72183 - Marçon - Histoire contemporaine

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Centre de Marçon

Le début du XXe siècle [1]

Progrès... Décisions... Financement...

Le début du siècle s'est déroulé à Marçon comme ailleurs, de manière bien différente avant et après le conflit de 1914-1918. Mais il mérite plus que la rapide évocation faite dans la dernière parution de La Gazette[2].

Route de Beaumont-sur-Dême - La Lucerie
  • Après l'arrivée du train à Château du Loir et les premières automobiles, c'est le tour du télégraphe (partiel car ces moyens n'intéressaient qu'une petite partie de la population), tout comme l'électricité disponible pour moins du quart des Marçonnais avant 1914.
La situation financière de la commune dont la majeure partie est consacrée aux chemins vicinaux (aucune route n'est goudronnée) permet tout juste d'apporter un peu d'aide aux démunis, aux vieillards, aux femmes en couches. Par exemple, le repas cantonal du comité républicain du 25 mai 1913, auquel on invite la musique, les pompiers et les employés de la commune fait l'objet d'un emprunt que l'on ne pourra rembourser que grâce à un prêt personnel du maire, autorisé par la Préfecture ! La vie de la commune dépendait largement du bénévolat et de l'entraide...
  • Il y a parfois des contradictions dans l'air : le 21 septembre 1913, sous la pression de la Préfecture, le conseil n'autorise pas de débit de boissons à moins de 200 mètres du cimetière et de 50 mètres de l'église, des écoles et de l'hospice (déjà 9 débits présents sur la commune). Mais il autorise un septième emplacement pour les bouilleurs de cru, afin d'éviter les déplacements aux très nombreux vignerons de Marçon. L'atelier public, après avoir été au lieu-dit de Saint-Lézin, à l'entrée du bourg, puis au lieu-dit de la Cendrinerie, fut finalement installé face au cimetière, le 7 novembre 1920.
  • Les préoccupations de l'administration centrale à l'époque étaient déjà soumises aux conseils municipaux ruraux. Le 4 mars 1919, face à la volonté de réorganiser et concentrer la police, il fallut défendre le poste de garde-champêtre. La loi municipale fut mise à l'enquête auprès des communes par le Ministère de l'Intérieur. Certaines réponses positives concernant l'autonomie des communes furent données en septembre 1912, et satisfaites soixante ans plus tard !
  • Au chapitre des faits divers le conseil décide le 17 septembre 1916 de vendre deux bidons de carbure, car les lampes à acétylène sont en très mauvais état, et l'éclairage du bourg qui comporte douze ampoules sera repris à la fin des hostilités.

Précision intéressante : le conseil municipal installé le 14 mai 1912 est resté en place jusqu'au 10 décembre 1919, et la plupart des douze conseillers furent réélus.

Deux aspects fondamentaux de la vie marçonnaise

  • Au début du siècle, le rôle essentiel des écoles : l'école des garçons a été inaugurée en 1880 et l'école des filles en 1912. Visiblement le conseil suit de près la vie scolaire. En 1914, 21 adultes fréquentent des cours du soir à l'école des garçons, et une indemnité est votée pour l'épouse de l'instituteur qui l'aide dans ce travail.
  • D'autre part, la souffrance de la population pendant la guerre, visible dans la longue liste de veuves ou d'épouses seules gérant les fermes avec l'aide de jeunes enfants ; la création d'un comité d'action agricole pour cultiver les terres tombées en friches ; le recensement le 30 septembre 1917 de tous les hommes de 16 à 60 ans, alors qu'une quarantaine des jeunes Marçonnais étaient déjà morts dans les batailles, sans compter des dizaines de blessés.

« Il est évident que cette époque demanda aux habitants valides, et notamment au maire et aux conseillers municipaux, beaucoup de dévouement pour faire face à la pénurie, à la misère et en même temps au maintien d'une vie communautaire et civique »[3].

