80438 - Heudicourt

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Heudicourt
Croix de guerre 1914-1918
Croix de guerre 1914-1918
Informations
Pays Portail-regionalisme-FRA.png    France
Département 80 - Blason - Somme.png    Somme
Métropole
Canton Blason Péronne- 80620.png   80-20   Péronne

Blason Roisel-80677.png   80-36   Roisel (Ancien canton)

Code INSEE 80438
Code postal 80122
Population 547 habitants (2013)
Nom des habitants Heudicourtois, Heudicourtoises
Superficie 1 271 hectares
Densité 43.04 hab./km²
Altitude Mini : 107 m
Point culminant 144 m
Coordonnées
géographiques
50.023889° / 3.079722° (GoogleMaps) Cassini
Satellite / IGN / Cadastre (Géoportail)
Localisation (avant 2015)
80438 - Carte administrative - Heudicourt.png
          Arrondissement                 Canton                 Commune      ?
Section Tableau : Modifier

Repère géographique.png Repères géographiques

Associé à la Communauté de Communes du Canton de Roisel entre le 30 décembre 1994 et le 31 décembre 2012

Associé à la Communauté de Communes Haute Somme à partir du 31 décembre 2012

Localisation (aprés 2015)

80438 - Heudicourt carte administrative N.png


Histoire.png Histoire de la commune

Décorations

Croix de guerre 1914-1918 le 27 octobre 1920

Origine du village

Heudicourt est probablement un village dont l'existence remonte au temps des Gaulois !

Les archives écrites.

Carte des voies antiques

L’écrit le plus ancien dans lequel il est question d’Heudicourt est une Bulle du pape Agrapit II datant de 948. La dénomination du village varie cependant beaucoup au cours des siècles.

948 : Euldodi curtis ou Eudonis curtis
1046 : Hadonis Curtis
XIe siècle siècle : Haldini curtis
1119 : Heldicurt
1142 : Hertidicurt
1147 : Heldincurt
1214/1243 : Heudincort
1274/1423 : Heudincourt
1567 : Heuducourt
1579 : Audicourt
1573/1592 : Hudicourt
1648/1761 : Hendicourt
1733 : Houdicourt
• À partir de 1757 : Heudicourt

Selon toute vraisemblance, l’appellation trouve son origine dans le nom de son fondateur : Eudes 1er, comte de Vermandois.

Source : Dictionnaire topographique du département de la Somme - Mémoire Société des Antiquaires de Picardie 1867. Voir bibliographie ci-dessous

Les chemins et voies

Les fleuves et rivières ont une position naturelle et fixe qui ne change pas au cours des siècles sauf en de rares exceptions. On imagine qu’il en va différemment des routes et chemins du fait qu’ils sont l’œuvre de l’homme. L’observation des tracés dans la continuité des époques présente une réalité autre. Les raisons qui ont conduit nos ancêtres à emprunter tel parcours ont subsisté, parfois par l’effet des habitudes prises.
Au temps des gaulois, avant les invasions romaines, les ponts n’existent pas. Le franchissement des cours d’eau nécessite de trouver un passage à gué ou la construction d’un radeau. Il est plus facile, en particulier pour les hordes d’envahisseurs, de s’engager dans les bassins qu’encadrent deux cours d’eau.
L’Escaut au nord et la Somme au sud encadre le bassin dans lequel se situe Heudicourt aboutissant au littoral et au port romain de Wissant. À peu de distance, se trouve une autre voie naturelle qui monte au nord en longeant la Sambre et se prolonge au sud, bordée par l’Oise.
Ces voies de pénétration naturelles s’ouvrant sur les quatre points cardinaux ont occasionné en différentes époques, en particulier primitives, les invasions et pillages. C’est également selon ces axes que se sont établis les chemins de circulation.
Aujourd’hui, Heudicourt se situe au croisement de deux routes : la Départementale 181 dans l’axe Nord-Sud (Gouzeaucourt-Guyencourt Saulcourt) et la Départementale 58 dans un axe Ouest-Est (Fins-Épehy). Ces routes reprennent un tracé de voies antiques.

1. Le chemin vert
D181 vers Guyencourt- Saulcourt

La D 181 reprend un chemin qui reliait Péronne à Cambrai. M. PEIGNÉ-DELACOURT a démontré que les chemins gaulois sont profondément encaissés au milieu des terres. Ces cavées, qui se retrouvent partout en Picardie, sont le fait de voies de communication foulées sans discontinuité depuis un incalculable nombre de siècle et sillonnées d’ornières. Ce phénomène est amplifié si la déclivité permet aux eaux d’y trouver un écoulement facile.

Les charrues gauloises avaient un écart d’essieu de 1,05 mètre et leur fréquent passage sur un chemin contribuait encore au creusement d’ornières et à l’encaissement de la voie. Autre signe permettant de fonder l’hypothèse d’un chemin aux origines gauloises de la D 181 : le contournement de toutes les difficultés de terrain. Nous parcourons ainsi des routes actuelles, si elles ont repris le tracé d’origine, d’une singulière sinuosité.

Les sorties du village, menant tant vers Guyencourt-Saulcourt que vers Révelon, présentent ces particularités.


2. La voie romaine
D 58 vers Fins
Plaque sur l'ancienne Chaussée Brunehaut

La D 58 suit la voie romaine qui joignait Saint-Quentin à Arras, et plus largement Lyon à Londres. Contrairement aux chemins gaulois, leurs hautes chaussées de pierre, de cailloux, de terre et même de maçonnerie qui visaient à permettre une circulation meilleure les ont également préservées du creusement d’ornières occasionnées par les passages.

La rue d’Heudicourt conserve encore de nos jours l’appellation de la Chaussée Brunehaut.

Les chars romains avaient une largeur d’essieu de 1,35 mètre. Leur tracé visait à effectuer le plus court trajet d’un point à un autre et privilégiait donc la ligne droite. C’est une caractéristique que nous retrouvons encore.


3. L’époque de fondation d’Heudicourt

Aujourd’hui encore, les constructions sont en nombre plus important au bord de l’ancien Chemin Vert (D 181) que de la voie romaine (D 58). (voir la vue aérienne ci-dessous)

D’après le plan cadastral de 1864, 60 maisons jouxtent le Chemin Vert avant le croisement de la voie romaine et 40 autres sur le chemin qui se poursuit vers Gouzeaucourt. Les abords de la voie romaine comptent 25 maisons.

Il en résulte probablement que la commune d’Heudicourt existait antérieurement à l’époque romaine car l’avantage de se trouver de plain-pied sur une large et solide chaussée aurait attiré les constructions nouvelles.

Source : Dictionnaire topographique du département de la Somme - Les voies antiques du Vermandois - Mémoire Société des Antiquaires de Picardie 1840 - Péronne son origine et ses développements. Voir bibliographie ci-dessous

XVIIe siècle

Souterrain refuge

Historique

Alexandre BOUTHORS dans sa recherche sur l’origine des souterrains-refuges en dresse l’historique et tente de les situer dans le temps. À l’époque celtique, avant la conquête de Jules César, les excavations ont pour principal objectif d’y amasser les provisions pendant l’hiver. Les hommes s’y cachent eux-mêmes pour éviter ou surprendre l’ennemi ; les guerres entre peuplades sont alors incessantes.
À la fin du IIIe siècle, les saxons investissent les mers du Nord : les pirates s’engagent dans les embouchures des rivières et se répandent dans les terres pillant tout sur leur passage. Les gallo-romains trouvent refuge avec leurs animaux et des vivres dans les souterrains. L’excursion saxonne passée, ils reprennent leurs occupations journalières.
La fin de la domination romaine au Ve siècle voit venir l’époque des grandes invasions et les persécutions des chrétiens. Les prêtres en sont réduits à célébrer les offices au fond de cavernes, tous les temples ayant été détruits.
Les invasions normandes au cours du IXe siècle ne laissent guère d’autre alternative aux populations que la fuite : le sanctuaire des églises n’est plus respecté, les forteresses sont prises. Les forêts et les galeries que l’on y perce pour s’abriter deviennent le seul asile permettant de ne pas partir dans une pérégrination pleine de danger. Charlemagne livre une bataille contre l’armée normande depuis son camp de Barleux en 882. Si l’issue de cet engagement ne se traduit pas en une franche victoire, les Normands se replient vers leurs vaisseaux, ravageant tous les villages sur leur parcours.

