Acadie

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Introduction

L'Acadie est le nom d'une des anciennes colonies de la Nouvelle-France. Le territoire est définitivement cédé à l'Angleterre lors de la signature du traité d'Utrecht en 1713. Ajourd'hui, le territoire correspondrait à celui occupé par les trois provinces maritimes du Canada (Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick et Île-du-Prince-Édouard) ainsi qu'à une partie du Québec (sud de la péninsule gaspésienne) et des États-Unis.

Le mot Acadie viendrait selon certains auteurs d'un mot de la langue MICMAC (Miggaamâck) ALGATIG, signifiant lieu de campement ou selon d'autres, de langue alnanbale ou abénaquis, QUODDY, soit endroit fertile. Ces amérindiens habitent depuis fort longtemps les côtes ouest du golfe Saint-Laurent et celles adjacentes de l'Atlantique. La prononciation de ces mots rappellent étrangement le mot ACADIE.
Les Micmacs prennent contact avec des européens, surtout des pêcheurs, bien avant le XVIe siècle. D'autres y sont venus avant lui mais Giovanni VERRAZANO explore en 1524 au nom du roi de France, les rives de l'est de l'Amérique du Nord (Delaware, Pennsylvanie, Virginie) et décrit le territoire du nom d'ARCADIE, « ...en raison de la beauté des arbres » et en relation avec une région de la Grèce antique. L'imprécision des cartes de l'époque aurait fait que par inadvertance, le nom fut utilisé pour décrire le territoire actuel de la Nouvelle-Écosse. Certaines cartes d'explorateurs du XVIe siècle (GASTALDI en 1548, ZALTIERI en 1556 et MILO en 1570) nomment ce territoire du nom de LARCADIA. RUSCELLI en 1561 et André THIVET en 1575 utilisent Arcadia. Ils pourraient tous avoir repris les termes MICMAC et ALNANBALE à leur façon.

Samuel DE CHAMPLAIN utilise en 1603 le mot ARCADIE et en 1613, ACCADIE. Pierre du GAST, sieur des Monts, en 1603 fait mention du pays de CADIE. Ce dernier est un des fondateurs du premier établissement permanent d'Amérique du Nord, fondé 1604 par les Français.

Les amérindiens deviennent étroitement liés à la population acadienne. Ils sont souvent compagnons d'armes contre les Anglais de la Nouvelle-Angleterre. Les familles métis sont nombreuses. Le centre de ce pays d'Acadie est Port-Royal. Jusqu'en 1713, l'Acadie couvre approximativement les côtes du Maine et du Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et l'île du Prince-Édouard. On y retrouve des dizaines de communautés telles que Beaubassin, Cap-de-Sable, Chipoudie, Grand-Pré, Pentagouet, Pisiquid. À partir de ce moment, L'Acadie est cédé à l'Angleterre.

La particularité de ce pays, c'est que contrairement à la Nouvelle-France, l'Église et l'État y sont des institutions faibles et la noblesse y joue un rôle peu important. La colonie est soumise à la tenure seigneuriale mais les redevances sont peu exigées et le système seigneurial à peu près inactif. Les Acadiens vivent en petites communautés comme bon leur semble, élisant au besoin un syndic pour les représenter auprès des autorités. Ils règlent leurs disputes par arbitrage. Edward CORNWALLIS, gouverneur de la Nouvelle-Écosse de 1749 à 1752, dira en parlant aux Acadiens :

« Il me semble que vous vous croyez libres de tout gouvernement. »

Avec la Déportation de 1755 par les Anglais, les Acadiens et les Acadiennes sont dispersés en Amérique et en Europe où ils ont reconstruit de nouvelles Acadies. La majorité des communautés du pays seront renommées à l'anglaise par les Loyalistes.

En Louisiane, le mot acadien est devenu CADIEN et CADJIN (cajun en américain). Au Québec, on retrouve dans plusieurs régions des petites Cadies, endroits où se sont regroupés les réfugiés acadiens.

"L'Acadie d'aujourd'hui, c'est là où il y a des Acadiens".

On nomme encore de nos jours Acadie, le sud et l'est du Nouveau-Brunswick, (dite aussi la péninsule acadienne) et les endroits des autres provinces maritimes du Canada où on trouve des Acadiens.

Histoire.pngHistoire

La Nouvelle-Écosse fut colonisée pour la première fois par les Français conduits par un gentilhomme huguenot Pierre du Gua de Monts, accompagné de Samuel DE CHAMPLAIN. Ils établirent leur capitale à Port-Royal à l'embouchure de la rivière La Have en 1605, mais la colonie se déplaça à Annapolis Royal en 1610.