Marçon de 1919 à 1945

Extrait de La Gazette de Marçon 2009, par M. Armand de Malherbe.

Une société civile active

  • L'impression qui se dégage des notes municipales de Marçon prises entre les deux guerres est celle d'une société civile active, surtout agricole et artisanale, animée par une forte convivialité traditionnelle et tranquillement ouverte au progrès technique. À l'époque, le bourg n'avait pas d'eau potable, et la moitié des foyers n'avaient pas l'électricité. Aucun tracteur en vue. En revanche, les cars reliaient les communes, le train mettait Paris à deux heures de Château-du-Loir et il y avait vingt abonnés au téléphone. Faute de moyens, en raison peut-être d'une tutelle pesante de la Préfecture, la vie municipale pour sa part est réduite : peu de projets, pas de subventions, mais une curieuse tendance à solliciter la commune pour ériger des statues en l'honneur de personnes célèbres.
  • La vie privée des personnes assistées étaient mise au grand jour, car le CM devait donner son avis quant aux décisions du bureau de bienfaisance : aide aux femmes en couches, prime à l'allaitement, achat d'un corset, liste des enfants indigents bénéficiaires d'une soupe chaude l'hiver. Une session extraordinaire a même eu lieu le 5 octobre 1921 pour approuver une demande d'hospitalisation.
La consultation de nourrissons est une initiative privée de Mme de Grammont Lespare [4]. Jugée très utile, elle reçoit une subvention de 60 Francs.
  • Les moyens manquaient, même pour l'Éducation Nationale : les instituteurs devaient balayer les classes après les cours (jusqu'au refus intervenu le 14 décembre 1930). Le Préfet se dit prêt à appuyer une demande de secours pour l'acquisition de mobilier pour l'école des filles (écoles d'ailleurs surchargées). Vidées à la suite de la mobilisation et de la véritable hécatombe de jeunes hommes (55 tués à Marçon), elles se remplissent à nouveau dès 1928, et les trois classes comptent plus de 120 élèves en 1932, plus de 130 en 1936, dont 53 dans la classe des petits. Le conseil municipal réclame d'urgence une quatrième classe, mais il faudra attendre encore deux ans.
  • Les sapeurs pompiers, pourtant souvent félicités pour leurs interventions courageuses, sont aussi à la peine pour être équipés, malgré la décision du conseil du 17 février 1928 de couvrir les dépenses (pendant quinze ans). Il faudra attendre fin 1936 pour la construction d'un pylône permettant de procéder aux entrainements et le 2 novembre 1945 pour l'achat d'une motopompe. Lorsqu'un incendie était signalé, tout homme valide était censé prendre deux seaux, les remplir d'eau, et courir vers le sinistre.
Volailler RAT, après 1905
  • La santé des habitants préoccupe le conseil municipal. Outre la question de l'eau, il y a l'inspection de la viande, débitée par trois bouchers.
Le vétérinaire, Mr Ferrand, est prié par le conseil municipal de passer tous les mois.
Sa rémunération dépend de l'animal inspecté :
6 francs pour un bovin adulte, 2,50 fr. pour un porc, 4 fr. pour un mulet, et 3,50 fr. pour un âne.


La vie municipale

Dans cette atmosphère plutôt paisible des années trente, il y a quand même quelques tensions. Voici, en vrac, quelques brefs aperçus de la vie municipale.

