85044 - Chaix - Ouest-Éclair du 8/01/1940

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Article de l'Ouest-Éclair, 8 janvier 1940

La plus petite paroisse ou diocèse : Chaix

Ceci n'est pas une galéjade : Chaix, par sa superficie extrêmement réduite — un peu plus de trois kilomètres de longueur sur deux kilomètres de profondeur — est, à coup sûr, la plus petite paroisse du diocèse.

Gros bourg rustique dans le val de Vendée. On y parvient par un chemin en assez mauvais état qui vagabonde paresseusement à travers les prés de Biossais et de Saint-Médard et qui s'élève ou s'abaisse selon les accidents du terrain. Si, de la route de La Rochelle, Chaix est invisible parce que situé en contrebas de cette plaine immense sur laquelle sont essaimés Fontaines, Doix, Montreuil et autres lieux, par contre, on jouit de son centre d'un magnifique panorama sur la coulée de la Vendée, cirque naturel aux gradins de vignes. Sur la rive opposée, s'étagent dans un désordre gracieux les maisons roses d'Auzay.

Quantité d'érudits ont « séché » sur l'étymologie de Chaix. Les secours du latin et du grec ont été impuissants à les tirer d'affaire. Nous nous permettrons d'ajouter à toutes ces présomptions scientifiques cette hypothèse gratuite : Chaix ne viendrait-il point du mot quai comme « chai » ? Chaix ainsi que sa voisine, Auzay, produit bon an, mal an, quelques bonnes centaines de barriques de vin. Il est certain que la culture de la vigne y était, autrefois, très développée. Tout le trafic, jusqu'au Moyen Age, se faisait par bateau. N'a-t-on pas prétendu même qu'un combat naval aurait été disputé en face du village de Massigny ? Mais passons.

La population de Chaix n'a jamais été fort nombreuse. Sous Louis XIV, elle était de 65 feux ; en 1844, de 434 habitants. Il y a quelques années, le bourg seul comptait 45 personnes. Ces chiffres vont en décroissant. L'église de Chaix que nous découvrons blottie dans un bosquet, est un des plus anciens monuments religieux de notre région pourtant riche d'histoire. Elle date de l'époque romane et est placée sous le vocable de Saint-Étienne, premier martyr. Fait curieux : le chœur qui est éclairé par trois fenêtres romanes est incliné vers la gauche. La voûte est en plein cintre et se termine au fond par un quart de rond ; elle est supportée par des contreforts carrés. La nef. unique, se compose de quatre travées divisées par les contreforts dont nous venons de parler.

L'église,de Chaix qui, à l'origine, devait être une modeste chapelle ; seigneuriale fut restaurée et agrandie au XVIIe siècle, comme en témoigne cette inscription, gravée sur une pierre servant de cadran solaire : « Ce présent clocher et l'allongement de l'église a été fait en l'année 1683 ». Suivent les signatures de L. Godet, curé, et Geoffroy Chabirand sieur de Laminay fermier de la seigneurie.

Une autre Inscription est visible au-dessus de la porte d'entrée du sanctuaire. On y remarque trois O,le millésime 1627 et plusieurs initiales.

Le cimetière renferme des tombes très curieuses remontant également au XVIIe siècle. Les plus caractéristiques sont celles de plusieurs prêtres, vraisemblablement anciens curés de la paroisse ou natifs de la localité. Elles laissent apercevoir à une extrémité une tête d'ecclésiastique avec sa tonsure, à l'autre, des semelles de chaussures. Sur le dessus du sépulcre, on remarque deux mains dont l'une tient un bréviaire, l'autre un goupillon.

Les seigneuries de Chaix étaient Brillac, La Forêt-Nédeau. La Roussiére, Les Champs, Lugre. La seigneurie de Brillac, la plus importante de toutes — selon M. Aillery — était baronnie au XVe siècle. Ses origines sont très lointaines puisque, sous les Mérovingiens, on y battait monnaie.

En 1400, Brillac appartenait à Eustache de Machecoul. Il y eut après les du Puy du Fou, les Chastelier Barlot, les de Creil, les Puyvert, les Fleury de la Calllère, ...

Nous avons déjà consacré à La Forêt-Nédeau un entrefilet. Ajoutons aujourd'hui ces notes complémentaires : La Forêt - Nédeau fut donnée, le 8 août 1372, à Jean Le Page et à Guillaume Regnault secrétaires de Bertrand Du Guesclin par le duc de Berry. Cette gentilhommière abritait auparavant Robert de Grantonne, prêtre anglais, receveur du Poitou pour le Prince de Galles. Au XVIe siècle, elle était à la famille Prévost dont les membres étaient seigneurs de Jagemont et d'Olbieuse. Il y eut encore les de la Sicaudiére ... Nous passerons sous silence l'histoire des autres maisons nobles de Chaix, ceci nous entraînerait trop loin.

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