Au cours des années 1620, le roi Charles Ier d'Angleterre envoya un groupe d'Écossais pour y fonder une colonie sous le nom de Nova Scotia. Les premiers colons européens du territoire, connus plus tard comme Acadiens, étaient les sujets français de la colonie de la Nouvelle-France principalement des régions de Pleumartin et de Poitiers. Les Français prirent le contôle du territoire des Mi'kmaqs et en 1654, le roi Louis XIV désigna Nicholas Denys comme gouverneur d'Acadie, en lui accordant des terres et les droits sur tous ses minerais.

Le territoire est conquis par des colons anglais au cours de la Guerre de l'alliance grande en 1698 mais revient à la France au règlement de paix. Il est de nouveau repris au cours de la Guerre de Succession d'Espagne et sa conquête confirmée par le traité d'Utrecht en 1713.

Après cette défaite, la France construisit la forteresse de Louisbourg sur l'île Royale (aujourd'hui l'île du Cap-Breton), en prévision d'une nouvelle guerre possible ; elle commandait les approches maritimes vers le Québec.

Or, lors de la signature de la paix avec la France, les Anglais cédèrent le territoire à la France et les Écossais durent abandonner leur mission avant que la colonie ne pût s'établir. La forteresse française de Louisbourg fut prise par des forces continentales britannico-américaines, puis retournée à la France ; elle retomba dans les mains des Britanniques après la Conquête de Québec.

Les Anglais ont craint que les Acadiens passés sous souveraineté britannique, auxquels ils avaient interdit d'émigrer vers les territoires restés français, puissent leur être déloyaux en temps de guerre. Ils exigèrent d'eux un serment de fidélité, puis un serment de participation au conflit contre les Français, et multiplièrent les vexations. Finalement, le gouverneur anglais MONKTON fit détruire 6 000 maisons acadiennes en 1755, expulsant les habitants sans ménagement : ce fut la déportation des Acadiens, connue sous le nom de grand dérangement. Certains Acadiens sont déportés vers les colonies anglaises de la côte Est de l'Amérique. D'autres sont emprisonnés en Angleterre. Les familles sont souvent séparées. Beaucoup meurent d'épidémie ou de privations pendant l'exode. Ce n'est qu'après le traité de Paris (1763) que des Acadiens purent partir vers la colonie française de Louisiane (où ils devinrent les fondateurs de la culture cajun) et d'autres se réfugier en France, notamment à Belle-Île-en-Mer.

Après 1764, on a accordé aux Acadiens la permission de revenir s'installer en Nouvelle-Écosse ; cependant, ils leur était interdit de s'installer en grand nombre dans un même endroit. Par ailleurs, initialement agriculteurs, ils se sont retrouvés, faute de terres, forcés à se convertir à la pêche. Les Acadiens se sont donc principalement répartis le long de la côte nord de la partie continentale de la Nouvelle-Écosse (aujourd'hui le Nouveau-Brunswick). C'est là, dans la péninsule acadienne que bat aujourd'hui le cœur de l'Acadie de Grande-Anse au nord-ouest à Cap-Pelé au sud-est.

D'autres Acadiens ont cherché refuge en France, particulièrement à Nantes. Les îles françaises de Saint-Pierre-et-Miquelon près de Terre-Neuve sont devenues un refuge pour beaucoup de familles acadiennes jusqu'à ce qu'elles aient été expulsées de nouveau par les Britanniques en 1778 et 1793. Il y a également des gens d'ascendance acadienne dans le Maine (État) et au Québec, notamment dans la région de Montréal, en Montérégie et aux îles de la Madeleine, dans l'estuaire du Saint-Laurent.

Le 15 août 2004 se concluait le troisième Congrès mondial acadien, au moment de la fête de l'Assomption, et en l'occasion du 400e anniversaire de la fondation de l'Acadie.

Culture

Langues

On distingue le français acadien du chiac, parlé notamment à Moncton, où se mêlent des mots et des tournures anglaises.

Drapeau et fête nationale

Le drapeau tricolore bleu-blanc-rouge, proposé par le curé Marcel-François RICHARD, fut choisi le 15 août 1884 en souvenir des origines françaises du peuple acadien et en hommage à ses pères fondateurs. Une étoile dorée ou "stella maris", l'étoile de mer, fut ajoutée à sa partie bleue. Cette étoile de couleur papale guide le peuple comme les marins et en rappelle sa foi catholique romaine. Elle est aussi le symbole de la Vierge, Notre-Dame de l'Assomption, patronne et protectrice de l'Acadie.

La fête nationale des Acadiens est d'ailleurs célébrée le 15 août, fête catholique de l'Assomption. L'hymne national est l'"Ave Maris Stella".

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