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== Le dernier maréchal<ref>Par Martin Giovaccini pour La Gazette de Marçon année 2007 - FJA.</ref> ==
== Le dernier maréchal<ref>Par Martin Giovaccini pour La Gazette de Marçon année 2007 - FJA.</ref> ==
* 2007 : Il est encore en pleine possession de ses moyens mais l'âge administratif est là, et '''Paul ROY''' vient de faire valoir ses droits à une juste et méritée retraite. Marçon perd du même coup son '''maréchal-forgeron-serrurier-soudeur-réparateur''' en tous genres. Un artisan précieux s'il en est dans une communauté rurale où les besoins sont multiples. Les Marçonnais n'entendront plus résonner l'enclume [...]. Les grandes portes de la forge resteront closes. Une page de l'Histoire de la Commune sera tournée. Un peu de vie s'en sera allé.
* 2007 : Il est encore en pleine possession de ses moyens mais l'âge administratif est là, et '''Paul ROY''' vient de faire valoir ses droits à une juste et méritée retraite. Marçon perd du même coup son '''maréchal-forgeron-serrurier-soudeur-réparateur''' en tous genres. Un artisan précieux s'il en est dans une communauté rurale où les besoins sont multiples. Les Marçonnais n'entendront plus résonner l'enclume [...]. Les grandes portes de la forge resteront closes. Une page de l'Histoire de la Commune sera tournée. Un peu de vie s'en sera allé.
* Soixante quatre années se seront écoulées depuis qu'André NIATEL avait monté sa forge à l'entrée du bourg. Paul ROY, le tourangeau originaire de Semblançay<ref>http://www.semblancay.com/ - FJA</ref>, devait en assurer la continuité en 1972, lorsqu'André Niatel prit sa retraite. Il n'était pourtant pas disposé à battre le fer, Paul Roy, lorsque tout gamin il s'en allait regarder le père VERNÈS actionner le soufflet de sa forge à deux pas de la maison paternelle. « J'allais le voir travailler mais à vrai dire, c'est le bois qui m'intéressait. J'aimais bien ce matériau ». Pendant la guerre le "petit Paul" avait découvert la menuiserie lorsqu'un artisan s'était installé dans la bourgade et l'avait laissé bricoler avec des chutes de bois. « Mais curieusement un jour je me suis trouvé avec un morceau de fer, j'aurais pu souder... ».  
* Soixante quatre années se seront écoulées depuis qu'André NIATEL avait monté sa forge à l'entrée du bourg. Paul ROY, le tourangeau originaire de [[37245 - Semblançay|Semblançay]]<ref>http://www.semblancay.com/ - FJA</ref>, devait en assurer la continuité en 1972, lorsqu'André Niatel prit sa retraite. Il n'était pourtant pas disposé à battre le fer, Paul Roy, quand tout gamin il s'en allait regarder le père VERNÈS actionner le soufflet de sa forge à deux pas de la maison paternelle. « J'allais le voir travailler mais à vrai dire, c'est le bois qui m'intéressait. J'aimais bien ce matériau ». Pendant la guerre le "petit Paul" avait découvert la menuiserie lorsqu'un artisan s'était installé dans la bourgade et l'avait laissé bricoler avec des chutes de bois. « Mais curieusement un jour je me suis trouvé avec un morceau de fer, j'aurais pu souder... ».  
* '''Son parcours''' : c'est sans doute la soudure qui a conduit Paul a la forge. Il entre comme apprenti chez le père JAHAN, à Monnaie<ref>http://www.ville-monnaie.fr/portail.php?__ - FJA</ref>, puis il se retrouve chez Gaston TABAREAU, à Beaumont-sur-Dême<ref>https://fr.wikipedia.org/wiki/Beaumont-sur-D%C3%AAme - FJA</ref>. Il y reste jusqu'en 1956. Un court passage à Chemillé-sur-Dême<ref>https://fr.wikipedia.org/wiki/Chemill%C3%A9-sur-D%C3%AAme  - FJA</ref> puis il arrive à Marçon dans la forge d'André NIATE, en février 1956. Il en prend possession le 1{{er}} janvier '''1972'''. À cette époque, il ferrait '''400 chevaux par an'''.
* '''Son parcours''' : c'est sans doute la soudure qui a conduit Paul a la forge. Il entre comme apprenti chez le père JAHAN, à [[37153 - Monnaie|Monnaie]]<ref>http://www.ville-monnaie.fr/portail.php?__ - FJA</ref>, puis il se retrouve chez Gaston TABAREAU, à [[72027 - Beaumont-sur-Dême|Beaumont-sur-Dême]]<ref>https://fr.wikipedia.org/wiki/Beaumont-sur-D%C3%AAme - FJA</ref>. Il y reste jusqu'en 1956. Un court passage à [[37068 - Chemillé-sur-Dême|Chemillé-sur-Dême]]<ref>https://fr.wikipedia.org/wiki/Chemill%C3%A9-sur-D%C3%AAme  - FJA</ref> puis il arrive à Marçon dans la forge d'André NIATE, en février 1956. Il en prend possession le 1{{er}} janvier '''1972'''. À cette époque, il ferrait '''400 chevaux par an'''.