La Picardie du XIVe et XVe siècle connaît l’envahissement des troupes anglaises et bourguignonnes au cours de la guerre de Cent Ans. Les habitants se réfugient dans les forteresses auxquelles des entrées secrètes, presque toujours des souterrains, offrent un accès aux populations. Dans leur ouvrage consacré aux Muches de la Somme (voir bibliographie), les auteurs mentionnent la chevauchée d'Edouard III d'Angleterre en 1359-1360, celle de Jean de Lancastre en 1373, enfin la chevauchée d'Henri V en 1415 ponctuée par la bataille d'Azincourt qui toutes traversent la zone d'Heudicourt. Louis XI fait incendier tout le pays au-delà de la Somme en 1475 pour affamer l’armée anglaise.
Le XVIIe siècle voit une nouvelle invasion et son cortège de ravages. De 1635 à 1641, ce sont les armées espagnoles composées d’allemands, de hongrois et de croates qui réduisent en cendres tous les villages. Pour se préserver, les paysans érigent des palissades autour des églises et cimetières. Dans ces enceintes, le recours aux souterrains permet de dissimuler les richesses et les hommes lors de l’arrivée de l’ennemi, guettée depuis le clocher. Les galeries creusées permettent d’accueillir également les bestiaux et les récoltes. Chaque famille dispose d’une chambre.
En octobre 1916, le Journal des Débats Politiques et Littéraires publie un article signé LEUCOTES sur les villes souterraines. Il y mentionne la muche d’Heudicourt et ses 27 chambres dont le plan a été dressé en 1900. Nous sommes alors au cœur du conflit de la Première Guerre mondiale, et les allemands qui occupent la zone tirent profit de ces galeries souterraines.

La muche d’Heudicourt

En 1892, dans la cave de Monsieur Gustave DENGLEHEM, rue de Fins, l'entrée d'une muche, un souterrain refuge, est découvert lors de travaux. Assisté de deux villageois, Monsieur JOSSE, membre de la Société des Antiquaires de Picardie, le visite le 3 avril. Longue d'environ 300 mètres, une galerie large de 1,50 mètre et haute de 2,30 mètres s'enfonce dans la couche de craie. Pour l'atteindre, après être descendu par une échelle, il faut suivre un passage en pente raide d'un dénivelé de 4 à 5 mètres à travers l'argile sur une distance de 40 mètres. Selon toute vraisemblance, il ne s'agit pas là de l'accès principal. La description faite n'autorise pas les animaux à s'y réfugier.
La galerie calcaire distribue sur sa gauche douze salles de 12 à 16 m² chacune. Ce sont probablement des salles publiques. En effet, quelques unes portent la trace de poutres ayant servi à suspendre des objets divers. Peut-être des réserves ou des étables  ! Une, en particulier, présente toutes les caractéristiques d'une chapelle : face à la porte, une table de pierre positionnée devant une absidiole qui est surmontée d'une petite niche en forme de croix.
Sur la droite, dix salles différemment agencées, devaient être réservées à l'habitat. Un puit creusé obliquement dans la craie est à sec.
Le corridor central traverse quatre salles pour aboutir sur un pilier central et donne accès à d'autres logements avant de s'enfoncer encore plus loin dans une partie inexplorée. Les éboulements présents en certains endroits sont de terre argileuse. Ils se situent sans doute à la verticale de puits d'aération rebouchés depuis la surface, 20 à 30 mètres au-dessus.
Suite à cette première visite, la galerie est dégagée sur 120 mètres. Le 6 octobre 1893, Monsieur JOSSE effectue une seconde prospection. Il y découvre des traces laissées par de précédents visiteurs en 1842. Le compte rendu qu'il en fait ne dit pas s'il a lui-même laissé des marques qu'un visiteur d'aujourd'hui retrouverait.
Il s'agit certainement d'un souterrain creusé en des temps anciens pour servir de refuge aux habitants d'Heudicourt en cas de péril.

Les interrogations et hypothèses

À quelle période remonte l’existence du souterrain-refuge de Heudicourt ?
Bien que les Normands aient effectué de nombreux pillages dans la région au IXe siècle, il est aléatoire de retenir cette période pour le creusement de cet abri. Alexandre BOUTHORS développe deux arguments qui fondent le rejet de cette hypothèse :

  • Les cachettes destinées à échapper aux raids normands sont percées le plus souvent dans les bois, les habitants fuyant devant les armées. Il faut reconnaître que l’entrée d’une telle crypte au cœur du village n’aurait pas permis d’atteindre pleinement son objectif puisque les normands stationnaient dans la contrée.
  • Les villages de ces campagnes sont peuplés à cette période de métayers au service des seigneurs et abbayes. Ceux-ci n’auraient pas permis que les paysans consacrent du temps aux travaux nécessaires à l’établissement d’une galerie qui aurait pu servir ensuite à dissimuler une partie des récoltes.

Le souterrain-refuge de Heudicourt pourrait dater du XVe siècle. Les habitants, pour échapper aux destructions commises tant par les armées anglaises que françaises, étaient fondés à creuser des abris pour y garantir leurs biens et leur vie. Cette attitude de protection semble être corroborée par un compte rendu des états généraux de 1483 qui rapporte la contestation des seigneurs picards devant la lourde imposition qui leur est faite. La raison qui leur est opposée tient du constat que les baillages de Péronne et du Vermandois, dans une période où le royaume manquait de tout, montraient une opulence et une prospérité manifeste ; que les villages autrefois inhabités recélaient aujourd’hui une population nombreuse. C’est également dans ces lieux que se trouvent le plus grand nombre de souterrains-refuges.
Le XVIIe siècle, période la plus récente pour l’édification des muches, est également une hypothèse plausible pour celle d’Heudicourt. Le descriptif qui en est fait par Monsieur JOSSE semble correspondre à l’usage qui est fait de ces carrières en 1650 : des salles individuelles et d’autres plus collectives ; un accès à partir de la cave d’une maison individuelle.
Si cette dernière option est retenue, elle ouvre sur d’autres questionnements :

  • Où se trouvait l’église à cette époque ? Il est probable que l’entrée principale devait se situer dans un environnement proche, voire dans les soubassements de l’édifice même. Aujourd’hui, elle est située sur le point le plus élevé du village qui n’a pas un fort dénivelé.
  • La longueur de la galerie, trois cents mètres, pourrait correspondre à la distance entre la rue de Fins et le centre du village. Mais l’orientation cardinale de cette galerie n’est pas connue. Existe-t-il sur son tracé d’autres accès par des caves d’habitat particulier ?

Source : Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie - Cryptes de Picardie. Recherches sur l’origine des souterrains-refuges qui existent en grand nombre dans les départements de la Somme, du Pas de Calais et du Nord - Les villes souterraines.

XVIIIe siècle

La commune de Révelon est définitivement rattachée à Heudicourt entre 1790 et 1794.

L'école des filles

Par une déclaration du 14 mai 1724, le roi Louis XV ordonne l'imposition de cent livres annuelle sur les habitants pour assurer la subsistance d'une maîtresse d'école dans chaque paroisse. L'évêque de Noyon, Charles François de Chateauneuf de Rochebonne, dresse la même année l'état des lieux de l'existant dans son diocèse. Il en ressort que toutes les paroisses ont un maître d'école pour l'instruction des garçons. Heudicourt a donc déjà en 1724 une école de garçons.

Pour répondre à l'ordre du roi, l'évêque de Noyon privilégie dans une ordonnance en date du 28 octobre 1724, une imposition sur les revenus des fabriques et sur le bien des pauvres des paroisses afin d'éviter de peser sur les habitants. Il demande aux marguilliers et au receveur des biens des pauvres de dégager chaque année de quoi donner du pain et quelque modique somme pour entretenir une maîtresse d'école. Le blé et l'argent seront versés en deux termes égaux à Pâques et la Toussaint. Heudicourt se trouvant parmi les paroisses n'ayant pas de maîtresse d'école dispose donc des moyens de pourvoir à l'instruction des filles à partir de 1725.

En 1726, Philibert OBRY, Intendant du roi, fixe l'imposition à hauteur de 100 livres pour les maîtresses d'école et de 150 livres pour les maîtres.

Sur les registres paroissiaux d'Heudicourt entre 1765 et 1792, 240 unions sont recensées : 1 homme sur 2 signe l'acte de mariage (47,5 %) ; 1 femme sur 10 fait de même (13,8 %).

Source : Mémoire Société des Antiquaires de Picardie 1889. Voir bibliographie ci-dessous

Heudicourt, chef-lieu de canton

Le 25 mars 1792, l'assemblée du District de Péronne crée le canton dont Heudicourt est le chef lieu. Il réunit les communes de Épehy, Équancourt Grand et Petit, Fins, Liéramont, Ronssoy, Sorel, Villers Faucon. Il disparait lors du remaniement de 1801.