- Le pont de Crouzilles est le sujet d'une escalade verbale tout en nuances, qui illustre l'influence des élus : le 23 février 1930, la commune de Lhomme demande à Marçon de participer à l'entretien du pont, mais celle-ci estime que le pont n'est pratiquement pas utilisé par ses habitants, et, encore meurtrie par l'annexion de 1905, demande à La Chartre de participer. Le 4 juillet 1931, le Maire de Lhomme (député) revient à la charge et cette fois le CM de Marçon admet que le pont est parfois utilisé, et vote 100 fr. sur les 510 du devis proposé (sans engagement pour l'avenir). Enfin, le 17 février 1932, notre commune reconnait une plus grande utilisation du pont et vote une subvention de 900 fr. (Elle participe aussi aux frais d'éclairage du pont de Port-Gauthier).
- En février 1932, le conseil municipal menace de démissionner si le Préfet ne relève pas de ses fonctions le garde-champêtre.
- Le CM devra revenir souvent à la charge pour obtenir un accord entre la société départementale et Mr Ménard, qui alimentait en électricité une partie du bourg et de la campagne à partir du Moulin des Nérons.
- Le Préfet ayant découvert quelques noms de communes françaises ressemblant à "Marçon" et craignant une confusion, il suggère au conseil municipal d'ajouter un qualificatif. Compte tenu d'une "certaine rumeur" et "de quelques publicités", le CM suggère « Marçon-la-Jolie », proposition non retenue.
- Non augmentée depuis dix ans, la subvention de la "Musique" est portée de 100 francs à 500 francs le 9 août 1938.
- La suppression envisagée du Juge de Paix, médiateur et conseiller des communes et siégeant à La Chartre, est fort mal vécue par le conseil municipal qui envoie des lettres de protestation.
- Au printemps 1938, visite inopinée du Touring Club de France, qui considère que Marçon mérite d'être mis en valeur. Il prie le conseil municipal d'accepter un don de 500 francs pour encourager les habitants et la mairie à fleurir le bourg.

La seconde guerre mondiale

La vie s'organise

  • Marçon ne perçoit pas le danger et n'imagine pas qu'il sera envahi ; on vaque aux affaires courantes, faisant même des projets d'aménagements de la mairie.
Soudain la mobilisation de quatre conseillers municipaux, dont le maire et le médecin (âgés de 45 ans) alerte les esprits.
Puis c'est l'arrivée des troupes d'occupation et d'après un compte rendu intéressant à citer, l'ensemble des Marçonnais fait face avec solidarité et générosité sous la conduite d'un maire courageux et dévoué, Mr Raymond Crosnier, revenu l'avant-veille.
La constitution d'une garde civique permet la surveillance efficace des maisons et des caves (dont certaines avaient été fracturées par les pillards).
  • Lors d'une séance solennelle, le 13 août 1940, le maire tient à remercier certains habitants[5] pour leur aide et dévouement. Il remercie successivement les cadres d'une compagnie de tirailleurs marocains qui se trouvaient à Marçon le 18 juin et quatre Marçonnaises[6], qui se sont mises à disposition et, comme interprètes, ont facilité les contacts avec l'armée d'occupation. Une mention particulière pour les deux institutrices Mademoiselle Texier et Madame Bellenfant qui tinrent une permanence à la mairie et assurèrent les services à la population.
En outre, Melle Texier, aidée de Madame Quintre, s'occupe du ravitaillement et de la cuisine d'un centre d'accueil pour les réfugiés de passage. Monsieur Rieux, lui, fait en sorte que les réfugiés séjournant ici ne soient pas démunis.
Le maire tient à souligner l'action des sapeurs-pompiers, en particulier le lieutenant Eugène Garanger, le sergent Gabriel Fresneau, et les sapeurs[7].
Enfin, lors de cette séance solennelle, le maire demande aux conseillers de rendre hommage aux morts du conflit, et il formule le souhait d'un prompt retour des prisonniers et des démobilisés.

Les quatre années d'occupation qui suivirent furent une sorte d'hibernation pour la commune, éloignée des évènements en raison du ralentissement des moyens de communication.

