* [https://search.geneanet.org/result.php3?lanf=fr&name=&place=ameur+el+ain&country&source=&x=12&y=6 Sur le site de GeneaNet] | |||
==== Cimetière ==== | |||
* [http://www.ambafrance-dz.org/article.php3?id_article=1212 Photos Ambassade de France] | |||
==== Remarques ==== | ==== Remarques ==== | ||
== Bibliographie == | Nom actuel : Ahmer-el-Aïn wilaya de Tipaza | ||
== {{Bibliographie}} == | |||
== | == {{Voir aussi}} == | ||
== {{Liens utiles}} == |
Version actuelle datée du 13 décembre 2019 à 08:53
Ahmar El Aïn | |
---|---|
Informations | |
Pays | Algérie |
Région | |
Wilaya | Tipaza |
Daïra | Ahmar El Aïn |
Code postal | 42220 |
Population | 5 528 hab. (1958) |
Superficie | |
Densité | hab./km² |
Nom des habitants | |
Altitude | 169 m |
Point culminant | |
Coordonnées (long/lat) | 2°33'48"E - 36°28'35"N |
Localisation | |
Histoire de la commune
Présence turque
Présence française
Sur le chemin menant de Marengo à El-Affroun, la création d'un nouveau centre avait été décidée par arrêté du 23 février 1848, dans le département Alger canton de Marengo (en 1960 : canton de Blida)
Son territoire s'étendra sur 1500 ha (50 h 60 feux), dont 520 en terres à défricher et 650 pouvant être cultivés immédiatement. Il fut assez difficile à rassembler et l'administration dut exproprier des terres contre indemnités ou échanges.
Le Génie fut chargé de la construction des maisons et de l'adduction d'eau. 51 maisons étaient terminées en mai 1850, mais le centre resta inoccupé.
Fin janvier 1851, huit familles suisses du Bas-Valais, nanties par leur canton d'origine d'un pécule de 375 francs vinrent s'y installer. Ils défrichèrent leurs jardins et écrivirent à des compatriotes de venir les rejoindre.
En mars, 16 nouvelles familles arrivaient, puis une quarantaine d'autres. La colonie comptait alors 283 personnes, placées sous l'administration du Capitaine Blanc, d'El-Affroun. Rapidement, l'administration demande à ce dernier d'engager les célibataires à quitter le centre, et à les expulser au besoin, s'ils ne donnent pas satisfaction.
Avec les chaleurs de l'été le paludisme fit son apparition. La colonie est décimée par les fièvres et la chaleur."Il n'y a plus de gaîté ni d'entrain, écrit le Directeur, mais de la tristesse et de l'abattement dans les maisons encombrées de malades où tout le monde s'enferme, de peur du sirocco et du soleil ". Il demande des secours, et qu'on procède le plus rapidement possible au lotissement des terres.
" La misère est grande dans les ménages ; les moyens d'existence accordés sont insuffisants, surtout pour les malades. On ne peut acheter que du pain et fort peu avec 0,25 f. I1 serait urgent de leur allouer une demi livre de viande jusqu'au mois d’octobre".
Un rapport du Docteur Vincent, médecin de la colonie, explique que les émigrants suisses sont une proie toute désignée pour la maladie. Leur état se traduit par des goitres chez les femmes, par une anémie et un développement difficile chez les jeunes filles, par des tares physiques et mentales chez les hommes. Le climat et la misère ne peuvent qu’empirer cet état. Il leur fit distribuer 50 manuels d’hygiène.
Devant leur dénuement, le Gouvernement général leur alloua une indemnité supplémentaire de 0,50 f, leur fit distribuer cent paillasses. Une quatrième religieuse vint les assister.
A un regain du paludisme en octobre, beaucoup quittèrent le village qui ne comptera en fin d'année que 144 habitants contre 283 fin juillet. 57 personnes sont mortes au cours de l'année, un cinquième ! 82 sont parties.
En 1852 des aménagements sont réalisés pour l'assainissement et l'adduction d'eau. Au début de l’année, sept familles d'Alsaciens, puis onze familles de Francs-Comtois arrivent à Bourkika qui sera peuplé de déportés politiques. La colonie compte 222 personnes.
Fin mars, le directeur se déclare satisfait. Malgré la maigre indemnité qui leur est allouée, chaque colon abandonne 5 centimes par jour pour constituer un fonds de secours. Il se félicite du bon exemple apporté dans la colonie par les Alsaciens et les Francs-Comtois. Hélas ! Ces derniers vont payer un lourd tribut au paludisme et, en octobre, il ne reste plus que 5 familles frappées par la mort, les autres sont parties, éprouvées elles aussi.