* Paul Roy a connu les différentes étapes de '''l'évolution industrielle''' : « Tout d'abord la soudure à l'arc. Il n'y avait pas encore d'électrodes enrobées. C'était plus délicat mais magique quand même ». Survint le grand bouleversement dans le monde agricole avec l'arrivée des tracteurs : « J'ai vu arriver les premiers engins et disparaître les chevaux. Aujourd'hui, j'assiste à la disparition des tracteurs en même temps que les agriculteurs... ». [...] En 1976, il ne ferrait plus que 40 chevaux. Paul Roy s'est toujours adapté aux évolutions, sans jamais abandonner son savoir-faire traditionnel de la forge et de la maréchalerie. La '''poinçonneuse''', la '''cisaille''' ou '''l'estampeuse''' aux allures de pièces de musée continuent toujours à rendre des services éminents. Chez Paul il n'est pas un problème de métallurgie qui n'ait trouvé une solution : « je faisais de tout. Depuis les oreilles de marmites jusqu'à la réparation des motobineuses en passant par les pentures et autres machines agricoles les plus diverses ». Paul ROY pourrait énumérer à l'infini le nombre de réparations miracles effectuées dans son atelier, véritable caverne d'Ali Baba du "système D".  « Je me souviens qu'un jour un ami restaurateur est venu me trouver parce qu'il avait cassé une pièce actionnant la fermeture de la chambre froide de son établissement. Une pièce essentielle en aluminium, impossible à retrouver. [...] On en a fabriqué une spéciale en ferraille sur l'enclume. La chambre froide a pu fonctionner des années encore ».
* Paul Roy a connu les différentes étapes de '''l'évolution industrielle''' : « Tout d'abord la soudure à l'arc. Il n'y avait pas encore d'électrodes enrobées. C'était plus délicat mais magique quand même ». Survint le grand bouleversement dans le monde agricole avec l'arrivée des tracteurs : « J'ai vu arriver les premiers engins et disparaître les chevaux. Aujourd'hui, j'assiste à la disparition des tracteurs en même temps que les agriculteurs... ». [...] En 1976, il ne ferrait plus que 40 chevaux. Paul Roy s'est toujours adapté aux évolutions, sans jamais abandonner son savoir-faire traditionnel de la forge et de la maréchalerie. La '''poinçonneuse''', la '''cisaille''' ou '''l'estampeuse''' aux allures de pièces de musée continuent toujours à rendre des services éminents. Chez Paul il n'est pas un problème de métallurgie qui n'ait trouvé une solution : « je faisais de tout. Depuis les oreilles de marmites jusqu'à la réparation des motobineuses en passant par les pentures et autres machines agricoles les plus diverses ». Paul ROY pourrait énumérer à l'infini le nombre de réparations miracles effectuées dans son atelier, véritable caverne d'Ali Baba du "système D".  « Je me souviens qu'un jour un ami restaurateur est venu me trouver parce qu'il avait cassé une pièce actionnant la fermeture de la chambre froide de son établissement. Une pièce essentielle en aluminium, impossible à retrouver. [...] On en a fabriqué une spéciale en ferraille sur l'enclume. La chambre froide a pu fonctionner des années encore ».
* Aujourd'hui, ce forgeron philosophe, passionné par le monde qui l'entoure, curieux dans le bon sens du terme, ne regrette qu'une chose, la brutalité administrative qui le contraint à cesser toute activité  en 2007 : « on m'autorise à cultiver deux hectares de terres si je le veux ! C'est bien dommage, j'aurais souhaité terminer en douceur et continuer à rendre quelques services d'autant que personne ne veut reprendre l'affaire... ».  
* Aujourd'hui, ce forgeron philosophe, passionné par le monde qui l'entoure, curieux dans le bon sens du terme, ne regrette qu'une chose, la brutalité administrative qui le contraint à cesser toute activité  en 2007 : « on m'autorise à cultiver deux hectares de terres si je le veux ! C'est bien dommage, j'aurais souhaité terminer en douceur et continuer à rendre quelques services d'autant que personne ne veut reprendre l'affaire... ».  
''(Les Marçonnais et tous ceux qui mesurent l'importance d'un artisan aussi providentiel, regretteront aussi la fin de la forge. Au revoir et bonne retraite tout de même, ami Paul ! Martin Giovacchini)''.
''(Les Marçonnais et tous ceux qui mesurent l'importance d'un artisan aussi providentiel, regretteront aussi la fin de la forge. Au revoir et bonne retraite tout de même, ami Paul ! Martin Giovacchini)''.


== {{Voir aussi }} ==
== {{Voir aussi}} ==
 
* [[72183 - Marçon - Santé et médecine|Marçon - Santé et médecine]]
* [[72183 - Marçon - Santé et médecine|Marçon - Santé et médecine]]
* [[Maréchal-ferrant|Le métier de maréchal-ferrant]]


== {{Liens utiles}} ==
== {{Liens utiles}} ==
* [https://www.ville-marcon.fr/ Ville de Marçon]
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