République révolutionnaire.JPG

Le 9 avril 1793, SAILLY, Commissaire au recrutement pour la levée dans le canton rapporte que ses démarches ont été généralement infructueuses.
Le 10 novembre 1793, l'ennemi qui s'était porté sur le territoire de la république en a été chassé par la peur que leur ont inspirée les hommes du canton levés en masse. Mais ils se sont emparés d'une grande partie des subsistances.
Le 15 mai 1794, DUCASTEL, d'Étricourt, est nommé pour estimer le foncier et le mobilier des communes du canton.
Le 10 octobre 1794, COQUIN, officier de santé à Péronne, est nommé pour constater l'état d'infirmité des citoyens du canton qui réclament leur inscription sur le livre de la bienfaisance nationale. Il a charge de les soigner et de veiller au traitement des épidémies. Il perçoit un traitement de 500 livres.
Le 2 janvier 1795, les communes du canton sont réquisitionnées pour livrer la totalité des foins et paille de leur contingent. L'objectif est de réorganiser les postes de relais entre Paris et les frontières du nord. Les rivières et les canaux sont gelés. Quatre cents chevaux arrivent au Catelet.
Le 6 juin 1795, DUFLOT, juge de paix du canton d'Heudicourt, est destitué pour refus d'éxécution d'enregistrement d'un procès verbal (voir détail sur la page Liéramont).
Source : Inventaire sommaire de la série L. Voir bibliographie ci-dessous

Administration et lois de la Révolution

Par la Loi du 14 décembre 1789, l'Assemblée nationale crée les communes, regroupées en districts, rassemblés eux-mêmes en département. La France est alors divisée en 89 départements.
Le 20 septembre 1792, la tenue des registres de naissance, mariage et décès (état civil) est confiée à la responsabilité du maire. Antérieurement, c'était le curé de la paroisse qui rédigeait les registres de baptême, mariage et sépulture (registres paroissiaux).
La loi du 13 fructidor an VI (30 août 1798) décrète que les mariages seront prononcés au chef lieu de canton. La loi du 18 pluviôse an VIII (7 février 1800) rétablit la célébration des mariages dans chaque commune.
Durant cette période (de fait, entre le 1er octobre 1798 et le 17 août 1799), 46 mariages ont lieu à Heudicourt, chef lieu de canton, de couples demeurant à Epehy (6 mariages), Equancourt (10 mariages), Fins (3 mariages), Liéramont (3 mariages), Ronssoy (8 mariages), Sorel (2 mariages), Villers Faucon (14 mariages).

Petites histoires de la Révolution

Le 26 juillet 1790, Nicolas Joseph ROUILLARD, cultivateur, est présent à l'assemblée électorale du District de Péronne. Il propose une motion visant à permettre aux cultivateurs de faire la récolte de leurs grains de la manière qu'ils jugent la plus convenable : à la faucille, à la faux, ou à la pique. Il précise qu'il est urgent de prendre une décision, des troubles et des menaces ayant eu lieu chez des cultivateurs voulant employer des piqueurs, moyen de récolte qui nécessite moins de main d’œuvre et plus rapide. La motion est adoptée par l'assemblée. Le même jour, il est élu à l'assemblée de District, et le lendemain au Directoire du District au Bureau en charge des travaux. Lors de la séance du 15 octobre 1791, Nicolas Joseph ROUILLARD est absent pour cause de maladie. Le 12 août 1792, il est désigné comme membre du Comité Départemental chargé de faire régner l'ordre. Le 12 septembre 1792, il remplace le Commissaire à l'inspection des fourrages. Il est nommé le 27 septembre 1792 Commissaire pour visiter les écuries de Péronne et recevoir les chevaux. Il démissionne du Directoire de District le 3 novembre 1793 pour cause d'incompatibilité avec sa fonction de greffier du juge de paix.

Paysan.JPG

Le 7 septembre 1790, un différent oppose la municipalité à celle de Sorel à propos du glanage.
Le 6 juin 1791, PATIN, alors vicaire à Boucly, est élu curé de la paroisse. Des troubles religieux surviennent le 3 février 1792. (Voir rubrique les curés ci-dessous pour plus de détails). Le desservant est DARRAS qui perçoit son traitement le 15 mai 1792. Il est remplacé par Claude LEFEVRE qui demande le 16 octobre 1792 à bénéficier d'un calice et d'une patène provenant des églises des Ursulines et des Clarisses : ceux de la paroisse ont été volés dans la nuit du 14 au 15 août. Il est élu curé de la paroisse le 23 novembre 1792.
Le 27 juin 1791, DENISART, chevalier de Saint Louis à Équancourt est nommé commissaire chargé de la levée des bataillons de Garde nationale pour le canton (voir ci-dessus Heudicourt, chef-lieu de canton).
Le 6 septembre 1791, une expertise des arbres sur le terrain national acquis par le laboureur Thomas François MASCRE est effectuée. Le 12 novembre 1791, Georges François SERPETTE, ex-curé, est soumis à l'imposition. La maison qu'il occupe est évaluée le 31 août 1794. Le 10 décembre 1791, l'assemblée de District décharge d'imposition DESPAGNE et Pierre LEVERT. Une demande de décharge de MAGNIER, cultivateur, est formulée le 25 février 1795.
Le 16 mars 1792, MASCRE, alors juge de paix, démissionne. L'assemblée primaire du canton se réunit le 25 mars pour nommer son remplaçant.
Le 23 mai 1792, l'indemnité due à MENNESSIER, fabricant, pour un terrage qui appartenait à Saint-Rémi de Reims est versée.
Le 20 juin 1792, la taxe sur les citoyens pour le service de la Garde nationale est imposée.
Le 15 février 1793, un inventaire est à faire chez Constant MAGNIER, cultivateur à Révelon. Le 21 juillet 1794, ses parents sont inscrits sur la liste des émigrés.
Le 24 mars 1793, la liste pour le contingent est rejetée : y sont compris les officiers municipaux qui sont exempts de marcher.
Le 2 juillet 1793, Charles MENNECIER et Nicolas RABOUILLE sont élus pionniers par la commune d'Heudicourt et de Sorel réunies. Ils trouvent chacun un remplaçant à Aizecourt le Bas.
Le 14 septembre 1793, Pierre Antoine MASSE est excepté des levées de contingent pour cause de hernies. Il est renvoyé devant le médecin le 1er mars 1794 afin de vérifier son infirmité. Le 17 septembre, c'est Joseph PREVOT qui est excepté en tant que borgne.
Le 25 novembre 1793, le Conseil de District décide de faire reboucher les fosses dans les champs de Barbe Geneviève CAUDAVESNE, veuve CAMUS ; demande réitérée le 25 novembre. Le 13 janvier 1794, il donne injonction à la municipalité de faire cultiver ses terres ; demande réitérée le 13 janvier 1795. Cette injonction est de nouveau rappelée le 15 avril.
Le 26 mars 1794, rendu d'une instance judiciaire intéressant la municipalité, et particulièrement DHILLY, cultivateur, et DUFLOS, aubergiste.
Le 16 avril 1794, Jean Charles MASSE et Pierre TAILLEFER sont condamnés à payer une indemnité de remplacement faute d'avoir fourni chacun un chariot et une charette.
Le 24 avril 1794, réquisition de blé et d'orge pour le marché de Cambrai ; la municipalité déclare manquer de subsistances. Le 22 octobre, la garnison est sommée de se retirer, les réquisitions faites par le canton de Cambrai étant jugées illégales.