Les répercussions

  • Le projet d'alimentation en eau potable et celui de l'électrification de la campagne sont relancés par la préfecture, en vue de diminuer le chômage ; mais sans doute faute de moyens, ni l'un ni l'autre ne verront le jour avant de nombreuses années (l'électrification en 1960).
En revanche, des projets plus accessibles sont réalisés : l'aménagement de la mairie et de la poste, la création sur un terrain, loué à Monsieur Blot, d'un stade scolaire d'éducation physique et sportive, et un jardin scolaire qui reçoit une subvention spéciale pour du matériel de jardinage.
Certaines activités sont en plein essor : la porteuse de télégramme est débordée de travail, le tambour afficheur aussi. Leur rémunération doit être revue à la hausse.
  • C'est l'époque où des colis sont envoyés régulièrement aux prisonniers, et où des activités sont organisées à cet effet.
L'une des tâches que Monsieur Crosnier, maire, mène avec succès, c'est l'obtention de farine, et de charbon ce qui permet aux Marçonnais de ne pas manquer de pain.
  • Les évènements extérieurs n'empêchent pas les préoccupations locales de se poursuivre. Le 7 octobre 1943, le conseil municipal est saisi d'une demande de rectification de la limite des communes, émanant du maire de Beaumont. Et le 29 juin 1944, il étudie la deuxième phase de l'aménagement de la mairie.

La Libération de Marçon en 1944 [8].

Le déroulement des faits

Marçonnais près d'un char
  • À Marçon, c'est par beau temps que le vendredi 11 août 1944 fut libéré l'Armée Patton par la troisième Armée Américaine. Les nouvelles ne parvenaient que par la radio, émettant de Londres, ou par la rumeur véhiculée par les carrioles et les vélos. On apprenait fin juillet que la 2e DB approchait de la Sarthe et que la 3e Armée Américaine était en Mayenne.
  • Le 4 août, à l'improviste, un contingent SS des troupes d'occupation fit halte à Poillé[9], de 3 heures du matin à 22 heures, et resta camouflé sous les arbres. Il repartit, délesté de quelques Malgré- nous alsaciens qui avaient décidé de fuir ou de se cacher avec l'aide locale.
  • Le 8 août, quelques chars alliés passèrent dans la nuit, mais la Flèche[10] ne fut libérée que le 10 et Marçon se trouva pendant quelques jours dans le no man's land[11].
Chars américains
  • Puis le 11 août, vers 6 heures, commença le long défilé motorisé. Les soldats très joyeux jetaient constamment de petits paquets de biscuits, café, confiture provenant de leurs rations. Les habitants s'étaient massés tout le long de la route et la plupart étaient fous de joie après cinquante mois d'occupation et des restrictions croissantes. Un soldat américain fut laissé en planton pendant toute la journée au café Odot[12], où beaucoup de gens vinrent le voir. C'est lui qui prit en charge le sous-officier caché à Poillé depuis le 4 août[13].
  • Pendant plusieurs jours, des voitures militaires alliées circulèrent aux environs, notamment en forêt de Bercé[14]. Marçon était libéré, mais pour beaucoup d'hommes marçonnais, seule la fin des hostilités marqua le retour au foyer. Les prisonniers, les combattants sur le front allemand ou dans la poche de Saint-Nazaire, les déportés surtout, devaient encore attendre de longs mois avant de goûter à la Libération.
  • Le Mans fut libéré le 7 août, la 2e DB fila sur Paris, et la 3e Armée Américaine sur Orléans et Étampes.

Pendant la guerre, M. Raymond Crosnier fut un maire modeste mais dévoué, tout à fait conscient qu'il y avait dans son village une dizaine de clandestins dont la vie dépendait certes de la discrétion des habitants mais aussi de sa bienveillance.

