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Lors du programme de rénovation lancé par Mgr de Maisonnoble en 1723, un autel baroque avec retable est ajouté. Il sera déplacé dans le transept Nord lors de la restauration par les Monuments historiques, pour redonner au chœur son authenticité romane.
Lors du programme de rénovation lancé par Mgr de Maisonnoble en 1723, un autel baroque avec retable est ajouté. Il sera déplacé dans le transept Nord lors de la restauration par les Monuments historiques, pour redonner au chœur son authenticité romane.
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Abbaye-Sablonceaux_Coupole_Transept.JPG|<center>Seule coupole de la nef</center>
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Abbaye-Sablonceaux_Clé_Voûte_Choeur.JPG|<center>Clé de voûte du chœur</center>
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=== Les vitraux ===
=== Les vitraux ===
Les premiers vitraux font preuve d'une grande sobriété, toujours en accord avec la philosophie des Augustins.
Les premiers vitraux font preuve d'une grande sobriété, toujours en accord avec la philosophie des Augustins.
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Abbaye-Sablonceaux_Oculus.JPG|<center>Oculus du transept</center>
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Abbaye-Sablonceaux_Vitrail_Simple.JPG|<center>Vitrail, base du clocher</center>
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Version du 15 juin 2019 à 06:19

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L'église abbatiale et l'aile aux moines en 2017
Photo B.ohland

Situation

La Saintonge et ses forêts au XIIe siècle
  • L'abbaye de Sablonceaux se trouve en Saintonge, dans le département de la Charente-Maritime, à une dizaine de kilomètres de Saujon et 19 km de Royan.
Au XIe et XIIe siècles la Saintonge était partagée en deux zones : la Saintonge « utile »[1] à l'est, où un défrichage précoce avait déjà favorisé un début d'agriculture, et la Saintonge « maritime »[1] encore fortement boisée. C'est dans ce secteur que s'édifient quelques prieurés ou abbayes telles que celle de Saint-Jean-d'Angély au XIe siècle. Et c'est dans l'ancienne forêt de Baconais, non loin de la Seudre, que va être fondée celle de Sablonceaux au début du XIIe siècle, plus exactement au bord de l'ancien golfe des Santons, endroit sablonneux, d'où le nom donné à l'édifice.
  • Par ailleurs, l'abbaye se situe sur la voie de Saintes à Royan du chemin de Saint-Jacques de Compostelle.


Histoire

Évolution du bâti au fil des siècles
  • Entre 1131 et 1135, Geoffroy de Lauroux, alors ermite dans les marais de Gironde et Bernard de Clairvaux obtiennent du duc d'Aquitaine, Guillaume II, qu'il cède certaines de ses possessions dans le secteur de Sablonceaux pour y établir deux abbayes. Une charte de fondation est signée en 1135 aussi bien pour celle-ci que pour celle de Fontaine-le-Comte. Dans le contexte de réforme grégorienne de l'Église, l'abbaye décide de se conformer à la règle des « chanoines réguliers de saint-Augustin »[2]. Geoffroy sera le premier abbé, Bernard le suivant.
  • Les travaux de l'église abbatiale commencent vers 1160 et le reste du monastère au siècle suivant. D'ailleurs, au XIIIe siècle l'abbaye connait la prospérité : les religieux de la communauté se font aider par des « convers laïcs »[3] pour défricher la forêt, cultiver, et récolter.
  • Durant la Guerre de Cent ans, l'abbaye est saccagée et l'église fort détériorée. Au XIVe siècle, un nouveau clocher est construit, nettement plus gothique, et un nouveau cœur qui s'harmonise avec les coupoles romanes.
  • Après un répit d'un siècle, arrive la Réforme luthérienne, introduite par des moines dans la presqu'île d'Arvert. Sablonceaux persiste à rester « un bastion de la résistance catholique »[4]. Mais l'abbaye tombe aux mains des Huguenots en [[1568]). Puis en 1622, c'est Soubise qui l'attaque et la met en ruines. La communauté se réduit et commence l'époque des abbés commendataire. L'un d'entre eux, Monseigneur de Maisonnoble, entreprend une reconstruction en 1723, et ses successeurs prennent le relai jusqu'à la fin de l'ancien régime.
  • Lors de la Révolution : les religieux sont chassés en 1790, l'abbaye vendue l'année suivante. De plus en plus abimée, dépourvue de vitraux et de presbytère, elle devient une carrière de pierres. Jusqu'à ce qu'un prêtre, puis un maire s'en préoccupent au milieu du XIXe siècle. Mais l'argent manque...
  • Après une demande de classement ajournée, c'est en 1905 que l'édifice est classé aux Monuments historiques[5]. Quelques travaux commencés dans les années 30 s'interrompent lors de la guerre. En 1944 l'abbaye est transformée en orphelinat grâce à la ténacité de Paule Cornardeau. De 1950 à 1960, les bâtiments hébergent une laiterie puis une entreprise agricole...
  • Le renouveau se produit en 1962 quand André Malraux devient ministre de la culture. Avec l'appui d'un mécène, une restauration sérieuse s'engage, en 1963, pour une durée de vingt ans.
  • Depuis 1986, les lieux sont la propriété du diocèse et s'y est établie la Communauté du Chemin Neuf.