Bonnet phrygien.jpg

Le 6 mai 1794, Le Conseil de District ordonne à la municipalité de Moislains d'obliger les pralliers à arroser les prairies d'Antoine MAGNIEZ, médecin et cultivateur. Ce dernier est nommé estimateur foncier et mobilier du canton de Combles. Il est désigné expert pour la même charge pour le canton d'Heudicourt. En sa qualité de médecin, il traite une épidémie à Epehy le 27 juin 1794. Le 27 août, l'épidémie est à Heudicourt (voir courbe d'évolution des actes ci-dessous).
Le 31 mai 1794, le Conseil de District renvoie à la municipalité 2 chariots et 19 chevaux. Faute d'avoir respecter les formalités, on ignore quelle destination doit leur être donnée.
Le 15 juin 1794, partage des biens entre Catherine Charlotte BUSSY, femme FOLLEVILLE de Fins, et MAGNIER, cultivateur.
Le 10 juillet 1794, la municipalité répond à CHOCU, préposé de la marine à Metz en Couture, qu'elle n'a pas de chariots plus solides que ceux qu'elle a fourni.
Le 4 août 1794, François PREVOT est nommé garde messier sur présentation du Conseil général de la commune. Le 4 août 1795, Jean Pierre LEVEQUE, Fidèle BENOIT, et Fidèle DESPAGNE sont également nommés garde messiers. Le 6 octobre, le fils HANGARD domicilié à Epehy, est nommé garde magasin pour la commune.
Le 27 septembre 1794, DHILLY est chargé d'inventorier tout le mobilier des églises du canton à la place de l'agent national.
Le 19 novembre 1794, la municipalité est invitée à réduire le prix de la livre de pain de 5 à 4 sols.
Les 14 et 20 janvier 1795, des réquisitions de blé sont faites pour le marché.
Le 28 janvier 1795, constat de la vente indue par la municipalité du mobilier de l'église et enlèvement des bancs par les habitants.
Le 4 mars 1795, le maire et les officiers municipaux sont condamnés à la privation de leur droit de citoyen pendant trois ans. Ils sont autorisés toutefois le 15 avril à exercer leurs fonctions. Le 6 avril, ordre est donné de compléter l'arriéré pour la levée du 25e cheval sous peine d'envoi de la force armée. Le 22 avril, trois commissaires sont désignés pour délivrer des certificats de résidence. QUEHEN et Fidèle BENOIT, préposé aux douanes, en bénéficient. Le 4 mai, un commissaire est nommé pour suppléer la municipalité dans le recensement des grains et la distribution des indigents. Les comptes de l'ancienne municipalité sont rendus le 24 mai.
Le 29 mars 1795, la municipalité signale la mauvaise apparence de la récolte. Des mesures sont prises le 6 avril : les habitants sont obligés de labourer et ensemencer de nouveau.
Le 30 juillet 1795, sept citoyens de la 1re réquisition sont arrêtés pour ne pas avoir rejoint leur corps.
Le 19 octobre 1795, Augustin HENNE, cultivateur, perçoit une gratification pour avoir tué des loups.
Source : Inventaire sommaire de la série L. Voir bibliographie ci-dessous


XXe siècle

Première Guerre mondiale

Lors du premier conflit mondial, Heudicourt est situé en zone d'occupation allemande jusqu'en 1917. L'offensive libératrice est conduite par les forces anglaises. Comme la quasi totalité des communes du canton de Roisel, le village est entièrement détruit durant cette période du fait des tirs d'artillerie britanniques et des destructions opérées par l'armée allemande pour couvrir sa retraite.
Source : Les crimes allemands dans la Picardie dévastée.


XXIe siècle

Élections

Heudicourt est une commune qui vote. En comparaison avec les résultats de la circonscription et du canton pour les élections considérées ici, le taux d’abstention est systématiquement inférieur. Les habitants d’Heudicourt sont des citoyens d’une circonscription législative de Droite, dans un canton de Gauche.

Lors du premier tour des élections législatives du 10 juin 2007, le candidat de la majorité présidentielle (Stéphane DEMILLY) rassemble très largement la majorité des votes. Avec 45,87 % des voix, il arrive en tête des treize candidats bien que son score soit en dessous de celui qu’il obtient sur la circonscription. La candidate représentant le Parti Socialiste (Valérie KUMM) arrive en seconde position avec 32,64 %. Enfin, le Front National (Jean Philippe JARDIN) réalise à Heudicourt un score supérieur à celui obtenu sur la circonscription avec 7,02 %.

Le second tour infirme les résultats du premier tour. En nombre de voix, Valérie KUMM connaît un accroissement de 62 %, passant de 79 suffrages à 128. Pour sa part, Stéphane DEMILLY recueille au second tour pratiquement le même nombre de votes qu’au premier tour, de 111 voix à 117. Pour les deux tours de scrutin, le nombre de votants demeure équivalent. Ce sont donc les suffrages exprimés pour les autres candidats du premier tour, en particulier le Front National, qui se reportent sur la candidate socialiste.

Ce phénomène était déjà perceptible lors des élections législatives de 2002, à la différence, qu’alors, 15 % des électeurs ne s’étaient pas rendus aux urnes au second tour.

Les votes pour la Gauche au XXIe siècle

Pour les cantonales du 21 mars 2004, les habitants d’Heudicourt votent massivement pour le socialiste (Michel BOULOGNE) parmi les six candidats en lice. Plus massivement encore qu’au niveau cantonal : 69,59 % contre 53,17 %. Il n’y a qu’un seul tour, l’élection étant acquise dès le premier. Le graphique ci-dessous illustre les voix obtenues par la Gauche à Heudicourt aux différentes élections qui se sont tenues au cours de ce début de XXIe siècle.

En rouge, figurent les scrutins auxquels la Gauche est majoritaire ; en bleu, c’est la Droite qui a terminée en tête.

Méthodologiquement, les partis classés aux extrêmes, Gauche et Droite, ainsi que les candidats qualifiés de Divers sans appartenance n’ont pas été retenus dans le comptage. Le Parti Socialiste (PS), le Parti Communiste (PC), les Divers Gauche, et les Verts constituent ce qui est repris dans le graphique sous le vocable « Gauche ». La « Droite » rassemble les votes recueillis par l’Union pour la Majorité Présidentielle (UMP), l’Union pour la Démocratie Française (UDF), Chasse Pêche Nature et Traditions (CPNT), le mouvement Écologiste, et les Divers Droite.

L’électorat d’Heudicourt apporte son vote aux candidats de la Gauche pour les scrutins locaux : cantonales, régionales. Lors des élections à dimension nationale, présidentielles et législatives, son choix se porte sur les candidats de Droite. Exception à ce constat, les élections européennes du 13 juin 2004 qui connaissent une grande abstention (51 %) et une mobilisation plus forte des électeurs de Gauche. Pour autant, le comportement électoral et l’orientation du vote apparaît fortement contingenté à la proximité.

Le vote "FN" au XXIe siècle

Le cas particulier du Front National

L’électorat du Front National à Heudicourt représente en moyenne pour les différents scrutins depuis 2002 (hors municipales) 18,3 % des votes exprimés. Ce sont en moyenne 48 personnes qui lui apportent leur suffrage. La règle de la proximité énoncée ci-dessus joue pour cet électorat comme pour l’ensemble des inscrits.

Ce comportement s’illustre singulièrement lors des élections cantonales et régionales de 2004 qui ont lieu toutes deux le 21 mars. Le nombre de votants demeure identique. Mais tandis que le candidat du Front National aux Régionales obtient un score de 18,5 %, soit environ le plein du potentiel existant à Heudicourt, les mêmes électeurs n’accordent que 6,5 % des voix au candidat Front National se présentant aux cantonales.

Lors des Régionales de 2010, le candidat du Front National parvient, pour la première fois dans ce type d’élection, à se maintenir au second tour en accroissant son nombre de suffrage lors du deuxième scrutin.

Source des résultats électoraux : Ministère de l'Intérieur

Héraldique

Histoire administrative

  • Département - 1801-2024 : Somme
  • Arrondissement - 1801-2024 : Péronne
  • Canton - 1801-2015 : Roisel, 2015-2024 : Péronne

Résumé chronologique :

  • 1801-.... :

Patrimoine.png Patrimoine bâti

Église Saint-Rémy

Vue principale, photo Claude DEROLETZ

Village détruit pendant la première Guerre Mondiale. Église reconstruite après 1918.



Démographie.png Démographie

Année 1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856
Population 1 360 1 385 1 217 1 343 1 448 1 567 1 546 1 589 1 619 1 690
Année 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906
Population 1 733 1 699 1 677 1 614 1 532 1 518 1 510 1 562 1 515 1 403
Année 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975
Population 1 332 612 859 781 766 718 715 718 686 629
Année 1982 1990 1999 2006 2011 2016 2021 - - -
Population 548 491 502 509 529 519 - - - -

Sources : Cassini/EHESS : de 1962 à 1999, population sans doubles comptes, Insee : depuis 2006, population municipale référencée tous les 5 ans.

Cf. : Cassini, INSEE 2006, 2011 & 2015 & 2016.

Population depuis 1793 à Heudicourt

Les données existantes pour Heudicourt illustrées par le graphique ci-dessus à gauche intègrent les comptages disponibles avant la mise en place systématique des recensements entre 1793 et 1821. La commune est alors un bourg en expansion démographique de 1 300 habitants environ. Ce développement atteint son apogée en 1861 avec 1 733 habitants.
L’amorce de l’industrialisation vient éroder le niveau de population dans les années suivantes. Mais c’est la Première Guerre mondiale, dont la ligne de front lors de la bataille de la Somme se situe à quelques kilomètres, qui vient briser définitivement son importance démographique avec une baisse de 218 %. L’exode rural poursuit ce mouvement de dépopulation jusqu’en 1990, année ou le nombre d’habitants se stabilise à 500 habitants environ.