Le rapport de septembre du directeur est moins optimiste que celui du 31 mars. Il se plaint de " l’apathie des familles suisses, qui composent encore la majorité de la colonie et dont le canton du Valais paraît avoir favorisé l’émigration parce qu’elles étaient en charge. Elle renferme des crétins et des goitreux qui ne sont pas démoralisés parce qu’ils n’ont pas l’intelligence de penser au lendemain. Quoique ayant des habitudes de religion, elles sont affligées du vice de l'ivrognerie dans les deux sexes et d'une grande immoralité chez les femmes.
A ce moment, la population ne compte plus que 169 personnes, dont 31 enfants de moins de 7 ans, contre 211 en juin. Il y a bien eu 2 naissances, mais 28 départs et 18 décès. Et le nombre de décès ne fait que s'accroître au cours du dernier trimestre :35, ce qui porte leur nombre à 53 au cours de 1892 (238 pour mille).
Et le lotissement demandé à grands cris ne se fera qu'en novembre 1853 !br>
Les Archives d'Outre_Mer possèdent la liste des concessionnaires au 2 août 1854 : 23 familles françaises, 17 suisses, 2 prussiennes, 1 belge et 2 italiennes .
Ce même état porte une appréciation du Directeur de la colonie sur chaque chef de famille : 19 concessionnaires sont jugés bons ou assez bons(l’un d'eux est noté comme sachant écrire), 15 autres, la plupart buveurs, médiocres ou mauvais, 6 habitent ailleurs et 5 lots sont abandonnés.
La colonie se développe lentement. Les vides créés par les décès ou les départs furent comblés, le plus souvent par des agriculteurs, soit immigrants, soit du pays.
Grâce aux travaux d’assainissement, notamment dans la région du lac, les décès passèrent, entre 1852 et 1859, de 238 pour mille à 25 pour mille. Toutefois la population ne retrouvera pas, en 1859 (235) son chiffre de juillet 1851 (282).
L'élément européen n'y sera jamais très élevé. Il atteindra 605 habitants, dont 21 étrangers en 1954. Par contre l' élément indigène, lui, sera à cette date plus de 8 fois supérieur. Ce fait tient en partie à ce que plus de la moitié des propriétés dépassent 40 hectares, un cinquième dépassant 100 ha, employant surtout de la main d’œuvre indigène.
Ameur-el-Aïn a le plus fort pourcentage de propriétés dépassant 40 ha des 28 communes de la plaine :50,98 % devant Attatba (48,93%), Bourkika (40 %) loin devant Marengo (11,26 %). La presque totalité des terres cultivées, 78%, sera constituée par des vignes au rendement élevé (70 hl/ha) ce qui fera d'Ameur-el -Aïn une des plus fortes productrice de vin de la Mitidja.
Deviendra commune de plein exercice en 1870
Habitants d'Ameur-el-Aïn au 8 février 1854
BEZIAT - BONDAN Pierre - BOUILLON Christophe - CARTERET Charles - CAZAUX - CHARLES Bernard - CHARLES Joseph - GLUCHAGUE Joseph - COINGOY - COTE Félix - DELALOYE Jean Joseph - DELALOYE Jean-Baptiste - DELVIGNE Sophie - Veuve PRADT - DIDIER Michel - FERNIER Casimir - FREPPEL Jean Baptiste - GAY Etienne - GENIN François - GERMANIER Josep - GIUNTINI Bonaventure - GIUNTIN François - GUERBER Jean François - JACQUOT Pierre - JACQUOT Joseph - LADET - LEINDEKER Pierre - LELEU Louis - MAGNIN Charles - MANSUY Claude - MARTIN - MICHAUD Mathieu - MONNET Florentin - MORTINI Antoine - NiCOLLIER Cyprien - NOURRY Veuve (réside) - PAX Georges - PETITFILS Joseph - PETITFILS Jules - ROCHETTE Antoine - STAPFER Antoine - ZOIMEY Jean - TULINO Marianno - VEVEUR Nicolas - VOLLU Frédérick - ZIMMERMAN (vient de décéder) - ZIMMERMAN Gilles - ZINK Bernard -
Repères géographiques
Carte topographique de L’Algérie. Extrait feuille n° 62 MARENGO au 1/50 000,dressé, gravé et publié par le Service géographique de l’Armée en 1869-1880- Archive personnelle Guy Terrasse .
En photos
À savoir pour vos recherches généalogiques
Horaires d'ouverture de la mairie
A partir de 1962 :
A.P.C (Assemblée Populaire et Communale dirigée par un Président)
Dépouillements des registres paroissiaux
- Identifier les actes numérisés au C.A.O.M : 1854-1904
Archives notariales
Patronymes
Cimetière
Remarques
Nom actuel : Ahmer-el-Aïn wilaya de Tipaza