Après la Libération

  • Le 11 novembre 1844, pour la première fois depuis cinq ans, la célébration habituelle reprend.
En avril 1945, le conseil municipal salue la reprise du fonctionnement des lignes SNCF Chartres - Saumur et Le Mans - Fondettes, et demande des correspondances express pour Tours et Le Mans afin que la région puisse contribuer au redressement de la France.
Ce même mois, la Musique de Marçon est remise sur pied après cinq ans de silence, et le Conseil municipal décide de payer le loyer de la salle de répétition.
Cependant, des tickets d'alimentation continueront à être exigés pendant quelques années.
  • Le 19 mai 1945, un nouveau Conseil municipal est installé, et Monsieur Raymond Crosnier est réélu maire avec Messieurs Pierre le Nancq et André Oger comme adjoints.
Une nouvelle époque commence, symbolisée en quelque sorte par un décret demandant le curage à vieux fond et à vieille rives de la Dême, par l'éclairage du bourg, et par l'achat d'une motopompe pour les sapeurs pompiers (financé par une souscription auprès des habitants) que Monsieur Étienne Le Corre tirait au volant de sa Citroën B14.
Un banquet, financé de la même manière, est offert aux prisonniers, travailleurs requis et déportés politiques.
Le Conseil municipal organise le 11 novembre 1945 une fête spéciale qui dure toute la journée.

(Source  : Armand de Malherbe[15]).

Hommage aux prisonniers Nord-Africains, fusillés en 1941

Plaque collective
Ensemble avec plaques individuelles

A l'occasion du 8 mai 2007, la commune de Marçon a rendu hommage à quatre prisonniers nord-africains, morts sur la commune en août 1941.
Une stèle a été élevée dans le cimetière communal à leur mémoire.
Et il a été planté un Lagestremia[16], arbre de leur pays natal.

Madame Françoise DELSÉCCO, membre de l'Association "Hier et Aujourd'hui"[17][18], proposait la réflexion suivante : « Qui étaient les trois prisonniers tués en 1941 ? »
Cet article à été publié par le "Le Petit Courrier - l'Écho de la Vallée du Loir" [19] le 30 septembre 2016.

En préambule, Mme DELSÉCCO, nous dit: « Les renseignements sur les évènements tragiques évoqués dans cet article m'ont été communiqués par M.Émile M. qui les a vécus alors qu'il était âgé de 10 ans »[20].
Voici les évènements

  • Après la débâcle de 1940 une partie de la France fut occupée par l'armée allemande, dont La Sarthe. Environ vingt cinq prisonniers français de guerre (d'origine algérienne) étaient cantonnés au lieu-dit "Les Néron"' sur le bord de la Dême. Les prisonniers allaient de ferme en ferme, par cinq et escortés par deux sentinelles allemandes, pour y exécuter des travaux pénibles pendant deux jours. Les fermières dont les maris étaient prisonniers de guerre en Allemagne pouvaient formuler une demande à la mairie. (Cette activité avait été créée par les autorités d'occupation pour maintenir notre production agricole, une très grande part en étant prélevée pour approvisionner leur pays et leur armée).
  • Une huitaine de jours avant la tragédie, deux prisonniers, sous prétexte d'aller chercher dans une cour un couteau égaré, ont échappé à leur surveillance et ont pris la fuite. Ils n'ont pas été retrouvés.
  • On s'attendait à des représailles et on avait raison : le 12 août 1941, une équipe de cinq prisonniers encadrés par leurs gardiens arriva à la ferme de "La Conillière". La fermière et ses deux jeunes fils connaissaient très bien ces prisonniers, mais, semblant bizarres, ils ont refusé de prendre leur petit-déjeuner. Ils se sont dirigés vers le petit bois qu'ils devaient essarter (défricher). Dans la matinée, en leur portant à boire comme d'habitude, Émile aperçut trois soldats allemands. Il prévint une sentinelle qui lui dit « sauve-toi ». Ces soldats discutaient entre eux, un roulait une cigarette. Après quelques minutes ils sortirent leur révolver alors que les sentinelles faisaient de même avec leur fusil. Et, ensemble, ils tirèrent dans le dos de leurs victimes.
  • Le petit Émile put prendre la fuite en passant sous des barbelés, les écorchures étaient nombreuses et profondes mais il était sain et sauf.
  • Trois hommes ont été tués très rapidement. Mais les deux autres ont réussi à s'enfuir : un a trouvé refuge dans un tronc d'arbre creux. (Il fut indemne et revint à Marçon en 1984). Le cinquième était blessé (d'une balle dans un poumon) mais put s'échapper en se traînant et rejoindre le fossé d'une route. Un passant le trouva et l'apporta comme il put chez le Docteur ROMAGNÉ (à Marçon) pour le faire soigner. Que s'est-il passé pour lui après, c'est un mystère, est-il resté dans le cabinet médical ? En est-il parti ? A-t-il été sauvé ? Est-il mort[21] ?
  • Dans la soirée, une troupe d'une cinquantaine de soldats prenait d'assaut La Conillière, dans le but de retrouver les deux fuyards. Ils ont fouillé la maison, les alentours. Puis ils ont tiré dans les haies, les buissons, les arbres, mais en vain. Ils se sont alors acharnés avec férocité sur les dépouilles, les criblant de balles et les déchiquetant. Ils sont enfin partis laissant sur place les trois corps. Quelques jours après, d'autres soldats sont venus et ont obligé Mme M. à atteler sa fourragère, à envelopper les corps dans des toiles de tente. Ensuite, elle a dû les conduire au cimetière toute seule pour les enterrer dans trois trous préparés à cet effet sous les ordres des soldats. Quel spectacle pour les deux enfants !
  • Le camp fut démantelé peu de temps après. Hitler avait besoin de combattants pour l'URSS.
  • Émile, lui, dit avoir été marqué pour toujours.