Les actes

Le graphique de droite propose une vision des courbes d'évolution des naissances (baptêmes), mariages, et décès (sépultures) depuis 1765. L'effet de la loi du 13 fructidor an VI (voir ci-dessus Administration et lois de la Révolution) est nettement marqué sur la courbe des mariages. De la même manière, l'épidémie qui survient en août 1794 soignée par Antoine MAGNIEZ, à la fois médecin et cultivateur, marque profondément la courbe des décès.

Regards sur le recensement de 1836

À Heudicourt, sur le plan démographique, l’année 1836 se situe au sommet d’une forte progression de population des trente dernières années, passant de 1 217 en 1806 à 1 567 habitants. Pour autant, la commune n’est pas encore à son apogée qu’elle connaîtra en 1861 avec 1 733 résidents.
Ce puissant accroissement démographique qui n’en connaîtra plus dans l’histoire de semblable (hormis le contexte particulier du retour d’exode à l’issue du premier conflit mondial) n’est pas une spécificité du village. Ce phénomène se rencontre à des degrés d’amplitude divers au niveau des communes du canton et du département.

Le recensement de 1836

Jacques MAGNIEZ, maire de Heudicourt en 1836, signe l’État nominatif des habitans (orthographe conservée) le 30 juin de la même année.

Ce recensement collecte par individu ses nom et prénoms, sa profession, son état civil, et son âge. L’état civil distingue le sexe et la situation matrimoniale selon le célibat, le mariage, le veuvage. Le récapitulatif attribue à chaque personne et à chaque ménage un numéro d’ordre. La colonne « Observations » est destinée à recueillir les liens au sein du ménage quand il ne s’agit pas d’une famille nucléaire. Elle n’est jamais renseignée pour ce qui concerne la commune de Heudicourt.

En-tête du recensement de 1836

Nous ne disposons pas d’informations précises sur la méthode pratiquée pour réaliser le recensement. Sur quelle durée s’est-il déroulé ? Qui étaient les agents qui recueillaient les données ? Qui répondait aux questions concernant le ménage ? En quel lieu ? Un ordre a-t-il présidé à l’inscription dans le registre ? Les réponses à ces différentes interrogations permettraient de comprendre, au moins partiellement, des inexactitudes relevées.

QUELQUES IMPRÉCISIONS OU ERREURS
Le relevé ligne à ligne du recensement était nécessaire pour produire l’étude ci-après. Cet état a été confronté au dépouillement systématique des registres paroissiaux et d’état civil couvrant la période de 1765 à 1836. Cette mise en regard permet de pointer les imprécisions ou erreurs commises à l’époque. Compte tenu du numéro d’ordre comptabilisant chaque individu, le nombre d’habitants ne pouvait que se révéler exact en fin de registre. En 1836, la commune est peuplée de 1 567 Heudicourtoises et Heudicourtois.

LES PATRONYMES
Le fait que le répertoire du recensement soit calligraphié par un seul rédacteur apporte une unicité dans l’orthographe des patronymes que n’offre pas, sur la durée, les registres paroissiaux et d’état civil. Par exemple, les noms DECAI, DEQUAI, DEQUET, DUQUESNE ou DUQUENE qui sont mentionnés dans les registres des naissances/baptêmes, mariages, décès/sépultures forment une seule et même souche familiale. Le recensement de 1836 ne reprend que DUQUENE. Nous sommes ici face à une rationalisation plus qu’une véritable erreur. Le temps ne lui donnera pas raison : la seule et unique forme que nous retrouvons dans le premier cinquantenaire du XXe siècle pour ce patronyme à Heudicourt sera DEQUET. Il est tout à fait compatible que des porteurs du nom ayant émigré vers d’autres communes aient conservé une forme différente. Pour le généalogiste, ils sont dans la descendance d’un même ancêtre.
En revanche, il stabilise des différenciations patronymiques d’individus pourtant issus de la même souche. Ainsi apparaissent distinctement BAUCHART et BAUCHARD, ou bien également DEMARLE et DEMALLE. Les deux formes sont arrêtées en 1836 et nous les retrouverons de même cent ans plus tard.

LES PRÉNOMS
L’État nominatif des habitans ne reprend que le prénom usuel. La comparaison sur ce point faite avec un acte religieux ou d’état civil qui précise l’ensemble des prénoms permet d’élucider celui qui était pratiqué dans la vie quotidienne. À contrario de ce que l’on pense couramment, il ne s’agit pas toujours du premier. Quelques fois, c’est le diminutif d’un prénom qui est transcrit. En d’autres occasions, un prénom, ne figurant par ailleurs dans aucun acte, est précisé. Le fait que la filiation et l’âge correspondent à la fois aux indications de l’état civil et du recensement atteste qu’il s’agit bien du même individu. Bien qu’une erreur soit toujours possible, il ne faut pas écarter totalement l’éventualité d’un changement de prénom dans la vie courante. Une fois encore, il ne s’agit pas d’une erreur formelle.

LE SEXE ET LA SITUATION MATRIMONIALE
C’est sur ces points que figure ce que nous pouvons qualifier d’erreur du fait que les données ont été ainsi officialisées bien que contraire à la réalité. Le genre de la personne est vérifié à la fois par le comparatif établi avec l’état civil, mais plus sommairement sur le recensement lui-même, par un individu portant un prénom masculin mais comptabilisé dans les colonnes prévues pour le sexe féminin (cf. En-tête des colonnes du registre de recensement ci-dessus). Ou, bien évidemment, l’inverse.
La proximité des colonnes, le dispositif de comptage au bas de chaque page renvoyé dans un récapitulatif en fin de registre, sont probablement les raisons essentielles qui conduisent à cette distorsion. Ce système conduit à déceler les erreurs arithmétiques si la somme des hommes et femmes est différente du total des individus. Mais une confusion entre les genres peut persister sans être décelée dans le total.
Les mêmes motifs amènent à un écart sur la situation sociale. Une femme veuve est réputée mariée, par exemple. Elle est inscrite dans la colonne 10 en lieu et place de la colonne 11. L’ensemble des totaux s’en trouve faux, mais le total général demeure juste selon le principe des vases communicants.
Il convient de relativiser les conséquences de ces erreurs en mesurant leur ampleur. Selon le recensement, Heudicourt est habité par 1 567 personnes, 781 hommes et 786 femmes, soit respectivement 49,8 % et 50,2 %. Le relevé réalisé présente, correction faite, 766 hommes et 801 femmes, soit 48,9 % et 51,1 %. Quinze garçons ont été comptabilisés dans la colonne des filles.
Cette disparité de 0,9 %, rapportée au plan national, concernerait 301 868 individus pour le recensement de 1836. Mais rien ne permet d’ériger en valeur significative ce taux constaté sur cette unique commune.

L’AGE
C’est dans ce domaine que les différences entre l’âge déclaré et la réalité constatée par l’état civil sont les plus marquées. Plusieurs hypothèses peuvent concourir à éclairer cette situation.
Dans une très grande majorité des cas, l’écart constaté est d’une année, en plus ou en moins. Basé probablement sur une déclaration ne faisant pas l’objet de contrôle, contingenté à la personne qui répond pour elle-même ou ses proches, inhérent à la date où la question est posée par rapport à la date de naissance, l’ensemble de ces remarques, seules ou conjuguées, peuvent constituer le motif d’un aussi faible intervalle.
Les écarts plus conséquents, trois à cinq ans en plus ou en moins, concernent les personnes au-delà de cinquante ans, voire plus. L’état civil, création révolutionnaire, existe depuis 44 ans en 1836. Antérieurement, la référence est le registre paroissial dans lequel la date retenue est celle du baptême. L’approximation résulte sans doute d’une méconnaissance par l’individu lui-même de son âge. Deux exemples choisis pour leur amplitude extrême : Pierre Louis DIAQUIN a 76 ans pour le recensement, 70 pour le registre paroissial ; Pierre GAUSSUIN est réputé avoir 74 ans alors qu’il en a 66.

Heudicourt en 1836

Pyramide des âges de la population en 1836

Pour esquisser l’étude ci-après, un choix était nécessaire entre les différentes options qu’ouvrent les imprécisions présentées précédemment. Globalement, les données du recensement sont privilégiées, y compris lorsqu’elles sont erronées. Une seule exception à cette règle : le genre des individus.
Cette décision change de façon insignifiante (0,9 %) le rapport entre les hommes et les femmes habitant le village en 1836. Par effet mécanique, les professions s’en trouvent rectifiées en genre pour correspondre à leur sexe. Hormis ces deux points, les autres champs sont conservés tels qu’ils apparaissent dans le recensement.