Ensemble du site

Angle entre aile aux moines et logis abbatial
Photo B.ohland

Certaines parties de l'édifice initial ont disparu, comme le château abbatial ou la galerie qui encadrait probablement le cloître (des colonnettes retrouvées à la fin du XXe siècle en témoignent). Mais de nombreux éléments, de différentes époques, sont encore visibles et certains visitables :
- l'aile aux moines (de face) comporte deux niveau : au rez-de-chaussée la salle capitulaire avec ses cinq baies romanes est contigüe au transept et servait au Chapitre. À l'étage supérieur se trouvait le dortoir des moines, aménagé au XVIIIe siècle en cellules individuelles pour religieux.
- le logis abbatial (dans l'ombre) : anciennement réfectoire des moines, réaménagé au XVIIIe siècle.
- un bâtiment légèrement décalé abritant des caves voûtées et, à l'étage un immense grenier d'abondance, avec une charpente en chêne, restaurée.
- davantage sur la droite, le portail d'entrée réalisé en 1788. Il donne accès à une cour encadrée des communs.
- cette cour n'est pas accessible, mais le portail nous laisse entrevoir le majestueux noyer d'Amérique de 1880, de 35 m d'envergure et 6,14 m de circonférence.

Église abbatiale

Suite à une succession de périodes de ruines et de reconstructions, l'église présente architecture et mobilier de différentes époques.

L'architecture

Plan de l'église

À son époque romane, l'église à une nef comportait un narthex et 4 coupoles. Il n'en reste qu'une au niveau de la nef et une autre, sur pendentifs, au niveau de la croisée du transept.
Les arc porteurs sont soutenus par des colonnes géminées aux chapiteaux nus, comme le préconisait la simplicité de l'ordre des Augustins.
La chœur quadrangulaire, reconstruit au XIVe siècle a pris des allures gothiques, mais les clés de voûte se marient bien avec les coupoles. La clé de voûte du chœur comporte un cabochon sculpté, discret, représentant l'Assomption de Marie ; celle de la chapelle Sud représente Jean-Baptiste présentant l'Agneau de Dieu.
Sur le mur droit du chœur, une piscine liturgique a été restaurée. Quelques chapiteaux du XIVe siècle sont sculptés, notamment dans la travée du clocher.
Le clocher, reconstruit aussi au XIVe siècle, comporte deux niveaux d'arcatures, et est couronné par une toiture octogonale encadrée de quatre solides pinacles.
Lors du programme de rénovation lancé par Mgr de Maisonnoble en 1723, un autel baroque avec retable est ajouté. Il sera déplacé dans le transept Nord lors de la restauration par les Monuments historiques, pour redonner au chœur son authenticité romane.

Les vitraux

Les premiers vitraux font preuve d'une grande sobriété, toujours en accord avec la philosophie des Augustins.

Quelques abbés

Prénom(s) NOM Période Observations
Geoffroy de LAUROUX 1135 ou 1136 - Premier abbé, avant même la construction de l'église abbatiale. Nommé Évêque de Bordeaux en 1136. Fin de sa vie vers 1158.  
Bernard de CLAIRVAUX - Deuxième abbé . Nommé évêque de Saintes en 1142.  
- -  
Mgr de SOURDIS 1630 - 1645 Abbé commendataire. Nommé par le roi, haut dignitaire ecclésiastique ne vivant pas à l'abbaye. Archevêque de Bordeaux.  
Mgr de PEREFIXE 1645 - 1671 Abbé commendataire. Archevêque de Paris.  
Mgr de la HOGUETTE 1671 - 1715 Abbé commendataire. Archevêque de Sens.  
Mgr de MAISONNOBLE 1715 - 1763 Abbé commendataire. Évêque de Lescar. Il est à l'origine d'un programme de rénovation de l'abbaye entre 1723 et 1731.  
Abbé DUGLAS 1763 - 1784 Abbé commendataire. Vicaire général d'Auch. Poursuit les travaux  
Marie-Nicolas de BOURGOGNE 1784 - 1790 Dernier abbé commendataire. Chanoine de la cathédrale de Reims. Il poursuit également les travaux engagés par Mgr de Maisonnoble. C'est notamment lui qui lance la construction du portail  
Jean MAISONDIEU 1784 - Curé de La Vergne près deSaint-Jean-d'Angély, signe ses actes de "Chanoine de Sablonceaux".  
- -  
Eusèbe BRAGER 1847 - Il signe les registres par la mention "desservant l'église de Sablonceaux".  
Père MOUNIER 1856 - 1869 Curé qui inaugure le nouveau presbytère. Il se préoccupe du sort de l'abbaye et œuvre avec la municipalité en vue d'une restauration.  
- -  
Abbé VÉRON 1927 - Curé  
- -  
Georges GRUNY 1961 - Enfant accueilli à l'abbaye pendant la guerre. Ordonné ensuite, c'est à Sablonceaux qu'il dit sa première messe.  
- -  

(Source : François Lagarde, L'abbaye de Sablonceaux, Communauté du Chemin Neuf, juin 2000, Imprimerie IML)

Informations pratiques

Visite guidée de l'abbaye : en saison, tous les jours sauf le mardi.
Communauté du Chemin Neuf, 17600 Sablonceaux
Tel : 05 46 94 41 62
Contact
Site officiel

Bibliographie

  • François Lagarde, L'abbaye de Sablonceaux, Communauté du Chemin Neuf, juin 2000, Imprimerie IML.
  • Dépliant sur le site et divers panneaux d'information.

Liens utiles

Voir aussi

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 Page 6, in François Lagarde, L'abbaye de Sablonceaux, Communauté du Chemin Neuf, juin 2000, Imprimerie IML
  2. Page 13, in François Lagarde, L'abbaye de Sablonceaux, Communauté du Chemin Neuf, juin 2000, Imprimerie IML
  3. Page 16, in François Lagarde, L'abbaye de Sablonceaux, Communauté du Chemin Neuf, juin 2000, Imprimerie IML
  4. Page 24, in François Lagarde, L'abbaye de Sablonceaux, Communauté du Chemin Neuf, juin 2000, Imprimerie IML
  5. Base Mérimée


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