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Référence.png Notes et références

  1. Par Mr Armand de Malherbe pour La Gazette de Marçon année 2007- FJA.
  2. Voir documentation sur La Gazette de Marçon, à la Bibliothèque de Marçon- FJA
  3. Armand de Malherbe
  4. [1]
  5. Messieurs Louis Bouttier, Eugène Bouttier, Bauer, Brier, Blayer, Jules Cartereau, R. Chentisseau, Costes, Chambres, C.Denet, Paul Dupré, Fromont, Henri Graff, Émile Guimier, Léon Gournay, Louis Huger, Le Laize, Lesourd, Henri Odeau, Eugène Oger, Albert Rossignol, Rieux, Henri Serpin, Tondriau, Léon Vérité, Paul Vérité, Sanson. Parmi les réfugiés de Paris il cite Louis Adam, Cordier, André Damien, Farbras
  6. Mesdames Robert, Segan, Mesdemoiselles'Larillère et Valpert
  7. Moïse Bazoge, Théophile Chenesseau, Émile Cormier, Jules Lacine, Albert Tabourdeau
  8. La gazette de Marçon - année 2004. Par Armand de Malherbe
  9. Château de Poillé à Marçon FJA.
  10. http://www.ville-lafleche.fr/-FJA
  11. http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/no_man_s_land_no_man_s_lands/54798-( La terre de personne FJA).
  12. Ce café se trouvait sur la place de Marçon-FJA.
  13. Voir( www.lecourrier-lecho.fr/2014/09/06/reconnue-juste-son-heroisme)
  14. http://www.onf.fr/renecofor/sommaire/sites/pays-loire/20090211-140124-822473/@@index.html
  15. www.lecourrier-lecho.fr/2014/09/06/reconnue-juste-pour-son-heroisme
  16. Lilas d'été. FJA
  17. http://www.ville-marcon.fr/index.php/la-mairie
  18. http://www.ville-marcon.fr/index.php/vivre-a-marcon/reglement-interieur-2
  19. http://www.lecourrier-lecho.fr/
  20. Après recherche M. Émile Massue fut un témoin direct de de ce drame. FJA.
  21. Il est vraisemblable de penser que le quatrième blessé transféré chez Mr Romagne, soit décédé, car il y a 4 plaques au pied de la stèle en mémoire des Algériens décédé en 1941. FJA.


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