LES POPULATIONS

Catégorie socio-professionnelle de la population en 1836

Numériquement, les femmes sont un peu plus nombreuses que les hommes. Cette différence reste peu importante : 801 femmes et 766 hommes ; respectivement 51,1 % et 48,9 % de l’ensemble démographique.
La pyramide des âges présentent les caractéristiques d’une population jeune offrant les attributs nécessaires à un essor démographique. Le graphique restituant l’évolution de la population selon les recensements confirme effectivement cette tendance. L’accroissement est dû au solde naturel (différence entre les naissances et les décès). Au cours des dix années précédentes, la population a ainsi vu son nombre augmenter de 108 personnes. Le solde migratoire (différence entre les arrivées et les départs du village) y contribue probablement de la même façon. Il n’est pas possible de corroborer totalement cette hypothèse dans la mesure où les données certaines et objectives ne sont pas disponibles.

Bien que le canton soit essentiellement rural dans une époque où la ruralité est encore la forme dominante, les Heudicourtois tirent principalement leurs sources de revenu du tissage.

Classification Métiers
ARTISAN Bourrelier - Charpentier - Charron - Cordonnier - Couvreur - Couturière - Maçon - Maréchal - Menuisier - Meunier - Tailleur - Tonnelier
COMMERCE Boucher(ère) - Cabaretier(ère) - Marchand(e)
EXPLOITANT AGRICOLE Agriculteur(trice) - Fermière - Ménager(ère)
OUVRIER AGRICOLE Berger - Jardinier - Journalier(ère)
SERVICE Chasse marée - Chirurgien - Dame de confiance - Domestique - Facteur - Garde - Instituteur - Percepteur - Praticien - Servante
TISSAGE Fileur(se) - Tisseur(se) - Trameur(se)
INACTIF Chantre - Curé - Infirme - Mendiant(e) - Propriétaire - Rentier(e) - Soldat


La classification telle qu'elle est opérée ci-dessus est sujette à débat. La colonne des métiers précise la totalité des occupations professionnelles présentes en 1836.

LES PATRONYMES
Les données du recensement attestent de la résidence de 370 ménages. Ils répertorient 190 patronymes différents, dont 35 % ne sont portés que par un seul individu. Il s’agit en général des personnes natives d’une autre commune : couple sans enfant, conjoint d’un originaire, ou personne seule exerçant son activité professionnelle à Heudicourt.
Les vingt cinq noms de famille les plus représentés en nombre d’individus correspondent à 46 % de la population du village, soit un total de 857 personnes. En d’autres termes, 25 familles constituent la moitié des habitants. Le tableau ci-dessous restitue le nombre de ménages et de personnes, et la moyenne d’individus par unité de vie.

Patronyme Nombre de ménages Nombre d'individus Nombre par ménage Patronyme Nombre de ménages Nombre d'individus Nombre par ménage Patronyme Nombre de ménages Nombre d'individus Nombre par ménage
LARDÉ 28 64 2,29 BELLIER 25 43 1,72 SÉRY 24 67 2,79
MENNECIER 24 36 1,50 FRANÇOIS 22 60 2,73 MASSE 22 42 1,91
DEMARLE 21 62 2,95 BAUCHART 20 46 2,30 DESPAGNE 19 46 2,42
BAUDELOT 17 42 2,47 VION 16 21 1,31 LONNOY 14 24 1,71
TAQUET 12 38 3,17 HARLÉ 12 33 2,75 BOURLEUX 11 30 2,73
TAILLEFER 11 22 2,00 WARGNIEZ 10 22 2,20 GOSSET 9 20 2,22
THUET 9 18 2,00 MASCRÉ 8 21 2,63 LEGRAND 8 18 2,25
CLÉRY 8 17 2,13 DUBOIS 6 22 3,67 TARDIEU 5 22 4,40


LES PRÉNOMS
Les prénoms sont repris dans le recensement le plus souvent sous leur forme usuelle. Il semble que pour certaines personnes les prénoms sont d’une précision plus proche de l’état civil quoique la comparaison des deux ne tombe pas toujours juste. Des regroupements sont agglomérés pour le dénombrement. Les prénoms féminins affichent une plus grande disparité, 186 prénoms pour l’ensemble des habitantes, que les prénoms masculins : 165. Le taux est calculé sur l'ensemble des prénoms selon le sexe : ainsi, un homme sur dix à Heudicourt se prénomme Jean Baptiste en 1836.

Hommes Nombre Taux Femmes Nombre Taux
JEAN BAPTISTE 84 10,31 % CATHERINE 94 11,74 %
LOUIS 50 6,53 % MARIE 40 4,99 %
PIERRE 50 6,53 % AUGUSTINE 36 4,49 %
FRANÇOIS 31 4,05 % VIRGINIE 31 3,87 %
PIERRE ANTOINE 23 3,79 % EUGÉNIE 31 3,87 %
CONSTANT 23 3,00 % CONSTANCE 27 3,37 %
DÉSIRÉ 22 2,87 % ADÈLE 22 2,75 %
PIERRE FRANÇOIS 22 2,87 % MADELEINE 21 2,62 %
EUGÈNE 19 2,48 % SOPHIE 20 2,50 %
PIERRE LOUIS 19 2,48 % JOSÉPHINE 17 2,12 %


Focus sur les "LARDÉ"

Pour guider le choix de ce patronyme, le plus grand nombre de ménages présent dans le village a été retenu.

LARDÉ : le plus grand nombre de foyers.
Historiquement, les « LARDÉ » sont originaires de la commune : durant la période de 1765 à 1792, c’est le troisième patronyme par ordre d’importance des enfants baptisés figurant dans les registres paroissiaux. Ils forment une communauté homogène, les vingt huit ménages recensés à Heudicourt ayant tous un lien de parenté entre eux.

Pyramide des âges des "LARDÉ" en 1836

En comparaison avec l’ensemble du village, les femmes sont en plus grand nombre (55 %). Ce déséquilibre entre les sexes est essentiellement du aux naissances des quinze dernières années qui a vu venir à la vie des filles. L’âge médian des garçons est de 36 ans alors qu’il est de 17 ans pour le sexe opposé. Sans inversement de tendance, la transmission agnatique devrait conduire à une régression du nom dans les années à venir.
La pyramide des âges quinquennaux de la famille illustre significativement la féminisation des porteurs du patronyme. Aux deux extrêmes, l’homme le plus jeune a 1 an et le plus ancien, 76 ans ; la femme, 3 ans, et 79 ans.

Hommes Femmes Structure
Isolé 3 1 14,3 %
Isolé + 1 1 - 10,7 %
Isolé + 4 1 -
Isolé + 5 1 -
Couple sans enfant 2 3 17,9 %
Couple + 1 1 - 57,1 %
Couple + 2 3 1
Couple + 3 3 3
Couple + 4 2 1
Couple + 5 19 2


Catégories socio-professionnelle des "LARDÉ" en 1836

Le couple avec enfants est la forme de structure familiale la plus représentée parmi les vingt huit ménages. Les couples viennent ensuite. C’est parmi eux que l’on retrouve les personnes les plus âgées, leurs enfants ayant pris leur indépendance tout en continuant à vivre au village. Les foyers monoparentaux et les isolés ont en commun le veuvage. Il n’existe pas de fille-mère. Les pères isolés avec une charge familiale ont entre 40 et 48 ans ; ils sont seuls, depuis le décès de leur épouse, intervenu depuis plus de dix ans. Le remariage, fréquent à cette époque lors de la présence d'enfants, ne s'est pas fait. Ce relatif systématisme chez les "LARDÉ" de demeurer seul doit avoir un motif qui reste ici obscur.
Les personnes exerçant une activité professionnelle forment 81 % de l’ensemble des membres des ménages. Les douze inactifs sont les enfants de 1 à 9 ans. Font exception à cette règle un homme seul âgé de 76 ans, et un chef de famille de 42 ans dont l’épouse et les enfants travaillent. Les enfants LARDÉ travaillent dès leur dixième anniversaire, filles et garçons.
Les « LARDÉ » tirent essentiellement leurs ressources des métiers du tissage . Sur les 52 actifs, 40 (77 %) exercent la profession de tisseurs, fileuses, ou trameurs. Tisseur est une activité majoritairement masculine qui s’exerce durant toute la vie depuis l’adolescence : le plus jeune a 15 ans. Les tisseuses présentent un profil quelque peu différent dans la trajectoire. Elles sont issues de famille tirant leurs revenus d’un autre domaine socio-professionnel, exploitant agricole en l’occurrence. Jeune femme n’ayant pas encore pris une indépendance par le mariage, elles évolueront vers un autre métier ensuite, en fonction du niveau social de leur époux. Même si elles demeurent dans les métiers du tissage, elles deviendront fileuses ou trameuses. Elles viennent ainsi compléter une chaine théorique : filer, la mère ; tramer, les enfants ; tisser, le père. Le tramage voit une même distinction entre les sexes. Ce sont les enfants qui se livrent à cette activité. Mais si les garçons deviennent à l’adolescence des tisseurs, les filles perdurent plus longtemps dans cette activité.
Les « LARDÉ » relevant de la catégorie socio-professionnelle des exploitants agricoles sont tous issus en filiation directe d’Antoine LARDÉ, brasseur né au début du XVIIIe siècle. Sur ses huit enfants ayant vécu, un seul a poursuivi son activité avant de se réorienter, comme ses frères, vers les métiers de la terre. Au niveau de cette génération, ils travaillent pour les ménagers et cultivateurs en qualité de journalier ou valet de charrue. Un seul finira au terme de sa vie cultivateur lui-même. Paradoxalement, sa propre descendance se consacrera aux métiers du tissage. Les filles d’Antoine LARDÉ, quand à elles, trouvèrent leur mari parmi les ménagers du village.
Ce sont les 3e et 4e générations que nous retrouvons lors du recensement de 1836, tous ayant poursuivi l’ascension sociale de leurs parents en devenant ménager ou cultivateur. Sur les dix personnes considérées, 60 % sont des femmes ayant maintenu leur statut dans une alliance matrimoniale.
Quels furent les apports de la période révolutionnaire, notamment la vente des biens nationaux ? Une prospective qui reste à mener ...
Jean Pierre LARDÉ, fils d’un couple de ménager, est l’un des instituteurs du village en 1836. Il dispose donc de l’instruction requise, ce qui est remarquable compte tenu que les enfants sont au labeur dès l’âge de dix ans. L’étude faite à partir des 116 mariages célébrés à Heudicourt entre 1823 et 1832 montre que 49 % des couples ne signent ni l’un ni l’autre l’acte d’état civil ; ils ne sont que 22 % à signer tous les deux.

Illustrations - Photos anciennes.png En photos

Familles notables.png Notables

Les maires

Prénom(s) NOM Mandat Observations
- -  
Jean Louis COUTANT (~1760-1834) 1793 - 1795 La municipalité est élue le 8 pluviôse an I (27.1.1793). Le Tribunal criminel du département de la Somme destitue la municipalité le 14 ventôse an III (27/04/1795).  
Pierre BELLIER (1766-1829) 1795 - 1796 Agent de la commune.  
Augustin BAUCHART (~1750-1811) 1796 - 1798 Agent de la commune.  
Jean Pierre Augustin HENNE (~1759-1820) 1798 Adjoint. Agent de la commune.  
Jean François Alexandre DHILLY (1767- ) 1798 Agent de la commune.  
Charles CAPREAUX 1798 Président de l'Administration Municipale du canton d'Heudicourt.  
Jean Louis MENECIER (~1764- ) 1799 - 1800 Adjoint de la commune.  
Augustin BAUCHART (~1750-1811) 1799 - 1800 Maire provisoire.  
Antoine MAGNIER (~1753- ) 1800 - 1816 Maire.  
Pierre TAILLEFERT (~1745-1818) 1816 - 1818 Maire. Son mandat cesse à son décès le 6 juin 1818.  
Pierre François MASCRE (~1760-1830) 1818 - 1830 Maire (Adjoint depuis 1813). Son mandat cesse à son décès le 8 novembre 1830.  
Floris Edouard MAGNIEZ (1795-1831) 1830 - 1831 Maire. Il est le fils d'Antoine MAGNIER. Son mandat cesse à son décès le 20 octobre 1831.  
Amand MALEZIEUX (1786- ) 1831 - 1832 Conseiller municipal délégué par arrêté du Sous-Préfet de Péronne.  
Jacques Augustin MAGNIEZ (1806-1859) 1832 - 1859 Maire. Il est le neveu d'Antoine MAGNIER et le cousin de Floris Edouard MAGNIEZ, maires précédemment. Son mandat cesse avec son décès.  
 
Ernest MAGNIEZ 1859 - 1883 Maire. Cesse ses fonctions sur démission en juin 1883. Il était absent depuis octobre 1882.  
Antoine CATTIAUX (1818-1891) 1870 - 1877 Maire. Conseiller général Républicain de la Somme. Décédé le 2 mars 1891.  
- -  
Louis DEMALLE 1883 - 1888 Maire.  
Thomas François MASCRE (1830-1900) 1888 - 1900 Maire. Son mandat cesse à son décès. Chevalier du Mérite Agricole.  
Narcisse LEROY 1900 - Maire en 1900.  
- -  
Gustave MENNECHET 1909 Maire en 1909.  
- -  
- -  
Belfort LEGERE 1947 - Maire en 1947.  
- -  
Tiburce GOSSET 1955 - 1956 Maire en 1955/56.  
- -  
Claude POTY (1933-1985) 1965 - 1985 Maire. Décédé en 1985  
- -  
André DAMATTE (1929-1992) - 1992 Maire. Décédé en 1992  
- -  
Jean SEGAERT (1935-2013) 1995 - 2001 Chevalier du Mérite agricole. Décédé le 18 août 2013, à l'âge de 78 ans.  
Philippe BUTEZ 2001 - 2014 Réélu en 2008. Ne se représente pas en 2014.  
Serge DENGLEHEM 23/03/2014 - (2020) Conseiller municipal depuis 2008. Maire à partir de 2014.  
- -  
  • Entre 1800 et 1848, les maires sont nommés par le préfet.

Source : MairesGenWeb

Les notaires

Prénom(s) NOM Période Observations
- -  
- -  
- -  

Les curés

Prénom(s) NOM Période Observations
- -  
DUCASTEL Nicolas avant 1765 [1] - 1781 Né vers 1756, son décès survient à Heudicourt le 30 juillet 1781.  
SERPETTE Georges François 1781 - 1791 Curé de la paroisse, il refuse de prêter serment à la Constitution. Né vers 1756 à Curchy (80), il meurt le 18 juillet 1821 à Heudicourt.  
PATIN [2] 1791 - 1792 Prêtre constitutionnel élu le 6 juin 1791. Il était auparavant vicaire de Boucly.  
DARRAS 1792 - 1792 Desservant de la paroisse.  
Claude LEFEBVRE 1792 - Élu curé de la paroisse le 23 novembre 1792.  
- -  
Florimont COLMAIN [3] - 1832 - Né vers 1799.  
- -  
Victor HOCQUET [4] - 1848 - Né vers 1804.  
Jules LECLERCQ 1874 -  
Jean Baptiste MIDY 1886 - 1911 Décédé le 5 mars 1911.  
HOCHARD Henri en 1936  

Les titulaires de la Légion d'honneur

Médaille - Légion d'honneur.png
Prénom(s) NOM Naissance Décès Observations
Pierre Antoine Augustin BAUCHART 8 octobre 1773 14 juin 1804 Chef de bataillon napoléonien mort au combat  
Antoine François MAGNIEZ 6 septembre 1792 16 avril 1854 Chef d'escadron sous la Restauration  
Gustave Constant Jean Baptiste LEGRAND 22 juillet 1878 9 juillet 1934 Lieutenant. A participé à la 1re Guerre Mondiale  
Gaétan Démosthène Louis BAUCHART 22 décembre 1888 5 juin 1959 Sergent. A participé à la 1re Guerre Mondiale  

Source : Liste des médaillés de la Légion d'honneur sur le site Léonore du ministère de la culture

Quatre hommes natifs de la commune ont été décorés de la Légion d'honneur.

  • Pierre Antoine Augustin BAUCHART nait à Heudicourt le 8 octobre 1773. Il est le fils d'Antoine BAUCHART et de Marie Louise DEVAQUE. Volontaire le 16 septembre 1793 (il n'a pas encore 20 ans), il rejoint l'armée de l'Ouest et du Nord. En 1796, il fait la campagne d'Italie et s'embarque pour la campagne d'Égypte. Il rentre en France avec le Général Bonaparte. Il participe ensuite aux campagnes d'Autriche, de Prusse, de Pologne et de Russie. Il est promu caporal en 1799, sergent en 1800, lieutenant en 1804, capitaine en 1807, chef de bataillon en 1812. Blessé à Essling en 1809, il meurt sur les bords de la Bérésina le 26 novembre 1812 à l'âge de 39 ans. Il a reçu la Légion d'honneur le 14 juin 1804. Fils unique, il n'a pas laissé de descendance.

Source : Fastes de la Légion d'Honneur - Tome 2

  • Antoine François MAGNIEZ nait le 6 septembre 1792. Il est issu de l'union d'Antoine MAGNIEZ et Marie Thérèse Françoise D'HANGEST. Admis à l'École Polytechnique dans la promotion 1811. Lieutenant au 9e Régiment d'Artillerie à pied de 1815 à 1816, il participe au sein de la Grande Armée au blocus de Wézel. À la Restauration, il poursuit son engagement militaire au sein du 1er Régiment d'Artillerie à pied en assurant la fonction d'inspecteur des fonderies. Il est promu au grade de capitaine d'artillerie le 31 juillet 1822, affecté à l'Armée du Nord (1831-32) dont le siège est à Anvers. Il est nommé Chef d'escadron le 2 avril 1843. Il est décoré de la Légion d'honneur le 17 janvier 1833. Il meurt le 16 avril 1854.

Source : Annuaire militaire de la République Française

  • Gustave Constant Jean Baptiste LEGRAND, né le 22 juillet 1878. Militaire de carrière, il est intégré au 4e Bataillon d'Artillerie à pied en tant que cannonier le 16 novembre 1899. Il monte dans la hiérarchie rapidement : brigadier en 1900, maréchal des logis en 1901, maréchal des logis fourier en 1902, maréchal des logis chef en 1904, adjudant en 1909. Il est affecté au 5e Régiment d'Artillerie à pied le 1er mars 1910 où il poursuit son parcours militaire : adjudant chef en 1913, sous lieutenant à titre temporaire en 1915 puis définitivement en 1916, lieutenant en 1917. Il rejoint le 155e Régiment d'Artillerie le 15 novembre 1917. Il est chargé des effectifs en 1918, puis en devient le trésorier en 1919. Durant la 1re Guerre mondiale, entre le 2 août 1914 et le 23 octobre 1919, il est cité trois fois à l'ordre de l'armée pour des faits d'engagement et de bravoure. Il a subi une intoxication au gaz en 1917. Il reçoit la Légion d'honneur le 11 juillet 1920. Il meurt le 9 juillet 1934.

Source : Archives Nationales. Base de données Léonore

  • Gaëtan Démosthène Louis BAUCHART nait le 24 décembre 1888 de l'union d'Emile Anthème BAUCHART et Marie Jeanne BRIDOUX, époux de Marie Jeanne GUISAMBERT. Il effectue une carrière militaire de 32 ans environs, dont près de 5 années durant la 1ère Guerre mondiale, avec le grade de sergent. Il est cité quatre fois pour acte de courage, blessé le 5 novembre 1918. Décoré de la Médaille militaire le 9 octobre 1918. Il est promu chevalier de la Légion d'honneur le 11 novembre 1958 qu'il reçoit des mains de Paul LEJEUNE, conseiller général, maire de Guyencourt-Saulcourt. Il décède le 5 juin 1959.

Source : Archives Nationales. Base de données Léonore

Émigration

Émigration en Algérie

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Monument aux morts couleur france.png
Monument aux morts

Morts des guerres 1914-1918 / 1939-1945 / Algérie

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Ressources généalogiques

Dépouillements d'archives

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Site internet :

GPS : 50.022086° / 3.078248° (GoogleMaps) ou Cassini / Satellite / IGN / Cadastre (Géoportail)

Commentaire : ouverte du lundi au vendredi, de 9h00 à 12h00 (sauf le mercredi).

Source : Annuaire-Mairie & L'annuaire Service Public (Avril 2016)

Dépouillements des registres paroissiaux et d'état civil

Pourquoi n’existe-t-il pas de registres paroissiaux antérieurs à 1765 ?

Deux réponses figurent dans les registres d'état civil :

1°) Registres disparus à la suite « d’un incendie arivé en mil sept cent soixante cinq qu’il a tous consumer les registres de cette commune » (Extrait d'un acte de mariage le 28 juin 1808. Orthographe reprise.)
2°) « les exportant ne pouvant justifier de son acte de naissance parce que les registres de l’état civil de la commune d’Heudicourt se sont trouvés égarés » (Extrait de la transcription d'un jugement en date du 26 octobre 1811)

Les registres paroissiaux et d'état civil sur le site des Archives départementales de la Somme

Archives notariales

Les patronymes

L'ensemble des patronymes à partir des registres paroissiaux et d'état civil sur Généanet.

Dans les registres paroissiaux
Patronymes Hommes Femmes Total
DEMALLE / DEMARLE 31 29 60
SERI / SERY 33 25 58
LARDE / LARDEZ 30 26 56
MASSE 23 32 55
BAUCHARD / BAUCHART 27 23 50
DESPAGNE 25 24 49
VION 19 24 44
BAUDELOT 14 22 36
DENDELEUX / DENDLEUX 17 19 36
FRANCOIS 16 17 33
LEGRAND 13 16 29
FONTAINE 12 12 24
GOSSET 13 11 24
MENECIER / MENESSIER 10 13 23
BELIER / BELLIER 12 10 22
TAILFER / TAILLEFER 14 8 22


Ce tableau restitue les patronymes issus des registres de baptême entre 1765 et 1792. L'orthographe est encore peu stabilisée : le curé qui rédige les registres, voire son remplacement occasionnel par un curé d'une paroisse voisine, propose fréquemment des graphies différentes. Cette liste n'est pas exhaustive de l'ensemble des patronymes présents dans la commune : seuls les 15 noms les plus représentés sont repris. La promesse du développement pour l'avenir repose sur les familles qui ont des enfants de sexe masculin compte tenu de la transmission agnatique. Cette dernière remarque est relative à la prise en considération de la mortalité infantile et de l'émigration vers d'autres communes.

Le croisement avec l'annuaire téléphonique 2009 révèle que certains patronymes sont encore présent dans le village : BAUCHART et BAUCHARD (la stabilisation de l'orthographe par l'état civil a conservé les deux formes qui sont, à l'origine, issues de la même souche) ; LEGRAND ; BELLIER.

Dans les registres d'état civil

Le tableau, comme ci-dessus, reprend les 15 patronymes les plus représentés dans les registres de naissance entre 1793 et 1842.

Patronyme Hommes Femmes Total
DEMALLE / DEMARLE 60 47 107
SERY 49 57 106
BAUCHART 59 45 104
LARDE 46 49 95
DESPAGNE 50 35 85
BELLIER 35 38 73
FRANCOIS 35 38 73
LEGRAND / LEGRAS 36 29 65
MASSE 29 33 62
HARLE / HARLAY 32 28 60
BAUDELOT 27 28 55
LONNOY 27 27 54
MENECIER 24 25 49
TAQUET 29 19 48
TAILLEFERT 26 18 44


Remarques

Nuvola apps bookcase.png Bibliographie


  • Bulletin de la Société des Antiquaires de Picardie
  • Cryptes de Picardie. Recherches sur l’origine des souterrains-refuges qui existent en grand nombre dans les départements de la Somme, du Pas de Calais et du Nord - Mémoires de la Société d’Archéologie de la Somme, Tome Ier - BOUTHORS A. - 1838
  • Fastes de la Légion d'Honneur - Paris - 1846
  • Inventaire sommaire de la série L. Tome II. Registres des districts - Archives Départementales de la Somme - J. ESTIENNE
  • La Guerre en 1917. Les crimes allemands dans la Picardie dévastée - Maurice THIERY - Editions E. de Boccard - Paris - 1918
  • Les Muches. Souterrains-refuges de la Somme - Hugues C. DEWERDT. Guillaume PAQUES. Frédérik WILLMANN - Editions Alan Sutton. Collection Passé Simple - 2009
  • Les villes souterraines - Journal des Débats Politiques et Littéraires - LEUCOTES - 2 octobre 1916
  • Les voies antiques du Vermandois Mémoires de la Société académique des sciences, arts, belles lettres, agriculture et industrie de Saint-Quentin, Tome XV - BOUDEVILLE A. - 1907
  • Mémoire de la Société des Antiquaires de Picardie
  • Péronne son origine et ses développements - VALLOIS M.G. - Péronne - 1880
  • Roisel et ses environs Histoire de l'arrondissement de Péronne - Abbé Paul Decagny - Le Livre d'histoire - 1990

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Référence.png Notes et références

  1. Les premiers registres paroissiaux conservés aux archives débutent en 1765.
  2. Le capitaine de gendarmerie établit le 3 février 1792 un rapport au District. Il y mentionne la fuite de PATIN suite à une tentative d'assassinat par les partisans de l'ex-curé SERPETTE. Les partisans de la municipalité par représailles ont dévasté la maison de SERPETTE qui a porté plainte. L'enquête du capitaine de gendarmerie fait état d'une grande effervescence : 4 citoyens ont témoigné avoir été maltraités. Les partisans de la municipalité leur ont enjoint de se trouver le 4 février sur la place pour aller rechercher PATIN. À défaut, leur maison serait détruite. L'histoire ne dit pas si les menaces furent mises à exécution, mais PATIN ne revint pas. Et d'en déduire, qu'en 1792, la municipalité d'Heudicourt était nettement du parti de la Révolution !
  3. Mentionné dans le recensement de 1836.
  4. Mentionné dans le recensement de 1851.



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